Caractéristiques du cassis
- Nom : Cassis
- Règne : Plantae
- Sous-règne : Tracheobionta
- Division : Magnoliophyta
- Classe : Magnoliopsida
- Sous-Classe : Rosales
- Ordre : Rosales
- Famille : Grossulariaceae
- Sous-famille :–
- Genre : Ribes
- Espèce : Ribes nigrum
Le cassis est également connu sous les noms de cassissier, groseillier noir ou gadellier noir. Le nom scientifique de cet arbuste appartenant à la famille des Grossulariacées est Ribes nigrum. Il est surtout cultivé pour ses baies noires, communément appelées cassis. Ces dernières présentent une richesse remarquable en fibres, en composés phénoliques et en vitamine C. Bien que ces baies soient rarement consommées telles quelles, elles sont largement utilisées dans la préparation de liqueurs et de confitures. En outre, les bourgeons du cassissier produisent une essence prisée dans l’industrie de la parfumerie.
L’une des particularités du cassissier réside dans l’odeur caractéristique émanant de ses feuilles lorsqu’on les froisse entre les doigts. Cette singularité permet de le distinguer aisément des autres arbustes du genre Ribes (groseilliers à fruits rouges) lorsqu’il ne porte pas encore de fruits. Il se multiplie le plus souvent par bouturage.
Le cassissier est un arbuste de taille moyenne, atteignant généralement entre un et deux mètres de hauteur. Les branches jeunes sont dressées et ont une couleur jaunâtre, tandis que les branches plus anciennes prennent une teinte brun-noir.
Ses feuilles sont disposées à des hauteurs différentes de part et d’autre de la tige. Elles sont rattachées à celle-ci par un pétiole pubescent d’une longueur de un à quatre centimètres. Elles sont en forme de rein, avec trois à cinq lobes mesurant entre 5 et 10 cm de long. Leur partie inférieure est recouverte de poils et de glandes jaunâtres résineuses. Ces derniers produisent l’odeur distinctive des cassis lorsque les feuilles sont froissées. Les feuilles ont une base en forme de cœur, des bords dentelés de manière irrégulière et une pointe effilée.
Les fleurs du cassissier sont regroupées en grappes appelées racèmes. Chaque grappe contient 4 à 10 fleurs. L’axe de la grappe est couvert de poils. Chaque fleur a un calice en forme de coupe, mesurant environ 3 à 4 mm. Celui-ci est velu et pourvu de glandes jaunes. Les sépales sont distincts et réfléchis. Ils sont de couleur verdâtre ou rosâtre à l’extérieur, avec des taches pourpres à l’intérieur. Les cinq pétales blanc-rougeâtre des fleurs sont dressés et presque soudés. Les fleurs de cette espèce ont cinq étamines légèrement plus longues que les pétales. Elles sont composées de filaments minces de 2 à 2,5 mm de long. Elles entourent quasi complètement les styles, voire les stigmates. Les styles, très légèrement velus, mesurent approximativement 3 mm de long. Les deux carpelles qui contiennent les ovules sont soudés et forment une seule structure. Grâce à leur présence et à leur fonctionnement coordonné, la fleur du cassis peut être pollinisée et donner des fruits.
Les fleurs sont en général fécondées par les insectes. La pollinisation se fait également grâce à la propagation des pollens par le vent. Elles éclosent l’une après l’autre, en partant de la base du racème. Une fois sur un stigmate, le grain de pollen germe et envoie un fin tube pollinique à l’ovule, à travers le style. Ce processus dure 48 h en été, mais peut s’allonger jusqu’à une semaine en hiver. À ce stade, l’ovule n’est plus réceptif. Le développement du fruit exige la fécondation de 35 ovules au minimum, sans quoi il risque de ne pas arriver à terme et de tomber. Les fleurs sont endommagées par le froid et fanent lorsque la température est inférieure à -2 °C. La période de floraison du cassis se déroule entre avril et mai.
Le cassissier produit des baies noires de forme globuleuse au goût sucré et diamètre compris. Elles mesurent entre 12 et 15 mm de diamètre. Elles sont regroupées en grappes. En se développant, elles gardent le reste des calices des fleurs. Elles ont une peau lisse qui, selon les variétés, peut être ferme en bouche.
