Introduite dans l’est du Canada, l’angélique sauvage devient envahissante. Au début, elle a été repérée en Nouvelle-Écosse. L’histoire raconte qu’elle y aurait été importée par des colons français compte tenu de ses vertus médicinales au XVIIIe siècle. Plus tard, celle-ci a été retrouvée au Nouveau-Brunswick (Ontario) ainsi qu’au Québec. Actuellement, il est possible de l’apercevoir près des cours d’eau moyen et inférieur du fleuve Saint-Jean. Malheureusement, cette angélique est considérée comme une menace pour la flore des zones humides de ces régions-là.
L’angélique sauvage fleurit à la fin de l’été, entre juillet et septembre. Elle peut contenir jusqu’à 2 000 fleurs, dont le doux parfum attire les mouches ainsi que les moustiques. Les pollinisateurs les plus impressionnants sont des coléoptères colorés, tandis que les pollinisateurs les plus discrets sont des thysanoptères incroyablement petits, mais abondants. Souvent, seules les graines de l’ombelle primaire mûrissent. Les ombelles secondaires, quant à elles, se ratatinent avant d’arriver à maturité.
L’angélique sauvage meurt après la floraison. Dans les prairies ouvertes, sa tige reste dressée pendant l’hiver, ce qui lui confère une allure fascinante. Ses graines se répandent ainsi sur la neige. Les ailes du fruit favorisent ce type de dissémination, surtout sur la glace ou la neige dure. D’ailleurs, le fruit est capable de flotter grâce à sa chambre de flottaison poreuse. Sa tige s’avère particulièrement robuste. Il s’agit d’une excellente sarbacane pour cuire des pois ou des baies de sorbier. Elle peut même être utilisée pour fabriquer une flûte.
Composition de l’angélique sauvage
La racine et les fruits d’Angelica sylvestris sont composés de furanocoumarines, qui sont des substances photosensiblisantses. Elles renferment de l’angélicine et des stérols. D’après une étude turque menée en 2008, il est possible d’extraire de l’huile essentielle de leurs fruits. Ses principaux composants terpéniques sont l’α-pinène, le β-phellandrène, l’acétate de bornyle, le limonène, le myrcène, le camphène et des sesquiterpènes (α-chamigrène, β-sesquiphellandrène, epi-α-bisabolol et (Z)-β-farnésène). Du p-Crésol et du naphtalène, qui sont des substances aromatiques toxiques, sont également présents à l’intérieur de la plante.