Le Garcinia désigne un genre de plantes de la famille des Clusiacées. Depuis l’Antiquité, ces végétaux sont surtout connus pour leurs effets sur la surcharge pondérale. Cependant, leur utilisation en phytothérapie va bien au-delà de cette indication.
Le genre Garcinia porte le nom du botaniste français Laurent Garcin. Il a été donné en 1737 par le naturaliste suédois Carl von Linné en hommage à ce dernier.
Les espèces végétales classées sous ce genre ont longtemps été exploitées pour leur gomme de résine. De couleur brun jaunâtre, celle-ci servait à la fabrication de pigments. Elles ont aussi été appréciées pour leurs effets laxatif et purgatif.
Certaines espèces étaient réputées dans la médecine traditionnelle. Les fruits présentent une action avantageuse pour le système digestif. Ils bénéficient également de propriétés anticancéreuses. Par ailleurs, leur pulpe était utilisée pour remplacer le beurre.
La plupart des Garcinia ont été rendus populaires grâce à leurs vertus minceur. Cependant, les produits à base de G. cambogia, plus connu sous le nom scientifique de G. gummi-gutta, furent interdits de vente en 1998. Les recherches réalisées sur cette plante n’ont révélé aucun effet profitable sur la perte de poids. Il en est de même sur la lipolyse (destruction des graisses). À partir de 2007, ces mêmes produits ont été considérés comme étant des médicaments. Cela est dû à leur forte teneur en acide hydroxycitrique, toxique à une dose élevée.
Les Garcinia sont des arbres à port pyramidal. Ils peuvent atteindre jusqu’à 20 m de hauteur dans leur habitat naturel.
Les feuilles sont simples et persistantes. Leur insertion se fait de manière opposée. Elles sont de couleur vert foncé et présentent une surface brillante. Sur le limbe, on observe quelques nervures.
Les fleurs sont aplaties et mesurent 5 cm de diamètre. Leurs pétales portent des couleurs différentes : du jaune, du vert et du rose.
Les Garcinia sont pour la plupart dioïques. Les fleurs mâles et femelles sont séparées sur des arbres différents. Par ailleurs, les arbres femelles présentent une autofertilité : elles se fécondent elles-mêmes.
Après dix ans de croissance et de développement, les fruits commencent à apparaître au niveau des branches. Ils prennent la forme de baies de 5 cm de diamètre. Leur peau est de couleur jaune et devient rouge pourpre lorsqu’ils mûrissent. Comme des petites citrouilles, ils sont divisés par six à huit sillons.
En ouvrant la coque, on trouve une chair blanche, épaisse ou de couleur jaune en fonction des espèces. Elle contient parfois des graines ressemblant à une amande.
Ces baies sont appréciées par les animaux, comme les papillons archiducs. Ils se délectent du jus extrait des fruits trop mûrs.
Le genre Garcinia compte plus de 300 espèces différentes. Toutefois, ce chiffre varie suivant la classification des botanistes. Parmi les plus connues, G. mangostana ou mangoustanier est l’espèce type. Toutefois, d’autres variétés de plantes suscitent l’intérêt des chercheurs.
Outre celles qui ont été citées, le genre Garcinia comprend l’espèce G. cadelliana. Typique de l’île en Andaman du Sud, cette dernière est aujourd’hui éteinte.
Les différentes espèces sont réparties dans différentes régions australes et tropicales. Elles sont indigènes en Asie. On en trouve aussi en Afrique et en Australie. Les spécimens sont également présents en Amérique du Sud, aux Caraïbes et en Polynésie.
S’agissant de plantes exotiques, les Garcinia ne poussent que dans les régions au climat tropical humide. Dans ces zones, les températures oscillent entre 24 et 30 °C. De plus, l’écart entre le minima et le maxima est généralement faible. En deçà des températures mentionnées, la croissance des plantes ralentit. À partir de 10 °C, leur état est critique. En dessous de 5 °C, elles ne peuvent plus survivre. Sous les latitudes européennes, la culture doit donc se faire sous une serre chauffée afin de recréer l’ambiance thermique tropicale.
Les plantes du genre Garcinia poussent sur des sols riches et humides en permanence. Ils doivent être meubles et bien drainés. Pour une culture en pot, le contenant est choisi plus haut que large. Ainsi, les racines disposent d’un espace suffisant pour se développer. Chaque pot est rempli avec un mélange de terreau et de sable de rivière. Un apport en compost permet aussi d’enrichir le sol.
