X

Anacardier

anacardier

Caractéristiques de l’anacardier

  • Nom : Anacardier
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Viridaeplantae
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Magnoliopsida
  • Sous-Classe : Rosidées
  • Ordre : Sapindales
  • Famille : Anacardiacées
  • Sous-famille :Anacardioïdées
  • Genre : Anacardium
  • Espèce : Anacardium occidentale

Voir les produits associés à l’anacardier

L’Anacardier, son histoire, ses caractéristiques, sa description, son habitat, sa culture, ses utilisations, ses vertus et ses contre-indications.

Descriptif et histoire de l’anacardier

L’anacardier, aussi connu sous le nom de pommier-cajou, est une espèce d’arbuste de la famille des Anacardiaceae ou des Anacariacées. La plante trouve ses origines en Amérique du Sud, mais est maintenant largement répandue en Afrique de l’Ouest, en Asie du Sud-Est et en Inde. Elle pousse sous les tropiques et produit des pommes de cajou et des noix de cajou, également appelés anacardes. On la trouve également dans les Antilles françaises et à l’île de La Réunion, où elle est appelée noix-cajou ou pommes cajou.C’est l’explorateur et auteur français André Thevet qui a créé la première illustration et description publiées de l’espèce. Au Brésil, il participe comme aumônier à l’expédition menée par le vice-amiral Villegagnon de 1555 à 1556. Sont retrouvés, dans l’ouvrage Les Singularitez de la France antarctique (publié en 1557), le manioc, l’arachide, l’ananas, le tabac et la noix de cajou qui y était mentionnée à travers le terme acaïou. Ce dernier est dérivé du nom donné par les Tupinamba, des Indiens d’Amérique. Son autre appellation, dérivée du pommier acajou est écrite d’une autre manière. Il semble d’ailleurs que cette dénomination ait migré en Inde, en Chine et en Asie du Sud-Est.

Gaspard Bauhin, le naturaliste suisse, pensait que l’arbre était une espèce appartenant à un genre identique à l’anacardium d’Orient. C’est la raison pour laquelle il l’a appelé Anacardii alia Species, signifiant « autre espèce ». Pour donner un nom à la variante trouvée dans les Antilles, Linné a nommé l’arbre Anacardium occidental dans le livre Species plantarum sorti en 1753. Il l’a classé comme Decandria Monogynia (fleurs à 10 étamines et 1 style). 

anacardier-caracteristiques

En 1759, Bernard de Jussieu crée les Terebintaceae, qui est un genre comprenant le sous-ordre des Cassuvium (Anacardium). En 1789, le neveu de Bernard de Jussieu, Antoine Laurent de Jussieu, publie sa taxonomie dans les genres de plantes. Ainsi, il a été constaté que l’anacardier appartient à la famille des Terebintaceae, classe XII, ordre XIV. Jean-Baptiste de Lamarck l’a appelé acajou à pommes (Cassuvium pomiferum, Lam.) et l’a placé dans la famille des Terebintaceae Juss. Selon John Lindley, cela deviendra plus tard Anacardiaceae (R. Brown).

À partir des mots grecs anciens ἀνά (aná, « au-dessus ») et καρδία (kardía, « cœur »), signifiant « au-dessus du cœur », on a pu créer le nom de genre Anacardium. Le faux fruit est souvent rouge et en forme de cœur, comme le montre l’illustration de Köhler. Le titre spécifique Occidental est dérivé du latin occidentalis, signifiant « à l’ouest ».

La version française s’est basée sur le latin médiéval anacardus pour donner le nom anacarde. Quant à cajou, le terme est originaire de la langue Tupi “cajú”, qui fait référence à l’anacardier et à ses fruits.

Anacardier : description de l’arbre

L’anacardier se caractérise par sa taille et son aspect de petit arbre dont la cime est en forme de trompette. Sa hauteur est de 6 à 12 m et le plus haut peut atteindre 15 m. Son système racinaire se caractérise par des racines pivotantes rotatives qui pénètrent profondément dans le sol. Celles qui sont latérales, quant à elles, s’étendent souvent plus loin de l’arbre. L’anacardier dispose de feuilles simples, alternes, ovales-obovales, vert foncé, coriaces et persistantes. Mesurant 10 à 20 cm de long, elles atteignent parfois 10 cm de large. Elles disposent également d’une nervure médiane très visible, ainsi que 6 à 10 paires de nervures latérales.

