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Busserole

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Caractéristiques de la Busserole

  • Nom : Busserole
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne :
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Equisetopsida
  • Sous-Classe : Magnoliidae
  • Ordre : Ericales
  • Famille : Ericaceae
  • Sous-Famille : Arbutoideae
  • Genre : Arctostaphylos
  • Espèce : Arctostaphylos uva-ursi

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La busserole : ses caractéristiques, son histoire, sa description, son habitat, sa culture, sa composition, ses utilisations, sa posologie, ses précautions d’emploi et ses contre-indications.

La busserole est un arbrisseau originaire des régions circumpolaires et montagneuses d’Asie, d’Amérique et d’Europe. Elle appartient à la famille des Éricacées et représente l’espèce type de l’Arctostaphylos. Espèce menacée, elle bénéficie du statut de protection LC et figure à la fois sur la liste rouge de l’Europe et celle de la France.

Histoire de la busserole

Des herboristes de la Renaissance sont les premiers à mentionner la busserole, mais ne rapportent aucune vertu thérapeutique. Néanmoins, François Rabelais reconnaissait déjà l’action de cette plante contre les douleurs rénales ou vésicales. Charles de l’Écluse parle de cet arbrisseau dans son ouvrage Historia Rariorum Plantarum (1601). Linné en fait également la description dans Materia Medica (1749) et Species plantarum (1753). Dans ce dernier, il l’identifie en tant qu’arbustus uva-ursi. La désignation uva ursi se traduit par « raisin d’ours ». Il s’agit d’une traduction anecdotique basée sur le fait que les ours sont attirés par cette plante et adorent ses baies. Sprengel procède au reclassement de l’arbrisseau et l’introduit parmi le genre Arctostaphylos dans son ouvrage Systema vegetabilium (1825).

busserole-caracteristiques

L’appellation busserole est inspirée du nom provençal du buis, bouisserolo, avec lequel elle a des aspects communs. Toutefois, les deux plantes n’ont pas les mêmes propriétés botaniques. En anglais, cet arbrisseau s’appelle bearberry, en reprenant la signification de l’uva ursi. Les ours n’ont pas été les seuls à consommer ces baies. Les Amérindiens en ajoutent dans leurs préparations culinaires, notamment les soupes et les bouillons. Ce peuple s’en servait aussi pour soulager plusieurs troubles.

Depuis le XIIIe siècle, le Pays de Galles et la Chine ont déjà reconnu les vertus médicinales de la busserole. Ensuite, plusieurs spécialistes attestent ses propriétés thérapeutiques, dont Gerhard de Berlin et Anton de Haen, entre autres.  La France s’intéresse à cette plante à partir du XVIe siècle, par le biais de l’école de Montpellier. Celle-ci lui attribuait des actions diurétiques. Sa popularité a baissé jusqu’au XVIIIe siècle. Ensuite, l’Europe l’utilise comme remède à partir du XIXe siècle. Son usage médicinal se popularise, comme en témoigne son inscription dans la Pharmacopée de Londres (1788) et celle des États-Unis (1820-1926).

Description de la busserole

La busserole est reconnaissable à son feuillage persistant et verdoyant qui s’apparente à de petites spatules. Ses rameaux sont tortueux et affichent une couleur brun rouge. Son écorce présente un aspect lisse. Une surface nervurée se dissimule en dessous des feuilles d’environ 30 mm de long sur 12 mm de large. Celles-ci sont épaisses et présentent une petite échancrure. Elles sont vertes et brillantes dans l’année, sauf à l’automne où elles virent légèrement au rouge. Elles sont alternes, presque inodores. Les feuilles ont un goût astringent et un peu amer, tandis que les fruits sont insipides. 

Ses fleurs ressemblent à des grelots ou à des clochettes en grappes terminales. Ces bouquets comportent jusqu’à une douzaine de fleurs de couleur blanche et rouge. La corolle est urcéolée, avec des lobes velus et 10 étamines.