Selon le site POWO, le cassis est une plante native d’Europe. De même, son origine s’étend de l’Extrême-Orient russe jusqu’à l’Himalaya occidental. En France, il se retrouve à l’état sauvage dans le Nord-Est et dans le Dauphiné, ainsi que dans les Alpes, à 1 600 mètres d’altitude. Il a été introduit dans plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne, l’Autriche, la Hongrie, la Russie du Sud et la Suisse. En outre, il pousse en Turquie, en Ouzbékistan, en Amérique du Nord ainsi que dans les régions asiatiques telles que la Chine ou la Mongolie intérieure. Cette espèce hygrophile pousse dans les endroits humides et sombres, à savoir les prairies, les sous-bois, les berges des cours d’eau, le biome tempéré et tous les habitats anthropiques.
Le naturaliste suédois Carl Linné a décrit et nommé l’espèce Ribes nigrum en 1753 dans son ouvrage Species Plantarum (1 : 2011).
L’étymologie du nom Ribes n’a pas été établie officiellement, mais certaines sources proposent une éventuelle origine nordique. D’autres suggèrent une affiliation arabe avec les termes « ribas» ou « ribat» qui se traduisent par « acide ».
Selon François Couplan, le mot Ribes possède des racines scandinaves. Le terme a été employé dans l’ouvrage néerlandais Cruydeboeck du botaniste Rembert Dodoens pour faire référence aux plantes appartenant à la famille des groseilles. Cependant, la publication Flora of North America réfute cette hypothèse en affirmant que le mot arabe « ribas » désigne la rhubarbe.
Le nom spécifique nigrum provient du latin et fait référence à la couleur des fruits. Il signifie littéralement « noir ».
D’après la base de données Plants of the World Online (POWO), les autres espèces synonymes du cassissier sont les suivantes :
Jacques André, un spécialiste latiniste du nom des plantes dans la Rome antique, a identifié le cassissier comme étant la plante cinobastos dans l’Histoire naturelle 24, 121 de l’écrivain naturaliste Pline. Ce dernier décrit cette espèce comme un végétal possédant des grappes noires dont les graines présentent une veine centrale. Néanmoins, cette hypothèse rencontre deux obstacles. D’une part, la carte précise de la région d’origine de Ribes nigrum mise au point par Meusel et Jäger s’étend dans les régions septentrionales de la Grèce. D’autre part, le cassis n’a jamais existé en Grèce.
Au XIIe siècle, la moniale bénédictine allemande Hildegarde de Bingen, une figure spirituelle importante de l’époque, recommande l’utilisation de De herba gicht (herbe aux goutteux) sous forme de pommade pour traiter la goutte (Le livre des subtilités, chapitre 153 De herba gicht). Cependant, Hildegarde ne fournit aucune indication permettant d’identifier précisément cette plante. Malgré les suggestions de certains sites web et de quelques ouvrages sur la médecine naturelle, il n’existe aucune étude approfondie sur l’herba gicht, soutenant qu’il s’agit bel et bien du cassis.
À partir du XIe siècle, cette plante a été cultivée dans les vergers des monastères et des villes en Russie.
Au XVIe siècle, la botanique se développe en tant que discipline. Les illustrations de plantes apparaissent sous de nouveaux angles grâce à la gravure sur bois. Cette époque marque la naissance des inventaires de flores locales. En France, au début des années 1500, l’appellation piperi rotondi désigne le cassissier dans le Livre d’Heures de Jean Bourdichon (1457-1521). Il travaillait alors sous l’égide d’Anne de Bretagne.
En 1571, le cassis est mentionné comme fruit de table par le botaniste suisse Gaspard Bauhin. Par la suite, en 1583, sa première description botanique a été présentée par Rembert Dodoens, un botaniste et médecin des Pays-Bas bourguignons.
