L’avoine : ses caractéristiques, ses variétés, sa culture, ses vertus en phytothérapie et sa posologie.

À quand remontent la consommation et l’utilisation de l’avoine ?

Le terme « avoine » est tiré du mot latin avena et apparaît dans la langue française au cours du XII^e siècle. Son origine géographique est floue en raison du nombre incalculable de ses espèces et sous-espèces dans le monde. Toutefois, selon les résultats de récentes recherches, l’avoine commune et l’avoine rouge proviendraient d’une région rassemblant l’Iran, les plateaux du Turkménistan, la Transcaucasie et l’Asie Mineure.

Vers 2500 av. J.-C., l’avoine était cultivée par l’Homme en Europe centrale. Elle servait essentiellement pour l’alimentation des animaux d’élevage. La première utilisation de cette plante en phytothérapie fut dans la médecine ayurvédique, notamment pour traiter la dépendance à l’opium. Ensuite, elle a été utilisée en Europe à partir du XVII^e siècle pour traiter les rhumatismes, les troubles nerveux, la lèpre, la gale… Récemment, elle a été introduite dans l’alimentation humaine, en premier lieu dans les pays scandinaves et anglo-saxons. Elle se démocratise ensuite en France au début des années 2000.

Quelles sont les variétés d’avoines cultivées ?

Le Catalogue officiel des espèces et variétés recense plus de 100 cultivars en France, tandis que le Catalogue européen en compte 360. Qu’elles soient noires ou blanches, ces variétés sont classées en deux catégories : l’avoine d’hiver et l’avoine de printemps. Parmi les variétés d’avoine de printemps retrouvées dans l’Hexagone, on cite l’Albatros, l’Auteuil, la Fringante… Parmi celles d’hiver, on retrouve les variétés Vodka, Persane, Charmoise, Timoko…

En alimentation animale

Il est vrai que la valeur énergétique de l’avoine est plus faible que celle de l’orge et du blé. Toutefois, celle en grains continue à être donnée en aliment simple ou en complément aux chevaux de sport.

Cette plante sert aussi de fourrage. Lorsqu’elle est cultivée avec une légumineuse telle que la vesce commune, elle améliore la teneur en protéines de celle-ci.

En 2010, des surfaces d’avoine ont été cultivées dans la région Franche-Comté dans le cadre de l’année internationale de la biodiversité. Elles permettent aux abeilles de se nourrir du pollen de cette plante.

En alimentation humaine

La farine d’avoine permet d’épaissir les soupes de légumes et d’augmenter leur niveau de protéines. Le son se mélange bien avec les compotes de fruits, les yaourts, etc. Les flocons d’avoine, quant à eux, se dégustent généralement au petit-déjeuner. Ils forment aussi des galettes à griller, une fois mélangés avec de la viande hachée, des poivrons émincés, des oignons et des courgettes.

En couvert végétal

L’avoine crée une biomasse conséquente. Elle joue un rôle assainissant permettant d’enrichir, de nettoyer et de renforcer le sol sur lequel elle est plantée. À part l’effet d’ombrage produit par sa couverture, ses capacités allélopathiques profitent aussi bien en végétation que lors de sa décomposition. En d’autres termes, la conduite des cultures installées sur un résidu d’avoine ne nécessite aucun herbicide.

L’avoine est considérée comme un bio pesticide, ce qui lui confère des facultés nématicides efficaces. Son appareil racinaire sécrète également des substances fongicides toxiques pour les champignons appartenant aux genres Gaeumannomyces, Rhizoctonia et Fusarium.

Plébiscitée par les personnes souhaitant perdre du poids, l’avoine sert souvent de coupe-faim naturel. Non seulement elle est rassasiante, mais elle a aussi un index glycémique ultra bas. De plus, ses glucides diffusent lentement leur énergie dans l’organisme.

L’avoine a une capacité hypoglycémiante accrue permettant de ralentir l’absorption des glucides au niveau intestinal. Elle réduit donc la glycémie après le repas et entraîne une libération plus faible d’insuline, ce qui permet de lutter contre le diabète de type 2.

Toujours grâce à ses fibres, l’avoine facilite le transit intestinal.

En usage externe, cette plante est utilisée en cataplasme appliqué sur la peau ou en décoction dans l’eau du bain. Cela aide à traiter la séborrhée, l’eczéma, les inflammations, la sécheresse cutanée, les démangeaisons et le prurit.

L’infusion d’avoine régule le système nerveux, ce qui permet d’atténuer les troubles du sommeil.

Quelle est la posologie idéale pour bénéficier des vertus de l’avoine ?

Le dosage varie en fonction de la forme et de l’utilisation de l’avoine.

En alimentation, la consommation journalière de 40 à 70 g de flocons d’avoine est recommandée pour profiter de son effet hypoglycémiant ou hypocholestérolémiant.

Pour le bain, faites bouillir et infusez 250 g de flocons d’avoine dans 1 L d’eau pendant 20 min. Si vous préférez utiliser du gruau, des feuilles ou des tiges, prévoyez-en 100 g. Versez l’infusion dans un bain si vous souffrez de douleurs rhumatismales ou d’un quelconque problème de peau. Pour les enfants, la dose est réduite à 50 g de feuilles ou à 30 g de farine pour un bain.

En infusion, plongez dans une tasse d’eau bouillante une grande cuillère à soupe de flocons d’avoine pendant 10 à 15 min. Buvez trois tasses par jour afin de stimuler votre appétit, de soulager vos douleurs à la gorge et d’atténuer vos troubles du sommeil. Vous pouvez aussi infuser une cuillère à soupe de tiges et de feuilles dans 250 ml d’eau, et la boire avant de dormir.

Pour profiter d’une bonne qualité de sommeil, 3 g d’avoine (tiges, feuilles ou gruau) sont à infuser dans une tasse d’eau bouillante. L’infusion est à boire avant de se coucher.

Afin d’atténuer la fatigue nerveuse, buvez 3 à 5 ml de teinture-mère d’avoine. Dans le cadre d’une désaccoutumance au tabac, 50 ml de cette solution sont recommandés avant chaque repas.

Consommez quotidiennement 40 g de son d’avoine ou 75 g de gruau pour lutter contre la constipation.

Existe-t-il des précautions d’emploi, des effets secondaires et des contre-indications ?

Si les proportions citées ci-dessus sont respectées, l’avoine ne présente aucun effet indésirable. Quelle que soit sa forme, elle peut être consommée ou utilisée sans risque, sauf en cas d’allergie avérée.

Toutefois, les personnes intolérantes au gluten ainsi que les femmes enceintes et allaitantes devront s’abstenir de consommer de l’avoine. Cette céréale contient du gluten, ce qui risque de causer certains troubles généraux.

La consommation excessive d’avoine peut provoquer des flatulences et des ballonnements chez certaines personnes. Les infusions risquent d’influencer la vigilance des conducteurs. Si vous mangez du son d’avoine, vous devriez boire suffisamment d’eau pour éviter la constipation. Dans le cadre d’un traitement hypocholestérolémiant, espacez d’au moins deux heures la consommation de son d’avoine et la prise de médicaments.