Frêne

Frêne

Caractéristiques du Frêne

Nom : Frêne
Règne : Plantae
Sous-règne : Tracheobionta
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Sous-Classe : Asteridae
Ordre : Scrophulariales
Famille : Oleaceae
Sous-famille :–
Genre : Fraxinus
Espèce : –

Le frêne élevé : son étymologie, son histoire, sa description, sa culture, ses utilisations en phytothérapie, sa préparation et ses contre-indications

Le genre frêne réunit une soixantaine d’espèces d’arbustes et d’arbres appartenant à la famille des Oléacées. Il est réputé pour son bois souple, résistant et solide, employé en ébénisterie et en menuiserie. Ses feuilles offrent de vertus reconnues dans la pharmacopée française. L’écorce de ses rameaux, quant à elle, est largement utilisée en teinturerie.

Étymologie et autres appellations du frêne

L’appellation du genre scientifique Fraxinus provient du latin fraxinus qui est composé de la racine indo-européenne bhūrjáḥ. Cette dernière est apparentée au mot latin désignant le mot « bouleau ». Plus précisément, elle se réfère au coloris clair de son écorce. Cette appellation peut aussi avoir d’autres radicaux, comme l’anglais birch ou le russe берёза/berjóza, qui signifient « bouleau ».

En Gascogne, les termes Réchou ou Rachou sont issus du frêne lo hreisho. En gascon, le f se transforme en h.

Le nom de l’arbre a donné naissance à de nombreux toponymes, dont Fresnay (huit communes), Fresne[s] (21 communes) et Fresney (trois communes). Il est également à l’origine de plusieurs patronymes, à savoir : Frenoy, Fresnay, Freyssinet, Frassati, etc. Il joue un rôle crucial dans l’histoire collective.

Histoire et origine du frêne

Tout comme le bouleau et le chêne, le frêne est un arbre qui dispose d’une grande valeur symbolique. Il est associé à la renaissance, à la force et à l’apaisement.

Jadis, ces branches servaient de baguettes magiques. L’arbre pouvait également repousser les serpents rôdant autour des villages. Son ombre et ses feuilles tombées au sol les terrifiaient. Dès qu’ils les apercevaient, ils prenaient la fuite. Évidemment, ces légendes restent à vérifier.

Pour les Celtes, le frêne représentait l’enchantement, tandis que les Grecs pensaient qu’il s’agissait de l’arbre de Poséidon. Le dieu des océans et des séismes attirait les foudres sur lui et par la même occasion les pluies d’orage. Celles-ci étaient essentielles lors des périodes de sécheresse et pour développer les cultures.

Ses racines profondément ancrées sous terre et son port élancé vers le ciel en ont fait le synonyme d’Yggdrasil, l’arbre de l’univers mythique.

De nos jours, le frêne est proche de l’Homme, notamment pour ses qualités ornementales. Il se retrouve de plus en plus dans les parcs et les jardins de toutes sortes. Il occupe une place importante en phytothérapie pour ses nombreux bienfaits sur la santé.

Description du frêne

Le frêne est un arbre à feuilles caduques à croissance rapide et à longue durée de vie. À l’âge adulte, il peut atteindre 40 m de hauteur. Il est facilement reconnaissable à son port élancé et à ses bourgeons noirs.

Les plus gros arbres peuvent présenter un tronc d’1 m de diamètre. L’écorce lisse de couleur gris clair est parfois tachetée de blanc. Avec le temps, elle laisse apparaître des fissures et des crevasses. Sa teinte devient également plus sombre.

Au printemps, ses feuilles émergent juste après l’arrivée des fleurs. Elles sont profondément découpées avec des folioles dépourvues de pétioles. Selon les espèces, elles peuvent être lancéolées ou larges. Les feuilles supérieures sont lisses et de couleur vert foncé. En revanche, la consistance des feuilles basales est duveteuse au toucher.

Au bout de 30 ans, les fleurs font leur apparition. De petite taille, elles sont réunies en grappes érigées au sommet des rameaux. Elles deviennent pendantes en s’épanouissant. Leur couleur et leur sexe (masculin ou féminin) varient en fonction des variétés auxquelles elles appartiennent.

Les fleurs cèdent leur place à des fruits appelés « samares » en été. Verts ailés, ils contiennent une seule graine, restent sur l’arbre pendant l’hiver et sèchent sur place. Leur forme spécifique favorise leur dispersion par le vent.

Les différentes espèces du frêne

Le frêne compte plusieurs espèces, dont les plus populaires sont :

Le frêne doré ou Fraxinus excelsior ‘Jaspidea’ : aux fleurs jaune verdâtre. Il peut supporter des températures allant jusqu’à -20 °C.
Le frêne pleureur ou Fraxinus excelsior ‘Pendula’ : comme son nom l’indique, son port pleureur fait sa particularité. Il se distingue par ses fleurs incomplètes rougeâtres.
Le frêne à une feuille ou Fraxinus excelsior ‘Diversifolia’ : sa feuille simple présente une couleur vert foncé qui vire au jaune en automne.
Le frêne ‘Louisa Lady’ : il se caractérise par ses fleurs blanches et ses feuilles vert foncé.
Le frêne blanc ou Fraxinus alba : il arbore des teintes violettes, rouges et jaunes en automne.
Le frêne rouge de Pennsylvanie ou Fraxinus pennsylvanica : son feuillage vert foncé devient orangé selon les saisons.