Lors des saisons sèches, les fleurs blanc rosé apparaissent. Durant le mois de décembre, avec une mousson plus ou moins faible, on peut assister à une floraison assez persistante. Les fleurs ont un diamètre d’un centimètre et sont pentamériques. Elles se caractérisent par 5 pétales roses linéaires et un calice à 5 lobes. Avec une longueur inégale et un style unique, les fleurs entourent souvent 8 à 10 étamines. Délicatement parfumées, elles attirent les abeilles et constituent une bonne source de miel. Leur regroupement se présente sous forme de longues panicules terminales constituées de spécimens mâles en grand nombre, des bisexués et des stériles. De longues étamines de 8 à 9 mm caractérisent le premier cas, tandis que le reste présente une longueur  de 5 à 6 mm.

Lorsque la fécondation de la fleur est terminée, le réceptacle à la base du fruit et le pédoncule se dilatent. Ils se transforment en un faux fruit charnu, gonflé et juteux communément appelé “pomme de cajou”. Mesurant 2 à 20 cm de long, avec un diamètre allant de 1 à 8 cm, ce dernier prend la forme d’un poivron rouge, orange ou jaune. Sur un plan botanique, on ne parle pas d’un fruit, mais d’un faux fruit commestible dans cet état. Transformé en confiture ou mariné dans du rhum, il est parfait pour la consommation. 

En outre, la formation des fruits s’effectue à la fin de la saison sèche. Il s’agit d’une drupe à la forme d’un rein d’environ 3 cm de long, ne s’ouvrant pas d’elle-même. Elle a la particularité de disposer d’une coque toxique et piquante. Cette dernière contient une amande blanche consommable, qui n’est autre que la noix de cajou.

anacardier-utilisations

La domestication de l’anacardier dans l’histoire

L’anacardier est originaire d’Amérique tropicale, du Mexique, des Caraïbes, du nord-est du Brésil et du Pérou. Les investigations des archéologues ont révélé l’existence de sociétés amazoniennes complexes qui sont passées de la recherche de nourriture à l’agriculture. Cela s’est passé il y a 4 000 ans. Les techniques archéologiques végétales telles que les marqueurs moléculaires d’ADN révèlent une nouvelle géographie des plantes domestiquées.

Ainsi, l’anacardier a été domestiqué et cultivé bien avant que les Européens ne conquièrent les Amériques. L’État de Maranhão (situé au nord-est du Brésil) est le centre de diversification du sumac. Il semblerait que la domestication ait eu lieu à cet endroit. Dans tous les pays hispanophones, à l’exception du Venezuela, l’anacardier est communément dénommé marañón. Il s’agit d’une appellation dérivée de l’orthographe portugaise de Maranhão. D’une manière ou d’une autre, la culture de l’acajou à pommes se serait répandue en Amérique centrale de 900 à 400 av. J.-C.

L’anacardier et son habitat

L’anacardier est une espèce qui se développe rapidement et qui peut supporter 700 à 4 200 mm de précipitations par an. Sa particularité est qu’il s’adapte facilement aux sols pauvres. Il résiste également au stress hydrique et à la chaleur. L’anacardier est donc une espèce parfaitement adaptée aux conditions de climat des régions semi-arides. Une saison pluviale de quatre à six mois est essentielle pour une production satisfaisante de fruits. Une période sèche est également nécessaire durant les processus de floraison et de maturation des fruits. L’arbre pousse mieux sur un sol meuble et ne tolère pas un sol ferme.

L’anacardier et sa distribution

Quelques experts en botanique, des chroniqueurs et des explorateurs portugais suivirent l’exemple de l’explorateur André Thevet et parviennent jusqu’à Linné en 1753. L’anacardier a été transplanté par les Portugais au Mozambique et en Inde au XVIe siècle. Ensuite, l’arbre a été exporté en Asie du Sud-Est avant d’être naturalisé de manière importante sous les tropiques. On le retrouve en grand nombre, notamment dans les zones côtières.

Aujourd’hui, l’espèce est largement présente sous les tropiques. Elle est disponible en abondance en Inde, en Afrique, dans le nord-est du Brésil, dans les Antilles, en Asie du Sud-Est et en Chine. La noix de cajou est le principal produit d’exportation en Guinée-Bissau. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est le principal producteur en Afrique et le plus grand exportateur au monde.

