La bardane : son histoire, son origine, sa description, sa culture, ses composants, ses vertus en phytothérapie et ses utilisations, ses contre-indications et sesprécautions.

Origine et habitat de la bardane

Grâce à la zoochorie et à l’intervention humaine, plusieurs espèces de bardanes originaires de l’Ancien Monde ont été dispersées à travers le monde entier.

La plante se retrouve dans des environnements ouverts à semi-ouverts. Elle pousse plutôt librement dans les haies et les friches, surtout dans des sols riches en nitrates. Cependant, les racines se développent mieux dans un terrain bien drainé, avec une exposition ensoleillée ou à mi-ombre. 

Description de la bardane

Au cours de la première année, la bardane ne développe que la racine, avec ses parties inférieures. Les fruits s’accrochent partout, sur les vêtements, sur les poils des chats ou des chiens.

Les fleurs

Les espèces d’Arctium fleurissent généralement de juillet à octobre. Les fleurs de la bardane sont tubulaires, de couleur violette ou rouge violacé et regroupées en corymbes. Elles sont dotées de petits aiguillons crochus qui s’accrochent à tout ce qu’ils touchent.

Les feuilles

La bardane est une plante à feuilles abondantes et alternes, leur face inférieure est d’un blanc velouté ou laineux. Les plus basses sont entières ou légèrement dentées, et se présentent sous forme de cœur. Dans les parties supérieures, elles sont plus petites, de forme ovale et de couleur vert clair. Elles sont munies de pétioles larges et cordées. Les feuilles de la bardane ressemblent un peu à celles de la rhubarbe. Elles peuvent atteindre 71 cm de long.

Principales espèces de bardane

Voici les principales espèces de bardane existant en France :

• Arctium tomentosum ou « bardane poilue »,
• Arctium minus, ou « petite bardane »,
• Arctium lappa ou « grande bardane »,
• Arctium pubens,
• Arctium nemorosum,
• Arctium chabertii.

Ces différentes espèces présentent une forte proximité génétique les unes avec les autres et ont tendance à s’hybrider.

Récolte 

La cueillette de la racine se fait au printemps de la deuxième année, avant qu’elle ne devienne ligneuse. Elle doit avoir lieu avant la floraison, qui se passe entre juillet et septembre. Étant donné que la racine de bardane s’oxyde rapidement, il est nécessaire de la plonger immédiatement dans l’eau. De cette façon, elle conservera ses propriétés.

Entretien

Cette plante ne nécessite aucun entretien particulier, mis à part de supprimer les tiges sèches, en fin de saison. Par contre, pour éviter que les fleurs ne produisent des graines qui se ressèment partout dans le jardin, elles doivent être coupées.

Parasites de la bardane

Les limaces apprécient particulièrement la bardane. Plusieurs solutions existent pour se défaire de ces mollusques, en privilégiant les solutions écologiques.

Les barrières anti-limaces, fabriquées dans n’importe quelle matière, les empêchent de passer. Certaines forment un grillage et d’autres ont un bord recourbé. Les limaces sont actives durant la nuit. Pendant la journée, elles recherchent des abris frais et sombres. Il est possible de leur créer des zones de repos artificielles, telles que des planches ou des pots renversés. Les limaces sont attirées par les déchets végétaux ou du son de seigle. Il est alors recommandé de les recueillir tôt le matin ou en fin de soirée et de les relâcher dans les bois, loin du jardin.

Les plantes, à peine sorties de terre, sont vulnérables. Une bouteille en plastique coupée en deux protège les plantules. La moitié supérieure est placée sur une pousse. Le goulot dirigé vers le haut permet une entrée d’air.

La bardane favorise le bon fonctionnement du système urinaire, en augmentant le volume éliminé, ce qui peut être bénéfique en cas d’infections.

Le calcium, le potassium, le phosphore et l’inuline contenus dans la plante permettent de stimuler la vésicule biliaire.

