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Arum tacheté

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Caractéristiques de l’arum tacheté

  • Nom : Arum tacheté
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne :
  • Division :
  • Classe : Monocotylédone
  • Sous-Classe :
  • Ordre : Arales
  • Sous-Ordre :
  • Famille : Araceae
  • Sous-Famille :
  • Genre : Arum
  • Espèce : Arum maculatum

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L’arum tacheté : son histoire, ses caractéristiques, sa culture, ses utilisations en phytothérapie et sa toxicité.

L’arum ou le gouet tacheté est une plante herbacée qui pousse dans les régions tempérées. Il se distingue des autres plantes par ses bouquets de baies rouge vif et par ses grandes feuilles.

Cette plante a une inflorescence sapromyophile produisant de la chaleur et émettant des odeurs similaires à des excréments qui attirent des petites mouches. Ces insectes sont responsables de la pollinisation. Chandelle, Pied-de-veau, Manteau de la Sainte-Vierge, Pilette et Vachotte sont parfois des noms populaires attribués à cette plante.

Histoire de l’arum tacheté

Autrefois, l’arum maculatum était perçu comme une plante aux pouvoirs extraordinaires liés à la magie blanche. La croyance voulait que le tubercule, enveloppé dans une feuille de laurier d’Apollon, favorise les affaires juridiques.

Son usage était courant pour raidir le linge. À une certaine époque en France, il était également employé comme cosmétique, portant le curieux nom de « poudre de cyprès ». Appliqué sur le visage, il permettait d’obtenir une peau d’une blancheur éblouissante.

  

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Phytonymie

Le terme latin « arum » et le mot grec « aron » étaient utilisés pour désigner les différentes espèces de ce genre de plantes. Les empreintes de sabots de bovins sont similaires à la forme des feuilles de l’arum tacheté. Pour cette raison, cette végétation était alors surnommée pied-de-veau.

Autrefois, le gouet tacheté était parfois appelé « vit de prêtre » ou « vit de chien », en raison de la forme grêle et pâle de son spadice. Cette expression grivoise faisait allusion à l’influence supposée de l’abstinence des prêtres sur la taille de leur organe sexuel.

Selon une légende religieuse, l’arum a poussé au pied de la croix du Christ et les taches sur les feuilles représentent les gouttes de son sang.

Habitat

La chandelle est moins répandue dans les zones méditerranéennes, mais elle pousse dans la plupart des régions de France. Cette plante est également répandue en Europe, depuis le Royaume-Uni jusqu’en Hongrie et de l’Espagne à la Suède. Elle croît aussi en Biélorussie, en Turquie et en Ukraine.

Cet arbuste se développe favorablement dans les environnements forestiers, ainsi que dans les zones buissonneuses caractérisées par des sols argilo-calcaires. Il est adapté à la croissance à l’ombre et préfère les sols profonds. Sa concurrence avec les autres plantes de sous-bois est cependant difficile. Par conséquent, cette plante est rarement cultivée dans les jardins d’ornement.

Dans des conditions favorables, au bout d’environ 20 à 30 ans, le gouet tacheté a la capacité de coloniser de nouvelles zones boisées, comprenant des feuillus. Il peut aussi s’établir dans des forêts plus anciennes, à condition que le sol soit riche en humus.

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Description de larum tacheté

Appareil végétatif

L’arum tacheté est une plante vivace, également connue sous le nom de géophyte. Elle pousse à partir d’une tige souterraine épaisse, en forme de tubercule.

Contrairement à celles de l’arum d’Italie qui naissent en automne, ses feuilles font leur apparition tôt au printemps.

Le pied-de-veau est un arbrisseau formant une touffe de feuilles vertes et luisantes. Elles sont caoutchouteuses au toucher et souvent dotées de petits points noirs, d’où le surnom d’arum tacheté. Un pétiole qui dépasse le limbe de deux fois sa longueur les soutient. Ce pétiole, en forme de flèche, est doté de deux oreillettes triangulaires écartées et une pointe aiguë au sommet. Il peut parfois présenter des taches brunes ou être entièrement vert (dans le cas de la variété immaculatum). Ces feuilles disparaissent pendant la période estivale. 

Après la floraison, à l’automne, des bouquets de baies en grappe terminale surgissent sur la tige. D’abord, elles sont de couleur verte, puis rouge à maturité. Mesurant entre 30 cm et 45 cm de hauteur, cette plante illumine les sous-bois, grâce à ces petites graines vives.

Appareil reproducteur

Pendant les mois de mai ou d’avril, l’arum tacheté révèle une fleur imposante. Celle-ci est de couleur vert jaunâtre et en forme de cornet. L’inflorescence de la plante se compose d’une grande spathe qui entoure un axe charnu appelé spadice. Ce dernier est deux à trois fois plus court que la fleur. À sa base, un renflement, appelé chambre florale, agit comme un piège à insectes lors de la floraison. 

