En 1535, ce type de figuier particulier aurait été apporté à Monaco et à Menton par le Père Baptiste de Savone à Carnolès. Six feuilles d’Opuntia ficus-indica auraient alors été rapportées. Durant son séjour à Monaco dans les années 1763, le naturaliste Jean-Baptiste de Lamarck aurait été fasciné par le figuier de Barbarie. Plus tard, la diffusion et la naturalisation rapides de la plante dans le bassin méditerranéen ont eu lieu. Elle devient ainsi un élément distinctif du paysage, notamment en Corse et en région PACA. Elle se répand également dans des pays de l’hémisphère Sud tels que le Sri Lanka, l’Inde, l’île Maurice, La Réunion, Madagascar et l’Afrique du Sud. Elle se retrouve aussi en Nouvelle-Calédonie et en Australie.
La majorité de ces pays ont vu en cette plante une espèce invasive et ont introduit des insectes parasites pour la contrer. Il s’agit, notamment, de la cochenille Dactylopius opuntiae et du papillon Cactoblastis cactorum. Cette lutte biologique n’a porté ses fruits que dans les années 1920 jusqu’à 1925. Dans certaines nations africaines comme la Namibie, le figuier de Barbarie reste encore envahissant. En Europe, elle fait partie des espèces invasives les plus nuisibles du XXIe siècle.
À l’heure actuelle, le figuier de Barbarie se cultive dans plusieurs pays, à savoir :
- le Portugal ;
- l’Italie ;
- la Turquie ;
- l’Israël ;
- la Grèce ;
- l’Afrique du Sud ;
- le Chili ;
- les États-Unis ;
- l’Algérie ;
- le Mexique ;
- le Maroc.
« Figue du diable » ou « figue d’Inde », tels sont les noms donnés pour la plante dans la plupart de ces pays.
Culture du figuier de Barbarie
Les fruits sont les principaux produits que l’on exploite à partir des plants de figuiers de Barbarie. Au Mexique, sa culture s’oriente vers la production de jeunes cladodes employés comme légumes, appelés communément « nopalitos ». L’élevage de la cochenille est aussi une utilisation marginale de la plante. Aux îles Canaries, elle est utile pour la fabrication de colorants rouges.
Le figuier de Barbarie s’épanouit lorsqu’il est planté dans un sol à pH neutre, bien drainé et filtrant. Il a besoin d’un ensoleillement suffisant et d’un climat chaud pour se développer dans les meilleures conditions. Avec des cladodes âgés d’une à deux années, la reproduction de la plante peut s’effectuer par bouture et par semis. La taille est à réaliser durant la fin de l’été ou au printemps. L’opération est indispensable, car elle évite le contact entre les cladodes. Ceux qui sont endommagés et malformés sont également taillés durant cette phase. Afin d’avoir un rendement plus conséquent, une étape de fertilisation organique ou phospho-potassique est souvent recommandée. Une production allant de 250 à 300 quintaux de fruits de figuier de Barbarie à l’hectare est réalisable dans une culture irriguée.