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Canneberge

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Caractéristiques de la canneberge

  • Nom : Canneberge
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Tracheobionta
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Magnoliopsida
  • Sous-Classe : Rosidae
  • Ordre : Ericales
  • Sous-Ordre :
  • Famille : Ericaceae
  • Sous-Famille :
  • Genre : Vaccinium
  • Espèce : Vaccinium erythrocarpum, Vaccinium macrocarpon, Vaccinium microcarpum, Vaccinium oxycoccos

Voir les produits associés à la canneberge.

La canneberge : son origine et ses espèces connues, sa production, ses vertus en phytothérapie et ses utilisations.

Qu’est-ce que la canneberge ?

Plante vivace, c’est un petit arbuste qui atteint généralement une hauteur maximale de 30 cm. Ses tiges fines et rampantes peuvent s’étendre jusqu’à une longueur de 80 cm. Lorsqu’elle est cultivée dans de bonnes conditions, elle peut vivre plus d’un siècle.

Les fleurs de la canneberge sont de couleur rose et de forme ovale. Pour le Vaccinium oxycoccus, les corolles sont ouvertes, à la différence de celles des autres espèces de Vaccinium, qui sont en forme de clochettes.

La canneberge : son origine et ses espèces connues

Elle est pollinisée par quelques rares espèces de bourdons.

Les baies de cette plante sont de petits fruits creux de couleur rouge, similaires en taille à une cerise.

Avant 2000, le jus de cranberry n’était pas très populaire en France, mais il était couramment consommé en Grande-Bretagne, en Amérique du Nord et en Russie. Aujourd’hui, il est utilisé dans de nombreux cocktails, notamment le Cosmopolitan. Il se distingue des autres jus et nectars de fruits par son goût acidulé, astringent et légèrement amer. Il contient des tanins riches en composés antioxydants, à l’instar du vin rouge.

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Origine du nom

Au Québec, la canneberge est aussi désignée par les termes « atoca » ou  « ataca », empruntés aux langues iroquoises. Dans la langue abénakise, une langue algonquienne, elle est appelée «  popokwa ». En Acadie, elle est connue sous le nom de  «  pomme de pré ».

Toutefois, dans les pays francophones européens, le terme anglais « cranberry » devient de plus en plus courant. En effet, l’industrie agroalimentaire et l’industrie cosmétique préfèrent cette désignation pour leurs produits.

Le terme « canneberge » a été francisé au XVIIe siècle à partir de l’anglais  « cranberry ». Ce dernier provient de  « crane-berry », un ancien nom américain donné à la plante, signifiant littéralement « baie de grue ». En effet, ses fleurs se courbent vers le sol et ressemblent à la tête d’une grue au début de la floraison. Il aurait également des sources allemandes, néerlandaises, ou basse-allemandes, à travers des dialectes comme le kranbeere ou le krônbere, transmis par les colons. Les Britanniques l’appelaient autrefois « marshwhort » ou « fenberries ». Vaccinium macrocarpon, une espèce native d’Amérique du Nord, a aussi été nommée canneberge en raison de leur similitude.

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Histoire de la canneberge

La canneberge a été consommée par différentes nations amérindiennes. La récolte des baies se fait à partir du mois d’août jusqu’à la fin de l’automne, y compris pendant l’hiver et le début du printemps. Les fruits étaient utilisés dans la préparation de repas traditionnels, comme le pemmican, ou servaient d’accompagnement au poisson fumé.

Ils ont été commercialisés dans l’ouest de l’Amérique, où d’autres variétés poussent à l’état sauvage.

Variétés

Il existe trois variétés connues de la canneberge :

  • Vaccinium oxycoccos : aussi appelée canneberge, canneberge à gros fruits ou myrtille des marais, cette variété produit des fruits rouges.
  • Vaccinium microcarpum : connue sous les noms canneberge à petits fruits ou airelle à petit fruit, elle donne des fruits orange.
  • Vaccinium macrocarpon : elle est aussi dénommée canneberge à gros fruits, airelle à gros fruits, grande canneberge, gros atocas au Québec, pommes de pré et mocauque en français acadien, baie de grue..

