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Bryone dioïque

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Caractéristiques du Bryone dioïque

  • Nom : Bryone dioïque
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Viridiplantae
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Magnoliopsida
  • Sous-Classe : Dilleniidae
  • Ordre : Violales
  • Famille : Cucurbitaceae
  • Sous-famille :
  • Genre : Bryonia
  • Espèce : Bryonia dioica J.

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Bryone dioïque : origine, histoire, description, habitat, composition, usages et contre-indications. 

Histoire et origine de la bryone dioïque

La bryone dioïque est originaire de l’Europe continentale et du sud de l’Angleterre. Elle se trouve principalement dans les régions méditerranéennes.

L’ancienne croyance populaire a attribué des vertus magiques à la Bryonia dioica Jacquin,  surnommée « navet du diable ». Au XIIe siècle, elle était réputée pour augmenter la tolérance à l’alcool. La moniale bénédictine allemande, Hildegarde de Bingen, recommandait de boire du jus de bryone mélangé à du vinaigre pour atténuer les effets de l’ivresse. La racine de la plante peut être transformée en une fécule comestible ; pour cela, il faut la râper dans de l’eau, la tamiser et la laver à plusieurs reprises. Toutefois, son goût n’en devient pas meilleur. Selon les récits de Bosc, naturaliste français, en 1821, des fugitifs auraient pu se nourrir de cette fécule sans problème pendant la période de la Terreur. Morand, médecin et scientifique français, quant à lui, aurait produit au XVIIIe siècle un tapioca similaire à celui du manioc à partir de la bryone.

Taxonomie et appellation commune

Bryonia dioica Jacquin est le nom scientifique de cette plante. Elle appartient à la famille des Cucurbitacées, à la sous-famille des Cucurbitoideae, à la tribu des Benincaseae et à la sous-tribu des Benincasinae.

La plante est désignée par des termes spécifiques dans différentes langues : red bryony en anglais, Zaunrübe en allemand, brionia en espagnol et italien. Elle est aussi identifiée par divers noms communs, notamment mandragore grimpante, rave de serpent, herbe de feu, vigne-blanche, couleuvrée, etc.

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Description de la bryone

La bryone dioïque est une plante herbacée vivace ; elle se trouve souvent dans les haies. Les baies rouges de cette plante sont toxiques. La racine possède des propriétés purgatives puissantes.

Les tiges

Les tiges de la bryone sont remarquables par leur nature grimpante et leur capacité à s’enrouler autour des supports. Elles sont flexibles et robustes, leur permettant de s’élever le long des arbres et des buissons. Ces tiges présentent des vrilles, des structures en forme de spirale qui aident la plante à s’agripper et à se hisser. Elles peuvent atteindre une longueur allant de 2 à 6 mètres, formant ainsi de véritables lianes. Les tiges de la bryone sont recouvertes de poils rugueux, ce qui leur donne une texture distinctive et peut les rendre légèrement irritantes au toucher.

Les feuilles

Les feuilles de la bryone sont caractérisées par leur disposition alternée le long des tiges. Elles ont une nervation palmée, autrement dit, les veines partent d’un point central et se ramifient comme les doigts d’une main. Ces feuilles sont généralement constituées de 5 à 7 lobes qui peuvent présenter des découpes variables. Cela donne à la plante une apparence unique. Les feuilles de la bryone dégagent une odeur assez désagréable.

La racine

La bryone développe une souche charnue avec une écorce jaunâtre distincte. Au printemps, cette souche produit des bourgeons qui se développeront en de nouvelles tiges. La racine est un organe essentiel pour la survie et la croissance de la plante. En effet, elle stocke les nutriments nécessaires à son développement. Cette structure souterraine robuste permet à la bryone de se régénérer chaque année et de continuer à grandir.

Les fleurs

La bryone est une plante dioïque. Cela signifie qu’un pied de bryone est soit un individu femelle, et porte des fleurs femelles à pistil, soit un individu mâle et porte des fleurs à étamines. Les rameaux des fleurs femelles sont plus courts. Des rameaux plus longs qui jaillissent de l’aisselle des feuilles portent les fleurs mâles. 

