Caractéristiques du Bambou
- Nom : Bambou
- Règne : Plantae
- Sous-règne : Viridiplantae
- Division : –
- Classe : Equisetopsida
- Sous-Classe : Magnoliidae
- Ordre : Poales
- Sous-Ordre : –
- Famille : Poaceae
- Sous-Famille : Bambusoideae
- Genre : –
- Espèce : –
Les bambous sont des plantes monocotylédones qui appartiennent à la famille des Graminées ou famille Poaceae. Ils sont issus de la sous-famille des Bambusoideae. Il s’agit de plantes à multiples usages, que ce soit en phytothérapie, en construction ou même en textile. En médecine traditionnelle asiatique, chaque partie de la plante possède des propriétés intéressantes exploitées jusqu’à ce jour.
L’utilisation du bambou persiste depuis des millénaires dans la culture asiatique. Cette plante omniprésente est destinée à de nombreux usages : alimentation, construction, fabrication d’objets, etc.
Dans la médecine traditionnelle asiatique, les feuilles et les racines sont utilisées pour leurs diverses vertus médicinales. Il s’agit, entre autres, de propriétés diurétiques, fortifiantes, anti-inflammatoires, antidiarrhéiques, astringentes, antalgiques et antiseptiques. Au fil des siècles, les chercheurs ont affiné leurs études, et ont également découvert les usages thérapeutiques de la résine de bambou. Dès lors, cette dernière est devenue très populaire en phytothérapie.
Dans la culture japonaise, le bambou représente un symbole de prospérité, de pureté et d’innocence. Des expressions populaires mentionnent d’ailleurs cette plante. Par exemple, on peut citer « ranger le bois et le bambou ensemble ». Elle met en avant le manque d’harmonie et d’organisation.
Dans les contes japonais anciens, il est souvent mentionné. Dans le conte de la princesse Kaguya, cette dernière est un minuscule bébé découvert dans une canne tranchée de bambou . Lors de la fête traditionnelle japonaise Tanabata, on écrit des vœux et des poèmes sur des cartes appelés tanzaku. Ces derniers sont fixés à des feuilles de bambou avant d’être brûlés ou jetés dans une eau courante. De cette manière, les vœux seront exaucés.
Il existe plus de 1 500 espèces de bambous à travers le monde. Chacune d’elle possède des aspects différents en fonction de leur habitat.
Cette plante fait partie de la famille des graminées vivaces. Il s’agit donc d’une herbe et non d’un arbre. Néanmoins, les espèces non ligneuses sont considérées par la FAO (organisation pour l’alimentation et l’agriculture) comme des arbres. En 2017, plusieurs pays, comme l’Inde, la considéraient encore comme telle, indépendamment des espèces. Son exploitation forestière était donc soumise à des réglementations législatives. Lorsque le bambou a perdu son statut d’arbre, cette pratique s’est vue facilitée.
Les caractéristiques qui distinguent cette plante comme étant une herbe sont :
Leur grandeur et leur caractère invasif permettant de former une forêt entière portent souvent à confusion sur leur nature.
Le bambou est constitué d’une partie souterraine composée de rhizomes et de turions.
Les rhizomes sont des tiges souterraines permettant à la plante de se développer en touffes plus ou moins serrées. Il s’agit également d’un organe de réserve pour les bourgeons séparés du plant mère. Ces derniers restent autonomes et se développent correctement. Autour des nœuds du rhizome se forment aussi les racines qui sont adventives.
Selon les espèces, il existe deux types de rhizomes : pachymorphe et leptomorphe. Le premier se retrouve chez les bambous cespiteux ou non traçants. Ces espèces croissent sur place et n’ont pas un caractère invasif. Le second type est issu des espèces traçantes. Leurs rhizomes se déploient très loin du lieu d’implantation, et envahissent une grande surface.
Les turions ou les jeunes pousses sont des bourgeons enterrés. À maturité, ils deviennent des chaumes. Le terme « turion » est issu du latin turio signifiant littéralement « jeune pousse », « tendron » ou « rejeton ».
Les feuilles possèdent un pétiole court et un limbe allongé avec des nervures parallèles. Elles sont composées de gaines ou de fourreaux qui enveloppent la tige. Cette dernière, également appelée « chaume » ou « canne », est dure et résistante. Elle est creuse, sauf au niveau des nœuds qui sont les jointures avec la gaine des feuilles. Sa hauteur varie fortement en fonction des espèces. Le bambou géant ou Bambusa arundinacea, notamment, peut aller jusqu’à 40 m de hauteur.
