Le garcinia gummi-gutta : son histoire, sa nomenclature, sa description, ses variétés, sa répartition, sa culture, ses utilisations phytothérapeutiques et ses précautions

Étymologie et nomenclature du garcinia gummi-gatta

Le nom du genre Garcinia peut être tiré de la région de Garcinia, en Indonésie, d’où la plante est originaire. Il s’agit également d’un hommage au botaniste français Laurent Garcin.

Le nom spécifique, gummi-gutta, résulte de deux mots : Gummi pour « gomme » et gutta se pour « goutte ». Ces termes font allusion à la gomme-résine produite par l’arbre. Celle-ci était couramment utilisée comme colorant, mais aussi comme purgatif.

Le nom Garcinia gummi-gatta compte plusieurs synonymes. Dans le domaine scientifique, cette plante est dénommée :

• Garcinia cambogia ;
• Gambogia gummi-gatta ;
• Mangostana cambogia.

Elle est aussi désignée sous les noms de « tamarinier de Malabar », de « gambooge » et de « baie de Brindall ». Au Kerala, cette espèce se nomme kodumpulli. Elle est connue sous le nom de goraka au Sri Lanka.

Description du garcinia gummi-gatta

Le G. gummi-gatta est un arbre mesurant entre 5 et 20 m. Il présente une cime mince et arrondie, recouverte par une écorce lisse et de couleur sombre. Ses branches peuvent être droites ou légèrement pendantes.

Les feuilles font 18 cm de long et 8 cm de large. Elles sont glabres, de forme elliptique et de couleur vert foncé brillant. Elles sont portées par un pétiole et opposées sur les branches.

Vers le mois de janvier à mars, les premières fleurs apparaissent. Elles prennent la forme de grappe et sont de couleur rouge ou jaune. Les fleurs mâles sont plus grandes, tandis que les inflorescences femelles sont souvent groupées par quatre.

Les fruits sont des baies de 5 cm de diamètre. Leur peau (épicarpe) est traversée par 6 à 10 sillons. Sa couleur évolue du vert au jaune ou au rouge lorsque les fruits mûrissent. Ces derniers font ainsi penser à de petites citrouilles de la grosseur d’une orange. Leur arille comestible blanc est fondant avec un goût acidulé.

Culture du garcinia gummi-gatta

La culture du Garcinia cambogia doit se faire sous un climat tropical, c’est-à-dire chaud et humide à la fois. La température annuelle est idéalement située entre 15 et 30 °C. La plante requiert aussi une pluviométrie comprise entre 1 500 et 4 000 mm par an.

La multiplication de cette espèce végétale peut se faire par semis. La greffe est aussi possible sur des plants de trois ans. Notez que le G. gummi-gatta ne produira des fruits qu’après une dizaine d’années. Suivant les régions du monde, ces derniers mûrissent en avril ou vers le mois de juin ou juillet.

Utilisations phytothérapeutiques du garcinia gummi-gatta

Les vertus du tamarinier de Malabar ont déjà été prônées par la médecine traditionnelle indienne. Avec l’avancée des recherches, cette plante a pu prouver son intérêt en phytothérapie. Dans ce cadre, les fruits sont principalement valorisés.

Composition

Le G. gummi-gatta contient de l’acide hydroxycitrique en grande quantité au niveau de la pelure des baies. Ce principe actif est à l’origine des bienfaits de la plante sur la santé. Il peut représenter jusqu’à 30 % de la composition totale du fruit. Ce dernier renferme également des xanthonoïdes. En plus d’être un colorant jaune, ces molécules sont aussi actives.

Le Garcinia cambogia est aussi composé de :

• acide citrique ;
• anthocyanes ;
• fibres ;
• oligo-éléments (comme le calcium et le potassium) ;
• pectines ;
• glucides ;
• protéines.

En plus de ces composés, les fruits de cet arbre renferment plusieurs acides aminés. De plus, ils contiennent des guttiférones.

Vertus du garcinia gummi-gatta

Suivant les pratiques traditionnelles, la consommation d’écorces séchées de Garcinia cambogia présente des effets positifs sur la digestion. La présence de fibres accroît la capacité de ces parties à stimuler cette fonction spécifique. Elle aide également à atténuer les symptômes accompagnant les affections intestinales et les troubles gastriques.

Les études réalisées sur l’acide hydroxycitrique ont pu révéler d’autres bienfaits potentiels du tamarin de Malabar. Cette molécule stimule la libération de la sérotonine, l’hormone du bonheur, qui induit la sensation de satiété. Ainsi, elle contribue à limiter la quantité d’aliments ingérée.

Concrètement, les fruits de Garnicia gummi-gutta ont un effet coupe-faim ou anorexigène. Ce dernier profite aux personnes en surpoids ou souffrant de boulimie. Il aide à réduire les grignotages et l’envie d’aliments sucrés et gras. À cet effet, ces baies agissent de manière à éliminer les parasites intestinaux, notamment les Candida albicans. Ils sont associés à l’envie de sucreries.

L’action de l’acide hydroxycitrique bloque le processus de transformation des sucres en lipides. Par la même occasion, il inhibe l’assimilation des graisses et du mauvais cholestérol. En revanche, il favorise la reconstitution des stocks de glycogène. Ce composé, en se dégradant en sucres, fournit l’énergie nécessaire aux muscles.

Si l’on avait tendance à penser que le Garcinia gummi-gutta était un aliment brûle-graisses et minceur, il convient de spécifier que son action est avant tout préventive. Il aide à stabiliser le poids et à suivre un régime alimentaire sain et équilibré.

La présence de xanthonoïdes permet d’attribuer des effets purgatifs et laxatifs aux fruits du G. cambogia. Ces molécules présentent aussi des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. Ces dernières sont également dues à la présence d’anthocyanes qui soulagent les rhumatismes.

Contre-indications et mises en garde du garcinia gummi-gatta

La consommation d’extraits de Garcinia gummi-gatta est déconseillée chez la femme enceinte et allaitante et chez les enfants de moins de 12 ans.

Elle est aussi contre-indiquée chez les personnes suivant un traitement à base de statines, des médicaments prescrits pour réduire le taux de cholestérol dans le sang. L’interaction entre les deux produits peut engendrer la rhabdomyolyse. Cette dernière se manifeste par des lésions musculaires irréversibles. Elle peut également survenir en cas d’association de l’acide hydroxycitrique avec du chrome ou du café.

Par ailleurs, le Garcinia n’est pas indiqué chez les personnes souffrant de la diabète et de la maladie d’Alzheimer.

La prise d’extraits de G. cambogia peut entraîner quelques effets indésirables, notamment des légers troubles digestifs et des maux de tête. À des fortes doses, l’acide hydroxycitrique peut provoquer des résultats contraires à ses propriétés chimiques. Aussi, il se révèle toxique pour le foie et pour l’appareil reproducteur masculin.

En 2012, l’Agence nationale de sécurité sanitaire des produits de Santé (ANSM) a interdit la mise sur le marché des produits à base de Garcinia, mélangés à d’autres composants chimiques. Néanmoins, ils peuvent être commercialisés si leur formule contient de l’acide hydroxycitrique seul ou mélangé avec des ingrédients naturels.