Les fruits de la busserole sont des drupes écarlates mesurant environ 6 à 10 mm de diamètre. Une baie contient 4 ou 5 graines ou nucules.

Formée de tiges rampantes, pendantes ou traînantes, cette plante atteint une hauteur d’environ 15 à 30 cm. La longueur de ses souches rampantes est comprise en moyenne entre 50 cm et 2 m. La plante se développe en touffes ou en tapis.

Les principales autres appellations de la busserole sont :

  • raisin d’ours commun ;
  • raisin des sables ;
  • arbousier traînant ;
  • arbre de Noël de la garrigue ;
  • sac-à-commis ;
  • arbre aux fraises ;
  • faux buis ou petit buis ;
  • cerise d’ours ;
  • bousserole ou bousserade ;
  • arctostaphyle raisin d’ours.

Au premier regard, la busserole peut se confondre avec la myrtille, mais la tige de celle-ci n’est pas rampante.Sa multiplication végétative s’effectue par voie asexuée, rarement par les graines. Les oiseaux peuvent en disperser les graines, mais en principe, la régénération est asexuée. Des racines adventives poussent sur les tiges et au niveau de la couche d’humus. La formation de bourgeons latents sur les tiges enfouies indique souvent que l’arbrisseau est âgé d’environ 8 ans. Le tubercule ligneux est recouvert d’une centaine de bourgeons au-delà de la 10e année. La présence de nodules signifie également que la busserole a subi un incendie ou d’autres dégâts physiques.

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Habitat de la busserole

Répandue dans l’hémisphère nord, la busserole s’épanouit dans les régions fraîches, dans les montagnes ou encore dans les landes sèches. On la retrouve ainsi dans les Rocheuses, dans les Appalaches, en Sibérie jusqu’en Himalaya. En France, elle couvre un large territoire, notamment dans les Alpes, dans les Bouches-du-Rhône ou encore dans les Pyrénées. Elle s’étend également dans le Jura et dans le Massif central. La busserole abonde dans la montagne Sainte-Victoire et dans les pins des Alpes du Sud.

Toute l’Amérique du Nord en est couverte : Alaska, Californie, Canada, Terre-Neuve ou encore Nouvelle-Angleterre.

Cette espèce type de l’Arctostaphylos pousse sous forme de coussin sous les mélèzes et les pins. Elle dispose d’une aire de répartition très large, étant peu exigeante en matière de sol. Par ailleurs, la busserole est la seule de son genre à pousser au-delà des frontières de l’Amérique du Nord. Une sous-espèce survit même à 4 000m d’altitude, au sommet des montagnes du Guatemala.L’Arctostaphylos uva-ursi pousse dans le Caucase, principalement dans les régions montagneuses, dans les étages subalpins et alpins. Cette plante pousse au Nouveau-Mexique, sur la côte atlantique ou même en Géorgie, bien qu’elle y soit assez rare. Dans les régions froides, comme au Québec, la busserole est surtout cultivée. En somme, l’Amérique du Nord et tout le nord des États-Unis représentent l’aire de répartition du genre Arctostaphylos uva-ursi.

Culture de la busserole

La busserole se répand dans les rochers et les sols siliceux, bien qu’elle supporte tous les types de sols. Elle se développe notamment sur des terrains secs ou acides sous un climat froid, mais ensoleillé. Cette plante nécessite ainsi une exposition plein soleil. Elle affectionne aussi les sols légers, graveleux et sableux.

Sa lente croissance en fait une plante qui supporte la taille, généralement effectuée en fin d’hiver. Elle est vulnérable à l’humidité stagnante, alertée par des feuilles boursouflées ou entachées. En ce sens, le drainage constitue un critère important dans sa culture. Cette persistance en fait une plante capable de résister à la sécheresse. De plus, ses racines ont la particularité de raffermir les terrains meubles.