Il existe de nombreux genres et espèces de bambous qui se différencient par leur aspect, leur hauteur et leur utilisation. Parmi les genres peuvent être cités le Phyllostachys, l’Olmeca, le Bambusa et le Sasa.
Les espèces du genre Phyllostachys sont principalement utilisées dans le domaine de la construction pour leur solidité. Celles nommées Phyllostachys viridiglaucescens et Phyllostachys edulis servent, notamment, pour la réalisation de parquets.Dans la phytothérapie, celles nommées Bambusa arundinacea et Bambusa vulgaris sont les plus courantes. Leur résine est réputée pour ses vertus médicinales.
La plupart des espèces de bambous sont originaires d’Asie et d’Amérique. Néanmoins, certains spécimens rares se trouvent en Afrique continentale et en Océanie. À l’état sauvage, la plante s’adapte à différentes conditions climatiques. Elle peut pousser à des altitudes variables. Quelques pieds se retrouvent à 3 000 m d’altitude dans l’Himalaya.
Le bambou présente des avantages tangibles pour l’environnement :
Cependant, son caractère invasif impacte localement la biodiversité, ses rhizomes sont très expansifs.
Les bambous non traçants peuvent être cultivés dans le jardin à des fins ornementales ou médicinales. Il est également possible d’opter pour une culture en pot pour les espèces traçantes.
La plantation de cette plante vivace se fait par bouturage d’un rhizome ayant conservé des racines adventives. Elle se fait principalement au printemps ou en automne.
Un sol humide et bien drainé, ainsi qu’une exposition ensoleillée ou mi-ombragée sont favorables à la croissance des jeunes pousses.
Le bambou n’a pas besoin d’entretien particulier. Il est très résistant face au froid hivernal et à la grande chaleur.
Le chaume peut être récolté et coupé à partir de deux ans. Il ne doit pas être mou et endommagé. Les pousses, les feuilles et les racines sont favorables à la cueillette tout au long de l’année, en fonction des besoins.
Le bambou ne craint ni maladie ni ravageur en raison de sa résistance.
Les composants actifs de la plante sont :
Elle est très riche en silice que l’on trouve principalement dans le tabashir ou la résine. Cette dernière est notamment à l’origine de la plupart de ses bienfaits pour la santé.
Les pousses, comestibles, contiennent une quantité notable de nutriments. Voici un tableau qui résume leur apport nutritif, pour 100 g.
Nutriments | Apport |
Calories | 35 kcal |
Potassium | 517 mg |
Fibres alimentaires | 1,45 g |
Lipide | 0,20 g |
Glucides | 5,10 g |
Protéines | 2,52 g |
Cette richesse nutritionnelle des pousses de bambou en fait un aliment très apprécié et bénéfique pour l’organisme.
La résine est la partie la plus utilisée en phytothérapie. Néanmoins, les autres parties de la plante, comme les feuilles, les racines et les jeunes pousses, sont des sources de bienfaits.
Grâce à sa haute teneur en fibres, la plante, par l’intermédiaire des pousses, aide à la régularisation du transit intestinal. Ces composés lui confèrent également son effet laxatif, et soulagent la constipation passagère. Sa propriété antispasmodique apaise les problèmes d’ulcères et les inflammations des muqueuses intestinales.
Les fibres alimentaires sont à l’origine de la propriété détoxifiante du bambou. Ils éliminent les toxines de l’organisme, et soutiennent le fonctionnement du foie et des reins.
La silice, présente dans la résine de cette plante vivace, lui confère une propriété reminéralisante. Elle participe à la synthèse du collagène de l’organisme. Il s’agit d’un élément fondamental pour la peau, les os, le cartilage, les ligaments et les tendons. De cette manière, le tabashir contribue à la santé osseuse. Il favorise la solidité et la résistance des os, et limite les risques de fractures. Par ailleurs, il soulage les douleurs articulaires.
La silice participe aussi au renforcement des cheveux et des ongles, car elle stimule la production de kératine. Ainsi, en plus de favoriser leur croissance, une cure de bambou atténue leur casse, leur chute et leur fragilité.
