Arbousier

Arbousier

Caractéristiques de l’arbousier

Nom : Arbousier Ou Arbousier Commun
Règne : Plantae
Sous-Règne : Tracheobionta
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Sous-Classe : Dilleniidae
Ordre : Ericales
Sous-Ordre : –
Famille : Ericaceae
Sous-Famille : –
Genre : Arbutus
Espèce : Arbutus Unedo

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L’arbousier, ses caractéristiques, son origine, son histoire, ses vertus en phytothérapie, ses contre-indications et ses multiples usages.

Étymologie et origine de l’arbousier

L’arbousier ou arbousier commun, connu sous le nom scientifique Arbutus unedo, appartient à la famille des Éricacées. Il est originaire des régions méditerranéennes. Son utilisation remonte à l’Antiquité. L’arbouse, le fruit de l’arbousier, est un fruit peu familier. D’après Pline l’Ancien, cela se reflète dans le terme « unedo ». En effet, ce mot dérive de l’expression latine « unum edo », qui signifie « on n’en mange qu’un ». Carl von Linné, le célèbre naturaliste suédois, a repris cette explication lorsqu’il a donné le nom scientifique de cette plante.

Dans les langues étrangères, cet arbuste est appelé :

madroño en espagnol ;
corbezzolo en italien ;
قطلب أونيدو en arabe ;
medronheiro en portugais ;
strawberry tree en anglais ;
земляничное дерево en russe ;
erdbeerbaum en allemand ;
杨梅 en chinois.

L’arbousier est aussi connu sous le nom d’olonier ou de frôle. Parfois, on l’appelle « arbre à fraises » ou « arbre aux fraises » en raison de la similitude marquée entre ses fruits et les fraises. Cependant, il est essentiel de ne pas confondre l’arbouse avec la Myrica rubra. Cette espèce, dont le nom vernaculaire est « fraise chinoise », lui ressemble beaucoup, mais elle possède un noyau.

L’Arbutus unedo : entre légendes et réalité, un symbole intemporel

En raison de son feuillage qui reste toujours vert, l’arbousier est étroitement lié au symbole de l’immortalité. Les Anciens avaient pour coutume de déposer ses branches sur les cercueils, offrant ainsi un témoignage poignant de leur croyance en une symbolique d’éternité. Selon A. de Gubernatis, cette plante était vénérée par les Romains. Elle était considérée comme l’attribut de la déesse Carda ou Cardea, sœur d’Apollon et amie intime de Janus, le gardien des portes. La légende rapporte que Cardea fit don à Janus d’un rameau d’arbousier. Celui-ci conférait le pouvoir mystique d’éloigner les sorcières et de guérir les enfants malades ou ensorcelés. Ainsi, depuis ce temps antique, les baguettes de cet arbre sont empreintes de magie et portent le nom de « virga janalis ». Elles offrent aux âmes en détresse un espoir de guérison et de désensorcellement.

Cette plante est en outre présente dans la littérature et dans les arts. Elle est au cœur de l’intrigue de la nouvelle « L’Arbousier » de l’écrivaine anglaise Ruth Rendell. Ce livre raconte un été étrange dont l’intrigue se déroule à Majorque, aux Baléares. De plus, Jérôme Bosch a donné le titre « La peinture de l’arbousier » à l’une de ses œuvres. Celle-ci est également connue sous le nom de « Le Jardin des délices ».

L’Arbutus unedo constitue une symbolique importante dans diverses cultures. En Espagne, il est représenté sur les blasons de Madrid, Navas del Madroño et El Madroño. On y voit la célèbre statue de l’ours tentant d’attraper des arbouses. Lors de l’indépendance italienne, il est devenu un symbole patriotique. Ses feuilles vertes, ses fleurs blanches et ses fruits rouges rappelaient les couleurs du drapeau national de ce pays.

L’arbousier commun et ses fruits aux allures de fraises

L’arbousier est un petit arbre recouvert d’une écorce gris-brunâtre à la base et rougeâtre au niveau de la partie supérieure des branches. Sa hauteur est habituellement comprise entre 2 et 5 m, mais selon l’espèce, celle-ci peut aller jusqu’à 30 m. Il possède une racine pivotante qui s’étend sur plusieurs dizaines de mètres dans le sol. Ses feuilles sont riches en tanins. Elles persistent toute l’année, offrant une belle verdure même pendant les mois d’automne. Elles sont alternes, de forme ovale, avec une légère dentelure sur les bords. Mesurant environ 10 cm de long, elles sont d’un vert foncé luisant sur la face du dessus et d’un vert pâle sur celle du dessous.

Ses fleurs sont de couleur blanc verdâtre. Toutefois, elles sont rouges pour certaines variétés. Elles sont en forme de cloche. Elles se regroupent en grappes pendantes et apparaissent en automne, généralement entre septembre et octobre.

