L’ailante glanduleux : son histoire, sa description, ses variétés, sa culture, ses propriétés et ses contre-indications

Appellations de l’ailante glanduleux

Ailanthus altissima possède de nombreux noms vernaculaires, en français et en chinois : 

• ailante ; 
• ailanthe ; 
• faux vernis du Japon ; 
• frêne puant ; 
• vernis de Chine ; 
• monte-aux-cieux ; 
• chun gen pi ; 
• chun pi ; 
• chun bai pi ; 
• chou chun pi ; 
• ku chun pi.

Dans d’autres langues, sa traduction signifie « arbre du paradis » : tree of heaven en anglais, Götterbaum en allemand et Arbol del cielo en espagnol.

Menaces de l’ailante glanduleux

Le vernis de Chine est considéré comme une plante envahissante dans de nombreuses régions de l’Europe. En effet, la rapidité de sa croissance tend à coloniser fortement les endroits perturbés. En 2019, elle a été classée parmi les espèces envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne.

Cette plante produit de l’ailanthone, une toxine chimique qui entrave la croissance, la germination et la régénération des plantes indigènes. Outre ses impacts sur l’écologie, le faux vernis du Japon peut endommager les canalisations souterraines et les réseaux d’égout avec ses racines.

Les feuilles de l’ailante glanduleux, caduques et alternes, ont une grande taille, allant de 30 à 90 cm. Elles sont composées de 11 à 41 folioles qui vont par paire. Ces dernières sont lancéolées et asymétriques. Leur partie supérieure présente une couleur vert foncé, tandis que la partie inférieure est vert-blanc.

Les petites fleurs rassemblées en panicules mesurent environ 50 cm de long. Elles apparaissent au sommet des jeunes branches. Cinq pétales jointifs lovés dans cinq sépales soudés les composent. Leur couleur varie de blanche à verdâtre.

Les graines, ovoïdes, ont un diamètre de 5 mm. Elles se trouvent individuellement dans une samare de 2,5 cm de long et 1 cm de large. De couleur brune ou rougeâtre, elle possède une extrémité tordue. Similaire à une aile, elle permet à la graine d’être transportée par le vent, loin de la plante mère.

La plante tout entière dégage une odeur nauséabonde, similaire à celle du tabac ou de l’arachide pourrie. Particulièrement tenace chez le pied mâle, elle attire les pollinisateurs, étant donné que l’Ailanthus altissima est une espèce dioïque.

Variétés de l’ailante glanduleux

Il existe deux variétés de l’ailante glanduleux reconnues : Ailanthus altissima var. sutchuanensis (originaire de Chine et du Vietnam) et Ailanthus altissima var. tanakai (originaire de Taiwan). La seconde variété se différencie de la première par son écorce jaune et ses feuilles pennées impaires courtes. Elle est également considérée comme une espèce en danger sur la Liste rouge de l’UICN. En effet, son habitat naturel commence à se détériorer à cause des constructions modernes et des plantations industrielles.

Culture et éradication de l’ailante glanduleux

Étant donné qu’il s’agit d’une plante envahissante, sa culture au jardin est fortement déconseillée.

Conditions de croissance

Le faux vernis du Japon se développe sur tous les types sols, qu’ils soient pauvres, calcaires, secs ou légèrement acides. Il pousse sur les terres polluées des grandes villes. Toutefois, il a besoin d’un emplacement ensoleillé ou mi-ombragé, car il ne tolère pas les ombres épaisses.

Composants actifs de l’ailante glanduleux

Les composants actifs du vernis de Chine sont : 

• la quassine (principe amer) ; 
• les tanins ; 
• les flavonoïdes ; 
• les polyphénols ; 
• l’ailanthone ; 
• les saponines ; 
• les alcaloïdes. 

Les principes amers sont contenus uniquement dans l’écorce et les fleurs. 

Propriétés et bienfaits de l’ailante glanduleux

Les racines, les feuilles, l’écorce et les samares sont utilisées en médecine traditionnelle chinoise pour leurs bienfaits sur la santé.

Bienfaits sur les troubles digestifs et les problèmes sanguins intempestifs 

Les samares de l’ailante glanduleux sont connues pour ses bienfaits pour les problèmes sanguins. Elle participe notamment au traitement des hémorroïdes et des rectorragies. Elle aide également à réguler les désordres menstruels liés à la ménorragie.

Le vernis de Chine agit aussi sur les troubles digestifs en soulageant les symptômes de la dysenterie et de la diarrhée. Il possède également une propriété émétique pour faire évacuer rapidement les toxines gastriques.

Action sur l’asthme, l’épilepsie et les palpitations

Grâce aux flavonoïdes, l’ailante glanduleux atténue les crises d’asthme, les palpitations et l’épilepsie. La teinture d’écorce de la plante réduit efficacement leurs symptômes. Ces composés participent notamment à la protection de la sphère cardiovasculaire.

Autres utilisations de l’ailante glanduleux

À part les atouts thérapeutiques du frêne puant, il possède d’autres utilités dans divers domaines.

Insecticide

Le purin de feuilles et de fleurs du vernis de Chine sert comme insecticide et herbicide. L’ailanthone repousse notamment les plantes adventices et les insectes. Toutefois, certaines plantes ne supportent pas cette solution.

Ver à soie et cocotte à vapeur

L’ailante glanduleux est l’hôte du papillon Bombyx, dont la chenille se nourrit principalement des feuilles de la plante. Son cocon produit de la soie peu raffinée, mais résistante. En Asie, cette matière première entre dans la fabrication des vêtements de travail. 

Le bois du chun gen pi sert à confectionner les cocottes à vapeur chinoises pour cuire le riz, les mantous et diverses pâtisseries.

Lutte contre l’érosion et moyen de revégétalisation

Le faux vernis du Japon était pratique pour maintenir le talus des chemins de fer et limiter les risques d’érosion. Cela explique notamment son abondance près des gares et des stations de train.

Étant donné que l’ailante se développe sur des terres polluées, son caractère invasif peut être exploité pour revégétaliser une zone industrielle.

Plante d’ornement

Après sa première introduction en Europe, le faux vernis du Japon était prisé en tant qu’arbre d’ornement. Toutefois, cette situation s’est vite détériorée en raison de son caractère envahissant. En Chine, il est toujours considéré comme tel étant donné ses conditions de croissance peu difficiles. Les arbres femelles sont priorisés pour éviter de subir l’odeur désagréable.

Contre-indications, effets secondaires et précautions d’emploi de l’ailante glanduleux

L’ailante glanduleux est contre-indiquée chez les personnes sensibles. Son pollen est un aéroallergène et risque de provoquer des irritations et des démangeaisons plus ou moins graves.

Il est crucial de manipuler l’écorce avec précaution. Les sèves présentes sur celles qui sont encore fraîches peuvent irriter la peau. Les feuilles de cet arbre sont également toxiques pour les animaux de compagnie. L’odeur nauséabonde des plants mâles peut, par surcroît, provoquer des nausées et des migraines.

L’utilisation de l’ailante glanduleux est strictement soumise à un avis médical.