Caractéristiques de l’Ase fétide
- Nom : Ase fétide
- Règne : –
- Sous-règne : –
- Division : –
- Classe : –
- Sous-Classe : –
- Ordre : –
- Sous-Ordre : –
- Famille : Apiaceae
- Sous-Famille : –
- Genre : Ferula
- Espèce : –
L’ase fétide est une résine obtenue à partir de plantes ombellifères poussant essentiellement en Afghanistan et en Iran. Elle est utilisée pour épicer les plats indiens. Elle est moins appréciée en Occident, contrairement aux Romains autrefois. En effet, la teneur conséquente en soufre lui confère une odeur d’œuf pourri. Outre son appellation « fétide », elle est également surnommée « crotte de diable ». Ses propriétés font d’elle un remède traditionnel dans la phytothérapie occidentale, mais aussi dans la médecine yunâni et l’ayurveda.
L’asa-fœtida, « Hing » ou ase fétide est principalement extraite de la racine pivotante des espèces Ferula foetida, Ferula narthex et Ferula assa-foetida. Les plantes du genre Ferula, appartenant à la famille des Apiaceae, sont originaires de l’Asie du Sud et de l’Asie centrale, ainsi que de l’Iran.
À l’époque talmudique, l’ase fétide servait à la fois de remède et d’épice au Proche-Orient. La préparation habituelle consiste à la casser dans du vinaigre, ou dans de l’eau chaude ou froide.
Cette substance à l’odeur piquante et forte est connue depuis l’Antiquité gréco-romaine. Sa couleur varie du rose pâle au brun, voire rouge foncé. Son histoire est souvent confondue à celle du silphium, une plante réputée pour ses vertus gastronomiques et médicinales.
L’huile d’ase fétide était employée pour éloigner les démons, la jalousie et la sorcellerie dans la culture arabo-musulmane.
Dans les années soixante-dix, de nombreuses femmes à Alexandrie, en Égypte, utilisaient cette résine comme contraceptif. Pour ce faire, avant ou après un acte sexuel, elles l’appliquaient sur les parois vaginales.
Les dénominations attribuées à cette résine dans la plupart des langues sont également utilisées pour désigner les plantes dont elle est extraite. En français, celles-ci sont appelées de manière indistincte « férule fétide » ou « férule persique ».
L’appellation « ase fétide » ou « asse fétide » provient du latin asa foetida. Le mot « fétide » fait référence à son odeur infecte. Cette épithète est aussi utilisée pour différencier cette résine de celle de l’ase douce. Validée depuis le XIVe siècle, en moyen et ancien français, elle est remplacée par « puant ». Les savants utilisent les termes « ase puante » ou « ase fétide ». Cependant, en milieu populaire, cette plante est appelée « merde du diable ».
Selon une hypothèse, Asa et ses diversités orthographiques asca ou assa, est relié au silphium antique. Les formes connues « asha » en hébreu et « asâ » en arabe signifient que l’Asa foetida est un remède puant. Dans l’étymologie grecque, « Asē » désigne « dégoût » ou « nausée ». Ce terme a été proposé en raison des propriétés émétiques de la plante. Dans son Herbier assyrien, Reginald Campbell Thompson met en évidence que « aš » désigne l’ase fétide.
Cette oléo-gomme-résine inflammable et fusible se présente sous forme de morceaux irréguliers avec des tailles variées. Son aspect extérieur est de couleur brun rosé ou jaune. Le fragment conchoïdal, nacré, avec un éclat cireux, est de couleur blanc laiteux ou blanchâtre.
La surface d’un morceau d’ase fétide fraîchement cassé, exposé à l’air et à la lumière, adopte une couleur rouge fleur de pêcher ou rouge violacé. L’intensité de celle-ci diminue après quelques jours ou semaines pour virer peu à peu au rose ou brun-jaune.
Cette résine brûle dans l’air en émettant une flamme blanche et énormément de fumée. Son goût amer et âcre, ainsi que son odeur alliacée et forte, s’avèrent particulièrement désagréables.
Trois formes d’ase fétide sont principalement commercialisées. Les larmes pures : aplatis ou en grains ronds jaune terne ou gris, mesurant entre 5 et 30 mm de diamètre. La pâte : collante et molle contenant des matières étrangères. La masse : composée de nombreuses larmes plus ou moins homogènes, combinées à des morceaux de terre et de racine.
L’ase fétide constitue un des rares exsudats végétaux obtenus à partir de la racine d’une plante herbacée. Pour l’extraire, la surface du collet est incisée. Plusieurs cultivars sont proposés sur le marché et varient en fonction du pays de provenance, ainsi que de la qualité du produit.
La plante atteint sa taille maximale, jusqu’à 2 m, au bout de cinq ans. Plus le spécimen est âgé, plus il produit de la résine. La récolte de l’ase fétide commence quand les feuilles jaunissent, souvent en mars ou en avril, avant l’apparition des fleurs. À cet effet, les pierres et la terre autour de la plante sont d’abord enlevées. De même, la tige et les feuilles sont détachées du végétal. Le dessus de la racine, avec une structure semblable à celle d’une brosse par-dessus, est dévoilé. Celle-ci est par la suite recouverte de gravier et de terre meuble pendant cinq jours. La brosse est ensuite ôtée, 6,5 cm² du sommet de la racine sont grattés et recouverts d’un dôme composé de pierres et de brindilles.
