Caractéristiques du Blé
- Nom : Blé
- Règne : Plantae
- Sous-règne : Tracheobionta
- Division : Magnoliophyta
- Classe : Liliopsida
- Sous-Classe : Commelinidae
- Ordre : Cyperales
- Famille : Poaceae
- Sous-famille :Pooideae
- Genre : Triticum
- Espèce : –
Le terme “blé” englobe diverses variétés de céréales faisant partie du genre Triticum. Ces plantes annuelles appartiennent à la famille des graminées et sont cultivées dans de nombreux pays. Ce mot fait également allusion au « grain » (ou caryopse) qu’elles produisent. Ayant ses origines au Proche-Orient, cette céréale représente l’une des premières espèces végétales apprivoisées par l’Homme. De nos jours, il reste un élément fondamental de l’alimentation dans les régions occidentales et moyen-orientales. En association avec le riz, le blé demeure une céréale prédominante consommée à l’échelle mondiale.
L’origine du terme « blé » pourrait remonter au gaulois « mlato », qui aurait évolué en « blato », ou farine (équivalent du latin molitus, qui veut dire moulu). Cependant, cette étymologie est sujette à débat. Une hypothèse alternative propose un lien avec le francique « blâd », signifiant « produit de la terre ».
Quelle que soit son origine étymologique, ce terme est à l’origine des anciens verbes français : « bléer », « « blaver » et « emblaver » pour « ensemencer en blé ». Ils font allusion aux grains qui, une fois broyés, produisent de la farine.
En français, le terme « blé » a été utilisé pour désigner la céréale la plus importante, indépendamment de l’espèce. Cette appellation est similaire à « corn » en anglais ou « grano » en italien. Ainsi, il a été appliqué de manière inappropriée à des espèces proches dans leur utilisation, telles que l’orge (Hordeum) et le seigle (Secale). Ce fut le cas du blé noir ou sarrasin (Fagopyrum esculentum). En outre, le nom de genre Triticum trouve son origine dans le latin tritus, signifiant « broyage » ou « frottement ».
L’agriculture a eu un impact majeur sur les sociétés humaines en réduisant leur dépendance envers l’environnement pour la survie. Cela a marqué le début du commerce. Le blé, consommé sous diverses formes, est devenu l’aliment principal de la civilisation occidentale, transformé en une multitude de préparations alimentaires.
Au fil du temps, la culture de cette céréale s’est progressivement modernisée. Elle nécessite moins d’aménagement du terrain et d’entretien. Il en est de même pour les opérations après la moisson. Les outils agricoles ont évolué, passant du bâton fouisseur à des équipements sophistiqués, telle la moissonneuse-batteuse, entre autres.
Lorsque le Nouveau Monde a été découvert, Juan Garrido en 1523 y a introduit cette céréale. Cependant, la véritable modernisation agricole a été marquée par l’essor des machines agricoles, en particulier vers le milieu du XIXe siècle.
Initialement confinée à certaines régions, la culture du blé a pris de l’ampleur avec la mécanisation, la sélection de variétés et l’utilisation de fertilisants. Depuis le début du XXe siècle, il est devenu l’une des céréales les plus lucratives en Europe.
L’Europe, autrefois importatrice, est maintenant une exportatrice majeure. L’AGPB a joué un rôle essentiel dans la promotion et la culture de cette plante.
Les blés se distinguent par leurs feuilles alternes et leurs tiges creuses appelées chaumes. Ces derniers portent des épis composés par deux rangées d’épillets. Les tiges, cylindriques et creuses, sont renforcées par des fibres solides pour faciliter le transport de la sève. Les feuilles émergentes des nœuds des tiges, passant d’une forme engainante initiale à des limbes étroits avec des nervures parallèles.
Chaque épi est constitué d’épillets disposés de manière opposée, contenant trois fleurs enveloppées de glumelles. Elles nécessitent une autofécondation qui aboutit à la formation des gains. Par la suite, l’ovaire se transforme en caryopse, qui est le grain de blé. Lors du battage, les couches externes sont supprimées, révélant l’albumen, la partie consommable du grain.
Le grain se divise en 3 parties principales :
Ce dernier est riche en lipides, ce qui le rend facilement périssable.
Parmi les variétés de blé, deux espèces se distinguent pour leur contribution majeure à l’économie actuelle, les blés durs et les blés tendres. Elles sont catégorisées comme étant des grains nus. D’autres espèces, à grains vêtus, suscitent un regain d’intérêt, après avoir été délaissées au profit des premiers.
Il se développe principalement dans les régions chaudes et arides, telles que le sud de la France et de l’Italie.
Communément appelées froment, cette espèce et ses quelques centaines de variétés sont largement cultivées, sur tout le territoire français.
Toutes ces espèces de blé, chacune avec leurs propriétés et leur histoire, ont façonné l’agriculture et l’alimentation à travers les âges. Elles ont réussi à s’adapter aux conditions locales et à répondre aux besoins changeants des populations.