Les fleurs de la bryone ont une corolle soudée formée de cinq lobes. Elles sont de couleur blanc jaunâtre à verdâtre et présentent des veines. Les fleurs femelles de la bryone présentent trois styles fusionnés à la base, se terminant par trois stigmates ronds et velus. L’ovaire est composé de trois compartiments, chacun contenant deux ovules. Les fleurs mâles possèdent cinq étamines dans une cloche avec cinq dents formant le calice. Quatre de ces étamines sont fusionnées deux par deux par leur filet, tandis qu’une reste libre.

Les fruits

Les fruits de la bryone sont de petites baies lisses et sphériques, de la taille d’un grain de groseille. Initialement vertes, elles deviennent rouge vif à maturité. Cependant, il faut souligner que ces fruits ne sont pas comestibles en raison de leur toxicité. En général, ils contiennent six graines rondes, avec un diamètre d’environ 3 mm, et sont de couleur beige orangé.

La racine

La bryone présente une racine qui, dans certaines conditions, peut subir une forte tubérisation. Cette racine a la capacité de s’allonger, se densifier et de se gonfler, ce qui lui confère une apparence caractéristique. La tubérisation est la capacité de la partie végétale à stocker des nutriments, cette partie devient ainsi un organe de réserve pour la plante. Ce phénomène contribue à la robustesse de la plante en lui permettant de s’adapter à différents environnements et aux intempéries.

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Habitat et espèces liées

La bryone dioïque est largement répandue en Europe méridionale et centrale, ainsi qu’au Moyen-Orient et dans le nord de l’Afrique. C’est l’une des rares cucurbitacées à pousser spontanément dans les régions tempérées, à l’instar du concombre d’âne (Ecballium elaterium). Sa présence géographique couvre une vaste zone, témoignant de son adaptation à différents climats et habitats.

Les espèces étroitement associées à la bryone sont :

  • l’andrène de la bryone (Andrena florea) est une espèce d’abeille dont les larves se nourrissent exclusivement de bryone et de concombre d’âne,
  • la coccinelle de la bryone (Henosepilachna argus) ne vit que sur des cucurbitacées,
  • la piéride de la bryone (Pieris bryoniae) ou piéride de l’arabette est un papillon,
  • la mouche de la bryone (Liriomyza bryoniae).

Leur présence peut influencer l’existence de la bryone, créant ainsi une relation écologique spécifique.

Enfin, la bryone blanche ou Bryonia alba est une espèce proche de la bryone. Ces espèces partagent des caractéristiques similaires. Elles sont souvent étudiées en relation les unes avec les autres en raison de leur parenté et de leurs similitudes morphologiques.

Composition et toxicité

La bryone renferme plusieurs substances actives qui lui confèrent ses propriétés spécifiques. La racine de la bryone est toxique, tout comme ses baies et d’autres parties de la plante.

Principes actifs

Parmi ses composants actifs, on retrouve une enzyme appelée bryonase ainsi que des glucosides tels que la bryonidine et la bryonine. La plante contient également des corps résineux, une huile essentielle  et des tannins. De même, des composés caractéristiques des cucurbitacées y sont présents, il s’agit des cucurbitacines. Enfin, on y trouve de l’amidon. Ces composés contribuent à l’activité pharmacologique de la bryone. Ils sont considérés pour l’utilisation à des fins thérapeutiques.

Toxicité

La présence de saponines (notamment la bryonine) et d’hétérosides triterpéniques tels que les cucurbitacines et la bryonidine explique la toxicité de la plante. Elle  peut entraîner des réactions irritantes simplement par contact avec la peau. Celles-ci peuvent se manifester sous la forme de dermites.

L’ingestion des baies ou de la racine peut entraîner plusieurs symptômes désagréables : crampes, diarrhée, vomissement. Des complications graves telles que des délires peuvent survenir.

Chez certains animaux, comme la vache, la consommation de la bryone peut entraîner la mort. Il est essentiel de faire preuve de prudence, car la couleur attrayante des baies peut être trompeuse. La consommation d’environ 15 baies peut s’avérer mortelle pour un enfant, tandis que l’ingestion de 40 baies peut être fatale pour un adulte.

Usages phytothérapeutiques de la bryone

La bryone est une plante qui offre de nombreux bénéfices thérapeutiques. Utilisée en interne, elle possède plusieurs propriétés curatives remarquables. Elle agit également comme un vigoureux antiviral.

