La « chicorée à café » est une spécialité de la Belgique et du nord de la France. Cette réputation est notamment due à l’utilisation des racines torréfiées pour produire un substitut de café. Enfin, la « radice di Soncino » et la « radice di Chiavari » sont des variétés de chicorée exclusivement consommées en Italie.
Utilisations fourragères
Les élevages des ruminants en Europe redécouvrent l’utilisation fourragère de la chicorée sauvage, alors qu’en Nouvelle Zélande, elle est courante. Les tanins qu’elle renferme jouent un rôle essentiel en favorisant l’assimilation des protéines, ce qui se traduit par un indice PDIN élevé. Ils confèrent aussi une certaine protection contre la météorisation et les parasites digestifs, notamment chez les ruminants.
Difficile à conserver, cette plante vivace est pâturée et il est possible de l’ensiler en mélange avec d’autres fourrages. Toutefois, en raison de sa faible teneur en fibres, elle ne doit pas dépasser 25 % de la ration. En tant que plante vivace, elle peut être ensemencée en compagnie de ray-grass anglais et de trèfle blanc. Toutefois, toutes les trois semaines, elle doit être donnée en pâture aux animaux, afin d’éviter qu’elle ne monte en graine. Les éleveurs bio privilégient sa culture.
La majorité des variétés fourragères actuelles de chicorée sauvage proviennent de la Nouvelle-Zélande. On cite notamment, Forage feast, Six Point, Spadona, Oasis, Grouse et Puna II. Cette dernière présente une faible montée en graines.
Utilisations médicinales
Le Cichorium intybus trouve diverses utilisations médicinales grâce à ses propriétés bienfaisantes. Cette plante est un tonique amer, qui s’avère également être laxatif. En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) reconnaît que la racine de chicorée pourrait :
- Favoriser les fonctions d’élimination urinaire et digestive et aider à l’élimination rénale de l’eau.
- Servir de complément dans les régimes amaigrissants.
- Traiter les symptômes de troubles digestifs tels que les éructations, les flatulences, les ballonnements et la lenteur à la digestion.
L’inuline est utilisée comme édulcorant et amidon à des fins diététiques. Comme ce sucre complexe n’est pas assimilé par l’organisme, il s’avère bénéfique pour les personnes diabétiques. 180 000 tonnes d’inuline sont extraites de la chicorée, en France chaque année.
Les parties aériennes sont récoltées avant la floraison, puis séchées comme les racines. Par la suite, elles servent pour les infusions, les décoctions, les cataplasmes, les sirops et les lotions.
En application externe, les lotions élaborées à partir des feuilles de chicorée sauvage apaisent les inflammations oculaires. Ils aident également à soulager les problèmes de peau tels que les sécheresses et les irritations.
Les racines, coupées en petits morceaux, sont rôties à sec dans une poêle. Une fois qu’ils deviennent brun noir, retirez du feu et laissez refroidir. Conservez dans une boîte hermétique. À chaque fois que vous avez besoin de boire du café de chicorée, moulez quelques morceaux. Comptez deux cuillères à thé pour une tasse d’eau et portez à ébullition, attendez 10 mn avant de filtrer et de déguster.
Posologie
Pour traiter les troubles digestifs, privilégiez les infusions. Dans une tasse d’eau bouillante, versez 1 à 2 cuillères à soupe de feuilles et racines hachées, puis attendez 15 mn. La posologie est de 2 ou 3 tasses quotidiennes.
Pour stimuler l’appétit, vous pouvez boire une tasse contenant 1,5 g de chicorée infusée dans 150 ml d’eau bouillante, avant les repas. Pour le jus de chicorée, prenez une cuillère à soupe diluée dans un demi-verre d’eau, matin et soir.
Les feuilles froissées sont utilisées en application externe pour soulager les enflures et les inflammations. De plus, l’infusion refroidie est employée comme lotion pour nettoyer les parties lésées et traiter les dermatoses (eczémas), les desquamations et les éruptions cutanées.
Enfin, pour préparer une lotion adoucissante à base de chicorée, suivez la même méthode que pour l’infusion, mais doublez la dose de feuilles et racines séchées.
Contre-indications et effets indésirables de la chicorée sauvage
Les personnes allergiques à l’inuline, un composant majeur de la chicorée, doivent éviter de consommer la plante.
À très forte dose, la chicorée sauvage peut endommager le foie et entraîner des symptômes similaires à ceux d’une jaunisse. De même, des effets indésirables tels que des diarrhées, des ballonnements et des flatulences sont susceptibles de survenir.