Le chardon marie : son histoire, son habitat, sa culture, ses utilisations en phytothérapie, ses précautions et contre-indications.

Description du chardon marie

Le chardon marie est une plante herbacée, à tige non ailée, mesurant environ 1,5 m de haut. Il possède une racine principale longue, épaisse et fibreuse. Elle s’enfonce profondément dans le sol pour s’approvisionner en eau et en nutriments.

Ses feuilles alternes sont vertes et brillantes. Dépourvues de stipules, elles présentent des dents épineuses jaunes à leur extrémité. Les feuilles basales de 40 cm de long sont pétiolées et en forme de rosettes, tandis que celles du dessus sont plus étroites et plus petites. Toutes deux sont tachetées de blanc le long de leurs nervures.

Les fleurs apparaissent en été, entre juin et août. Elles disposent de capitules de couleur violette, généralement réunis en racèmes et enveloppés de bractées épineuses. Ces dernières peuvent mesurer jusqu’à 8 cm et font office de mécanisme de défense pour se protéger des prédateurs.

Les fruits, sortant à la fin du printemps, du début mai jusqu’à la fin août, sont des akènes. À première vue, ils ont la même apparence que des graines de tournesol. Luisants et légèrement aplatis, ils sont marbrés de jaune et couronnés de touffes plumeuses. 

Voici quelques noms vernaculaires de la plante : 

• artichaut sauvage ;
• silybe de Marie ;
• épine blanche ;
• chardon Notre-Dame ;
• lait de Notre-Dame ;
• chardon marbré.

Dans les langues étrangères, elle est appelée : « cardio mariano » en espagnol, « cardo di santa Maria » ou « cardo mariano » en italien, « blessed milk thistle » en anglais et « mariendistel » en allemand. 

Étant une espèce hermaphrodite, la pollinisation du chardon marie est autogame, c’est-à-dire qu’elle se fait par autofécondation. De même, elle est entomogame, cela signifie que la fécondation est réalisée par le biais du vent ou par différents insectes. 

Composition du chardon marie

Le chardon marie contient de nombreuses substances actives, dont la plus intéressante est la silymarine. Ce composé, riche en flavonoïdes, est majoritairement présent dans la graine de la plante (à hauteur de 4 à 6 %, soit 20 à 30 % de composés polyphénoliques oxydés). Il renferme trois principes actifs (silybine, silychristine, silydianine) qui sont à l’origine de ses vertus antioxydantes et anti-inflammatoires. De plus, la graine renferme des protéines, du phosphore, des lipides et des minéraux.

Les parties végétales de la plante présentent une teneur élevée en calcium, ce qui lui confère une bonne concentration énergétique. Enfin, les feuilles de chardon marie sont riches en sodium. Le potassium est un minéral retrouvé principalement dans les tiges de cette plante. 

Entretien

L’épine blanche est une espèce rustique qui peut tolérer les températures hivernales inférieures à -15 °C. Pour cette raison, elle est peu exigeante et ne requiert pas d’entretien spécifique : aucune taille, aucun arrosage et aucune fertilisation. En revanche, dans des conditions de sécheresse prolongée et sévère, la culture doit être irriguée pendant la germination des graines.

Propriétés et utilisations du chardon marie en phytothérapie

La silyrimane, isolée en 1968, est la substance active qui fournit à la plante tous les effets thérapeutiques qu’on lui connaît. Présente dans les graines mûres, elle a été soumise à de nombreux essais cliniques dont les résultats se sont avérés concluants. 

Usages thérapeutiques

Cancer

À maintes reprises, les cliniciens et les chercheurs se sont penchés sur les effets bénéfiques du chardon marie sur le cancer. Selon eux, il protégerait le foie en période de chimiothérapie. Par ailleurs, on lui attribue des actions préventives contre le cancer colorectal, de la peau et de la prostate. Plusieurs études ont rapporté son utilité dans l’efficacité des traitements anticancéreux.

Maladies du foie

Les Européens reconnaissent les vertus hépatoprotectrices du chardon marie. Il préserve le foie et répare les cellules endommagées. Il a été révélé en médecine classique que la plante est particulièrement efficace pour traiter les troubles hépatiques tels que la cirrhose, l’ictère, l’hépatite. Elle est également utilisée pour éliminer les éventuelles toxines naturelles ou synthétiques. Il peut s’agir d’alcool, de champignons, de piqûres d’insectes, de venin de serpent, de solvants, de médicaments, de produits de nettoyage, etc.

En 2010, des experts en maladies du foie ont publié une étude in vitro indiquant les bienfaits de la plante dans les cas d’hépatite B ou C ou de cirrhose alcoolique. Cependant, à cause de l’effectif trop faible des participants et des critères de sélection imprécis, les spécialistes ne préconisent pas officiellement l’utilisation du chardon marie, mais ne s’y opposent pas non plus. 

Dosage et posologie 

Le chardon marie est disponible sous de nombreuses formes, incluant les gélules ou les comprimés, la tisane et les teintures mères. 

Les gélules ou les comprimés

Ces formats sont facilement accessibles dans les magasins de santé naturelle. Ils contiennent des akènes séchés et moulus. La quantité préconisée est de 250 à 500 mg, deux fois par jour afin de ressentir les bienfaits de cette plante sur l’organisme. En cas de maladie du foie, on recommande une prise de 140 mg à 210 mg, quatre fois par jour. Les extraits normalisés (70 et 80 % de silymarine) sont à privilégier, car ils ont une concentration plus élevée en principes actifs.

La tisane

Les graines séchées de chardon marie peuvent être utilisées en tisane. La dose pour cette forme de préparation est de 3 à 4 g pour 150 ml d’eau. On préconise une décoction à boire une demi-heure avant chaque repas, deux à trois fois par jour.

Les teintures mères

Elles sont utilisées à raison de 15 à 30 gouttes, 30 min avant les repas. Les dosages peuvent changer en fonction de l’état de santé de l’utilisateur et selon ses besoins. La teinture mère est obtenue en macérant les fruits dans de l’eau et de l’alcool.

Les doses sont plus importantes dans les traitements de chimiothérapie. Elles peuvent aller jusqu’à 400 mg répartis en trois prises par jour. 

Précautions et contre-indications

Le chardon marie n’est pas toxique. Néanmoins, un avis médical est de mise avant d’en prendre. 

Contre-indications

Les personnes à risque doivent prendre certaines précautions quant à l’utilisation du chardon marie :

• celles qui manifestent une allergie aux végétaux de la famille des Astéracées ; 
• celles sujettes à des troubles hépatiques ;
• celles âgées de moins de dix-huit ans ;
• celles qui souffrent de maladies du foie ;

Bien que la plante favoriserait la montée de lait, certaines études avancent que les femmes enceintes ou allaitantes ne devraient pas en consommer. Néanmoins, cette affirmation reste floue.