Caractéristiques de l’Aubépine
- Nom : Aubépine
- Règne : Plantae
- Sous-Classe : Rosidae
- Ordre : Rosales
- Sous-Ordre : –
- Famille : Rosaceae
- Sous-Famille : Rosoideae
- Genre : Crataegus
- Espèce : –
L’aubépine est un genre d’arbuste épineux ou d’arbre. Il se rencontre notamment dans l’hémisphère nord. Il fait partie de la famille des Rosacées. Il est également appelé « bois de mai ».
Parmi ses espèces, plusieurs sont connues pour leurs vertus thérapeutiques. C’est le cas de l’aubépine monogyne dite « à un style » ou Crataegus monogyna, et de celle dite « épineuse » ou « à deux styles » (Crataegus laevigata). En revanche, Crataegus azarolus, couramment appelé « épine d’Espagne » ou « azerolier » est connu pour ses fruits que l’on appelle « cenelles ».
Cet arbre est aussi appelé « buisson de Beltaine », « épine de mai » ou « bois de mai ». Il représente une des plus anciennes plantes sollicitées en raison de leurs vertus thérapeutiques.
Dans la préhistoire, ses fruits constituaient des denrées alimentaires. Par ailleurs, ses fleurs faisaient office d’objets symboliques destinés à préserver la chasteté. L’aubépine était aussi réputée protéger les bébés et chasser le mauvais œil.
Les véritables bienfaits thérapeutiques de cette plante ont été démontrés au début du XXe siècle. Elle possède notamment des propriétés cardiotoniques, sédatives et antispasmodiques.L’origine du mot cratægus est latine, le terme vient du grec ancien κράταιγος ou krataigos. Celui-ci signifie force, en référence à la dureté de l’arbre d’aubépine.
Cette plante se distingue par sa floraison discrète, ses feuilles et ses jolies baies. Elle présente également un grand nombre d’espèces.
Carl von Linné, naturaliste suédois, a donné une description de cet arbre en 1753. Les scientifiques en ont réalisé une classification de Cronquist en 1981. Puis, en 2009, la plante a fait l’objet d’une classification phylogénétique APG III. Dans cette dernière, elle figure dans le genre Crataegus relié à la famille des Rosaceae.
Les aubépines s’hybrident couramment entre elles, ce qui rend la différenciation des espèces difficile. En effet, il arrive que des variétés polyploïdes se reproduisent par apomixie.
En fonction des différentes interprétations, il est alors possible de trouver différentes classifications taxonomiques. Il existe entre 200 et 1 200 espèces de cette plante, hormis les cultivars ornementaux.
En France, il se rencontre souvent deux espèces de cette plante, qui peuvent s’hybrider. Il s’agit du Crataegus monogyna et du Crataegus laevigata. Ce dernier est connu pour être plus précoce que le second. Il possède aussi des feuilles à trois lobes découpées contrairement au premier.
Le Crataegus monogyna dispose de fleurs ayant un seul style. Ses fruits sont similaires à des petites pommes et présentent un noyau unique.
Voici les espèces européennes les plus connues :
Ces espèces se répartissent dans tout le continent.
L’aubépine dispose d’un grand nombre d’espèces de par le monde. Parmi les plus connues, celles-ci peuvent être citées :
L’aubépine possède des espèces botaniques et des variétés horticoles.
Cet arbuste se rencontre en Asie occidentale, en Afrique du Nord, en Europe centrale et septentrionale. Il est également présent dans de nombreuses régions à travers le monde. En France, l’aubépine est notamment localisée dans les lisières de forêts, dans les haies défensives ou dans les bois clairs.
L’arbre n’est pas très difficile à cultiver, et il ne requiert pas beaucoup d’entretien.
L’aubépine se plante au printemps, mais l’idéal est de procéder en automne. En effet, cette période améliore l’enracinement du végétal et sa reprise durant la belle saison. Par contre, si l’on désire le planter en avril, il faut veiller à bien l’arroser. Cette technique permet de faciliter la reprise.