La busserole se cultive généralement au printemps ou à l’automne et ne réclame aucun soin particulier. La croissance est lente en cas de culture en semis. En effet, la plante pousse très lentement pendant 3 ans. La résistance du tégument explique l’état de dormance des graines. Lorsque la croissance s’accélère, l’arbrisseau se développe plus vite.

Cette plante connaît plusieurs pollinisateurs, notamment des abeilles, des thrips et des colibris. Il s’agit également d’une espèce qui peut s’auto-polliniser.

La busserole n’est pas envahissante et laisse croître les végétaux qui l’entourent. Si besoin, il suffit de raccourcir les rameaux. De par ses caractéristiques, elle joue un rôle important dans l’écologie. D’une part, le végétal s’enracine profondément dans les sols sablonneux. Cette spécificité lui permet de limiter les dégâts de l’érosion en retenant les terrains. D’autre part, elle envahit les clairières et protège les alentours des incendies. Cet arbrisseau constitue effectivement un pare-feu naturel, se distinguant par sa haute résistance au feu.

Composition de la busserole

La busserole contient des :

  • tanins galliques et éllagiques ;
  • flavonoïdes ;
  • acides phénols ;
  • saponosides ;
  • iridoïdes ;
  • triterpènes pentacycliques ;
  • phénols simples ;
  • allantoïnes.

Elle se compose aussi d’acide syringique, d’acide gallique et d’acide ursolique. Les arbutines contenues dans la busserole atteignent 17 % de sa composition.

Les données cytologiques permettent de distinguer au moins deux groupes de busseroles. Le genre est composé de x=13 chromosomes de base. Le nombre de chromosomes de la population générale est de 26 ou de 52. En revanche, lorsque les deux groupes ont été identifiés, ceux-ci présentent un nombre différent. La population diploïde d’Arctostaphylos uva-ursi dite nordique possède 26 chromosomes, c’est-à-dire 2n=2x=26. Le second groupe, défini comme tétraploïde, contient 52 chromosomes, autrement dit 2n=4x=52. Les composants biochimiques des deux catégories sont sensiblement différents. Le groupe nordique est constitué de quercétine, de cyanidine et d’hétéroside arbutine. La composition du groupe « sud-ouest européen » contient en plus du myricétine, du delphinidine et du méthylarbutine. La teneur en flavonols n’est pas la même, le deuxième groupe étant plus riche. Quant à l’arbutine, elle se métabolise dans les systèmes urinaires en se transformant en glucose et en hydroquinone.

Propriétés de la busserole en phytothérapie

Les effets de la busserole sur la santé sont nombreux, expliquant son usage médicinal dans plusieurs régions du monde. Elle présente à la fois des propriétés antiseptiques urinaires, intestinales et diurétiques. Elle agit également en tant que plante bactériostatique, antibactérienne et anti-infectieuse. Des actions astringentes lui sont attribuées. En usage externe, la plante blanchit la peau par l’inhibition d’enzymes des mélanocytes. Sa teneur en glucosides explique son action antiphilogistique et sédative.

Utilisations de la busserole

Cette plante est utilisée de diverses façons, principalement en usage médicinal. Elle se décline en infusion, en poudre, en gélule ou en décoction. Il existe également des extraits de busserole ainsi que des teintures mères.

Utilisation de la busserole en cuisine

Les baies se révèlent nutritives et leur texture farineuse a motivé leur usage dans la fabrication de pains ou de galettes. Les fruits sont aussi astringents et acidulés. Certains sont utilisés pour faire de la confiture.

Utilisations diverses

Les Scandinaves utilisaient la busserole dans le tannage des peaux. Ils prenaient les feuilles et les rameaux pour préparer et teindre le cuir de Russie ou encore le maroquin. Le traitement à l’alun produit une teinture grise et le sulfate de fer donne un résultat noir.

