Description de l’amanite tue-mouches
En raison de la grande taille de son sporophore, l’amanite tue-mouche est facile à identifier. Elle sort du sol sous la forme d’un œuf, recouvert par le voile universel, sous lequel se trouve une couche jaune caractéristique. À mesure qu’elle se développe, ce dernier se rompt et la couleur rouge fait son apparition. Bien que gardant leur taille initiale, les verrues deviennent moins saillantes.
Le chapeau
Une fois que le chapeau bombé de l’Amanita muscaria émerge du sol, plusieurs petites verrues blanches pyramidales le couvrent. Ces dernières sont les restes du voile universel qui protégeait le jeune champignon avant son apparition. Elles disparaissent sous l’effet de l’humidité. À maturité, sa taille fait 10 à 20 cm de diamètre. De couleur rouge ou orange, il devient sphérique pour s’aplatir totalement. Parfois, il est convexe. La chair blanche jaunit quand elle est exposée à l’air.
Les lames
Les lames et l’empreinte de spore sont blanches. Les spores ovales ont une dimension de 9-13 par 6,5-0 micromètres. Elles sont non-amyloïdes, autrement dit, elles ne deviennent pas bleu à l’application du réactif de Melzer.
Le stipe ou le pied
De couleur blanche, le stipe a une hauteur de 10 à 25 cm et un diamètre de 1,5 à 2 cm. Sa texture est fibreuse et délicatement cassante, un trait caractéristique de la majorité des champignons de grande taille.
La volve ou la bulbe
La base de la volve présente des fragments du voile universel, qui ressemblent à des anneaux écailleux. Le voile partiel laisse des marques sous la forme d’un autre anneau blanc entre ces derniers et les lames. Au fil du temps, il s’élargit et se rompt.
Les éventuelles confusions
Par temps pluvieux, les verrues de l’amanite tue-mouche se détachent de la cuticule. Cela conduit à une possible confusion avec d’autres espèces rouges, orangées ou jaunes. En Amérique, l’A. muscaria est fréquemment prise pour une armillaire ou une Amanita basii. Cette dernière est une variété comestible qu’on trouve aussi au Mexique.
En Europe, la méprise avec l’amanite des Césars est récurrente. Ce spécimen n’est présent qu’en Belgique et dans le nord de la France. Ce champignon possède une cuticule totalement rouge ou orange, sans les verrues blanches spécifiques de l’amanite tue-mouche. En outre, son anneau, son pied et ses lames sont jaune brillant. Sa volve ressemble à un sac blanc et lisse.
Sur le territoire australien, on prend fréquemment l’Amanita xanthocephala, ou grisette vermillon, pour l’Amanita muscaria. Cette espèce pousse en symbiose avec des eucalyptus, et elle ne comporte ni anneaux ni verrues.
Habitat, origine et répartition géographique de l’amanite tue-mouche
Cosmopolite, l’Amanita muscaria se développe dans les forêts de feuillus et de conifères des zones boréales et tempérées de l’hémisphère septentrional. Les climats tropicaux de l’Amérique centrale, de l’Hindou Kouch et du bassin de la Méditerranée lui conviennent tout aussi bien.
Origine
Selon une récente étude moléculaire, la fausse oronge aurait déjà existé pendant l’ère Tertiaire en Sibérie-Béringie. Elle se serait ensuite répandue en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. L’Homme l’aurait importée, avec des jeunes plants de pins, en Amérique du Sud, en Nouvelle-Zélande, en Australie et en Afrique du Sud.
Répartition
En général, l’amanite tue-mouche se montre en automne, mais en fonction du climat, elle peut apparaître en différentes saisons. Dans la majorité des zones tempérées d’Amérique du Nord, elle pousse en été et en automne. Sur le long de la côte pacifique, elle apparaît tardivement en automne et en hiver. Sur le territoire français, la fausse oronge croît principalement sous les bouleaux.
Elle se trouve aussi aux mêmes endroits que le cèpe de Bordeaux, quelquefois en ronds de sorcières.
Ce champignon ectomycorhizien vit en symbiose avec les cèdres, les sapins, les pins, les bouleaux et les épicéas. L’Amanita muscaria est fréquemment rencontré en association avec des variétés arborescentes introduites. Au Portugal, elle est associée aux eucalyptus.
Dans l’État de Victoria, en Tasmanie et en Nouvelle-Zélande, ce champignon est un équivalent fongique d’adventice. Il y forme de nouvelles associations avec des hêtres du Sud, qui appartiennent au genre Nothofagus.
En Australie, l’amanite tue-mouche s’est appropriée les forêts humides, où elle pourrait se substituer aux variétés indigènes. De récentes observations, sur la côte nord de la Nouvelle-Galles du Sud, indiquent sa probable expansion vers le nord.
Variétés de l’amanite tue-mouche
Les variétés reconnues de l’amanite tue-mouche sont au nombre de sept.
Muscaria
Elle a un chapeau rouge profond et des verrues blanches. Cette appellation désigne les spécimens originaires de l’Ouest de l’Alaska et d’Eurasie.
Flavivolvata
Ce champignon possède un chapeau rouge avec des verrues blanc-jaunâtre. Cette dénomination englobe les variétés sur le continent américain, qui se sont propagées à partir du sud de l’Alaska.
Guessowii
De couleur jaune à orange, le centre du chapeau peut tirer sur le rouge ou l’orange foncé. Il est présent en Amérique du Nord, mais aussi dans le nord-est américain, du Terre-Neuve-et-Labrador au Tennessee.
Formosa
Le pied et les verrues sont jaunâtres et le chapeau est jaune à jaune-orangé. Ce nom est utilisé pour l’ensemble des variétés d’Amanita muscaria qui correspondent à cette description. Toutefois, d’autres experts le donnent aux spécimens qui poussent en Eurasie.
Alba
Cette variété est rare, et elle se distingue des autres par son chapeau blanc argenté avec des verrues blanches.
Regalis
Originaire d’Alaska et de Scandinavie, cette variété arbore une couleur marron tacheté de jaune. Certains experts la classent comme une espèce distincte et d’autres, comme une variété de l’Amanita muscaria.
Persicina
De couleur rose à orange-melon, les résidus du voile universel sont peu visibles, voire invisibles. Elle a été décrite en 1977 et est présente le long des côtes du Sud-Est américains.