Le framboisier : son histoire, ses caractéristiques, sa culture, sa composition, ses propriétés en phytothérapie et ses contre-indications.

Les feuilles du framboisier étaient largement utilisées par les femmes amérindiennes du Nord depuis bien fort longtemps. Elles les utilisaient pour faciliter le travail lors de l’accouchement et pour tonifier l’utérus.

À partir du XIXe siècle, la framboise servait d’ingrédients dans plusieurs recettes culinaires en France. Elle était aussi appréciée pour ses propriétés thérapeutiques, son parfum et était couramment employée dans la fabrication de boissons.

Description du framboisier

Le framboisier se caractérise par des tiges dressées et ligneuses qui mesurent 1 à 2 mètres de hauteur. Il possède une souche drageonnante qui lui permet de produire de nouvelles tiges, ou canes, chaque année. Dotées de petits aiguillons peu piquants, ces dernières se fanent après la fructification de la deuxième année.

Le framboisier est une plante à feuilles caduques, ce qui signifie qu’il perd ses feuilles à l’automne. Celles supérieures sont formées de trois folioles distinctes. Elles sont recouvertes d’un fin duvet qui leur confère une texture tomenteuse. Leur face inférieure est légèrement blanchâtre.

Les fleurs blanches apparaissent au printemps et en été. Elles se regroupent en grappes de 5 à 10. Les pistils sont composés de nombreuses carpelles.

Les fruits, connus sous le nom de framboises, sont formés d’un ensemble de petites drupes. Arrivées à leur stade de maturation en été, ils sont faciles à récolter, car ils ne s’attachent pas au réceptacle.

Culture du framboisier

L’habitat naturel du framboisier se trouve dans les sous-bois des régions montagneuses en dessous de 1 500 mètres d’altitude. Cependant, il se développe aussi dans les plaines.

Cette plante vivace prospère dans les endroits mi-ombragés. Elle préfère les sols légèrement acides, riches en matières organiques et bien drainés.

L’automne est le moment idéal pour planter le Rubus idaeus. Cela favorise son enracinement et assure sa fructification pour l’année suivante. Toutefois, il est tout à fait possible de le cultiver jusqu’au printemps. L’essentiel est d’éviter les périodes de gel et de respecter un espacement minimum de 80 cm entre chaque pied. N’oubliez pas d’arroser régulièrement après l’avoir planté et durant sa première année.

Le framboisier produit de nombreux drageons et a besoin de beaucoup d’espace pour permettre le bon développement de ses racines. En conséquence, la plantation en pot n’est pas favorable pour cette plante vivace. En revanche, en raison de ses épines peu piquantes, l’arbuste peut être planté pour former une charmante clôture naturelle le long d’un grillage.

Variétés

Les framboisiers sont catégorisées dans deux groupes en fonction de leur floraison :

Les framboisiers non-remontants

Appelés aussi unifères, ils produisent des fruits en une seule fois sur les rameaux de l’année précédente. Pendant la première année, leurs tiges feuillées se développent sans se ramifier et elles sont pourvues de feuilles. La deuxième année, de nouvelles pousses axillaires apparaissent et par la suite, elles portent les grappes de fruits.

Après la fructification, les canes se dessèchent naturellement. 

Les variétés non-remontantes les plus connues sont notamment :

• Le Meco a été élaboré par l’INRA et sa période de fructification dure cinq semaines.
• Le Golden Queen, aux fruits blancs, est vulnérable face au botrytis, un champignon nuisible.
• Le Malling Promise, très vigoureux, prospère sur les sols calcaires. Toutefois, ses fruits ne supportent pas le transport.
• Le Malling Exploit offre de grosses framboises rouges. Il peut être cultivé partout, sauf dans les régions où le climat est trop sec.
• L’Amber a peu d’épines et il se distingue par ses fruits d’un jaune d’or clair.

Leur récolte se déroule entre le mois de juin et le mois de juillet, suivie d’une taille en août.

Les framboisiers remontants

Également nommés bifères, ils se caractérisent par un cycle de fructification particulier. Elle se fait à deux reprises au cours de la saison. La première récolte se passe entre septembre et octobre, et la seconde entre juin et juillet.

Durant la première année, les tiges feuillées ne sont pas ramifiées et portent une grappe de fruits qui mûrissent. Puis, la partie supérieure des tiges se dessèche naturellement.

La deuxième année, les bourgeons axillaires situés sur la partie basse des tiges se développent et fructifient en début d’été. Ensuite, les canes se dessèchent complètement.