Deux ou trois jours après, la racine subit une première incision pour récolter la résine. Une deuxième récolte est effectuée deux à trois jours plus tard, avec une délicate entaille de 0,5 cm de profondeur. La coupe et la collecte sont répétées 10 à 15 fois, jusqu’à ce que la racine ne donne plus de résine.
L’autre méthode pour récolter le latex consiste à le laisser sécher quelques jours sur la racine et à le gratter. La surface incisée de la racine est protégée du gravier et de la terre après chaque opération. Cela permet de garder sa maturation à l’état frais requis. La résine est conservée dans un trou dans le sol mesurant 1,8 m de long et 2,4 m de profondeur, selon la récolte. Chaque côté du trou est ensuite recouvert de boue. Les tiges de la plante sont placées de manière à recouvrir l’ouverture. La collecte quotidienne est prélevée à travers un passage d’environ 30 cm de diamètre.
Le processus d’extraction dure généralement trois mois. Une racine produit en moyenne 40 g d’ase fétide. Toutefois, la production de certaines espèces peut atteindre 900 g.
Dans l’est de l’Iran, au Khorassan méridional, l’intervention se fait 12 à 16 fois pendant 4 à 5 jours, de juin à août. À chaque étape, à la base de la tige, une tranche est finement coupée, conservée et collectée avec la résine obtenue. Cette dernière est ensuite séchée, commercialisée sur le marché aux fabriques et traitée pour disposer d’une gomme-résine brute.
L’ase fétide est une gomme-oléorésine constituée de substances issues de trois familles : les composés résineux (40 à 64 %), de la gomme (approximativement 25 %) et de l’huile essentielle (10 à 17 %). Le pourcentage de cendre totale varie entre 1,5 et 10.
La résine est composée de :
La gomme contient des glycoprotéines, des polysaccharides et des sucres (acide glucuronique, glucose, rhamnose, L-arabinose et galactose).
L’huile essentielle est constituée de monoterpènes, de divers terpénoïdes et de composés organosulfurés. Ces derniers possèdent des effets hypocholestérolémiants, antioxydants, anti-inflammatoires, antihypertenseurs et immunomodulateurs.
L’ase fétide est un remède homéopathique connu pour traiter :
Le remède est obtenu en macérant la résine dans de l’alcool.
Il existe différentes manières d’utiliser l’ase fétide.
L’usage de la résine en tant que drogue végétale remonte aux temps anciens. Aujourd’hui, elle est notamment réputée comme remède traditionnel. Dans les médecines traditionnelles indienne, européenne et iranienne, elle constitue un remède antispasmodique et carminatif utile pour soulager les problèmes gastro-intestinaux. La médecine chinoise se sert de l’extrait aqueux de la gomme sèche contre les parasites intestinaux.
L’ase fétide dispose d’effets expectorants et calmants, ainsi que des vertus sur le système respiratoire. En Arabie saoudite, en Inde et en Afghanistan, elle est utilisée pour traiter les bronchites et la coqueluche.
Cette résine est connue pour son effet aphrodisiaque aux États-Unis et au Brésil. La consommation de l’extrait chaud en tant qu’emménagogue est réputée en Inde. En Malaisie, l’aménorrhée est traitée en mangeant directement la gomme.
Pour une utilisation externe, la médecine traditionnelle iranienne mélange l’ase fétide au miel contre les maux de dents. Mélangée à l’huile d’olive, elle aide à apaiser la douleur en cas d’otite.
Elle est également employée en cérat pour lutter contre les verrues et les cors, ainsi qu’en emplâtre pour le traitement de l’alopécie.
Il est conseillé de casser et de piler au préalable les morceaux de résine mélangés à de la farine de riz. Ensuite, tremper la poudre dans l’eau ou la faire frire dans l’huile pour lui donner un arôme plus agréable d’ail ou d’oignon.
La forme composite de l’ase fétide permet un dosage exact du produit. En effet, un seizième de cuillère à café est suffisant pour l’assaisonnement d’un plat. La résine dure et pure garde son odeur durant des décennies, tandis que l’arôme de la poudre reste intact pendant des années. Aujourd’hui, elle est encore utilisée comme épice dans les cuisines orientales.
Associée à d’autres aromates alliacés, elle sert à parfumer les soupes, les currys, les pickles et les sauces dans la cuisine indienne. Dans le sud de la péninsule indienne, elle est utilisée comme assaisonnement des recettes végétariennes telles que le rasam et le sambar. Elle se substitue à l’ail et à l’oignon chez certaines communautés ne consommant pas ces aliments.
En parfumerie, l’huile essentielle et la gomme-résine servent notamment de fixateurs. L’ase fétide, peu concentrée, offre la possibilité d’insérer des notes piquantes dans les parfums orientaux lourds et dans les bases de rose. Un soupçon d’ase fétide est par exemple présent dans la gamme de parfums Tendre Poison de Dior.
Sous forme d’encens, la résine est brûlée à des fins magiques, rituelles ou thérapeutiques. En agriculture, elle est utilisée comme produit phytosanitaire ou pesticide naturel. En Iran, l’huile essentielle s’avère efficace pour éviter le puceron noir de la fève.
L’ase fétide est contre-indiquée chez :
La posologie ainsi que la durée de prise ou administration doivent être adaptées selon les symptômes. La prise d’ase fétide doit se faire en fonction des recommandations d’un médecin qui pratique l’homéopathie ou d’un homéopathe.