En 1724, les propriétés du cassis sont mises en avant dans une brochure écrite par l’abbé Pierre Bailly de Montaran, docteur de Sorbonne. Dès 1547, l’auteur publie plusieurs éditions de son Traité du cassis. Il y décrit le cassis comme un arbuste qui produit des grappes noires, d’où son nom de « groseillier noir ». Bailly de Montaran affirme que le cassis possède des vertus curatives surprenantes capables de guérir diverses affections telles que les fièvres, les panaris, les nodules de la goutte et les migraines. Il permet aussi de soulager les piqûres de frelons, de guêpes, d’abeilles et même les morsures d’animaux venimeux ou de chiens enragés. Il propose de faire infuser deux poignées de feuilles dans une bouteille de vin blanc ou rouge pendant 24 heures. Cette infusion est à consommer une à deux fois par jour.
L’auteur propose également plusieurs recettes de ratafia et de liqueur à base de cassis. Pour préparer une liqueur de cassis, il indique qu’il faut placer des cassis et du sucre concassé dans une bouteille, puis remplir le tout avec une eau-de-vie (boisson spiritueuse) forte. Pour préparer le ratafia, on met la moitié des fruits dans une bouteille et on la remplit d’eau-de-vie. Après une période de six semaines de repos, un sirop sucré doit être ajouté au mélange. Les écrits élogieux de Pierre Bailly sur les propriétés bénéfiques du cassis ont grandement contribué au développement de sa culture en France. En effet, pour lui, cette plante est un excellent élixir de vie qui préserve la santé et qui rajeunit les personnes âgées.
Étant reconnu pour ses vertus stomachiques et diurétiques, le cassis obtient rapidement une réputation médicinale solide. Au XVIIIe siècle, les Français le considéraient comme un remède efficace contre les fièvres, les migraines et les rhumatismes.
En 1782, Paul Constant commercialise un ratafia de cassis réputé efficace contre l’hydropisie et les morsures de serpent. L’historien Legrand d’Aussy confirme dans son ouvrage Histoire de la vie privée des Français que la culture du cassis est relativement récente, datant d’environ quarante ans.
Dans l’ouest de la France et dans la vallée de la Loire, le cassissier est appelé « cassetier des Poitevins » ou « poivrier ».
Au XIXe siècle, les romans d’Émile Gaboriau introduisent le « blanc-cassis » (ou blanc-cass’) dans la littérature populaire. Des pichets de cassis étaient mis à la disposition des clients dans les cafés pour agrémenter leurs vins et les adoucir. En 1841, à la suite d’un voyage à Paris, Auguste-Denis Lagoutte crée la première liqueur à base de crème de cassis à Dijon. En trois ans, la production atteint 250 hectolitres. L’arrivée du phylloxéra en 1880 dévaste les vignobles, poussant les viticulteurs à remplacer les vignes par des plants de cassis. Afin de se protéger de la concurrence, l’appellation « Cassis de Dijon » est instaurée le 21 décembre 1921. Elle a été ensuite suivie par l’appellation d’origine contrôlée (AOC) « Crème de cassis de Bourgogne » en 1997. Le maire de Dijon, Félix Kir, donne son nom au célèbre mélange de vin blanc et de crème de cassis. Cette boisson est connue sous le nom de « kir ».
En 1980, les agriculteurs français ont cherché des moyens de diversification. Les agriculteurs des Hautes Côtes de Bourgogne, notamment ceux de la plaine de la Saône, ont été les premiers à réussir à mécaniser la récolte et l’entretien du cassis. Ils ont permis à d’autres régions de se lancer dans la culture de cet arbrisseau.
Les récoltes issues des nouvelles plantations étaient plus abondantes comparées à celles des terrains peu profonds et caillouteux des Hautes Côtes. Cette situation a entraîné des problèmes de rentabilité croissants pour les premiers agriculteurs qui pratiquaient la culture traditionnelle du cassis. En même temps, la superficie consacrée à la culture du cassis a diminué progressivement au profit de la vigne. En effet, celle-ci a retrouvé sa popularité grâce à l’obtention des appellations d’origine contrôlée « bourgogne hautes-côtes-de-nuits » et « bourgogne-hautes-côtes-de-beaune ». Cette évolution a causé la disparition des petits champs de cassis cultivés de manière traditionnelle et celle des petits paysans. Aujourd’hui, la culture du cassis noir de Bourgogne s’est étendue à d’autres régions, même si elle reste attachée à ses origines.