Production et distribution de la canneberge

Habitat

La canneberge est une plante native des tourbières acides de l’est de l’Amérique du Nord. Elle pousse dans les régions froides, principalement dans les tourbières et fructifie après quatre ans.

Actuellement, la canneberge est cultivée dans des bassins sablonneux appelés cannebergières ou atocatières au Québec. Elle est aussi cultivée en petite quantité en Europe de l’Est, en Argentine, au Chili, et dans les Pays baltes.

Production

En 2018, ces pays sont considérés comme les principaux producteurs de la canneberge : :

 PaysProduction (en t)
1Etats-Unis404 880
2Canada195 196
3Chili106 180
Source : FAOSTAF  

La canneberge est cultivée et commercialisée dans plusieurs États américains, notamment le Massachusetts, le Michigan, le Maine, l’Oregon, l’État de Washington, le Minnesota, le New Jersey et le Wisconsin. Elle se développe en grande envergure dans plusieurs provinces canadiennes, à l’instar de la Colombie-Britannique, de l’Ontario, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve et du Québec. L’Economic Research Service du ministère de l’Agriculture des États-Unis a présenté le Wisconsin comme le principal producteur de ce fruit, avec plus de 50% de la production nationale. Le Massachusetts arrive à la deuxième place, avec une contribution de 28 %. Au total, la production américaine atteint 307 000 tonnes pour 15 600 hectares de terres.

Le Canada affiche une production de 79 000 tonnes, répartie entre le Québec et la Colombie-Britannique, sur une superficie de 3 950 hectares.  Près de 70 % de la production québécoise est commercialisée par trois entreprises basées dans la région du Centre-du-Québec, dont l’une porte le nom d’Atoka, en référence à la canneberge. Le reste de la récolte est expédié directement aux acheteurs américains. Les fruits transformés se retrouvent généralement dans les coulis ou les concentrés de jus. Par ailleurs, ils sont vendus frais, congelés, déshydratés, ou confits.

Culture

La culture de la canneberge requiert d’importantes quantités d’eau pour prémunir les bourgeons contre le gel au printemps et à l’automne, et préserver les plants durant l’hiver. La couche de glace qui se forme autour des plants pendant cette période les garde à une température de 0 °C. Cela les met à l’abri des froids rigoureux, des effets néfastes du gel et du dessèchement causé par le vent. Au printemps, on couvre la glace par une couche de sable de 4 cm, de sorte que lors du dégel, le sable se retrouve sur les plants et, dans la foulée, élimine les insectes nuisibles.

Les cannebergières sont peu profondes et construites sur des terres surélevées. Pour assurer une culture florissante, la couche de terre superficielle doit être mise à niveau, puis modelée pour former des digues autour des bassins. Une couche de sable d’environ 10 à 20 cm est ensuite déposée. La surface est égalisée au laser en laissant une légère bosse centrale pour favoriser le drainage. Les digues retiennent l’eau et servent également d’appui pour permettre les déplacements des équipements de culture pendants les opérations agricoles. Les systèmes d’irrigation facilitent l’arrosage estival et la préservation contre le gel à l’automne et au printemps.

Pour une bonne croissance de la canneberge, des conditions spécifiques sont essentielles et elles se retrouvent généralement dans les tourbières. La plante a besoin d’un pH acide compris entre 4 et 5, ainsi qu’une ressource en eau abondante en raison de la morphologie de ses racines.  Lors de la période de récolte, la couleur rouge des fruits mûrs rend la plantation flamboyante. Les bassins sont remplis d’eau et les fruits flottent, facilitant ainsi leur cueillette.