En naturopathie et en phytothérapie, la bardane est souvent combinée avec d’autres plantes, afin de tirer pleinement parti de leurs principes actifs. Elle s’associe avec des plantes telles que la prêle, la fumeterre, l’ortie, la pensée sauvage, la salsepareille, le romarin, le fenouil, l’artichaut, la camomille, la lavande, le tilleul et le pissenlit.

Usages médicinaux

La tisane s’obtient en infusant cinq grammes de feuilles, pendant dix minutes, dans un litre d’eau bouillante. Deux à trois tasses par jour sont bénéfiques pour le foie, la peau et le rein.

Selon le Vidal, les feuilles sont appliquées en usage externe pour un traitement d’appoint contre les crevasses, les gerçures, les piqûres d’insectes et les prurits.

Les petits fruits parfumés sont ajoutés à de l’eau bouillante pendant quelques minutes. Laisser reposer avant filtration. Ils contribuent à la santé de la flore intestinale et apaisent certaines douleurs intestinales. Cette décoction peut être sucrée au miel.

En herboristerie traditionnelle, l’huile extraite de sa racine aide à prévenir la chute de cheveux et la calvitie. La bardane est présente dans de nombreux produits capillaires, tels que des lotions antipelliculaires. Certains permettent l’hydratation, la restructuration et la stimulation de la croissance des cheveux. 

Préparation et formes galéniques

Une macération alcoolique de la plante est utilisée pour préserver ses propriétés :

• 200 ml d’alcool à 95 ° pour 100 g de racines fraîches ;
• 500 ml d’alcool à 60 ° pour 100 g de racines sèches.

En général, la racine est macérée en deux à trois semaines, avant d’être pressée. Le liquide obtenu est filtré avant d’être mis en bouteille. Sa conservation peut durer plusieurs années.

Des extraits de plantes, sous forme de gélules ou de comprimés, sont disponibles. Pour profiter pleinement des bienfaits de cette plante, sous forme de cure, il existe aussi des teintures mères ou des extraits fluides.

En cosmétique, la bardane se présente également en crème, en lotion et en poudre.

Contre-indications et précautions d’emploi

Pour son action diurétique, l’utilisation de la bardane doit s’accompagner d’une grande consommation d’eau, au minimum 1,5 litre d’eau par jour.

La bardane n’est pas recommandée chez les femmes enceintes ou allaitantes.

La plupart des animaux sauvages évitent généralement de manger les graines de cette plante. Chez les animaux domestiques, la consommation de ces parties peut causer des irritations du tube digestif. 

La bardane dans différents domaines

Dans le domaine de l’agriculture biologique, la bardane est employée sous forme d’extrait fermenté, réputé pour sa richesse en potasse et son pouvoir « restructurant ».

Usages culinaires

Les racines sont collectées en décembre, avant que la tige n’apparaisse. Elles sont ensuite débarrassées de leur cortex. La saveur sucrée est due à l’inuline. Les racines charnues se consomment en crudités ou cuites à l’eau, mélangées à d’autres légumes.

La tige pelée peut être cuite à l’eau salée. Tout comme la moelle de la tige, les racines ont un goût proche de celui de l’artichaut.

Les feuilles s’utilisent dans les potages ou les gratins et peuvent composer des salades.

Les jeunes pousses et les jeunes feuilles se consomment généralement cuites. Les feuilles sont parfois amères. Il est courant de les préparer, en les faisant cuire dans deux ou trois bains successifs, en changeant l’eau à chaque fois. Découpées en dés ou à la manière des asperges, les jeunes tiges et les pétioles creux des feuilles peuvent être cuites à la vapeur ou sautées à la poêle.

Aspects culturels

La bardane a inspiré des artistes à travers les siècles. Au XVII^e siècle, la bardane figure notamment la vertu dans l’école hollandaise et allemande. Lady and Gentleman on Horseback, tableau d’Albert Cuyp, en est un exemple. Dans l’univers de Dragon Ball, le personnage de Bardack tire son nom de cette plante. En effet, son nom est dérivé du mot anglais burdock qui se traduit par « bardane ».