L’aneth odorant : son histoire, sa description, son habitat et sa culture, sa composition et ses propriétés en phytothérapie, ses utilisations et ses contre-indications.

Description

L’Anethum graveolens est une plante annuelle, parfois bisannuelle. Elle est à croissance rapide et atteint une hauteur de 50 cm à 150 cm. Son étalement varie de 30 à 40 cm, avec des tiges lisses et érigées.

Ses feuilles, de couleur vert bleutée, présentent des limbes profondément découpés. Les derniers segments sont fins et pratiquement filiformes.

L’inflorescence se distingue par des ombelles terminales de 15 à 30 rayons. Celles-ci comportent des fleurs parfumées de couleur jaune-verdâtre. Chacune d’elles a cinq étamines et cinq pétales jaunes. La floraison se déroule de juin à octobre.

Le fruit est aplati, de forme ovale, avec des côtes proéminentes. Il est de couleur brune et présente des stries de jaune. Il est mature d’août à septembre. Au séchage, il se scinde en deux graines. La fructification se passe au début de l’automne.

Synonymes

Anethum graveolens est connu sous d’autres synonymes : Peucedanum sowa, Peucedanum graveolens, Peucedanum anethum, Ferula maratrophylla et Anethum sowa.

L’adjectif « graveolens » signifie littéralement en latin « sentant lourdement » pour désigner la forte odeur de la plante.

Sous-espèces

Il existe un certain nombre de sous-espèces de l’Anethum graveolens, à savoir : 

• Anethum graveolens subsp. tenerifrons ;
• Anethum graveolens subsp. parvifolium ;
• Anethum graveolens subsp. nanum ;
• Anethum graveolens subsp. copiosum ;
• Anethum graveolens subsp. australe ;
• Anethum graveolens subsp. anatolicum.

Habitat et culture

L’Anethum graveolens pousse spontanément et est très répandu en Europe, en Afrique du Nord et en Asie. Il se rencontre pratiquement partout dans le monde, sauf dans les zones arides. À l’instar d’un grand nombre d’aromatiques, l’aneth odorant aime les expositions ensoleillées et la chaleur. Il apprécie les terrains bien drainés, pas trop humides, et à l’abri du vent.

Bien que cette plante puisse se semer à nouveau d’elle-même, il est conseillé de faire des semis échelonnés dans le temps. Pour ce faire, la meilleure fréquence est de deux mois. Cela permet de disposer de feuilles toujours fraîches.

La multiplication de l’aneth odorant se fait par semis. Pour une culture en pleine terre, cette opération est possible dès avril. Elle se réalise dans un sol réchauffé ou dans de petits pots, auquel cas il faudra repiquer les jeunes plants dans des pots plus grands. Ces derniers pourront alors être installés dans le jardin, sur la terrasse ou sur le balcon. 

Il faut semer dans des sillons peu profonds, d’à peine un centimètre de profondeur, en respectant des espacements de 30 cm. Marquez une densité plus importante tous les 10 cm. Lorsque les plantules ont quatre ou cinq feuilles, il est nécessaire de les éclaircir tous les 10-15 cm. Refermez les sillons, puis arrosez pour garantir le démarrage.

Le binage autour du pied est requis pour maintenir le sol meuble. Arrosez uniquement en période de sécheresse. En revanche, il est recommandé de fertiliser le sol avec du purin de consoude en cours de végétation. Cette opération aide à la stimulation de la repousse des feuilles.

La bonne période pour récolter les feuilles est l’été. Elle est à effectuer en fonction des besoins. Dans le cas d’un séchage en prévision de l’hiver, il faut les cueillir avant la floraison et les mettre à sécher loin du soleil. La récolte des graines commence qu’elles prennent une coloration brunâtre.

Propriétés de l’aneth odorant en phytothérapie

Un grand nombre de propriétés a toujours été accordé à l’aneth odorant depuis très longtemps. Du temps des Grecs anciens, par exemple, il aurait été employé pour traiter l’épilepsie et pour favoriser la montée et la production de lait chez les nourrices. Au Moyen Âge, il servait pour ses vertus aphrodisiaques. Il était employé pour contrer les mauvais sorts des sorcières. Au XVII^e siècle, il était préconisé pour attirer le sexe opposé.

De nos jours, ses propriétés médicinales sont mises en avant. Il s’agit principalement de ses vertus :

• digestive, stomachique et diurétique ;
• antispasmodique et anti-inflammatoire ;
• carminative, galactagogue et calmante ;
• antitussive ;
• hypnotique ;
• antiseptique intestinal et antiémétique.

Utilisations de l’aneth odorant

Usage culinaire

Des pays comme l’Inde, la Russie, la Pologne, l’Allemagne, ceux de la Scandinavie, et bien d’autres encore, utilisent l’aneth odorant comme épice. Toutes les parties de la plante sont employées en cuisine.

Les feuilles, fraîches ou séchées, servent à aromatiser des préparations culinaires telles que les soupes, les sauces ou les salades. Elles sont particulièrement appréciées en étant associées avec des fromages frais, des poissons et des viandes. 

Les fleurs décorent les veloutés tout en leur conférant un goût unique. Elles aromatisent les plats de carottes ou de concombres.

Les graines servent surtout à parfumer les confitures et les liqueurs. Entières ou pilées, elles épicent les grillades et les poissons fumés ou grillés. Elles servent aussi d’ingrédients dans les marinades, empêchant par la même occasion la prolifération des bactéries. Le concombre et le cornichon à l’aneth en sont de bons exemples. Cette pratique culinaire est très courante aux États-Unis.

Usage thérapeutique

L’Anethum graveolens, sous forme d’huile essentielle et de graines, a plusieurs applications dans un grand nombre d’indications thérapeutiques. Ainsi, elle permet entre autres de :

• combattre la mauvaise haleine ;
• soulager les douleurs menstruelles ;
• améliorer les symptômes de la dyspepsie tels que les troubles gastriques, les spasmes intestinaux, les crampes, les coliques et les flatulences ;
• soigner le météorisme abdominal des bébés, ainsi que les gaz intestinaux ;
• aider en cas d’insuffisance hépatobiliaire ;
• calmer le hoquet, un mal de tête ou la toux des enfants.