Le cycle du blé s’étale environ sur une année, de la germination à la maturation des grains. Les températures idéales pour la culture s’étendent entre -6 °C et +20 °C. La chaleur est idéale avant la croissance et l’ensoleillement est favorable pour les étapes suivantes.
En France, la semence des blés tendres, appelés “blés d’hiver”, se fait en automne et en novembre. Les blés alternatifs se sèment en février et en avril. Peu importe la période, la récolte se déroule toujours en juin-juillet. Dix jours après la semence, des pousses émergent et marquent le début de la levée.
Située entre la fin de l’hiver et mi-avril, cette phase est marquée par la production des pousses latérales, appelées « talles », par les bourgeons. Chaque talle primaire engendre des talles secondaires. Les racines secondaires naissent à la base du plateau de tallage, contribuant ainsi à la croissance des épis. La plante s’étale pour ensuite se redresser.
D’avril à mai, la tige s’étire avec des nœuds à partir desquels les feuilles apparaissent. Le premier nœud, à quelques centimètres du sol, indique le début de l’épiaison. La plante nécessite alors beaucoup d’eau et d’engrais. Sa taille varie en fonction de la variété, ainsi que du sol.
En juin, les épis commencent à émerger de leur enveloppe. Chacun est constitué de plusieurs épillets, composés de fleurs groupées à leur extrémité. Le blé est autogame et la floraison indique que la fécondation interne a eu lieu.
La croissance des grains se divise en plusieurs phases :
Chaque grain est enveloppé par des glumelles et des glumes, formant une balle protectrice.
La consommation humaine est le principal débouché pour le blé, englobant 58 % de la récolte. Cela concerne principalement la production de pains et de produits de biscuiterie. Ensuite, l’alimentation animale absorbe 34 % de la production totale. 8 % sont consacrés à des usages industriels, tels que la production d’amidon et de gluten. Le premier peut servir d’épaississant dans les sauces, les soupes ou les produits laitiers. Le second est utilisé dans l’industrie des produits à base de viande.
Le blé tendre, ou froment, joue un rôle crucial comme matière première pour la confection du pain. Cela est dû à sa teneur en gluten plus élevée comparée à d’autres céréales.
Le blé dur entre dans la fabrication de semoules, qui servent à préparer des plats comme le couscous. Il est aussi employé dans la production de pâtes alimentaires.
La paille qui provient de la partie coupée des tiges sert de litière pour les animaux. Elle peut également servir comme fourrage ou comme matériau de construction. Elle est enfouie pour conserver la matière organique du sol. Parfois, la paille est brûlée sur place pour éviter les coûts de récolte et de transport.
Après la moisson, le déchaumage facilite la décomposition des restes et prépare le sol pour la prochaine culture. Certaines moissonneuses-batteuses sont équipées de broyeurs avant et arrière pour hacher et disperser uniformément la paille.
Le blé est essentiellement composé d’amidon et de glucides. D’autres composants lui confèrent des vertus bénéfiques pour la santé.
Cette plante est naturellement riche en antioxydants. Ces derniers interviennent dans la préservation des cellules contre les dommages causés par les radicaux libres. Ces derniers sont associés à des maladies comme les troubles cardiovasculaires, les cancers et le vieillissement prématuré. Les composés phénoliques, principalement localisés dans le son et le germe de cette céréale, jouent aussi un rôle clé dans la protection des cellules.
Des alkylresorcinols et des caroténoïdes sont présents et apportent des avantages potentiels. Toutefois, leur impact sur la santé humaine est encore méconnu.
Le blé et ses dérivés sont une source importante en fibres, principalement insolubles. Leur teneur dans le germe représente 75 % et plus de 90 % dans le son. Elles favorisent le bon fonctionnement intestinal. Elles contribuent à la prévention des maladies cardiovasculaires et du cancer colorectal. Une consommation élevée de cette céréale entraîne une sensation de satiété, ce qui peut être utile dans un régime alimentaire.
Le son et le germe du blé renferment une multitude de nutriments essentiels à l’organisme.
Le phosphore joue un rôle crucial dans la santé osseuse et dentaire, ainsi que dans divers processus. Il maintient l’équilibre du pH sanguin et participe à la régénération et à la constitution des membranes cellulaires.
Le blé fournit une quantité significative de magnésium. Cet élément est impliqué dans le développement osseux, la synthèse des protéines, la fonction musculaire et immunitaire. Il contribue à la transmission nerveuse.
Les phytostérols (protéines) se trouvent en quantité notable dans le germe, à raison de 62 mg pour 15 g de blé. Ils contribuent à réduire l’absorption du cholestérol. Une consommation régulière de produits contenant du germe de la plante peut réduire le taux de cholestérol-LDL.