Il convient aussi de noter que l’aubépine apprécie les zones ensoleillées ou relativement ombragées. Cela favorise sa floraison.
Avant de cultiver la plante, il est important de mélanger la terre du jardin avec du terreau de plantation. Il est également préférable de disposer d’une haie et d’espacer les aubépines de 80 à 100 cm.
Il suffit de bien installer l’aubépine pour pouvoir profiter d’une culture et d’un entretien faciles. La plante doit être bien arrosée durant les longues périodes de sécheresse et de fortes chaleurs. Cet arrosage doit se faire régulièrement durant les deux ou trois premières années après la plantation.
L’arbre peut être taillé, mais cela n’est pas indispensable à moins qu’il fasse partie d’une haie. S’il n’est pas régulièrement coupé, il peut devenir grand et ses branches peuvent avoir une envergure plutôt importante. Ainsi, conserver la tige la plus forte et supprimer les autres. La taille de la plante se fait de préférence au printemps et toujours à la suite de sa floraison.
Le champignon Taphrina crataegi (ascomycète) constitue un des ennemis de l’aubépine. En effet, il produit des boursouflures roussâtres et des cloques sur les feuilles. La chenille du papillon de jour (rhopalocère) se nourrit aussi de ses feuilles. Le feu bactérien (Erwinia amylovora) est la maladie qui attaque cet arbre.
Selon la maladie qui se présente, il peut s’avérer nécessaire d’enlever certaines parties de l’arbre.
Cette plante contient les principes actifs suivants.
Ces éléments sont presque toujours présents, quelle que soit l’espèce considérée.
En raison de ses vertus thérapeutiques, cette plante est consommée depuis longtemps dans la médecine traditionnelle. L’aubépine est utilisée comme antispasmodique, hypotenseur et sédatif. Ses feuilles sont tonicardiaques. Elle constitue un traitement contre les troubles du sommeil, contre l’insuffisance cardiaque modérée et contre la nervosité.
Dans la médecine traditionnelle, cette plante sert depuis des siècles à soigner de nombreuses pathologies. Cela va de l’anxiété à l’insomnie. Ainsi, le Journal of Clinical Pharmacy and Therapeutics a publié une étude dans le cadre du traitement de cette dernière pathologie par l’aubépine. Il a été démontré que la plante améliorait la durée et la qualité du sommeil.
Un test sur deux groupes de participants souffrant d’insomnie a donc été réalisé. Un groupe a bénéficié d’un traitement à base de bois de mai durant une certaine période, tandis que l’autre, non. Les membres du premier ont constaté une amélioration de leur sommeil contrairement à ceux du second.
Cette plante renforce le muscle cardiaque et améliore la circulation sanguine. Une étude publiée dans le Journal of the American College of Cardiology l’a démontré. En effet, le taux de mortalité et d’hospitalisation en raison de problèmes cardiaques a diminué suite à un traitement à base d’aubépine.
Des études cliniques ont également été menées sur plus d’un millier de patients atteints d’insuffisance cardiaque durant les 20 dernières années. Cela a permis de constater que les extraits de feuilles et de fleurs de l’arbre représentaient des traitements adjuvants très efficaces. Ceux-ci agissent principalement contre l’insuffisance cardiaque congestive de classe I et II. La New York Heart Association est l’organisme qui a réalisé cette classification.
En outre, la Commission E, l’OMS et l’ESCOP reconnaissent que la plante est efficace contre l’insuffisance cardiaque congestive de classe II.
Les fruits de la plante se consomment en compote ou en confiture. Ses épines servaient aux peuples natifs de l’ouest du Canada d’hameçons. Dans les fermes de la Bretagne, l’aubépine constitue un porte-bonheur. L’arbuste s’utilise également en haie défensive. Enfin, c’est une plante très ornementale.