La résine possède une propriété antirhumatismale notable. Elle apaise ainsi les douleurs et les problèmes liés au rhumatisme. Elle soulage également les symptômes de l’arthrose et de la tendinite.
Sa propriété antioxydante contribue à la santé cardio-vasculaire de l’organisme. Elle participe ainsi à l’amélioration de la circulation du sang. De cette manière, elle réduit les risques de maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, cette propriété possède un effet calmant sur le système nerveux. Elle atténue le stress, l’angoisse et l’anxiété.
En outre, les antioxydants réduisent les impacts des radicaux libres sur les cellules nerveuses. Une cure de bambou apporte ainsi un certain bien-être mental. Les antioxydants renforcent aussi le système immunitaire, et préviennent le vieillissement des tissus, grâce à l’inhibition des radicaux libres. Ils réduisent ainsi les inflammations et les risques d’infections.
Les fibres alimentaires régularisent le taux de glycémie et de mauvais cholestérols dans le sang. La cure de bambou est recommandée pour les personnes diabétiques, grâce à cet effet hypoglycémiant.
Cette plante possède des propriétés astringentes, hydratantes et apaisantes pour la peau. En application externe, elle atténue les affections cutanées, comme l’eczéma, les dermatites ou le psoriasis. Par ailleurs, grâce à la stimulation du collagène, le bambou limite l’apparition des rides, et améliore l’élasticité de la peau.
Riches en nutriments, les jeunes pousses sont considérées comme un aliment complet. Il s’agit d’un excellent allié minceur, en raison de sa faible teneur en calories. Par ailleurs, cette plante permet une meilleure gestion du poids grâce à son pouvoir satiétogène. Sa propriété diurétique aide également à l’élimination du surplus de liquide.
Les formes galéniques du bambou sont diverses : extraits liquides, gélule, comprimés ou tisane.
Pour les gélules et les comprimés, une prise de 1 à 3 fois par jour avant chaque repas est recommandée. Pour l’extrait liquide, 10 à 30 gouttes sont à diluer dans un verre d’eau. La solution se boit 1 à 3 fois par jour.
Pour la tisane, laisser infuser 1 à 2 cuillères à café de tiges ou de feuilles séchées dans une tasse d’eau chaude. Après 10 à 15 min, la boisson peut être dégustée chaude ou froide selon les envies.
L’infusion et les extraits liquides peuvent également être utilisés en application externe pour la peau. Les feuilles fraîches servent aussi de cataplasme pour soulager les irritations cutanées.
Pour profiter des bienfaits du bambou, il est possible de l’intégrer dans des recettes culinaires. Les jeunes pousses sont, en effet, comestibles. Elles sont très courantes dans les mets asiatiques. Elles sont bouillies ou grillées dans leur enveloppe, qui s’enlève par la suite. Elles sont coupées en fines lamelles ou en rondelles selon les préférences. Les cœurs sont ensuite utilisés dans les soupes, dans les salades ou en accompagnement avec d’autres légumes.
À part les utilisations médicinales du bambou, d’autres usages pratiques dans divers domaines lui sont appliqués.
Le panda géant se nourrit principalement de cette plante, bien qu’il soit considéré comme un carnivore. Un adulte peut en consommer jusqu’à 20 kg par jour. En Afrique et en Asie, certaines régions utilisent également le bambou pour nourrir le bétail.
Certaines espèces du genre Phyllostachys sont utilisées comme plantes ornementales dans le jardin. Elles se distinguent par leur feuillage aux couleurs variées. Leur port, tapissant ou de grande taille, permet d’égayer les haies et les clôtures.
Le bambou est utilisé dans la fabrication d’objets divers : meubles, instruments de musique, ustensiles, etc.
Dans la construction, le chaume peut avoir diverses utilités : échafaudage, parquet, assemblage mural, etc. Il s’associe parfaitement avec d’autres matériaux pour former une structure solide.
En général, la cure de bambou ne présente aucun danger pour l’organisme. De plus, il n’est pas classifié parmi les plantes allergènes.
Toutefois, la consommation de cette plante est déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes. Les principes actifs contenus dans la plante peuvent nuire au bébé.
Les jeunes pousses sont toxiques en raison de la présence du glycoside cyanogénique. Elles ne peuvent donc pas être consommées crues. La substance nocive est éliminée lors de la cuisson.