Dans les années cinquante, le ginseng est devenu beaucoup trop onéreux, car difficile à trouver, suite à sa cueillette abusive. Deux scientifiques russes, Brekhman et Lazarev, ont alors identifié des propriétés « adaptogènes » communes au ginseng et à l’éleuthérocoque. Cette dernière est, en effet, riche en éleuthérosides E et B, principes actifs similaires aux ginsénosides contenus dans le ginseng.
Un adaptogène renforce globalement la résistance de l’organisme face aux différents stress auxquels ce dernier est exposé. Il agit sur divers fonctions et organes. Des athlètes et des astronautes russes ont ainsi reconnu consommer la racine de la taïga pour augmenter leur endurance physique et leurs performances.
L’utilisation médicinale de cette plante n’a été reconnue que vers 1975 en Amérique du Nord et en Europe occidentale. Elle est désormais disponible dans le commerce sous différentes formes.
Par ailleurs, il a été recommandé dans les années 2000 de ne plus l’appeler « ginseng sibérien » pour éviter toute confusion avec le Panax ginseng. Aux États-Unis, notamment, il est interdit de vendre, d’étiqueter et de nommer « ginseng » tout produit qui ne soit pas dérivé d’une plante du genre Panax.
Description de l’éleuthérocoque
Le genre Eleutherococcus regroupe environ une trentaine d’espèces. Quelques-unes trouvent des applications en aménagement paysager ou en herboristerie. L’Eleutherococcus senticosus est l’espèce la plus connue, et est couramment désignée par la simple appellation « éleuthérocoque ».
Cet arbrisseau buissonnant à épines acérées appartient à la catégorie des plantes vivaces. Il se caractérise par une rusticité exceptionnelle en résistant à des températures inférieures à -20 °C. Robuste, il s’adapte à des environnements variés.
Les spécimens adultes mesurent entre 1,5 et 3 m de haut. Les tiges de l’éleuthérocoque sont longues, offrant une structure solide pour son feuillage. Elles portent des feuilles caduques disposées de manière alterne sur la tige. Celles-ci ont une forme palmée, et sont composées de trois à cinq folioles. La présence d’épines sur les deux faces des feuilles est caractéristique de la plante.
La floraison a lieu entre juillet et août. Les fleurs, plutôt petites, sont regroupées en ombelles terminales. Une particularité distincte est observable : les fleurs mâles arborent une couleur violacée, tandis que les femelles présentent une teinte jaunâtre.
Les racines sont fripées, de couleur brun clair à jaune grisâtre, et ressemblent au ginseng. Elles ancrent fermement l’éleuthérocoque au sol, facilitant l’absorption des nutriments nécessaires à sa croissance.
Durant la période estivale (de juillet à septembre), la plante est dans sa phase de fructification. Des baies charnues noires se forment, regroupées en grappes compactes. Malgré leur apparence attrayante, elles ne sont absolument pas comestibles. Chaque baie contient précisément cinq graines, de couleur jaune, et de forme semi-lunaire. Ces graines permettent au spécimen de se reproduire, uniquement par semis.