L’aubépine est utilisée en phytothérapie en raison de ses actions régulatrices des problèmes cardiaques. Dans ce cadre, elle se consomme sous forme de comprimés ou de gélules, de tisane, ainsi que de teinture mère.
Pour réaliser une infusion d’aubépine efficace, il convient de prendre une cuillère à café de fleurs et de feuilles séchées. Les ajouter à une tasse d’eau chaude. Laisser infuser durant 10 minutes, puis filtrer et boire directement. Il est recommandé de prendre environ trois tasses de cette infusion par jour.
La dose recommandée d’aubépine sous forme de comprimé est de 250 à 500 mg deux fois par jour. Il est primordial de suivre les instructions du fabricant, du pharmacien ou d’un médecin avant tout traitement.
Il est conseillé de consommer entre 30 et 50 gouttes de teinture mère deux fois par jour. La solution doit être diluée dans un peu d’eau. Pour cette forme galénique également, le suivi des instructions du laboratoire-fabricant et d’un médecin ou d’un pharmacien est très important.
Par ailleurs, afin de pouvoir constater des effets bénéfiques, le traitement doit se poursuivre sur une durée minimale de six semaines. Parfois, il faut attendre plusieurs mois.
L’aubépine n’entraîne que des effets secondaires moindres. La plante est assez sûre et bien tolérée chez la plupart des utilisateurs. Cependant, elle occasionne des effets secondaires qu’il est important de prendre en considération.
Un article publié dans le Journal of Human Hypertension en 2010 relate les effets de l’aubépine sur l’hypertension artérielle chez l’homme. L’étude a porté sur 121 personnes présentant une hypertension légère à modérée. Il a été possible de déduire que la plante est efficace dans la réduction de la pression artérielle diastolique et systolique. Néanmoins, 4,1 % des patients ont rapporté qu’ils présentaient une toux sèche, des vertiges et des maux de tête.
Par ailleurs, un article du Journal of the American College of Cardiology en 2002 énonce certains effets de la plante. Elle agit notamment sur la fonction du cœur en cas d’insuffisance cardiaque. 106 patients ont fait l’objet d’une étude. Cela a permis de démontrer une amélioration significative de la fonction cardiaque grâce à l’aubépine. La mortalité liée à l’insuffisance cardiaque se voit également réduite.
En revanche, 7,5 % des patients ayant utilisé la plante ont ressenti des effets secondaires. Cela se présente généralement sous la forme d’insomnie, de maux de tête et de palpitations cardiaques.
Plusieurs types de personnes sont assez vulnérables et peuvent être sensibles à la plante ou à ses composants. Celle-ci peut également avoir une interaction avec certains médicaments.
L’OMS déconseille la consommation d’aubépine aux femmes enceintes ou allaitantes. Cela s’explique par l’effet de la plante sur le système cardiovasculaire. Certains professionnels recommandent également d’éviter la prise d’extraits pour les jeunes enfants.
Les personnes atteintes d’insuffisance hépatique doivent également faire attention à l’usage de cette plante. La raison en est le potentiel d’effets indésirables hépatiques de l’aubépine.
Cette plante interagit avec plusieurs médicaments. Ceux qui sont anticoagulants et antiplaquettaires ainsi que certains utilisés dans le traitement de l’hypertension artérielle sont concernés. En effet, la plante accentue leurs effets. Il est donc préférable de discuter avec un médecin ou un pharmacien avant toute prise ou consommation d’aubépine.
Plusieurs aubépines se démarquent des autres. Cela s’explique notamment par l’histoire qu’elles ont vécue.
Ce type d’aubépine est une des plus anciennes qui existent en France. L’arbre a été planté vers 1360 à côté de l’église du village.
Dans les années 70, Miguel Sulcudor se passionnait pour les greffes de bois de mai. Ce jardinier municipal de Vigo, une ville espagnole, était aussi talentueux que coquin.