Autrefois, le cassis était connu sous le nom de « commun » en patois bourguignon. Cette appellation a inspiré le nom du communard, un apéritif bourguignon.
En 2001, le Cassissium, premier musée mondial consacré à l’étude du cassis, a été inauguré à Nuits-Saint-Georges, au sud de Dijon. Il est situé à côté de la liquoristerie Védrenne.
Le cassis est méconnu dans le sud de l’Europe. Il y est souvent comparé à d’autres remèdes traditionnels au goût fort et à la couleur sombre. En anglais, il a été appelé « quinsy berry », en référence à ses éventuelles propriétés pour traiter l’angine de poitrine. En France, il est consommé en apéritif (kir) ou en crème de cassis. Il est associé aux saveurs sucrées des fruits rouges comme la framboise et la mûre, mais avec une légère touche acidulée.
Le cassis apprécie les sols bien drainés, profonds, argileux et humifères. Sa croissance est optimale lorsqu’il est cultivé sur des sols à pH neutre ou acide. Cet arbrisseau aime les emplacements à insolation moyenne.
L’entretien du cassissier se fait à l’automne. Il suffit de tailler les tiges et d’enlever les branches mortes. L’apport de fertilisant peut aussi être réalisé à cette époque de l’année. La récolte du cassis intervient trois ans après sa plantation. Elle se pratique généralement à la fin de l’été.
Selon la FAOSTAT, l’organe statistique de la FAO, la Russie figure à la première place des plus gros producteurs de cassis et de groseilles, avec 474 400 tonnes en 2021. Vient ensuite la Pologne avec une production de 152 000 tonnes, suivie par l’Ukraine avec 27 000 tonnes. Le Royaume-Uni et la France se trouvent à la quatrième et à la cinquième place avec respectivement 12 995 et 10 000 tonnes.
En 2018, une source britannique a sorti une liste des producteurs mondiaux de cassis. Elle est constituée des pays suivants : la Nouvelle-Zélande, la France, la Norvège, la Lituanie, la Pologne et l’Écosse.
D’après les données du Centre d’étude et de ressources sur la diversification datant de mai 2023, la Pologne est le premier producteur de cassis en Europe (131 000 tonnes). Le Royaume-Uni se trouve à la deuxième place, avec 12 000 tonnes. La France remporte la troisième place grâce à ses 7 000 tonnes. En dehors de l’Union européenne, la Russie les dépasse largement avec 300 000 tonnes de baies récoltées.
La France exploite 2 000 hectares de terrain pour sa production de cassis. Ils sont répartis en Bourgogne, dans l’Oise, la Haute Vallée du Rhône et le Val de Loire. Ce dernier est à l’origine de 40 % de la production nationale.
En 2005, les 150 producteurs recensés sur le territoire français ont récolté 10 000 tonnes de cassis en seulement un mois (juin-juillet). La moitié de cette production provient du Val de Loire. Le reste est départagé entre la Bourgogne, l’Oise et la vallée du Rhône, qui ont produit respectivement 2 000, 1 600 et 1 400 tonnes.
La France cultive principalement deux types de cassis :
Il existe différentes variétés de cassissiers :
Le cassis apprécie les sols bien drainés, profonds, argileux et humifères. Sa croissance est optimale lorsqu’il est cultivé sur des sols à pH neutre ou acide. Cet arbrisseau aime les emplacements à insolation moyenne.
L’entretien du cassissier se fait à l’automne. Il suffit de tailler les tiges et d’enlever les branches mortes. L’apport de fertilisant peut aussi être réalisé à cette époque de l’année. La récolte du cassis intervient trois ans après sa plantation. Elle se pratique généralement à la fin de l’été.
L’évaluation mondiale de l’espèce par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est en attente, mais en Europe et en France, elle est considérée comme non préoccupante. Cependant, en Bourgogne, le cassis est classé dans la catégorie quasi menacée de la liste rouge de l’UICN. Il se rapproche du statut d’espèce menacée et pourrait le devenir si des mesures de conservation spécifiques ne sont pas prises.
