Les utilisations
Usages médicinaux
L’artichaut est largement utilisé en herboristerie traditionnelle, sous forme de feuilles fraîches ou séchées, de jus ou d’extraits liquides. Il est reconnu pour favoriser les fonctions digestives. Cette plante agit comme cholérétique ou cholagogue et favorise l’élimination rénale de l’eau.
La cynarine contenue dans les bractées de l’artichaut a été découverte au début du XXe siècle. Elle a été synthétisée et administrée pour stimuler le foie et la vésicule biliaire. Elle a également été préconisée pour réduire le taux de cholestérol sanguin, jusqu’aux années 1980.
De nombreux essais cliniques ont été réalisés avec un extrait standardisé de feuilles d’artichaut appelé Hepar-SL, fabriqué en Allemagne. Cependant, elle a progressivement été remplacée par d’autres médicaments de synthèse plus récents.
Voici quelques posologies indicatives dans l’usage thérapeutique de l’artichaut :
- Pour une infusion aux feuilles séchées, il suffit d’infuser 1,5 g de feuilles dans 150 ml d’eau bouillante, à boire 4 fois par jour.
- Si vous optez pour la poudre brute, la posologie recommandée est de prendre entre 1,5 g et 6 g de poudre par jour.
- En cas d’extrait titré à 2,5 % ou d’extrait non titré, la quantité adéquate est de 600 à 2700 mg par jour.
- Pour un extrait titré à 5 %, la dose préconisée est de 320 à 1800 mg par jour, soit l’équivalent d’environ 2 gélules quotidiennes.
- Si vous choisissez la teinture mère, il est conseillé de prendre 25 gouttes avant ou après chaque repas (matin, midi et soir).
Ces posologies sont généralement indiquées pour l’usage thérapeutique des feuilles d’artichaut dans le soutien de la santé du foie et de la vésicule biliaire. Elles sont données à titre informatif. Il est toujours conseillé de consulter un professionnel de la santé avant de commencer un traitement à base d’artichaut.
Utilisations en cuisine
Les têtes d’artichaut s’apprêtent de plusieurs manières en cuisine. Elles peuvent être crues ou cuites à l’eau salée, à la vapeur, au four ou braisées. Elles sont accompagnées d’une sauce béchamel, hollandaise ou d’une vinaigrette et se dégustent chaudes, tièdes ou froides. Le cœur de l’artichaut, en conserve ou mariné, est idéal pour les salades et les hors-d’œuvre.
Le petit artichaut violet poivrade est dégusté entier ou pelé et cuit rapidement. Certaines violettes italiennes sont spécialement appréciées crus, finement tranchés, avec une touche de sel, de jus de citron et d’huile d’olive.
Les feuilles utilisées à des fins médicinales sont également comestibles, blanchies ou cuites. En outre, elles entrent dans la fabrication des boissons apéritives comme le Cynar et le vin d’artichaut. Pour cailler le lait, on se sert du foin séché de l’artichaut.
Lorsqu’il est cuit, l’artichaut a tendance à s’oxyder rapidement. S’il n’a pas été bien citronné, il peut noircir et son jus de cuisson prend une couleur verte. De plus, sa saveur peut s’altérer avec le temps. Il est alors crucial de le conserver au frais et de le manger dans les 24 heures. L’idée selon laquelle des composés toxiques se multiplient dans l’artichaut cuit n’est pas scientifiquement fondée. Cette croyance est répandue en France, mais pas en Espagne ni en Italie.
Aliment fonctionnel
Des chercheurs tels que Lattanzio et al. avancent la nécessité de considérer l’artichaut en tant qu’aliment fonctionnel. En effet, en plus de satisfaire des besoins nutritionnels, il peut apporter d’autres bienfaits pour le bien-être et la santé. À cet égard, ce légume présente des caractéristiques intéressantes, notamment sa richesse en fructanes et en polyphénols.
L’action des fructanes peut avoir des impacts positifs sur la physiologie gastro-intestinale, les fonctions immunitaires, la biodisponibilité des minéraux et le métabolisme des lipides. Les polyphénols, quant à eux, ont suscité l’intérêt pour leur activité antioxydante.
Contre indications et précautions
L’artichaut contient une quantité significative d’inuline, un sucre de réserve qui lui confère son léger goût sucré. Ce composant participe à l’équilibre de la flore intestinale, mais une consommation excessive peut entraîner des ballonnements abdominaux.
Certains praticiens de médecines alternatives font l’éloge des vertus bénéfiques de l’artichaut sur le foie et la vésicule biliaire. Cependant, ils n’avancent pas des preuves scientifiques solides pour étayer leurs affirmations.
Des gélules d’extrait d’artichaut sont commercialisées en tant qu’amaigrissant ou brûle-graisse par certaines sociétés, telles que France Direct Shop. Elles les présentent comme étant des produits miraculeux. Toutefois, aucune expertise médicale n’a été faite dans ce sens, ce qui représente une arnaque, en fin de compte.
L’artichaut peut être contre-indiqué en cas de calculs biliaires ou d’obstruction des voies biliaires. Il en est de même pour les personnes allergiques aux plantes de la famille des composées, aux femmes enceintes/allaitantes et aux enfants de – 12 ans. En revanche, aucune interaction médicamenteuse n’a été répertoriée.
Présence dans la culture populaire
L’artichaut a été présent dans la culture populaire à travers les siècles. Dans la peinture de la Renaissance européenne, il apparaît dans des œuvres telles que “L’ortolana” de Vincenzo Campi. Il est sculpté et orne des fontaines monumentales à Naples, Florence et Madrid.
Au XXe siècle, on le retrouve dans des créations artistiques telles que le “Vase Artichaut” de Léon Kann et le tableau “Mélancolie d’un après-midi” de Giorgio De Chirico. La photographie contemporaine s’est inspirée de l’artichaut, comme en témoigne la “Casquette artichaut” de Fulvio Bonavia.
Ce légume-fleur est aussi associé à des expressions populaires, telles que “avoir un cœur d’artichaut” pour désigner une personne qui s’amourache facilement. Enfin, l’humour s’invite avec des proverbes comiques qui mettent en scène l’artichaut : « L’artichaut est le légume le plus malheureux du monde : on lui coupe la queue, on lui tire les oreilles, on lui arrache les poils et on lui bouffe le cul »