L’anacardier et sa culture

D’une manière générale, l’anacardier est semé à partir de graines. Cependant, des rendements plus satisfaisants s’obtiennent en utilisant des méthodes spécifiques. On peut par exemple parler de greffage, de marcottage ou de bouturage. Les résultats des semis de pommes jaunes ou rouges varient de manière considérable. Cela provient notamment des variétés différentes qui font la spécificité de chaque région de culture. Par ailleurs, le système racinaire de l’anacardier reste fragile. Il ne doit pas être transplanté ni replanté. Pour que ce type d’arbre pousse bien et porte des fruits, il doit avoir suffisamment de soleil. Une grille de 10 × 10 m est nécessaire pour qu’il pousse selon les règles de l’art.

Les semis ou les semis greffés peuvent fructifier la troisième année. Cependant, ils ne sont pleinement productifs qu’à l’âge de sept ou huit ans. Les noix sont cueillies à la main, ce qui représente une opération plutôt difficile. Des gants doivent être utilisés du fait de la présence de résines allergènes telles que l’acide anacardique, le cardol et le cardanol dans le fruit. Une fois que les noix aient été récoltées, plusieurs étapes de transformation sont indispensables. Avant qu’elles ne soient prêtes à la consommation, elles doivent subir un traitement thermique.

Dans certaines régions, les fruits sont volés dans les plantations et revendus sur les marchés locaux. Face à ce fléau, certains producteurs choisissent de développer des vergers. L’apiculture est aussi une solution, car elle dissuade les intrus. Cependant, leur véritable avantage est la possibilité de générer des revenus supplémentaires grâce à la production de miel.

Le rôle écologique de l’anacardier

C’est par sa capacité à réduire l’érosion des sols et à fournir une source de nourriture aux herbivores que l’on peut définir le rôle écologique de l’anacardier. Cela s’explique par la grande étendue des feuilles, des racines secondaires et des branches.

Les utilisations alimentaires de l’anacardier

Les produits issus de l’anacardier sont excellents en tant que nourriture.

La pomme de cajou

La pomme de cajou ou le pédoncule gonflé, soit le faux fruit, était autrefois trop fragile pour être expédié. En revanche, il est possible de le consommer frais, séché et cuit en tant que confiture ou transformé en sirop. On l’utilise pour aromatiser les boissons alcoolisées. Au Brésil, les pommes de cajou sont désormais emballées dans un film plastique sous atmosphère passive. Le transport sur de longues distances est donc possible grâce à cette technique.

Le processus de fermentation commence six heures après que les pommes de cajou soient séparées des noix. De ce fait, il est crucial de procéder rapidement à l’exploitation pour en faire du jus. Sinon, la fermentation est effective et les noix ne peuvent être utilisées que pour la production de boissons alcoolisées. En 2007, il y avait plus d’une douzaine d’usines de fabrication de jus d’anacardier au Brésil. Une fois pressé, le jus se sépare des fibres. Celles-ci sont utilisées ensuite dans l’alimentation animale. Avant le conditionnement en carton ou en bouteille, la boisson ainsi récupérée est pasteurisée et homogénéisée.

À partir de 2015, l’Inde découvre que le jus de pomme de cajou est une alternative face au jus de pomme ou d’ananas. Ces derniers reviennent effectivement plus chers, malgré leurs caractéristiques plus ou moins similaires. En 2016, le Bénin lance un jus plus ou moins acide appelé Sweet Benin. La boisson est obtenue en pressant le fruit qui était jeté à la poubelle auparavant. Ce jus est riche en vitamine C et en magnésium.

anacardier-phytotherapie

La noix de cajou

Dans le commerce, la noix de cajou se caractérise par sa forme qui s’apparente à une graine oléagineuse. Elle dispose d’un goût délicat. En Europe, elle accompagne idéalement les apéritifs. Dans des plats comme le poulet aux noix de cajou ou le rôti végétarien, il s’agit d’un excellent ingrédient. C’est aussi un assaisonnement de vinaigrette idéal pour les salades. Lorsqu’on réduit les noix en purée, elles servent dans la fabrication de pâte à tartiner appelée « beurre de noix de cajou ».