Selon les données de la table Ciqual, le fruit du cassissier est principalement composé d’eau à 80,5 % et de glucides à 9,7 % . Sa teneur en vitamine C excède largement l’apport journalier recommandé, avec un taux de 181 mg/100 g (soit 226 %). Elle correspond au double de celle du kiwi, qui en contient 81 mg/100 g.
Les acides présents dans les baies leur confèrent leur goût acidulé. Les teneurs de ces acides sont les suivantes pour 100 g de cassis :
Ce fruit affiche des taux plus élevés en phosphore, en potassium et en calcium par rapport aux autres fruits rouges.
Le cassis cru renferme trois principales substances bioactives : l’anthocyane, les flavanols et les acides phénoliques. Selon la table du Phenol Explorer, les quantités de chacun de ces composés pour 100 g de cassis cru se présentent comme suit :
Composé bioactif | Composés chimiques | Dose en mg |
Anthocyane | Delphinidine 3-O-rutinoside1 Cyanidine 3-O-rutinoside Delphinidine 3-O-glucoside Cyanidine 3-O-glucoside | 304,9 160,78 86,68 25,07 |
Flavanols | (+)-catéchine (-)-épicatéchine | 0,70 0,47 |
Quercetine 3-O-rutinoside Myricetine 3-O-rutinoside | 4,65 3,14 | |
Acides phénoliques | acide 3-caffeoylquinique glucose caffeoyl | 4,30 2,79 |
La couleur noire des cassis provient des pigments végétaux anthocyanes, encore appelés anthocyanosides. En tant que composé phénolique, ce puissant antioxydant est utilisé comme colorant alimentaire rouge E 163. Selon une étude américaine menée par Kowalski, le taux d’anthocyane dans le cassis est de 1,81 à 5,48 mg eq cyanidine 3-O-glucoside/100 g. Celui du polyphénol se situe entre 7,67 et 39,70 mg eq acide gallique/100 g.
Le cassis est riche en flavonoïdes, connus pour leurs propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Sur 10 cultivars de cassis étudiés par Kowalski et al., la variété Consort est celle qui présente la plus haute teneur en polyphénols. En revanche, la valeur enregistrée pour la variété Tiben correspond à la dose la plus faible. Pour chaque variété, les teneurs en composés bioactifs sont :
Composés bioactifs | Consort | Tiben |
Anthocyanes totaux (mg eq C3G/100 g mat frai) | 4,21 ± 0,98 | 2,79 ± 1,24 |
Polyphénols totaux (mg eq AG/100 g mat fr) | 39,70 ± 2,42 | 7,67 ± 1,22 |
Capacité antioxydante totale (μmol eq Trolox/100 g mat fr) | 438,85 ± 67,26 | 7,67 ± 1,22 |
Les propriétés antioxydantes du cassis varient selon le type de cultivar, les conditions de croissance, la maturité des fruits et leur traitement après la cueillette.
Des tests scientifiques ont été réalisés par une équipe polonaise afin d’examiner les activités antioxydantes et d’étudier le profil polyphénolique des fruits rouges. Les six baies concernées par cette étude incluent le cassis, la groseille et la myrtille. Les résultats ont montré que les teneurs en antioxydants et en polyphénols du cassis étaient les plus élevées, suivies de celles de la myrtille.
Concernant l’activité anti-inflammatoire, le cassis se place à la troisième place en efficacité, derrière la myrtille et la griotte. Cette étude a constaté une forte activité anticholinestérase des myrtilles, du cassis et de la groseille. Celle-ci intervient dans l’amélioration des performances cognitives.
Le cassis se consomme de différentes manières. Il se déguste frais en salade de petits fruits rouges. Il entre dans la composition de certains desserts (sorbets, crumbles, tartes, charlottes). Il est souvent proposé en jus, confiture, coulis ou gelée. Transformé en liquide, il peut servir à préparer des boissons. Il est l’ingrédient phare de la crème de cassis. Cette dernière sert à préparer des kirs, des sirops, du nectar, des liqueurs et de la purée. D’ailleurs, une grande partie de la production de cassis est utilisée pour fabriquer cette crème, un produit emblématique de la région bourguignonne. Il est aussi présent dans quelques recettes salées, en tant que chutneys ou compotées, pour accompagner le foie gras ou le gibier. Le cassis se conserve par séchage ou par congélation. Il est possible de conserver les baies fraîchement cueillies deux à trois jours au réfrigérateur.