Des cultivars sont disponibles dans le commerce. Il s’agit notamment de Fraxinus ornus et de Fraxinus excelsior. Ils sont disponibles en mottes, en conteneurs ou en bacs.

Habitat du frêne

Bien que le frêne soit originaire des forêts tempérées d’Europe, il est largement répandu en Asie occidentale et en Amérique du Nord. Il est majoritairement présent en France, hormis dans les régions méditerranéennes. Cet arbre rustique est particulièrement résistant au froid. Il peut se développer correctement à des températures basses.

Le frêne apprécie les sols humides, frais et profonds. C’est la raison pour laquelle on le retrouve en bordure des cours d’eau. Il prospère aussi à l’orée des bois, au bord des chemins et le long des prairies. Le plus souvent, il se fond dans les forêts mixtes où sont implantés des chênes, des hêtres ou des aulnes glutineux.

Dans son habitat naturel, il joue un rôle écologique important. Il est l’hôte d’une multitude d’insectes et d’oiseaux. Ces animaux raffolent de ses fruits, de sa sève et de ses feuilles.

Cette plante peut être utilisée dans de nombreuses situations : alignée le long des rues, isolée sur la pelouse du jardin, intégrée dans des haies, etc.

Culture du frêne

La culture du frêne demande des étapes spécifiques.

Où et comment le planter ?

Bien que la culture en semis soit possible, l’idéal serait d’acheter et de planter un arbuste en conteneur ou en motte. Si vous envisagez d’obtenir des espèces types, la première solution est recommandée.

Le frêne se développe parfaitement bien sur un sol drainé, exposé au soleil. Il est conseillé de le protéger des vents dominants, notamment pour les jeunes arbres.

Installez la motte dans un trou de plantation de 1 x 1,40 m et d’une profondeur de 0,80 à 1 m. De cette manière, elle est plus solide et plus robuste. Un arrosage abondant est de mise après la plantation. Vous pouvez installer un tuteur pour les plants de grande taille afin de préserver leur port majestueux et royal.

Quand le planter ?

Il est préférable de planter le frêne à l’automne pour optimiser les chances de reprise au printemps.

Si les plants sont en conteneur, ils peuvent être repiqués au printemps. Il convient de les arroser régulièrement lors des fortes chaleurs.

Comment l’entretenir ?

L’entretien des frênes est relativement simple. Après la plantation, il est essentiel d’arroser fréquemment pour maintenir la fraîcheur du sol. Si l’arbre est planté dans un sol frais, un arrosage fréquent n’est pas nécessaire. Pour la même raison, le paillage des pieds n’est pas indispensable.

La taille se fait les premières années suivant sa plantation. Cette étape permet de lui donner la forme que vous souhaitez. Elle est réalisée de manière progressive et modérée. La meilleure période est l’hiver, à l’exception des gelées printanières que l’arbre ne supporte pas. Il n’est pas nécessaire de l’effectuer par la suite, surtout si votre arbre ne manque pas d’espace.

Quand et comment le récolter ?

Les graines sont récoltées en hiver ou à l’automne. Quelle que soit la période choisie, il convient de cueillir les samares sur l’arbre.

La récolte des feuilles se fait à la fin du printemps. À ce moment, elles sont enveloppées dans une sorte de gomme visqueuse.

L’écorce, quant à elle, est prélevée à l’automne.

Pour conserver les feuilles et l’écorce, placez-les dans des boîtes hermétiques en papier dans un endroit aéré. Ainsi, ils ne seront pas au contact de la poussière et de l’humidité.

Maladies et nuisibles du frêne

Malgré sa résistance, le frêne peut être sujet à des affections telles que la maladie du corail, le chancre ou la tavelure. Il peut également subir les attaques de pucerons lanigères, de scolytes, de chenilles…

La chalarose est son principal ennemi. Ce champignon exotique invasif, qui débarque d’Asie, est à l’origine de la disparition d’une majorité d’espèces de frêne. À ce jour, il n’existe pas encore de traitement efficace pour l’éradiquer. Si sa présence est avérée, la plantation de variétés résistantes pourra sauver votre frêne.

Traitements du frêne

Pour lutter contre la maladie du corail, il suffit de retirer le bois contaminé et de le brûler.

Les pucerons peuvent être combattus par des traitements respectueux de l’environnement. Toutefois, si les attaques sont généralisées, il est recommandé de lâcher des coccinelles.

Il est préférable d’utiliser du soufre pour faire fuir l’oïdium. Des mesures préventives sont applicables simultanément.