En ce qui concerne la production, les principaux pays qui en fournissent en 2018 sont :

Le Viêt Nam : 2 663 885 tl’Inde : 785 925 t
La Côte d’Ivoire : 688 000 tLes Philippines : 228 612 t
Le Bénin : 215 232 tLa Tanzanie : 171 455 t
Le Mali : 167 621 tLa Guinée-Bissau : 150 934 t
Le Brésil : 141 418 tL’Indonésie : 136 402 t

La liqueur fabriquée à partir du fruit de l’anacardier

En Inde, la fabrication du Feni s’effectue à partir de sève du palmier rônier (Borassus flabellifer) ou de pommes de cajou. Assez fort, cet alcool de 40 à 45 % est produit uniquement à Goa. Fabriquée à partir de pommes de cajou, cette boisson s’appelle kaju feni en hindi de Goa. Dans le passé, les pommes de cajou très mûres étaient séparées des noix, puis piétinées dans des pots. Aujourd’hui, elles passent par un procédé de pressage mécanique pour l’extraction du jus. Le moût obtenu est fermenté durant quatre à cinq jours dans de grandes cuves. Le but de cette technique est de créer un alcool concentré à partir d’une double distillation. Quant aux jeunes rameaux et aux feuilles, ils peuvent être consommés comme des légumes.

L’anacardier et ses utilisations domestiques et industrielles

L’anacardier est une source de bois de chauffage, de charbon et de bois de menuiserie. Son écorce est requise dans la fabrication de tanins ou de colorant jaune. L’huile extraite de sa coquille peut être utilisée pour produire des vernis, des encres permanentes ou des insecticides. Par rapport à sa manipulation, la prudence doit être de mise. En effet, cette huile est irritante et toxique pour la peau. Les feuilles et les branches peuvent servir de nourriture pour le bétail.

Les vertus de l’anacardier en phytothérapie

Dans les Caraïbes, l’anacardier était apprécié des Amérindiens pour ses propriétés médicinales. Ses fruits et leur jus étaient considérés comme un remède contre la grippe au XVIe siècle. D’autre part, les huiles caustiques contenues dans les noix traitent la gale, les cors et les verrues. Les colons étaient adeptes du jus de pomme de cajou considéré comme boisson astringente, toujours vendue en Amérique du Sud jusqu’à aujourd’hui. Pour ce qui est des infusions d’écorces et de bourgeons, ces décoctions sont connues grâce à leur caractéristique émolliente et rafraîchissante.

Aujourd’hui, la décoction issue d’écorces sert de complément dans le traitement du diabète. Dans les Caraïbes, on l’emploie à la fois en tant que remède contre la diarrhée et comme moyen de faire baisser la tension artérielle. En Guyane, les infusions sont connues pour leurs propriétés anti-diarrhéiques et anti-nauséeuses. Au Guatemala et au Nicaragua, le jus de pomme de cajou aurait des propriétés anti-inflammatoires, antiseptiques et antidiarrhéiques.

L’on attribue divers usages au pommier cajou. En Martinique, la poudre de fruits rôtis était appliquée sur les pieds des athlètes. En Guyane et à Porto Rico, la résine caustique était idéale dans le traitement des cors et des verrues.

anacardier-proprietes

En Afrique, les gens répandent des pommes de cajou coupées dans leurs maisons pour repousser les moustiques. Elles sont également utilisées dans les étangs pour contrôler les larves de moustiques. Elles sont aussi utilisées comme régime alimentaire unique dans le traitement de pathologies graves comme la lèpre. À Madagascar, les feuilles d’anacardier (appelées localement mahabibo) servent à la préparation de bains de vapeur pour traiter les crises d’hémorroïdes.

Par ailleurs, la consommation du fruit d’anacardier ou anacarde, d’un ordre de 30 g par semaine, serait bénéfique pour la santé. Les noix de cajou seraient idéales pour diminuer les risques de diabète de type 2. Ceux qui en consomment auraient également moins de chance de contracter des maladies cardiovasculaires. Le risque de calculs biliaires et d’ablation de vésicules biliaires est également minime. Chez la femme, l’apparition de cancer du côlon reste limitée quand la noix de cajou fait partie de l’alimentation.

Contre-indications

En fonction de la personne qui en consomme régulièrement, des effets indésirables peuvent se produire. Comme les autres oléagineux, la noix de cajou est souvent allergène. Elle peut déclencher des allergies sévères ou non. De ce fait, il est conseillé de limiter autant que possible les noix salées que l’on trouve dans le commerce. D’ailleurs, à un certain taux, le sodium est effectivement néfaste pour l’organisme. Les conséquences sont surtout notables chez les personnes qui souffrent d’hypertension artérielle et de rétention d’eau. La forte teneur en oxalate est également un problème pour ceux qui souffrent de calculs urinaires ou rénaux.

Retour au début

Recherche de produits

Le produit a été ajouté à votre panier