Durant les six premières années, les Garcinia nécessitent un ombrage. Cela évite que les feuilles ne soient brûlées par le soleil. En serre, une lumière vive tamisée est recommandée. Néanmoins, une exposition directe le matin et en fin de journée est bénéfique pour ces plantes. En se développant, celles-ci supportent bien l’effet du soleil.
La multiplication des Garcinia peut se faire par semis ou par bouturage à l’étouffée. Cependant, la première méthode est souvent privilégiée. Les graines encore fraîches sont mises en terre vers le printemps, idéalement avant la saison de pluie, sous une température supérieure ou égale à 24 °C.
Les plantules sont ensuite repiquées dans des pots individuels. Ces derniers sont à placer dans un endroit chaud et bien éclairé, sans être soumis directement au soleil. Par la suite, le rempotage est préconisé chaque année.
L’humidité est de rigueur pour que les plantes se développent normalement. Cela ne concerne pas uniquement le sol, mais aussi l’air. Le taux d’hygrométrie nécessaire est de 80 %.
Une fois par an, l’apport en fumier et en compost est recommandé pour les cultures en pleine terre. Ils doivent être bien décomposés et recouverts d’un paillage organique. Pour les plantes en pot, la fertilisation se fait une fois par mois (de mai à septembre) par le biais de l’eau d’arrosage. On y ajoute de l’engrais bio complet.
L’élagage n’est pas nécessaire pour les Garcinia. Pour un résultat plus esthétique, les branches mortes peuvent être taillées.
En phytothérapie, on utilise principalement les fruits des Garcinia. Parmi les espèces les plus exploitées dans ce domaine, le G. mangostana et le G. cambogia sont mis en avant. Les recherches faites à leur sujet ont permis de déceler les différents actifs et les nutriments qui y sont contenus :
L’AHC dénote une structure proche de celle de l’acide citrique que l’on retrouve dans les agrumes. Aussi, il est à l’origine de leur goût acide. Ce composant actif est disponible à une forte concentration dans les fruits. Il entre dans la formule de différents compléments alimentaires conçus pour aider à la perte de poids.
Contrairement aux connaissances populaires, les Garcinia ne fonctionnent pas comme un brûle-graisse. Les essais cliniques réalisés ont pu mettre en évidence l’action de l’acide hydroxycitrique contre l’absorption des lipides et des glucides. Ce même composé inhibe l’enzyme contribuant à la synthèse du cholestérol et des acides gras. Concrètement, l’AHC empêche la formation des lipides et donc les dépôts de graisses au niveau de l’organisme. La consommation d’extraits de Garcinia limite ainsi les risques d’obésité.
En plus de son action contre la synthèse des lipides, l’AHC a un effet coupe-faim. Il favorise la libération de la sérotonine, une hormone au niveau du cerveau qui contrôle l’appétit. Cette dernière permet d’atteindre facilement la sensation de satiété, limitant ainsi la prise alimentaire.
De manière indirecte, l’acide hydroxycitrique contribue à la prévention des maladies cardiovasculaires. Cela s’explique par son action de lutte contre l’accumulation des graisses dans l’organisme et dans le sang. Notons que ces dernières constituent une des causes de l’apparition des troubles cardiovasculaires.
Il s’agit de pigments naturels. Ils sont responsables de la couleur jaune de la résine produite au niveau de chaque baie. On compte environ 50 types de ces molécules dans les fruits, dont les plus puissants sont le γ-mangostine et l’α-mangostine. Ils représentent un quart des xanthones répertoriés.
Les xanthonoïdes possèdent une propriété cytotoxique. Ils sont capables de neutraliser et de tuer une bactérie localisée dans une cellule ainsi que d’autres agents pathogènes. Cette propriété est avantageuse en cas de cancer. En effet, le jus des fruits des Garcinia est recommandé en complément des médicaments classiques. Les actifs qui y sont contenus montrent des résultats satisfaisants même à faible quantité.
Les xanthones favorisent les capacités naturelles de l’organisme à lutter contre les éléments oxydatifs. Cette action protège les tissus du vieillissement et de la dégradation précoces.
Les études scientifiques ont également démontré que la prise quotidienne de boissons à base de fruits de Garcinia aide à lutter contre les sources d’inflammation. De plus, cette boisson ne présente pas d’effets néfastes sur les reins à dose normale. Mieux encore, elle aide à prévenir le stress oxydatif.
L’action des xanthones sur le foie le préserve de la stéatose hépatique (accumulation des graisses). Hormis une alimentation riche en matières grasses, cette maladie peut être provoquée par le stress oxydatif. Les propriétés antioxydantes des xanthonoïdes sont encore une fois sollicitées. Dans ce cadre, les produits à base de Garcinia peuvent servir de remède préventif ou de complément pour le traitement médicamenteux en cours. Ils permettent aussi de réduire les risques de diabète et, le cas échéant, d’en apaiser les symptômes.