Il greffait du poirier, de l’aubépine rose et du néflier sur un seul Crataegus monogyna. Ce dernier donnait alors des fleurs d’un côté et des fruits de l’autre.
Il réalisait également des greffes en écusson sur un même tronc. Il panachait notamment une épine de mai rose, un poirier et un néflier. Cela permettait d’obtenir un arbre dont toutes les branches étaient différentes.
De nombreux arbres de ce type ont alors été nommés « Sulcudus ». Ils se retrouvaient notamment dans plusieurs parcs et jardins de la ville. Cependant, personne n’a pu entretenir les plantes, ce qui a fini par les faire dégénérer. Il est toujours possible d’en voir quelques-uns dans le parc de Pontevedra.
Une seule catégorie reste actuellement viable et visible. Il s’agit d’un greffon du bois de mai rose qui a supplanté le reste. En mai, l’arbre présente des fleurs blanches et roses qui représentent celles de l’aubépine et du poirier. Ensuite, en août, apparaissent une profusion de magnifiques poires.
En France, des greffeurs amateurs de la Bretagne se sont enthousiasmés pour les travaux de Miguel Sulcudor. Ils appellent notamment leurs œuvres les « Soulcoudus ». Leurs travaux consistent à produire plusieurs sortes de fruits et de fleurs sur un même arbre.
Selon une légende chrétienne un magnifique plant d’aubépine a poussé à l’endroit où Joseph d’Arimathie aurait planté son bâton. Il est situé sur la colline de Wearyall non loin du bois de mai de Glastonbury. Cet arbre a été mentionné pour la première fois dans le Lyfe of Joseph of Arimathea datant du XVIe siècle.
La plante fleurissait deux fois par an. La première floraison se passait aux alentours du solstice d’hiver, sur le vieux bois. La seconde, quant à elle, arrivait au printemps, sur le jeune bois. On considérait que l’effloraison en hiver était un miracle.
L’arbre a été abattu au milieu du XVIIe siècle lors de la Première Révolution anglaise. Puis, on en a planté un autre au même endroit en 1951, mais il a fait l’objet d’un vandalisme en 2010.
Cette aubépine possède une valeur hautement symbolique. Il s’agirait de « l’arbre le plus vieux de France ». Il daterait, selon la tradition locale, du IIIe siècle.
Depuis l’Antiquité, cette plante est connue pour symboliser l’innocence et la pureté virginale. Dans la religion chrétienne, elle serait liée à la Vierge Marie.
Par ailleurs, on dit que la foudre ne l’atteint jamais. En raison de cela, une croyance populaire l’associe à des pratiques de sorcellerie durant le mois de mai. La plante est aussi liée au 1er mai ou à sa veille. Cela s’explique par son nom gaélique (celtique) « buisson de Beltaine ».
Durant la nuit du 30 avril, dans le Nivernais, la population fixe une branche d’aubépine à l’entrée des écuries et des étables. Cela permettrait d’éviter que les araignées dites sorcières ne s’y introduisent.
Par ailleurs, il serait possible d’utiliser une branche épointée de l’arbre pour tuer un vampire. Il s’agit notamment de lui transpercer le cœur avec.
Dans le langage des fleurs, cette plante symbolise l’espérance et la prudence. Dans le calendrier républicain, le nom d’aubépine est attribué au 4e jour du mois de floréal.
Plusieurs poèmes s’inspirent de cet arbre. Les poètes Rémy de Gourmont et Pierre de Ronsard en ont écrit. Par ailleurs, le bois de mai tient un rôle très important dans « À la recherche du temps perdu de Marcel Proust », plus précisément dans Combray.
Dans la musique, Marc Lavoine a réalisé une interprétation de la chanson Rue des Acacias. Il s’agit d’une référence à une « rue des aubépines ». Ycare possède également une chanson qui s’intitule « aubépine », tandis que Biga Ranx et Pupajim parlent de leur enfance dans leur titre « Aubépines ».