La répartition de la chélidoine majeure ne se limite pas seulement à ces pays. Elle s’étale jusqu’en Sibérie, au Japon et en Corée. Certaines observations témoignent de sa présence dans l’est du Canada et aux États-Unis.
Enfin, elle est également répandue en France et se développe bien dans certains départements. Dans les zones montagneuses, elle se fait plutôt rare, car elle ne prolifère pas à plus de 1 500 m d’altitude. Par ailleurs, sa nature rustique lui permet de s’adapter à des conditions climatiques différentes d’un hémisphère à l’autre. À titre indicatif, elle arrive à supporter des températures pouvant aller jusqu’à -23 °C. En revanche, la grande chélidoine ne supporte pas le manque d’eau sur une période prolongée.
Écologie
Les besoins écologiques de la chélidoine majeure donnent des données précises sur son habitat de prédilection. Elle est à l’aise en compagnie de la ronce bleue, du lierre terrestre, de l’orpin blanc et de l’herbe à Robert, car ces dernières partagent des besoins écologiques assez identiques. Dans les jardins, elle est associée à des violettes, des pervenches, des myosotis ou des fraisiers d’ornement.
Culture et reproduction de la chélidoine majeure
Cette plante se reproduit principalement par semis. La meilleure période pour le faire est en début de printemps. Il est nécessaire de désherber l’emplacement au préalable avant de semer les graines. En premier lieu, creusez un trou assez profond et placez la motte. Ensuite, rebouchez-la en remettant de la terre. N’hésitez pas à tasser minutieusement le tout. Un arrosage est indispensable à cette étape. Finissez par un paillage pour garder le sol frais sur une plus longue durée. Ainsi, la plante dispose d’un milieu propice à sa croissance.
La chélidoine majeure se ressème naturellement sans intervention humaine. Les graines, qui sont une source de nourriture pour les fourmis, participent à la pollinisation de la plante. Elles font des allers-retours pour les transporter dans leur fourmilière et en perdent quelques-unes en cours de route.
En raison de sa croissance rapide, elle peut rapidement devenir envahissante si un entretien régulier n’est pas réalisé. Laissez quelques pieds pousser un peu partout et n’arrachez pas tout.
Entretien et récolte de la chélidoine majeure
La chélidoine majeure est une plante indépendante qui ne requiert aucun soin spécifique. Seul un arrosage est requis au début de la plantation. Avant que la forte chaleur estivale n’apparaisse, il faut également renouveler le paillage. Cette opération est préférable à la fin du mois de juin. Enlevez les fleurs fanées pour éviter la montaison en graines. La grande chélidoine est idéalement récoltée au printemps, mais cette opération peut se faire toute l’année. En revanche, il est recommandé de ne pas la cueillir en pleine floraison pour laisser les insectes la butiner. Comme son latex est toxique, manipulez la plante en portant des gants. Si elle touche la peau, lavez abondamment avec de l’eau et du savon.
Composition
Les feuilles et les tiges de la chélidoine sont les parties utiles. Elles contiennent un latex composé de :
- caroténoïdes ;
- chélidocystatine ;
- acides organiques
- enzymes protéolytique ;
- alcaloïdes à hauteur de 3 %, dont la coptisine, la sanguinarine, le berbérine, la chélidonine et l’allocryptopine. Grâce à ces bases azotées, la plante dispose de nombreuses propriétés médicinales.
Propriétés de la chélidoine majeure en phytothérapie
De nombreuses vertus guérisseuses sont attribuées à la chélidoine majeure. Grâce à son suc bourré d’alcaloïdes, il exerce une action antimitotique, antibactérienne et antivirale. Elle produit des enzymes qui stoppent la croissance cellulaire, d’où son efficacité contre les verrues. Elle élimine aussi les affections dermatologiques comme les durillons, l’eczéma, les cors ou la teigne.
La plante est utilisée dans le traitement des affections respiratoires telles que la bronchite, la coqueluche ou l’asthme. Il s’agit d’un remède exceptionnel pour l’hypertension et les troubles de la circulation sanguine. Son potentiel sédatif est indiqué dans les cas de troubles du sommeil et d’anxiété.
On lui rapporte un grand pouvoir cholérétique. Cette plante est capable de venir à bout des maladies hépatiques et des pathologies vésiculaires. Sa consommation favorise la sécrétion de bile et son évacuation dans le foie. Grâce à ses vertus antispasmodiques, elle est redoutable contre les troubles digestifs, à savoir les douleurs gastriques et les spasmes de l’intestin.