Le potassium est essentiel à l’équilibre du pH sanguin, à la digestion, à la contraction musculaire et à la transmission nerveuse.
Le fer est un élément crucial pour le transport de l’oxygène et la formation des globules rouges. Il joue aussi un rôle dans la production de nouvelles cellules. Son assimilation est améliorée en présence de certains nutriments, comme la vitamine C.
Cette céréale est une source riche en oligo-éléments.
Ce minéral joue un rôle clé dans les réactions immunitaires, la synthèse du matériel génétique et la perception du goût. Il participe à la cicatrisation des blessures et le développement fœtal. Il entretient également des interactions avec les hormones sexuelles et thyroïdiennes, et participe à la régulation de l’insuline dans le pancréas.
Le manganèse agit en tant que cofacteur d’enzymes variées. Il contribue aussi à la protection contre les dommages provoqués par les radicaux libres.
Le cuivre participe à la formation de l’hémoglobine et du collagène. De plus, plusieurs enzymes cuivre-dépendantes contribuent à la défense du corps contre les radicaux libres.
Ce minéral est associé à des enzymes antioxydantes majeures, prévenant la formation de radicaux libres dans l’organisme. Il joue également un rôle essentiel dans la conversion des hormones thyroïdiennes en leur forme active.
Vitamine B1 : essentielle pour la production d’énergie à partir des glucides, elle favorise également la transmission nerveuse.
Vitamine B2 : jouant un rôle crucial dans le métabolisme énergétique cellulaire, elle contribue à la croissance des tissus. Elle entre dans la production d’hormones et dans la formation des globules rouges.
Vitamine B3 : participe à de multiples réactions métaboliques et contribue à la production d’énergie à partir de diverses sources alimentaires.
Vitamine B5 : intervient dans l’utilisation optimale de l’énergie provenant des aliments. Elle joue un rôle dans la fabrication d’hormones et de neurotransmetteurs.
Vitamine B6 : impliquée dans le métabolisme des protéines et des acides gras, elle favorise la production de neurotransmetteurs. Elle participe au transport d’oxygène par les globules rouges et au bon fonctionnement du système immunitaire.
Vitamine B9 (folates) : nécessaire à la fabrication cellulaire, elle est cruciale pour le matériel génétique, le système nerveux, le système immunitaire et la cicatrisation.
La vitamine E est présente dans le blé sous la forme d’alpha-tocophérol. Elle agit comme un puissant antioxydant majeur en protégeant les cellules et en renforçant le système immunitaire.
Cette vitamine est indispensable à la synthèse des protéines qui participent à la coagulation sanguine et à la santé osseuse.
Ces propriétés nutritionnelles font du blé un allié précieux pour la santé en général. Il a aussi des propriétés phytothérapeutiques avérées.
Cette céréales joue un rôle fondamental dans de nombreux pays. Il est aussi une ressource naturelle largement exploitée en phytothérapie. Il aide dans la lutte contre les effets du vieillissement et les dommages causés par les radicaux libres.
Le blé, riche en fibres, contribue au bon fonctionnement du transit intestinal. Il traite les troubles liés à la digestion, comme la gastro-entérite ou la constipation. Il est préconisé pour aider à lutter contre les rhumes, les toux ainsi que pour prévenir les problèmes de prostate.
La consommation de cette céréale permet de suppléer aux carences, sources de la déminéralisation osseuse, l’anémie et le rachitisme.
Le blé a des propriétés cicatrisantes et il s’avère efficace pour traiter les furoncles, les panaris et l’anthrax.
Des études ont permis d’établir qu’une ingestion quotidienne du son de cette céréale aide à prévenir certains types de cancer, notamment celui du côlon. De même, il améliore la sensibilité à l’insuline chez les individus souffrant de diabète.
Le grain peut être utilisé en cure pour prévenir certaines maladies, notamment celles citées précédemment. Toutefois, il est essentiel de faire attention en ce qui concerne le dosage.
Voici une mode de préparation, recommandée pour une cure de 15 à 20 jours :
Dans un contenant rempli d’eau, versez une poignée de blé germé, après les avoir bien lavés. Laissez reposer 24 h. Chaque matin, prenez 1 à 3 cuillères à café de cette préparation. Renouvelez tous les deux jours, car elle ne peut pas être conservée plus longtemps
Le grain renferme du gluten qui peut provoquer des intolérances chez les personnes sensibles.
Le blé est un allergène majeur. Son effet diffère de celui du gluten, car le système immunitaire réagit aux protéines. Les symptômes sont similaires à d’autres types d’allergies, parfois graves. Les personnes concernées doivent lire attentivement la liste des ingrédients sur l’emballage des produits achetés.
Au premier signe inquiétant, une consultation médicale s’impose.
Le blé renferme des oxalates qui, à forte dose, risquent de provoquer des calculs rénaux. Les personnes sujettes aux récidives doivent éviter ou modérer leur consommation de cette céréale.