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Calophylle

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Caractéristiques du Calophylle

  • Nom : Calophylle
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Tracheobionta
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Magnoliopsida
  • Sous-Classe : Dilleniidae
  • Ordre : Malpighiales
  • Sous-Ordre :
  • Famille : Calophyllaceae (APG III) ou Clusiaceae
  • Sous-Famille :
  • Genre : Calophyllum
  • Espèce : Calophyllum inophyllum

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Le calophylle : son histoire, sa nomenclature, sa description, son habitat, sa culture, sa composition, ses utilisations et ses précautions.

Le calophylle (Calophyllum inophyllum) fait partie des 200 espèces du genre Calophyllum. Arbre tropical, il est fortement présent sur les zones côtières de l’océan Pacifique et de l’océan Indien. Il bénéficie d’une réputation élogieuse grâce à son emploi dans la pharmacopée.

Histoire du calophylle

Pour retracer l’histoire du calophylle, il est important d’expliciter son origine taxonomique et ses utilisations traditionnelles par les peuples autochtones.

Origine taxonomique

L’espèce Calophyllum inophyllum a été décrite pour la première en 1753 par le botaniste et naturaliste suédois Carl von Linné.

Le nom du genre, Calophyllum, vient de kalos et de phullon. Ces mots grecs se traduisent respectivement par « beau » et « feuille ». Le nom spécifique, inophyllum, est obtenu à partir des mots is, qui signifie « fibre », et phullon. Il indique les veines visibles en dessous des feuilles. Le calophylle est aussi appelé takamaka. Ce terme vient d’un mot en nahuati (mexicain) qui fait référence à la résine sécrétée par les arbres de la famille des Burseraceae. À l’origine, c’était le latex produit par le Calophyllum inophyllum qui était nommé « tacamahacades Indes orientales ». Plus tard, le mot takamaka a servi pour désigner l’arbre lui-même.

calophylle-caracteristiques

Utilisations traditionnelles

Le calophylle est un arbre au symbole sacré utilisé par les peuples du Pacifique. Il est planté au niveau des marae, lieux de culte et d’activités culturelles en Polynésie. Le takamaka est également associé aux différents endroits mythiques et aux temples sur les îles de l’océan Pacifique.

Calophyllum inophyllum est exploité pour la fabrication d’ustensiles de cuisine, d’instruments de musique et d’objets religieux. Par son caractère imputrescible, il a permis la construction de bateaux.

La pharmacopée traditionnelle valorise la résine du calophylle pour ses propriétés curatives sur les blessures et les coups. Les graines sont exploitées pour la production de savon artisanal. À Madagascar, elles sont employées comme mort-au-rat, en mélange avec du riz.

Nomenclature du calophylle

Calophyllum inophyllum prend différentes appellations selon les régions du monde où il pousse :

  • Aux Seychelles et dans les Mascareignes, il est appelé « takamaka ». À la Réunion, il est baptisé « takamaka bord de mer ». À ne pas confondre avec le Calophyllum tacamahaca, endémique des Mascareignes, dont le nom vernaculaire est « takamaka des Hauts. »
  • En Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie, il est désigné sous le nom de « tamanu » (ou tamanou).
  • À Madagascar, il est connu sous le nom de « foraha ».
  • À Mayotte, il est dénommé « « m’trondro » est utilisé.
  • En Australie, cet arbre est nommé « ball nut ».
  • En Papouasie–Nouvelle-Guinée, la dénomination « beach calophyllum » est employée.

En anglais, le takamaka est dénommé « beach mahogany », « oil nut tree », « dilo oil tree » , « beauty leaf » ou « alexandrian laurel. » Cette dernière appellation est à l’origine du nom vernaculaire français : « laurier d’Alexandrie ».

calophylle-utilisations

Description du calophylle

Le calophylle est un arbre sempervirent. Il mesure entre 8 et 25 mètres de hauteur. Largement développé, son houppier peut atteindre 35 mètres de diamètre.

Tronc

Le tronc mesure 1,5 m de diamètre. Son écorce est rugueuse et fissurée, de couleur brune ou noirâtre. L’aubier est de couleur jaune-ocre. La partie intérieure, le duramen, est plus épaisse et tendre, et elle affiche une couleur rose ou rouge brun.

