Toutefois, le succès de l’arnica en tant que plante médicinale a entraîné son excessive exploitation. Il n’existe que deux espèces d’arnica qui poussent sur le contient eurasiatique : Arnica angustifolia et Arnica montana. La première, dite « arnica de l’Arctique » ne se rencontre que près des zones polaires, en Suède et Norvège, elle ne peut être exploitée.
L’espèce Arnica montana s’est vue menacée d’extinction dans la nature en Allemagne. Dans le but de protéger l’espèce et de garantir sa conservation, les autorités allemandes ont réglementé son exploitation.
Par conséquent, une autre espèce, l’Arnica chamissonis, est cultivée pour répondre à la demande croissante de produits à base d’arnica. Selon la pharmacopée allemande, l’Arnica chamissonis présente des propriétés similaires à l’Arnica montana. Sur le marché, le terme générique « arnica » et Arnica montana sont improprement assimilés, même quand il s’agit de l’espèce cultivée, qui est donc désormais la seule usitée, l’Arnica chamissonis.
Étymologie
L’origine du nom « arnica » demeure encore incertaine, mais plusieurs théories ont été avancées pour expliquer son étymologie. Il est possible que ce nom dérive de l’arabe, comme cela était courant à l’époque où la plante a été découverte.
Toutefois, il est plus probable que le terme « arnica » soit une altération latine du terme grec ancien ptarmiké, qui signifie littéralement « plante provoquant des éternuements ». Ce terme grec dérive du mot ptarmos, qui signifie « éternuement », lui-même issu du verbe grec ptairô (ou ptárnymai à la forme moyenne), signifiant « éternuer ». La forme moyenne explique le remplacement de la lettre « n » par la lettre « m » dans la forme grecque, donnant ainsi la forme latine arnica.
Au XIVe siècle, Matthaeus Silvaticus, médecin italien, nomme la plante ptarmica. Cependant, l’arnica était souvent confondue avec d’autres genres tels que Alisma ou Damasonium. Ce n’est qu’au XVIe siècle que Conrad Gessner, naturaliste suisse, a utilisé formellement le nom ptarmica pour désigner l’arnica.
Au XVIIe siècle, le médecin allemand Jean-Michel Fehr l’a transformé en « arnica ». Selon l’histoire, dès 1678, il recommandait l’arnica sous forme de poudre à priser pour stimuler les éternuements et dégager les voies nasales. Par la suite, de nombreuses appellations ont été utilisées.
Taxonomie
La taxonomie de l’arnica a subi plusieurs changements au cours de son histoire. La relation étroite entre l’arnica et le genre Doronicum a suscité des débats du XVIIe au XIXe siècle. Le botaniste français Joseph Pitton de Tournefort a inclus cette plante dans le genre Doronicum au XVIIe siècle. Il l’a appelée Doronicum plantaginis folio alternum.
Au XVIIIe siècle, Carl von Linné, botaniste suédois, a défini des caractéristiques distinctives pour l’arnica. Il cite la présence de cinq filaments stériles dans les demi-fleurons, ainsi que des graines plumeuses. Il a donc créé des genres distincts et nommé l’espèce « Arnica montana » en suivant sa méthode binomiale.
Dans le même temps, Jean-Baptiste de Lamarck, naturaliste français, a classé le genre Arnica parmi les Doronicum et l’a appelé Doronicum oppositifolium. Pierre Jean François Turpin et Bernard de Jussieu, tous deux botanistes français, ont remis en question l’importance du premier critère établi par Linné pour distinguer les genres. Ils ont également contesté le second critère. De nouveaux noms ont alors été utilisés : en 1786, Doronicum montanum et en 1804, Doronicum arnica. Un genre intermédiaire entre l’arnica et le Doronicum, appelé Aronicum, a même été créé. Il est désormais obsolète et toutes ses espèces sont regroupées dans le genre Doronicum. La classification actuelle retient celle proposée par Linné.Actuellement, « arnica » désigne le genre de la plante herbacée comprenant environ une quarantaine d’espèces. Arnica chamissonis est une des plus répandues, et couramment simplement désignée par « arnica ».