D’autres civilisations, notamment les Amérindiens, attribuaient des pouvoirs aux feuilles de busserole. Associées avec d’autres herbes à fumer, elles apaisent l’esprit et aident à avoir les idées claires. Le kinnikinnick désigne le mélange à fumer comprenant des feuilles séchées de cette plante.

L’inhibition de la mélanine explique l’usage cosmétique de la busserole, grâce à ses vertus de dépigmentation. Les produits intégrant des extraits de la plante éliminent les taches brunes sur la peau et régulent la formation de mélanine.

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Utilisation phytothérapique

En phytothérapie, la busserole a connu beaucoup de succès. Elle figure dans la Pharmacopée européenne, la commission E de l’Allemagne, outre son inscription à la Pharmacopée américaine et britannique.

Cette plante est incluse dans les traitements de plusieurs troubles : infections urinaires, pyélonéphrite, urétrite, lithiase urinaire ou encore prostatite. Elle est également indiquée en cas de colibacillose rénale et d’énurésie. Lors de l’accouchement, elle limite les hémorragies utérines, outre son effet ocytocique. On lui reconnaît un effet actif contre la blennorragie, la ménorragie, les pertes blanches ainsi que les leucorrhées. La busserole soigne les inflammations du rein et du bassinet, outre son action contre la diarrhée et la bronchite. Elle prévient les cystites et soulage les signes d’incontinence.

Posologie de la busserole

Son dosage varie selon son usage : décoction, infusion, poudre ou gélule et teinture mère.

Une décoction se prépare avec 10 à 15 g de feuilles à faire bouillir dans 1 l d’eau, qu’il convient de laisser frémir pendant 30 minutes.

Une infusion contient 20 à 30 g de feuilles de cette plante pour 1 l d’eau. La posologie est de 3 ou 4 tasses par jour ou par heure pour une femme en plein travail d’accouchement.

Le dosage pour une cure de busserole en poudre est de 2 à 8 g. Une gélule en contient 250 mg. Un traitement de 10 j consiste en une prise quotidienne de 4 à 6 gélules entre les repas. En cas d’utilisation préventive, la posologie pour 10 j est de 1 ou 2 doses quotidiennes.

L’usage de cette plante en teinture mère correspond à 50 à 90 gouttes par jour. Il convient de préciser que cette utilisation est de courte durée au risque d’en subir les effets indésirables.

Bon à savoir : par son feuillage, ses fleurs et ses fruits, la busserole constitue une plante ornementale. Les cultivars sont surtout utilisés à cette fin décorative. Ce végétal est un excellent couvre-sol, qu’on retrouve aussi bien dans les jardins que dans les zones urbaines ou naturalisées.

Précautions d’emploi et les contre-indications de la busserole

L’utilisation de la busserole n’est pas sans risque. En effet, elle risque de provoquer une irritation des intestins et de l’estomac en cas d’usage prolongé ou de surdosage. La durée maximale autorisée d’une cure est limitée à 7 j. En parallèle, la personne doit suivre une alimentation riche en fruits et légumes. Le laitage et la viande rouge sont incompatibles avec une cure de busserole. Il en va de même pour les charcuteries, la vitamine C et tout médicament acidifiant. La consommation d’aliments ou de boissons acides est à proscrire, notamment les jus de canneberge, de citron ou encore de pruneau. En revanche, la coloration verdâtre de l’urine est normale pendant la prise de busserole.

 En outre, les personnes sensibles peuvent ressentir des nausées à cause des tanins contenus dans les feuilles. Certaines sont sujettes à des vomissements, des convulsions ou des acouphènes. D’autres cas de douleurs gastriques et de perte d’appétit ont également été rapportés. La busserole est contre-indiquée chez les patients souffrant d’insuffisance rénale et les enfants âgés de moins de 12 ans. Elle est également interdite pendant la grossesse, la plante étant connue pour ses propriétés ocytociques. Cette plante n’est pas recommandée pendant l’allaitement ni en cas de constipation.

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