Parmi les framboisiers remontants, les plus courants sont :

• Le Jaune est résistant aux maladies. Ses fruits sont dorés, doux et sucrés.
• Le September offre une deuxième récolte aussi abondante que la première, avec des framboises à la saveur acidulée. Il prospère beaucoup, peu importe le type du sol.
• Le Versailles produit de beaux fruits rouges bien charnus et sucrés.
• L’Autumn Bliss a une fructification précoce, avec de gros fruits.
• L’Héritage donne des fruits sucrés et fermes qui se conservent bien au congélateur. Il présente une nouvelle récolte en septembre.
• Le Zeva, peu épineux, produit de gros fruits savoureux. Il remonte rapidement quand le sol est riche.
• Le Framboisier Groovy est une variété naine dont les fruits sont savoureux et sucrés.

À la fois considéré comme remontant et non remontant, le Lloyd George fructifie en début de saison. Il est apprécié pour la qualité de ses fruits.

Des hybrides combinent la fermeté de la mûre au parfum et goût juteux de la framboise. On retrouve notamment le « Tayberry », le « Loganberry », et le « Boysenberry. Ils présente une alternative intéressante pour ceux qui apprécient les deux fruits et souhaitent profiter de leurs caractéristiques combinées.

Entretien du framboisier

La taille régulière au ras du sol des canes sèches est une étape importante dans la culture du Rubus idaeus. Leur suppression favorise l’apparition de nouvelles tiges plus vigoureuses et une production de fruits plus conséquente.

Dans la nature, le framboisier pousse à proximité d’autres plantes telles que le hêtre, le sorbier ou le sureau. Ces plantes partagent certains types de champignons bénéfiques pour leurs racines, ainsi que des parasites et une faune auxiliaire. Cela signifie qu’elles peuvent se soutenir les unes les autres. Les arbustes qui poussent dans de telles conditions ont généralement une meilleure capacité à lutter contre les maladies. En cultivant le Rubus idaeus et en utilisant du Bois Raméal Fragmenté (BRF) contenant des morceaux de ces espèces d’arbres, il est possible de renforcer sa résistance aux maladies.

Composition de la framboise

La framboise crue est principalement composée de 82 et 88 % d’eau. Par ailleurs, 100 g de fruits contient : 

• 4 g à 8 g de fibres ;
• 5 g à 11 g de glucides ;
• moins de 2 g de lipides ;
• 1 à 2 g de protéines ; 
• vitamine B9 (acide folique) avec une teneur de 7 à 41 µg ;
• vitamine C 11 à 37 mg. 

La framboise est une source intéressante de minéraux et d’oligoéléments, notamment de manganèse, avec une quantité variant entre 0,32 et 1,81 mg.

Un autre aspect bénéfique du fruit est sa richesse en polyphénols à raison de 60 mg pour 100 g. Ces composés bioactifs lui confèrent un potentiel antioxydant.

Les feuilles du Rubus idaeus sont riches en nutriments essentiels tels que le fer, les vitamines C et E, le calcium, le potassium, les minéraux et l’acide folique. Elles renferment également des flavonoïdes et des tanins.

Les bourgeons et les jeunes pousses renferment des polyphénols.

Vertus du framboisier en phytothérapie 

En phytothérapie, les feuilles de cet arbuste sont reconnues pour leurs propriétés astringentes, toniques, dépuratives et diurétiques. Elles sont employées pour traiter les problèmes intestinaux tels que les indigestions et les diarrhées. Un bain de bouche à base de tisane de feuilles de framboisier soulage les maux de gorge et les aphtes.

Depuis toujours, les feuilles en infusion ont joué un rôle très important dans le système de reproduction de la femme.

Avant la grossesse, elles permettent de réguler les cycles menstruels et maintiennent l’équilibre hormonal. Elles soulagent les douleurs menstruelles grâce à leur effet antispasmodique sur les muscles de l’utérus. De plus, leur teneur en calcium contribue à tonifier la ceinture pelvienne et l’utérus, favorisant ainsi la fertilité.

Pendant la grossesse, les feuilles tonifient l’utérus, réduisant ainsi les risques de fausse couche. Lors de l’accouchement, elles contribuent au travail de la délivrance en raison de leur effet anti-contractant et tonifiant sur l’utérus.

Les feuilles de framboisier ont également montré des effets bénéfiques sur certains troubles du système nerveux, comme la maladie d’Alzheimer.

La framboise est à la fois rafraîchissante, diurétique et laxative. Elle est adaptée aux personnes diabétiques en raison de sa faible teneur en saccharose. Elle contient de l’acide folique (vitamine B9), un élément indispensable pour les femmes enceintes au début de leur grossesse. 

Étant riche en fibres, ce fruit contribue à réguler le transit intestinal. Les acides organiques qu’il renferme aident à rééquilibrer le pH du sang après un effort physique.