Selon la saison, la souche cultivée et le lieu de culture, l’huile essentielle de cet aromate dispose de proportions d’éléments très variés. Cela concerne divers composés phénoliques, du limonène et du linalol, du copaène, du cinnamate de méthyle et du 1,8-cinéole. On a également l’eugénol, le méthylchavicol ainsi que le trans-anétholx. Cette huile s’obtient en distillant des sommités fleuries de la plante à la vapeur d’eau. Les principaux pays producteurs sont l’Inde, la Bulgarie, le Pakistan, le Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) et l’Égypte.
Afin de fabriquer 10 ml d’huile essentielle, il faut environ 10 kg de basilic. Cela explique en partie la forte odeur et le goût très marqué. Utilisé en aromathérapie, cet extrait possède des propriétés antioxydantes ainsi que des vertus antispasmodiques, anti-infectieuses, calmantes et relaxantes. On le recommande d’ailleurs pour les personnes enrhumées, celles qui présentent des spasmes, de la rhinite ainsi que de la fatigue mentale. Elle aide également dans le traitement des premiers soins pour les piqûres de guêpes et les morsures de serpent.
Rôles en parapharmacie
Le basilic s’utilise de plusieurs manières dans ce domaine.
- partie sollicitée : feuilles et sommités fleuries,
- propriété : stomachique, stupéfiant léger, galactagogue, carminatif,
- mode d’emploi : poudre, infusion, œnolé, essence, vaporisation, cataplasme.
D’une part, cette plante sert alors de sédatif, d’antispasmodique des voies digestives, de diurétique et d’antibactérien. D’autre part, il agit contre l’indigestion et peut s’utiliser en tant que vermifuge.
L’huile essentielle de basilic peut aussi servir d’insecticide. Elle éloigne notamment les larves ainsi que les moustiques et représente un remède contre l’hémestéralopie. Elle est également connue pour être légèrement narcotique. En outre, les Égyptiens s’en servaient dans le processus de momification en raison de ses propriétés de conservateur et d’antibactérien.
Mode de consommation pour profiter des vertus du basilic
Il existe diverses manières de consommer le basilic afin de profiter de ses vertus. Cela peut se faire par infusion, sous forme d’huile essentielle ou de décoction. Pour la première option, il s’agit de faire bouillir 3 et 5 g de feuilles par tasse et de boire la préparation après chaque repas. Pour les décoctions, il convient d’utiliser 100 g/l de la plante et de faire un gargarisme. Mâcher des feuilles de basilic crues est aussi faisable.
Les contre-indications et les précautions à prendre
Les scientifiques ont pu déterminer la tolérance et la toxicité subaiguë grâce à des tests sur des rats de laboratoire. Ils se sont servis de deux espèces de basilics. Il s’agit de l’Ocimum gratissimum et de l’Ocimum basilicum. Ces deux espèces sont surtout réputées pour leurs propriétés médicinales, leur goût et leur parfum.
Les sujets ont ingéré des doses de 1500 mg/kg de poids quotidiennement durant 14 jours. Les chercheurs ont alors pu constater un effet dose-dépendant avec l’Ocimum basilicum. Suite à l’expérience, les rats présentaient des dommages sur la paroi stomacale et sur le foie. Il s’agit du même résultat qu’avec une autre huile testée qui est le Cymbopogon citratus. Aucun détail marquant n’était à noter pour l’O. gratissimum.
Par ailleurs, le basilic est riche en vitamine K. Cette dernière fait partie des éléments responsables de la coagulation sanguine. Il convient donc d’en limiter la consommation chez les personnes qui prennent des médicaments anticoagulants de type AVK.
Ce végétal présente aussi un taux élevé d’estragole. Il s’agit d’une molécule cancérogène ou génotoxique dont certaines huiles essentielles disposent. Ainsi, l’idéal est de se servir du basilic sous forme d’huile avec prudence. Le traitement avec un tel produit ne doit pas excéder une semaine.
La symbolique, les légendes et le folklore liés au basilic
Au Népal et en Inde, cette plante est réputée pour être sacrée. Les croyants la déposent alors en guise d’offrande à Krishna, le dieu sauveur du monde. Elle se retrouve aussi plantée autour de certains temples. Dans le deuil, un parent la glisse entre les mains d’un défunt. En effet, le basilic constituerait une protection dans le passage vers l’au-delà. Par ailleurs, dans certaines régions d’Afrique, on s’en servait pour conjurer les mauvais sorts. En Europe, au Moyen Âge, certains le considèrent comme une plante de la sorcellerie. Durant l’Antiquité, il s’agissait d’une plante royale.
Autrefois, les femmes enceintes le consommaient notamment comme tisane afin de les aider dans leur grossesse. L’Ocimum basilicum réduit les nausées et prévient certaines malformations de l’enfant. Il augmente l’immunité de la mère du fœtus. Cette plante favorise également la lactation après l’accouchement.
Dans le recueil de nouvelles Décaméron (1348), une des héroïnes de Boccace (Giovanni Boccaccio) utilise un pot de basilic pour enterrer la tête de son amant. Elle l’a ensuite arrosé de ses larmes.
Par ailleurs, cette plante représente la haine dans le langage des fleurs de l’Europe du XIXe siècle. Ainsi, selon la légende, elle pousse mieux si on l’injure en la cultivant. Cela était notamment célèbre dans la Grèce antique. En outre, l’expression française « semer le basilic » signifie « semer le désordre ».
Dans le folklore juif, bon nombre de personnes croient que cet aromate donne de la force pendant le jeûne. Au Portugal, on l’offre en cadeau à un amoureux à l’occasion de certaines fêtes religieuses.
Le basilic est l’emblème de la ville de Bétéra en Espagne, dans la région de Valence. Sa dénomination est alors « valencien de alfabegue » qui vient de l’espagnol « albahaca ». Une journée spéciale lui est consacrée et est célébrée durant les Fêtes du 15 août. La personne qui a fait pousser la plante ayant la plus grande taille se voit récompensée. Il faut idéalement un plant faisant entre 2,5 et 4 m de hauteur. Le jour du basilic est le 14e du mois de thermidor du calendrier révolutionnaire français ou calendrier républicain. Cette date correspond au 1er août du calendrier grégorien.