Les branches sont rondes, mais lorsqu’elles sont jeunes, elles présentent une section carrée. Les rameaux sont glabres et grisâtres. Au niveau de l’apex, on observe des bourgeons globuleux de taille variant entre 4 et 9 mm.

Le bois de C. inophyllum est dense avec un grain fin. Il est imputrescible grâce à la résine qui le couvre.

Feuilles

Les feuilles du calophylle sont elliptiques et épaisses. Elles mesurent entre 5,5 et 23 cm de longueur et 6 à 9 cm de largeur. Elles sont vert sombre et présentent un aspect ciré et lisse.

Elles ne possèdent aucune stipule. Leur nervure principale est bien apparente, avec des nervures secondaires plus fines, disposées de façon parallèle.

Fleurs

Les fleurs du Calophyllum inophyllum sont en grappe de 5 à 30 unités. Chaque fleur est composée de 8 à 13 pétales blancs, avec plusieurs étamines jaunes et des anthères.

Fruits

Les fruits naissent à partir de l’ovaire de couleur rose. Ils sont sphériques, avec un diamètre compris entre 2 et 5 cm. Ils sont verts, puis deviennent bruns lorsqu’ils mûrissent. Chacun porte une graine, une amande globuleuse de 2 à 4 cm de diamètre. Celle-ci est brune et enveloppée dans une couche spongieuse. Elle possède une radicule et deux cotylédons de grande taille.

Les fruits du calophylle sont toxiques, car ils contiennent des toxines.

Latex

L’incision du tronc libère un latex opaque de couleur blanche ou crème, qui est une gomme-résine collante.

Variétés de calophylle

Calophyllum inophyllum compte une centaine de variétés. Toutefois, la variété tahitensis est la plus remarquable grâce à ses qualités. Elle pousse essentiellement à Tahiti, où elle est appelée tamanu.

Les autres variétés de cet arbre sont Hiva et Ati. Elles diffèrent suivant la qualité de leur bois. Celui de la première est dur et est pratique pour les conceptions artisanales. En revanche, pour la seconde, il est plus fragile, a tendance à s’écailler et nécessite un séchage avant son utilisation.

Répartition et habitat

Le calophylle est indigène en Afrique orientale, en Australie et en Asie du Sud. Il pousse naturellement en Insulinde (Indonésie, Timor oriental, Philippines et Malaisie) ainsi que sur le pourtour de l’océan Indien.

Il est naturalisé en Amérique et dans certaines régions d’Afrique, comme en Ouganda, le long du lac Victoria. Il pousse aussi à Zanzibar et sur certaines terres bordant l’océan Atlantique.

Calophyllum inophyllum pousse à une altitude inférieure à 800 m. Il croît dans les milieux secs, principalement au niveau des littoraux tropicaux. Sa présence est notable à l’embouchure des cours d’eau et sur les côtes.

Culture et menaces du calophylle

La pollinisation du calophylle se fait grâce aux animaux (entomogamie), en particulier les chauves-souris frugivores. La dissémination des graines se fait aussi via les courants marins. Les fruits qui tombent au pied de l’arbre les libèrent, après que leur enveloppe a ramolli et s’est désintégrée. Si les graines sont directement extraites du fruit (par scarification), cette phase est accélérée. La réussite de la germination avoisine 60 à 93 %. Cependant, les graines stockées produisent de l’huile naturellement, ce qui affecte leur pouvoir germinatif.

La multiplication du calophylle est possible par bouturage et par semis. Il prospère sur des sols profonds, sableux, calcaires, argileux et surtout bien drainés. L’arbre préfère un pH entre 7,4 et 4. Bien qu’il soit résistant à la sécheresse, l’arbre nécessite une certaine humidité. Des précipitations annuelles entre 1 000 et 5 000 mm sont l’idéal pour sa croissance. L’arbre a également besoin d’une exposition maximale. Un léger ombrage lui convient aussi.

Le takamaka tolère des températures allant de 12 à 37 °C. Il est fragile en cas de gel, de feu et de vent fort. Pour favoriser son développement, il est recommandé de planter les arbres à une distance de 2 à 3 mètres les uns des autres. Durant la phase de croissance, une taille modérée est requise. Cela permet de gagner un mètre de hauteur par an durant les premières années.