L’acide citrique n’est présent qu’à une faible quantité dans les fruits. Au même titre que l’AHC, il participe au métabolisme des lipides. Il joue également un rôle dans la coagulation du sang et dans le devenir du calcium à ce même niveau.
Pigments naturels, ils colorent la peau des fruits des Garcinia. Ils constituent aussi de bons antioxydants. Ceux-ci empêchent le vieillissement précoce des cellules et donc des tissus formant les différents organes.
Elles sont disponibles en grande quantité au niveau de la peau des fruits (exocarpe). Elles ont la capacité de capter et d’éliminer les toxines et autres substances chimiques nuisibles contenues dans les aliments ou dans les médicaments.
Les fibres participent à l’optimisation du transit intestinal. Elles favorisent la santé du système digestif dans son ensemble. Leur effet coupe-faim est aussi considéré. En médecine ayurvédique, les fruits de Garcinia constituent des remèdes naturels contre les troubles gastro-intestinaux et la constipation.
Les fruits renferment différents éléments nutritifs, notamment des glucides, des protéines et des lipides non saturés. Ils contiennent aussi une quantité non négligeable de calcium. Ce dernier est utile pour la coagulation et la stabilisation de la pression sanguine. Il agit aussi sur les os et sur les muscles. Ces baies sont également composées de potassium, un régulateur de la pression artérielle.
La consommation de produits à base d’extraits de Garcinia offre d’autres vertus pharmacologiques. Elle est recommandée en cas de :
D’autres espèces présentent un intérêt spécifique dans le domaine de la phytothérapie. Les fruits de G. kola (petit cola), plus précisément les graines, sont prisés dans la médecine traditionnelle africaine. Ils sont appréciés pour leurs effets antimicrobiens, antiparasitaires et purgatifs. Ceux-ci sont également indiqués en cas de maux de tête, de coliques, de rhume ou de toux. Par ailleurs, les bâtons de G. kola et de G. mannii peuvent être mâchés. Ils nettoient les dents et aident à réduire la mauvaise haleine.
Les fruits de certaines espèces peuvent être consommés tels quels. Ils servent aussi à la préparation de jus, de smoothies, de salade de fruits ou d’autres recettes sucrées. Pour ce faire, on n’utilise que la chair. Celle-ci peut aussi être séchée puis infusée.
L’utilisation de fruits à l’état frais nécessite une précaution particulière lors de la conservation. Leur chair étant fragile, les conditions de stockage doivent être adaptées à sa délicatesse. Ces fruits peuvent être gardés à température ambiante, dans une corbeille, pendant deux à trois jours. Dans le réfrigérateur, côté fruits et légumes, ils se conservent plus longtemps.
Pour ne rien jeter de ces superfruits, les écorces sont séchées puis utilisées pour préparer des infusions. Dans la culture asiatique, les noyaux sont bouillis ou même rôtis.
Les Garcinia sont aussi disponibles sous des formes galéniques. La plus courante est l’extrait sec, en poudre libre ou en gélules. On peut également trouver des comprimés, des gommes à mâcher, des boissons ainsi que des compléments alimentaires à base de ces plantes.
Bien que peu de preuves scientifiques en témoignent, la consommation d’extrait de Garcinia est contre-indiquée en cas de grossesse et d’allaitement. Elle est également proscrite chez les personnes souffrant de démence et celles qui présentent des allergies aux plantes de la famille des Clusiacées.
Un avis médical est requis pour ceux qui suivent un traitement incluant notamment des inhibiteurs de recapture de la sérotonine et pour les diabétiques. Les interactions médicamenteuses sont fort probables. De plus, l’action anticoagulante des fruits est à prendre en compte pour éviter les effets multipliés par d’autres plantes ou par d’autres médicaments possédant les mêmes propriétés.
La consommation d’extrait de Garcinia est sans risque tant que les dosages sont respectés. La quantité normale est de 3 000 mg par jour. Au-delà de ce nombre, la santé reproductive des hommes peut être affectée en raison de la toxicité testiculaire des composants des plantes. Le risque de toxicité hépatique est également imminent. La cure de Garcinia doit être faite sur une courte durée pour contourner l’apparition d’effets indésirables. La consommation prolongée provoquerait une acidose lactique. Toutefois, il peut être difficile de prouver que cette boisson ait été la réelle cause de cette maladie.
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