Dans la médecine populaire, la bryone était utilisée comme un purgatif puissant. Elle était aussi employée comme remède contre les rhumatismes. Son utilisation n’était pas sans risques, car ses effets sur le système digestif étaient drastiques. Aujourd’hui encore, elle permet de traiter efficacement les congestions et les constipations aiguës. Elle a également des propriétés expectorantes, favorisant l’élimination des excès de mucosités bronchiques. De plus, elle peut apaiser l’asthme, les ulcères du duodénum, les bronchites et d’autres affections inflammatoires.

La bryone agit comme un diurétique, stimulant l’élimination de l’eau par les reins. Cela peut contribuer à la réduction de la tension artérielle et au traitement des œdèmes.

Le docteur Jean Valnet (1920-1995) est l’un des pionniers de la phyto-aromathérapie en France. Il a noté ses vertus médicinales dans le traitement des dyspepsies, de la coqueluche, de la pneumonie et de la dysenterie.

Des études scientifiques suggèrent que la bryone dioïque possède également des propriétés adaptogènes. Ces qualités permettent à l’organisme de mieux s’adapter au stress et de rééquilibrer le corps tant sur le plan physique que psychique.

Posologie

Pour préparer une tisane en décoction, faire bouillir 10 à 15 grammes de racines de bryone dans 1 litre d’eau. On recommande de consommer 2 tasses de cette tisane par jour, de préférence en dehors des repas.

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La bryone offre également d’autres options de consommation, sous différentes formes galéniques. On trouve dans le commerce des extraits secs en gélules, ou encore des extraits fluides comme les alcoolatures et les teintures. Dans ce cas, il est préférable de se référer aux dosages recommandés par les préparateurs.

Pour préparer un vin médicinal à base de bryone, faire macérer 70 à 80 grammes de racines sèches de bryone dans un litre de vin blanc. Ce vin médicinal peut être conservé pendant une durée de 3 à 4 mois. Il est conseillé de ne pas dépasser un verre de 70 ml par jour. 

En ce qui concerne l’usage externe, la décoction des racines de bryone peut être utilisée pour confectionner un cataplasme. Cette solution contribue au traitement des douleurs rhumatismales. Pour les ecchymoses, il est recommandé d’imbiber une compresse avec la décoction préparée. Ensuite, l’appliquer localement sur la zone affectée du corps.

Autres usages

Dans les régions méditerranéennes, la bryone était consommée sous l’appellation de « carbacines » en tant qu’asperges de printemps. Les pousses fraîches étaient cueillies dès leur émergence. Ces pousses étaient cuites rapidement dans de l’eau bouillante et pouvaient accompagner les omelettes.

Cette consommation perdure encore localement en Italie, notamment en Toscane, et remonte probablement aux temps gréco-romains. Les écrits de naturalistes tels que Pedanius Dioscoride, Pline l’Ancien et Claude Galien en témoignent.

Dans certaines régions, comme le Roussillon, les connaisseurs consomment encore ces bourgeons de bryone. Des précautions de cuisson sont prises pour neutraliser les substances toxiques. C’est une fois bien cuits qu’ils sont cuisinés sous forme d’omelette ou pris en vinaigrette comme les asperges.

La bryone est parfois utilisée à des fins ornementales, notamment pour agrémenter des tonnelles en raison de sa végétation luxuriante. Il existe également une variété particulièrement reconnue pour sa valeur décorative grâce à ses feuilles laciniées. Cependant, il est recommandé de ne pas la cultiver dans des zones où les enfants pourraient y accéder en raison de sa toxicité.

Contre-indications et précautions à prendre

Lorsque la bryone est consommée par voie interne, il est essentiel de respecter les dosages recommandés. En effet, une surconsommation peut entraîner des effets indésirables tels que des vomissements.

L’utilisation thérapeutique de la bryone est particulièrement déconseillée pour les femmes enceinte. Cette plante peut entraîner une interruption de la grossesse. Cette propriété abortive est attribuée aux composés actifs qui peuvent perturber le développement embryonnaire et provoquer des contractions utérines.

En raison de sa toxicité, il est fortement conseillé de consulter un professionnel avant d’utiliser la bryone à des fins thérapeutiques.

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