Les feuilles et les jeunes pousses du calophylle sont sensibles aux ravageurs. Calophyllum inophyllum peut aussi être victime d’attaque fongique. Le champignon Fungus dochnium cause la pourriture des racines, et Trichocoma species envahit l’arbre et le tue.

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Composition et propriétés du calophylle

Calophyllum inophyllum présente un bon nombre de composés actifs qui contribuent à ses vertus phytothérapeutiques.

Les coumarines (calophyllolide et inophyllolide)

Ils sont présents au niveau des feuilles et des amandes. Ces composés montrent une activité inhibitrice du VIH et du VIH-1 (SIDA). Ils soutiennent donc l’action des anticorps chez les personnes séropositives.

Les coumarines présentent des propriétés antitumorales, qui réduisent les risques de développement des cellules cancéreuses. Elles montrent également une activité anti-inflammatoire et antibactérienne. Les feuilles de calophylle se révèlent efficaces contre Staphylococcus aureus. Son pouvoir antiseptique est exploité en cas de blessures et de plaies.

Les xanthones (callophylline)

Ces molécules actives se trouvent au niveau des racines et du tronc. Elles possèdent une activité antibactérienne, antifongique, anti-inflammatoire et anticancéreuse. Comme les coumarines, elles renforcent le système immunitaire de l’organisme.

Les terpènes

Le canophyllol et la friedeline sont extraits des feuilles et de l’écorce. Ils se montrent efficaces contre différentes souches de bactéries et de champignons.

Les acides gras

Ce sont les principaux composants de l’huile de calophylle. Elle est riche en oméga-6. Ce dernier joue un rôle dans la fonction cérébrale, la fortification des os, la pousse des cheveux et l’embellissement de la peau. Cette huile renferme aussi de l’oméga-9, qui régule le taux de glycémie dans le sang et réduit le mauvais cholestérol.

Les autres composants actifs

Le calophylle renferme des huiles essentielles et des tanins. L’huile obtenue à partir de ses graines contient de la vitamine E.

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Préparations et utilisations des différentes parties de la plante

Pour des usages thérapeutiques, différentes parties de la plante peuvent être utilisées : les graines, l’écorce, les feuilles et la résine.

Les graines

Les graines fraîches sont broyées et incorporées dans de l’huile de coco stérilisée ou dans de l’eau. Le mélange obtenu est aplliqué pour accélérer la cicatrisation des plaies difficiles.

L’écorce

Les préparations à base d’écorce sont astringentes grâce aux tanins. Elles sont aussi indiquées pour soulager le gonflement des testicules (orchites). L’écorce, mélangée à du jus de citron, élimine les bactéries et les champignons responsables des mauvaises odeurs corporelles.

Les feuilles

Les feuilles ont de nombreuses utilisations en phytothérapie. Fraîches, elles apaisent les piqûres de poissons venimeux. Elles peuvent être chauffées, puis appliquées sur les blessures et les coupures. En inhalation, elles soulagent les maux de tête, les migraines et les vertiges.

En infusion ou en macération, les feuilles de calophylle sont préconisées en cas de crises hémorroïdaires. Cette préparation apaise les irritations cutanées et les affections oculaires. Un bain avec une décoction de feuilles de takamaka contribue au traitement de l’urticaire, de la gale et de l’eczéma. À cette même fin, elles peuvent être mélangées avec de l’eau de mer.

La résine

La résine est facilement extraite des crevasses sur l’écorce, pour servir de pansement naturel en cas de blessures. Elle est couramment utilisée en Nouvelle-Calédonie pour atténuer les infections du conduit auditif.

L’huile de calophylle

L’huile de calophylle est la forme galénique (préparation pharmacologique) disponible de la plante. Elle est couramment employée à des fins thérapeutiques et cosmétiques.

Extraction

L’huile de Calophyllum inophyllum est extraite à partir des graines. Ces dernières sont séchées jusqu’à ce qu’elles changent complètement de couleur (marron). Par la même occasion, elles deviennent collantes. Lorsque ces conditions sont réunies, l’extraction de l’huile peut être initiée par pression mécanique, idéalement à froid.

