Étymologie de l’assacou
Le nom du genre Hura a été donné par les peuples autochtones d’Amérique tropicale. Il signifie « sève empoisonnée ». Le nom spécifique crepitans vient du latin crepo qui se traduit par « craquer ». Il fait référence au bruit que font les fruits qui éclatent à maturité.
Le nom vernaculaire français assacou est une déclinaison de l’appellation d’origine de l’arbre, « wasaku ». Cette dernière provient du mot « wila » (ou « iwa »), qui veut dire « arbre » et de « aku », signifiant « brûlant ». L’assacou est considéré comme un arbre brûlant à cause de sa sécrétion mortelle.
Le nom assacou est employé dans d’autres régions du monde, avec une orthographe variant d’un pays à un autre. En Amérique, plus particulièrement au Brésil, ce nom s’écrit « assacù ». Au Portugal, on emploie le terme « açacu ».
Nomenclature
L’assacou possède une grande diversité de noms communs. On en compte plus d’une trentaine dans les différents pays d’Amérique. En français, cet arbre est appelé bombardier ou pet du diable à cause de son crépitement caractéristique.
Le sablier est une autre dénomination courante. Celle-ci vient du fait que la plante pousse sur un sol sableux dans les régions côtières. La coque de ses fruits servait de récipient pour le sable destiné à sécher l’encre.
L’assacou détient le surnom d’arbre à dauphins sur l’île de La Réunion. Ses carpelles (coque du fruit après éclatement) sont récupérés pour fabriquer un petit dauphin décoratif utilisé pour orner les bijoux artisanaux.
D’autres noms vernaculaires désignent cet arbre. Le nom de bois-diable s’explique par la toxicité de son latex. Le surnom d’arbre paresseux lui a été donné en raison de la zone d’ombre qu’il offre et où il fait bon de se reposer.
Description de l’assacou
L’assacou est un arbre de grande taille mesurant entre 25 et 30 m de haut. Dans ses régions d’origine, il peut même dépasser les 40 m. Lorsqu’il est cultivé, il n’atteint que 12 m.
Le tronc et les branches
Le tronc est épais et droit, avec un diamètre allant jusqu’à deux mètres. Il est ancré au sol grâce à des racines superficielles. Son bois est compact. L’écorce est recouverte d’épines courtes, de forme conique. Celles-ci dissuadent les singes qui veulent y grimper pour récolter les fruits. Cela explique le nom de l’assacou en anglais : « monkey no climb ». Le tronc se divise en branches larges, garnies de feuilles. Cet ensemble crée une zone ombragée au pied de l’arbre.
Les feuilles
Les feuilles du sablier sont épaisses. Elles mesurent de 10 à 18 cm de long. Le limbe est fin et vert toute l’année. Il possède des nervures en relief. Chaque feuille possède une base cordiforme et un apex pointu.
Les feuilles forment un amas dense. Lorsqu’elles tombent, elles se renouvellent à n’importe quelle saison.
Les fleurs, les fruits et le latex
L’assacou porte des fleurs de sexe différent. Elles sont de couleur rouge sombre. Les fleurs mâles sont groupées en chatons, tandis que les fleurs femelles sont solitaires. Ces dernières possèdent un plus long pédoncule.
Les fruits ressemblent à des petites citrouilles de 8 cm de diamètre. Elles se divisent en loges radiales de nombre variable (entre 10 et 16). Lorsqu’elles sont mûres, elles éclatent. Ce phénomène est bruyant. Il permet de disperser les graines dans un rayon de 30 à 45 m. Celles-ci sont beiges et mesurent de 1,5 à 2 cm de diamètre.
Le sablier libère un latex jaune lorsqu’on entaille le tronc. Cette substance est toxique pour la peau et les muqueuses.