Les arbouses ont une ressemblance avec les fraises, tout en affichant une taille de 1 à 2 cm. Ces baies charnues et sphériques sont riches en vitamine C. Elles sont enveloppées d’une peau rugueuse parsemée de petites pointes coniques. Ces fruits sont initialement verts, puis en murissant, ils passent par des teintes jaune orangé, jusqu’à devenir rouge vif. Les arbouses sont comestibles, mais ils ont une multitude de petits pépins à l’intérieur. Leur chair a une saveur un peu farineuse, acidulée et sucrée.

Les fruits de l’arbousier arrivent à pleine maturité au bout d’ un an. Elles atteignent leur apogée de saveur et de succulence pendant la saison hivernale. D’ailleurs, il est fréquent de voir, sur un même rameau, à la fois les fleurs de l’année en cours et les fruits mûrs provenant de celles de l’année précédente.

Variétés de l’Arbutus unedo

Parmi les espèces apparentées à l’Arbutus unedo, on peut citer l’Arbutus andrachne, également connu sous le nom d’arbousier grec. Cet arbre est originaire de Turquie et de Grèce. Il a une hauteur d’environ 12 m et se distingue par ses fruits non comestibles. Une autre espèce intéressante est l’Arbutus menziesii, encore appelé arbousier d’Amérique. Native de la côte ouest de l’Amérique du Nord, elle se démarque par sa taille impressionnante qui peut atteindre 30 m.

Parmi les variétés de l’arbousier, on retrouve le cultivar « Compacta » qui est prisé pour sa taille réduite (à peu près 2,5 m de hauteur à maturité). Il convient parfaitement aux espaces restreints ainsi qu’à la culture en pot. Un autre cultivar notable est le « Rubra » qui est caractérisé par ses fleurs rose vif mesurant approximativement 1 cm. Il est connu pour avoir une forte résistance à la sécheresse.

Composition de l’arbousier

L’Arbutus unedo contient plusieurs substances actives qui incluent :

l’arbutine ;
l’arbustérine ;
la gaulterine ;
l’acide déhydroascorbique ;
l’acide ascorbique ;
la quercétine ;
l’hypérine ;
les tanins.

En outre, l’arbousier renferme des caroténoïdes, des lycopènes ainsi que des composés phénoliques. Il est riche en potassium, en vitamine C, en vitamine E, en lipides et en glucides.

L’arbousier dans son habitat : de la côte montagneuse de l’Afrique du Nord aux Pyrénées-Orientales de la France

Dans le sud de la France, l’Arbutus unedo prospère dans certaines régions des Pyrénées-Orientales ainsi que dans le Var, notamment dans les Maures et l’Estérel. Pareillement, le maquis méditerranéen en Corse est fortement peuplé par cette espèce. Au sud-ouest du pays, on le trouve largement répandu le long de la côte landaise, sur les sols sablonneux entre Bordeaux et l’océan Atlantique. Son habitat naturel remonte d’ailleurs jusqu’au littoral de la Loire-Atlantique. Dans le département de l’Ardèche, on peut l’observer dans les zones de failles calcaires, en particulier à l’aven-grotte de la Forestière. Il est très abondant dans les Cévennes et dans les Monts de Saint-Guilhem. Par ailleurs, en dehors de la France, l’arbousier prospère dans les côtes montagneuses de l’Afrique du Nord, surtout au Maroc, mais aussi près des côtes tunisiennes et algériennes.

Dans l’ensemble, l’Arbutus unedo est largement répandu le long du pourtour méditerranéen occidental (Espagne, Portugal, Italie, etc.). Il pousse principalement sur des sols siliceux, bien qu’il puisse se développer sur des sols calcaires dolomitiques ou non actifs. Dans les régions à sols acides, il est souvent accompagné par le Quercus suber ou chêne-liège, un arbre appartenant à la famille des Fagacées.

Conseils de plantation et d’entretien

L’arbousier est une plante qui prospère dans les situations ensoleillées. Il s’adapte à différents types de sols. Cependant, il se développe particulièrement bien s’il est installé dans un sol acide et bien drainé. Pour garantir une plantation réussie, il est préférable de le mettre en terre à l’automne. Toutefois, vous pouvez le planter jusqu’au printemps en prenant soin d’éviter les périodes de gel. Si vous envisagez de créer une belle haie avec ces magnifiques arbustes, assurez-vous de bien espacer chaque pied d’au moins 100 cm. Après la plantation, arrosez-le quotidiennement pendant les deux premières années. Cet apport hydrique régulier stimule sa croissance et lui permet de s’épanouir. Dans le cas d’une culture en pot, n’oubliez pas de l’arroser régulièrement, surtout durant les chaudes journées estivales. L’arbousier est facile à entretenir. Il se taille au printemps.

Les feuilles de l’olonier se récoltent à l’automne, tandis que le bois et les racines peuvent être prélevés durant cette même saison ou au printemps. La cueillette des arbouses est possible lorsqu’elles atteignent leur maturité. On les reconnaît à leur teinte rouge éclatant et à leur texture légèrement molle. Deux méthodes s’offrent à vous si vous souhaitez obtenir de jeunes plants d’arbousiers : le semis ou le bouturage.