Les fleurs femelles situées à la base du spadice de l’arum tacheté s’ouvrent en premier. Elles dégagent de mauvaises odeurs qui attirent les petites mouches du genre Psychoda. Ces insectes, transportant du pollen provenant d’autres plantes, tombent à l’intérieur de cette chambre. À l’extrémité de l’épi, une massue rouge violacé et des poils empêchent les mouches de sortir par le haut. Les parois internes glissantes libèrent un liquide nourricier. 

Le deuxième jour, les fleurs mâles libèrent leur pollen. Par la suite, l’intérieur de la spathe se dessèche, les poils se détendent, permettant ainsi aux mouches de s’échapper et de transporter cette substance vers d’autres plantes. Ce processus dure généralement jusqu’à 72 heures. Plus tard dans la saison, seule la tige du spadice reste. Elle porte un épi de fruits très serré, souvent appelé « raisins de serpent », composé de 10 à 20 baies.

Confusions possibles

L’arum maculatum a un spadice violet, tandis que celui de l’arum italicum est jaune. De plus, l’arum tacheté présente des feuilles vertes et brillantes qui émergent tôt au printemps. En revanche, chez l’arum italicum, les feuilles veinées de blanc, apparaissent en automne et disparaissent pendant l’été suivant.

Le gouet tacheté est généralement confondu avec le chénopode bon-Henri, un légume oublié dont les feuilles sont consommées comme des épinards. La principale différence est la face inférieure des feuilles. En effet, les feuilles de ce légume sont revêtues d’une fine couche de poussière farineuse au dos.

Composition et propriétés de la plante arum tacheté en phytothérapie

À l’exception du genre acorus, toutes les parties des plantes de la famille des Aracées contiennent de l’oxalate de calcium, sous forme de raphides. Celles-ci se présentent sous forme de fines aiguilles microscopiques qui facilitent la pénétration des constituants toxiques. Les herbivores tentés de consommer ces composés risquent de développer des irritations des muqueuses.

Les tubercules

Les tubercules de l’arum tacheté renferment une quantité importante d’amidon, ainsi que des cristaux d’oxalate de calcium. Cela les rend impropres à la consommation sans préparation préalable. En outre, ils renferment une essence amère et des saponines.

Les feuilles et les fruits

Les feuilles du gouet tacheté contiennent plusieurs alcaloïdes, notamment la nicotine et trois amines primaires. Leur consommation peut provoquer une irritation de la bouche et de la gorge, parfois accompagnée d’ulcérations, d’une augmentation excessive de la salivation ou de sensations de brûlure dans la bouche. Les baies et les feuilles de cette plante renferment également un composé appelé hétéroside cyanogénétique.

La thermogenèse est un processus métabolique qui favorise la diffusion des odeurs émanant du spadice, une structure en forme de tige située au centre de la plante. Les mitochondries présentes dans les tissus du gouet tacheté produisent une quantité significative de chaleur, pouvant atteindre jusqu’à 400 mW g-1, soit plus élevée que celle produite par un colibri en vol (240 mW g-1). Les parties les plus actives métaboliquement sont les fleurs mâles et l’extrémité de l’appendice de la plante. L’inflorescence dégage principalement une odeur composée de 2-heptanone, de germacrène, de p-Crésol et d’indole.

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Culture

La vachotte apprécie l’ombre totale, bien qu’il supporte également un emplacement à l’est. Il peut ainsi profiter des rayons de soleil du matin et rester abrité l’après-midi. Il pousse bien sous des arbustes ou des arbres. En effet, un sol frais et riche convient à cette plante.

Plantation

La période de semis de l’arum tacheté se situe au printemps, en utilisant un mélange de terreau et de compost. Les graines doivent être légèrement enfoncées sous la surface du sol, avant d’être vaporisées d’eau. Le substrat doit rester humide jusqu’à la germination des graines. Une fois que le risque de gelées est écarté, vers la mi-mai, le procédé suivant consiste à transplanter les plantules en pleine terre. Un arrosage abondant est d’abord requis, afin de favoriser une bonne adhérence des racines au sol.

Entretien

L’entretien de cet arbuste est facile et ne demande que des arrosages occasionnels en cas de sécheresse. Si vous choisissez bien son emplacement, la plante résistera généralement aux périodes de forte chaleur sans souffrir du manque d’eau. Pour le reste de l’année, il n’est pas nécessaire de lui accorder des soins particuliers. Les feuilles n’ont pas besoin d’être taillées avant l’hiver, car la plante en produit continuellement pendant sa période de croissance, qui s’étend de mars à octobre. Durant cette saison, le feuillage se recroqueville lorsque la température atteint zéro degré Celsius, mais au printemps, il se déploie à nouveau et reprend toute sa vigueur. L’arum tacheté est une plante rustique qui n’a pas besoin d’être protégée du froid.