Elle représente 50 à 60 % du poids sec de la graine. Avant utilisation, elle est filtrée, puis stabilisée grâce à la vitamine E. En fonction des conditions de plantation de l’arbre, ses propriétés peuvent varier. Elle a généralement une couleur vert foncé, une texture épaisse et une odeur épicée, rappelant souvent celle du curry.

Propriétés et usages phytothérapeutiques

L’huile de calophylle est dite « aux mille vertus ». Elle offre une diversité de propriétés médicinales :

  • Anti-inflammatoire

Elle réduit la réaction inflammatoire de la peau. Elle est aussi appliquée localement pour soulager les maux de gorge. Elle est également étalée sur les zones douloureuses et enflammées en cas d’hémorroïdes, à l’aide d’un coton imbibé.

  • Antifongique et antibactérienne

L’huile de tamanu agit contre les champignons parasites de la peau, des cheveux et des ongles. Elle est recommandée pour traiter la dermatophytose du cuir chevelu ou de la barbe. Elle est aussi indiquée pour soutenir le traitement des abcès, des furoncles et des suppurations. De plus, elle agit contre la bactérie responsable de la diphtérie, de la pneumonie, et d’autres infections respiratoires.

  • Protectrice des vaisseaux sanguins

L’huile de calophylle favorise la circulation sanguine, ce qui en fait un remède utile pour les personnes souffrant de jambes lourdes. Elle entre dans le protocole de traitement de la couperose et des varices. Elle est alors appliquée seule ou en mélange avec d’autres huiles végétales aux propriétés stimulantes de la circulation sanguine. De légers massages favorisent la pénétration du produit au niveau des zones concernées.

  • Antalgique

L’huile de takamaka atténue les douleurs névralgiques et articulaires. Elle est conseillée pour les entorses, les rhumatismes et les claquages musculaires.

  • Cicatrisante

L’huile de calophylle est appliquée sur les coupures, les brûlures et tous types de dommages affectant la peau, d’origine externe ou infectieuse. Son application accélère la formation de nouveaux tissus. Elle est bénéfique pour prévenir ou soulager les érythèmes fessiers et les irritations de la peau chez les bébés.

Usages cosmétiques

L’huile de Calophyllum inophyllum possède une action antioxydante. Sa capacité à protéger les cellules est appréciée dans les soins de la peau. Elle est employée pour prévenir et pour atténuer les taches de vieillesse.

Sa propriété nourrissante favorise l’élasticité de la peau. Elle est bénéfique pour lutter contre les vergetures et contre les rides. Grâce à son action sur la circulation sanguine, elle peut également contribuer à éliminer progressivement la cellulite. En raison de sa richesse en oméga-6, l’huile de takamaka est efficace pour hydrater les peaux sèches ou abîmées. Son action est protectrice et adoucissante. Cette huile végétale est employée par les femmes malgaches pour éclaircir les peaux noires. Elle sert aussi de déodorant naturel, lorsqu’elle est appliquée sous les aisselles ou sur les pieds.

Effets indésirables et précautions du calophylle

Les préparations à base de calophylle sont destinées à des usages externes. L’administration par voie orale doit faire l’objet d’une prescription médicale et d’un suivi rigoureux. En effet, cela peut provoquer des effets indésirables comme les maux de tête, les nausées et les vertiges.

En raison de son activité anticoagulante, l’huile de tamanu est contre-indiquée chez les personnes sujettes à des saignements ou suivant un traitement anticoagulant. Un avis médical est indispensable dans ces cas précis.

Bien qu’aucun rapport n’indique les effets indésirables de l’huile de calophylle, son application doit être faite avec parcimonie. Pour une utilisation occasionnelle, elle peut être employée seule. Toutefois, un test de sensibilité est recommandé pour détecter les éventuelles intolérances ou allergies. Cette précaution est valable pour les personnes ayant la peau sensible ou présentant un terrain allergique.

Pour une utilisation à long terme, il est conseillé de mélanger l’huile de tamanu avec une autre huile végétale. Cette précaution prévient les rougeurs et les irritations éventuelles.

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