Le roi Stanislas II Auguste de Pologne buvait chaque matin une infusion appelée « thé d’aspérule ». Il lui attribuait des propriétés légèrement sédatives qui contribuaient à sa bonne santé.
Dans un foyer
Souvent, les feuilles séchées de gaillet odorant sont rangées dans un sachet et placées dans les armoires afin de parfumer le linge. Tout comme la lavande, elles éloignent les insectes tels que les mites.
En cuisine
Dans le nord de la France et en Alsace, le vin de mai est servi comme apéritif ou digestif. Si vous souhaitez préparer vous-même votre Maitrank, mettez 60 g de gaillet odorant dans 1 l de vin blanc. Puis ajoutez 60 à 80 g de sucre et éventuellement de l’alcool, selon vos préférences. Laissez macérer pendant trois semaines et filtrez avant de déguster.
Dans les Vosges, l’aspérule odorante était fortement appréciée en tant que sirop, une fois mélangée à d’autres plantes. En Picardie, elle était consommée sous forme de tisane. Pour préparer cette dernière, il suffit d’infuser 2,5 à 5 g de fleurs dans 250 à 500 ml d’eau pendant 15 min.
En pâtisserie, le gaillet odorant s’utilise sec ou frais pour parfumer des cookies et des gâteaux. Il est aussi possible de l’employer pour aromatiser des gelées.
Dans les boissons alcoolisées
L’aspérule odorante est également utilisée dans d’autres boissons alcoolisées comme les bières et les eaux-de-vie. À Berlin par exemple, la bière locale Berliner Weiße se boit avec du sirop d’aspérule. En Alsace et en Moselle germanophone, cette plante sert de base à une liqueur digestive obtenue à partir d’une macération dans de l’alcool. 100 à 200 g de sucre y sont ajoutés. Après cinq semaines, le mélange d’une couleur vert pâle sera filtré. Il est possible d’attendre jusqu’à huit semaines pour optimiser le goût, mais la couleur sera plus foncée.
En teinturerie
Auparavant, il était d’usage d’extraire du colorant rouge des racines de l’aspérule odorante pour teindre la laine.
Y a-t-il des contre-indications ou des précautions à prendre ?
Une fois coupée, l’aspérule odorante est séchée sur du papier absorbant, dans un endroit sec et bien aéré. Si elle noircit, fermente ou moisit, elle produit du dicoumarol, une antivitamine K utilisée comme anticoagulant. À faible dose, cela peut aider à traiter certains troubles de la santé. En revanche, à des proportions trop élevées, ce composé devient toxique et peut causer des hémorragies, des vomissements, des étourdissements… Dérivé de la coumarine, le dicoumarol est aussi utilisé comme appât rodenticide permettant de tuer les rongeurs.
Qu’elle soit consommée en infusion ou sous une autre forme, cette plante peut causer des maux de tête à forte dose. Elle est aussi capable de provoquer des hépatites et d’altérer la perception. Si vous fabriquez vous-même votre vin médicinal, le taux de coumarine ne doit pas dépasser 5 mg/l. Par ailleurs, il est important de respecter le dosage recommandé pour tous les ingrédients.