Les bourgeons de cassis renferment des glandes à essence. En 1950, ils ont été exploités pour l’extraction de l’huile essentielle de cassis. Cette dernière est particulièrement riche en hydrocarbures monoterpéniques et sesquiterpènes, dont les teneurs sont respectivement de 87 % et 7 %. Vers 1970, les parfumeurs de Grasse ont découvert le potentiel des bourgeons de cassis grâce à leurs notes herbacées et amères. Ils ont un pouvoir fixateur sur la peau, permettant une meilleure tenue du parfum. Les arboriculteurs se sont ensuite spécialisés dans la culture du cassis pour ses bourgeons de haute qualité.
Ces derniers sont alors devenus des produits de grande valeur, principalement exploités par l’industrie des parfums de luxe. Ils sont présents dans les compositions d’eaux fraîches et de parfums masculins aux accents conifères.
Parmi les variétés cultivées, le noir de Bourgogne est le plus prisé par ce secteur. Les bourgeons de ce cultivar représentent plus de 70 % de la production destinée à la parfumerie. Environ 25 % sont appliqués comme exhausteurs d’arômes dans différentes préparations agroalimentaires autour des fruits rouges. Les laboratoires pharmaceutiques en consomment 5 % à des fins spécifiques.
Le cassis est connu pour ses propriétés anti-inflammatoires. Il agit comme inhibiteur face aux réactions inflammatoires du système immunitaire. Il intervient également dans l’évacuation de l’acide urique. De ce fait, il est efficace pour soulager les douleurs articulaires liées à l’arthrose, aux rhumatismes et à la goutte. D’ailleurs, des mélanges à base de bourgeons de cassis et d’harpagophytum sont commercialisés à cette fin. Sa haute teneur en calcium lui confère des capacités fortifiantes pour la santé osseuse.
Le cassis est un antioxydant puissant. Grâce à son taux élevé en fer et en vitamine C, il agit comme un excellent fortifiant contre la fatigue et prévient les infections. D’ailleurs, en tant qu’antidiarrhéique, il intervient dans la protection des cellules intestinales contre la dysenterie. Les propriétés diurétiques et dépuratives du cassis favorisent le bon fonctionnement du foie et des reins. Par ailleurs, sa consommation est recommandée pour les personnes souffrant d’obésité. De même, il intervient dans la régulation de l’hypertension artérielle et des problèmes de circulation. En outre, il a la capacité de préserver les cellules du vieillissement prématuré.
En application cutanée, il contribue à une guérison rapide et à une cicatrisation des plaies, des abcès, des furoncles et des piqûres d’insectes.
Les feuilles du cassis, séchées et réduites en poudre fine, sont largement utilisées en herboristerie en raison de leurs propriétés anti-rhumatismales. Ses bourgeons contiennent la plus grande teneur en principes actifs. La concentration de ces substances est équivalente à celle obtenue à l’aide du procédé de fabrication international SIPF (Suspensions Intégrales de Plantes Fraîches). En gemmothérapie, ils sont macérés pour en extraire leurs propriétés inflammatoires.
Les baies du cassis doivent toujours être lavées sous une eau courante lorsqu’elles sont sauvages ou cueillies dans des jardins non clos. En effet, elles peuvent être contaminées par les œufs de l’Echinococcus multilocularis présents dans les selles d’animaux sauvages. Une fois ingéré, ce petit ver parasite (2 à 3 mm) entraîne le développement d’une pseudotumeur. Celle-ci se forme initialement dans le foie. Si le traitement n’est pas administré à temps, seule une ablation partielle du foie peut sauver la personne contaminée.
Les individus souffrant du syndrome de l’intestin irritable (SII) ou ayant des intestins sensibles sont souvent victimes de diarrhées et de maux de ventre après une consommation excessive de cassis. Il est donc important d’ajuster la dose ingérée en fonction de la tolérance digestive de chacun.