Pour éliminer les chenilles de papillons, il est recommandé de pulvériser du Bacillus thuringiensis.

Composition et propriétés du frêne

Le frêne renferme plusieurs principes actifs qui lui octroient des vertus intéressantes :

des flavonoïdes (quercétine, rutoside, kaempférol) ;
des iridoïdes ;
des lignanes ;
des acides phénoliques (acide caféique, acide férulique, acide sinapique) ;
des mucilages ;
des triterpènes (bétuline, acide ursolique) ;
des tanins.

Tout comme les iridoïdes, les coumarines contenues dans le végétal lui confèrent des vertus anti-inflammatoires. Elles sont également analgésiques. Le frêne contient des sels de potassium et du mannitol qui sont réputés pour leurs effets diurétiques.

Utilisations et bienfaits du frêne en phytothérapie

Depuis longtemps, les feuilles de l’arbre faisaient office de pâture aux ruminants. Toutes les autres parties de l’arbre sont utilisées dans des applications médicales. Son bois est également exploité dans la construction.

En phytothérapie

Les vertus médicinales du frêne ont été approuvées par Hippocrate lui-même. Il le prescrivait à ses patients afin de réduire les crises de goutte et les douleurs articulaires. Grâce à sa propriété dépurative, elle est indiquée pour ceux qui veulent perdre du poids. En effet, il s’agit d’un coupe-faim naturel et d’un incontournable des régimes amincissants.

Les feuilles sont utilisées dans de nombreuses tisanes, dont la fameuse centenaire. Elles ont des propriétés anti-inflammatoires, analgésiques et diurétiques. Leur action purificatrice sur les articulations permet de drainer l’acide urique et d’éliminer les rétentions d’eau. Elles aident également à se débarrasser du mauvais cholestérol. Leur efficacité n’est plus à prouver contre les jambes lourdes, les calculs rénaux et le gonflement des membres. Le jus obtenu à partir des feuilles est en outre un puissant anti-venin.

L’écorce de l’arbre permet de venir à bout des états fiévreux. Ses propriétés fébrifuges lui ont valu le surnom de « quinquina d’Europe ». Elle dispose également d’effets toniques, expectorants et astringents.

Ses fruits, utilisés en décoction, possèdent des effets antigoutteux et antirhumatismaux. Ils sont aussi réputés pour leurs actions laxatives, toniques et sudorifiques.

En menuiserie et en ébénisterie

Le bois du frêne est à la fois résistant, durable et souple. Depuis la préhistoire et dans l’Antiquité, on l’utilisait pour fabriquer de nombreux objets et outils. Homère en a d’ailleurs fait son bois de prédilection. Il l’a utilisé pour sculpter le javelot d’Achille, le célèbre guerrier de l’Iliade.

Aujourd’hui, son bois se retrouve sur les sols des maisons. Ces parquets sont résistants aux chocs, aux rayures et aux intempéries. Son aspect homogène le rend particulièrement attractif. Il peut également être utilisé pour les supports de toiture et les charpentes.

En ébénisterie, le bois de frêne sert à produire des meubles robustes tels que les chaises, les lits, les placards, etc. Grâce à son matériau flexible, il peut supporter de lourdes charges. En outre, il n’a pas peur de l’humidité ni du froid. Dans une version fine, il est indissociable des amateurs de bricolage.

Comme le suggère son autre nom, “bois de manches”, son exploitation va dans ce sens. Il est particulièrement répandu dans la fabrication d’outils pourvus de manches : pioches, pelles, râteaux, haches, crosses de hockey…

Ce bois peut prendre des formes très variées sans se fissurer, comme c’est le cas des arcs et des cercles à fromage.

Posologie du frêne

Le frêne est présenté sous des formats variés dans le commerce :

Tisane et infusion

Elles sont réalisées à partir de feuilles séchées. Pour cela, vous avez besoin de 10 à 30 g de feuilles pour un litre d’eau. Il est recommandé d’en boire deux à trois tasses au quotidien.

Gélule

Elle est dosée à 300 mg. La composition de celle-ci dépend du produit prescrit. Il convient de suivre impérativement la posologie indiquée.

Décoction

Mélangez 20 g de feuilles par litre d’eau à raison de deux ou trois prises par jour. Une cure de deux à trois semaines est à préconiser afin de ressentir les bienfaits.

Précautions et contre-indications du frêne

Étant donné que l’arbre est non toxique, aucun effet secondaire n’a été rapporté à ce jour.

Les solutions contenant du frêne sont contre-indiquées pour les personnes allergiques à son pollen. Elles ne doivent pas être consommées en cas de problèmes de tension artérielle. Le frêne ne doit pas être associé à des médicaments diurétiques. Quel que soit le trouble à soigner, le recours à un avis médical est obligatoire.

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Lien : https://www.france-mineraux.fr/phytotherapie/guide-plantes-medicinales/frene/

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Caractéristiques du Frêne

Le frêne élevé : son étymologie, son histoire, sa description, sa culture, ses utilisations en phytothérapie, sa préparation et ses contre-indications