Utilisations de l’arbousier

Une plante polyvalente au service de la nature

L’Arbutus unedo a une résistance notable aux gaz d’échappement, ce qui en fait une plante précieuse pour les environnements urbains. Ses fruits sont appréciés par les oiseaux, tandis que ses fleurs riches en nectar sont bénéfiques pour les abeilles. Le Pacha à deux queues, un papillon de jour, se nourrit de cet arbre. De plus, le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) considère que l’arbousier a une affinité pour le feu, le qualifiant de pyrophile. Il peut résister aux incendies. Ses racines, une fois stimulées par le feu, produisent de nouvelles pousses à partir de rejets. Cela facilite sa régénération et témoigne de son importance dans la préservation des forêts méditerranéennes.

Un arbuste ornemental qui allie résistance hivernale et esthétisme urbain

L’arbousier commun a une croissance lente. Il est particulièrement prisé pour sa remarquable résistance aux rigueurs de l’hiver. En effet, cette espèce rustique supporte des températures basses allant jusqu’à -15 °C. Bien que considéré comme une plante sauvage en France, l’arbousier est aussi apprécié en tant que plante ornementale. Cette utilisation est de plus en plus répandue, surtout à Paris. Il apporte une agréable touche de beauté naturelle à l’environnement urbain de cette ville. En Espagne, on le retrouve en abondance dans les jardins ainsi que dans les parcs.

Une matière convoitée par les artisans

Le bois de l’arbousier présente un grain très fin. Cette qualité le rend populaire auprès des artisans qui l’utilisent pour créer de magnifiques motifs et incrustations dans les meubles et les décorations. En outre, cette matière compacte est employée dans la fabrication de vases ou d’autres objets tournés.

Préparation des arbouses : des fruits aux multiples usages gastronomiques

Les arbouses peuvent être consommées crues, même s’il est recommandé de les manger cuits. Elles sont utilisées pour confectionner des confitures et des pâtisseries, révélant son potentiel gourmand dans les desserts. En Espagne, elles font partie intégrante de la composition de certains gâteaux. Cette tradition s’étend également au nord du Maroc, où les enfants les vendent au bord des routes du Rif pendant le mois de novembre. De même, on retrouve cette pratique en Algérie.

Il est en outre possible de fermenter les arbouses afin de produire une boisson alcoolisée. On peut en tirer :

du miel, en particulier l’amaro de corbezzolo en Sardaigne ;
de la liqueur ;
une eau-de-vie portugaise connue sous le nom de medronho ;
un vin distillé en brandy.

En Corse, ces petits fruits aromatisent la bière Torra blonde, ajoutant une note originale à cette boisson locale.

L’arbousier : un trésor naturel pour la santé

En phytothérapie, on utilise les feuilles et la racine de cette plante en décoction ou en tisane. L’arbousier peut être pris en tant que complément alimentaire, sous forme de gélules, d’extraits liquides ou de teintures mères.

Propriétés	Effets
Antiseptique	– Aide à soigner les infections urinaires telles que les cystites.
Antispasmodique	– Soulage les douleurs de spasmes intestinaux liés à la diarrhée.
Antioxydante et anticoagulante	– Ses feuilles agissent comme des agents antiagrégants plaquettaires, ce qui peut être bénéfique pour traiter les thromboses.
Décongestionnante	– Améliore la circulation sanguine.
Hypotensive	– Diminue la tension artérielle.
Sudorifique	– Favorise la sudation.
Tonique digestif	– Stimule les sécrétions digestives. – Aide à soulager les inconforts digestifs (en cas de repas lourds par exemple).

L’arbousier est un véritable trésor de bienfaits médicinaux. Son efficacité contre les rhumatismes en fait un allié naturel pour soulager les douleurs articulaires. En parallèle, son écorce d’un brun rouge offre des vertus diurétiques permettant l’élimination des toxines accumulées dans le corps. La décoction de racine d’arbousier est utilisée pour combattre l’hypertension, offrant ainsi une alternative naturelle aux traitements conventionnels. Cette espèce possède en outre des propriétés anti-inflammatoires. Ses feuilles, son écorce et ses fruits sont reconnus pour leur pouvoir astringent. Ils constituent un remède efficace contre la diarrhée lorsqu’ils sont pris en décoction.

En gargarisme, cette plante soulage les maux de gorge ainsi que les symptômes précoces de l’angine. En décoction, il vous suffit d’ajouter entre 5 et 8 g de racines dans 250 ml d’eau et de faire bouillir le mélange. Une autre méthode consiste à préparer une infusion en utilisant une cuillère à soupe de feuilles d’arbousier pour 250 ml d’eau. Cette solution est à boire 2 à 3 fois par jour. Toutefois, une consultation auprès d’un professionnel de santé est vivement conseillée afin d’obtenir les doses adaptées à votre situation.

Contre-indications et effets indésirables des arbouses

Les arbouses, bien qu’elles soient comestibles, présentent une légère toxicité. Une surconsommation de ces fruits peut entraîner des symptômes tels que des vomissements et des coliques bénignes. Par conséquent, il est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes. Par ailleurs, les personnes ayant des fragilités intestinales devront être prudentes lorsqu’elles consomment des arbouses crues.

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