Récolte

Autrefois, les canneberges étaient cueillies à l’état sauvage par les peuples autochtones d’Amérique du Nord. Aujourd’hui, elles sont cultivées de manière intensive. La récolte se fait avec des engins mécaniques et se déroule entre septembre et octobre. Les fruits sont collectés avec des engins appelés « batteurs à œufs », selon une méthode industrielle connue sous le nom de « technique humide ». Les machines agitent l’eau qui recouvre les plantes pour détacher les fruits qui remontent à la surface. Par la suite, ils sont poussés vers l’un des bords de la tourbière pour être recueillis, puis renfermés dans un dispositif flottant.

Une fois la récolte terminée, les baies sont séchées, nettoyées, puis chargées à bord de camions à l’aide de tapis roulants. Il est essentiel que la récolte soit acheminée au plus tôt vers les entrepôts de stockage, où elle sera triée et congelée.

Fondée en 1930, l’entreprise américaine Ocean Spray détient aujourd’hui le monopole de la production de canneberges. Elle réalise près de 75 % des ventes mondiales des produits à base de ces fruits. Elle rassemble 650 producteurs, dont une centaine au Canada. Elle assure le transport des récoltes, l’emballage des fruits et leur commercialisation sur les marchés nationaux et internationaux. 

Utilisations de la canneberge

Commercialisation

Après la récolte en septembre, la canneberge est disponible sur le marché sous différentes formes, grâce à sa bonne capacité de conservation naturelle. On la trouve fraîche, sous forme de jus pur ou mélangé et de fruits séchés dans les magasins spécialisés en produits diététiques et biologiques. En outre, elle est disponible en tant que complément alimentaire, en gélules, comprimés ou sachets vendus en pharmacie. La marque Ocean Spray produit et commercialise en Europe une forme déshydratée appelée « Craisin ».

Usage culinaire

Les canneberges entrent dans la production de plus de dix millions de litres de jus de fruits chaque année, mélangées ou non avec d’autres fruits comme le raisin, la framboise, les pommes ou d’autres baies. La Grande-Bretagne figure parmi les pays importateurs. Ils sont également employés pour la fabrication de confitures, de shampooings et d’autres produits cosmétiques.

Lors de la célébration de Thanksgiving en Amérique du Nord, le traditionnel « dinde aux canneberges » figure parmi les plats servis.

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Vertus thérapeutiques en phytothérapie

Les fruits de l’espèce Vaccinium macrocarpon sont réputés pour leur propriétés antioxydantes.

Antioxydants

La canneberge renferme de la vitamine C et d’autres antioxydants, dont les flavonoïdes, le resvératrol et l’acide ursolique. On suppose parfois que les antioxydants, qui aident à neutraliser les radicaux libres dans le corps, pourraient prévenir certains cancers, maladies cardiovasculaires et diverses affections liées au vieillissement. Cependant, d’après la littérature spécialisée, les avis concernant ces effets sont partagés.

Prévention des infections urinaires

La canneberge, en dehors du Vaccinium oxycoccos, est reconnue pour sa capacité à prévenir les infections urinaires. Toutefois, son efficacité fait l’objet de débats dans le cercle scientifique.

La consommation de jus de cranberry peut réduire le risque d’infection urinaire de 20%. Elle renferme des molécules proanthocyanidines de type A (flavonoïdes proanthocyanidol). Ces substances empêchent les bactéries de s’adhérer à la paroi des voies urinaires. Cependant, les revues systématiques de la Collaboration Cochrane, mises à jour en 2012, ne permettent pas de préconiser la consommation de jus de canneberge pour la prévention des infections urinaires récurrentes.

Toutefois, elle s’est avérée efficace chez les enfants de 2 à 17 ans, les adultes de 36 à 55 ans, les patients ayant subi une chirurgie gynécologique et les patients traités par radiothérapie pour un cancer de la prostate. Ces études ont été effectuées en 2017.