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Utilisations de l’arum tacheté en phytothérapie

Cette espèce est parfois cultivée à des fins ornementales dans les jardins ombragés. Les grappes de baies écarlates créent un contraste saisissant avec le paysage. Les variétés dotées de feuilles marbrées et panachées sont particulièrement recherchées pour leur attrait décoratif.

Transformations alimentaires 

Pour rendre les tubercules comestibles, il est nécessaire de les éplucher et de les faire bouillir à plusieurs reprises dans de l’eau, afin d’éliminer les composés toxiques solubles. Ces parties de l’arum tacheté sont utilisées comme source d’amidon. Depuis l’Antiquité, diverses régions d’Europe s’en servent sous forme de pain ou de gâteaux, surtout en période de pénurie alimentaire.

Au Royaume-Uni, une boisson appelée saloop est préparée à partir de farine des tubercules de la chandelle et utilisée comme substitut au salep.

Applications homéopathiques

Comme de nombreuses plantes toxiques, le manteau de la Sainte-Vierge est quand même utilisé en homéopathie. Il est recommandé pour traiter les gingivites, les saignements de la bouche, les rhinites, les extinctions de voix, les maux de gorge et les difficultés à déglutir.

Lorsqu’elle est utilisée en cataplasme, cette plante est réputée pour ses propriétés curatives des cors, des panaris et des verrues.

Toxicité 

Les inflammations et les œdèmes des muqueuses buccales, causés par l’ingestion de toutes les parties de la plante, provoquent une asphyxie.

Les feuilles attaquent dans l’immédiat, tandis que les fruits provoquent des symptômes tardifs. Ceux-ci se manifestent jusqu’à trois heures après leur absorption.

Malgré leur aspect attrayant, la consommation excessive des baies cause des troubles digestifs, nerveux et cardiaques chez les herbivores. Elle peut même amener à la mort.

En raison de leur toxicité, les arums sont souvent associés à des noms évoquant les serpents, qui sont des symboles du malin ou du diable. « Viande de vipère » figure parmi ces appellations. Ce lien trouve son origine dans une croyance populaire selon laquelle les serpents seraient capables de consommer les fruits pour régénérer leur venin.

Symptômes

Les enfants sont souvent attirés par la couleur rouge vif des baies, qui ont d’abord un goût agréable, légèrement sucré. Cependant, leur consommation peut être toxique. Les fruits et les feuilles ne révèlent généralement leur goût amer qu’après un certain temps de mastication. Les premiers symptômes sont des brûlures et des picotements dans la bouche, qui peuvent éventuellement conduire à des nausées. Si les enfants mangent davantage, ils peuvent ressentir des douleurs digestives.

La mastication des feuilles ou des fruits de cette plante provoque immédiatement une irritation intense de la bouche et du pharynx, ainsi qu’une brûlure et un gonflement des lèvres, de la langue et de l’épiglotte. Si la plante est ingérée, le larynx commence à gonfler, ce qui entraîne une altération de la voix, des difficultés à avaler et une hypersalivation. Elle peut également provoquer des troubles gastro-intestinaux tels que des douleurs abdominales et des diarrhées.

Parfois, une éruption cutanée rouge apparaît, suivie de picotements dans les paumes des mains. La brûlure peut persister pendant plusieurs jours.

En cas d’ingestion de grandes quantités, les symptômes peuvent s’aggraver. Une fatigue intense, des maux de tête, une température des extrémités inférieures, une dilatation des pupilles, une somnolence, des crampes, des convulsions, une accélération du rythme cardiaque ou des épisodes de délire peuvent être observés avant le coma et la mort.

Les symptômes hémorragiques comprennent des saignements des gencives, des vomissements de sang et des hémorragies utérines. Dans certains cas, des lésions rénales peuvent survenir, accompagnées de sang dans les urines.

Les décès dus à une intoxication accidentelle sont rares, car les symptômes bucco-pharyngés dissuadent généralement de poursuivre l’ingestion.

S’il y a un contact avec la peau ou les muqueuses, une réaction vésicante et érythémateuse peut entraîner une dermite irritative.

Prise en charge thérapeutique

Il est conseillé de se rincer la bouche après tout contact avec la plante. Dans certains cas, la personne concernée peut tenter de se faire vomir, mais cette pratique est à éviter en raison de la saveur acide du fruit. L’utilisation d’un pansement gastrique sera plus efficace.

Si l’ingestion est certaine, un traitement symptomatique à l’hôpital peut inclure un lavage gastrique.

En cas de contact avec les yeux, vous devez impérativement les rincer abondamment et consulter un ophtalmologue.

La présence d’un gonflement de la langue ou d’un œdème de la gorge est une situation d’urgence, nécessitant une prise en charge immédiate en raison du risque d’étouffement.

Bien que les tubercules de l’arum tacheté, débarrassés des résidus toxiques, soient auparavant consommés, leur absorption est actuellement interdite.

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