En 2004, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments a conclu que la consommation quotidienne de jus de canneberge pur ou en poudre, à une dose de 36 mg de proanthocyanidine, pourrait agir et prévenir les infections urinaires. Néanmoins, cette recommandation ne prend pas en compte les nectars et cocktails à base de canneberge.

En 2009, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a examiné les preuves scientifiques fournies par l’entreprise Ocean Spray concernant les allégations de santé liées à la prévention des infections urinaires. Elle a conclu que les études présentées n’étaient pas suffisamment solides pour prouver les bienfaits sanitaires des produits Ocean Spray cranberry drinks et cranberries séchées et sucrées « Craisin ». Ils renferment généralement environ 80 mg de proanthocyanidine par portion.

Santé dentaire

L’Atoca pourrait également avoir des effets bénéfiques dans le traitement ou la prévention des inflammations de la gencive comme la gingivite ou la parodontite.

La proanthocyanidine a la capacité de former un film protecteur. Par conséquent, elle pourrait aider à éradiquer certaines bactéries responsables de problèmes dentaires.

Cependant, les jus commerciaux sur le marché ne sont pas favorables à une bonne santé buccale, en raison de leur teneur élevée en sucre et en acidité. 

Santé cardiaque

Une étude scientifique, réalisée de manière aléatoire et en double aveugle, a confirmé que la prise quotidienne de poudre de canneberge entière, pendant un mois, peut avoir un effet positif sur la fonction vasculaire chez les hommes en bonne condition physique. Ces améliorations sont durables pour la fonction endothéliale et offrent une protection contre l’athérosclérose et les maladies cardiovasculaires.

La canneberge peut également réduire les niveaux de protéine C-réactive, un marqueur inflammatoire.

Santé digestive

Des études ont montré que boire du jus de cranberry régulièrement peut aider à prévenir les infections causées par la bactérie Helicobacter pylori dans l’estomac. Cette dernière est responsable de gastrites chroniques, d’ulcères gastriques et duodénaux. La consommation de jus à concentration élevée de proanthocyanidine deux fois par jour, soit 44 mg de proanthocyanidine par portion de 240 ml pendant 2 mois, a entraîné une guérison chez 20 % des personnes infectées. En revanche, dans le groupe placebo, seuls 7 % des participants ont été guéris.

En outre, l’ajout de ce jus au traitement habituel accélère l’élimination de cette bactérie.

Autres vertus

Des recherches ont révélé qu’elle pourrait favoriser la santé globale de la prostate. L’étude des extraits de baies rouges en laboratoire a aussi démontré les propriétés anticancéreuses des polyphénols présents dans les fruits de canneberge.

Les canneberges assurent la protection des neurones et des cellules nerveuses. Boire du jus de fruits et de légumes, notamment de canneberge, de myrtille et de bleuet, protégerait contre la maladie d’Alzheimer.

Radioactivité de la canneberge

Certaines baies qui poussent en Ukraine (canneberges, myrtilles et airelles) ont été affectées par l’accident nucléaire de Tchernobyl. La radioactivité enregistrée varie selon les espèces. Par exemple, l’activité du Sr-90 dans les myrtilles récoltées dans les zones contaminées a été mesurée entre 2-3 et 555 Bq/kg. Celle du Cs-137 se concentre à 31% dans les feuilles et à 26 % dans les fruits. Le reste se partage entre les pétioles ( 25 % ) et les racines ( 18 % ). Les niveaux de contamination de Cs-137 atteignent parfois 1 028 Bq/kg dans les racines de canneberge.

Ces constatations inquiètent les experts en toxicologie, en écotoxicologie et en écologie. En effet, ces fruits constituent une source alimentaire pour de nombreux animaux sauvages et d’élevage, tels que les rennes. Cela peut concourir à la contamination de la chaîne alimentaire et du gibier, avec des retombées encore mal comprises.

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