L’ail des ours constitue également une source d’alimentation animale importante. La plante est reconnue pour être riche en pollen et en nectar. Il s’agit d’une plante mellifère dont l’intérêt apicole n’est plus à prouver. Lors de sa floraison, l’espèce fournit de la nourriture pour un grand nombre d’insectes pollinisateurs. En revanche, des vaches qui auraient brouté l’ail des ours produisent un lait au goût pas très agréable et à la crème de texture filante.
Préparation de l’ail des ours
Les feuilles de l’ail des ours sont utilisées pour préparer une tisane ou une infusion. Le dosage est différent selon le traitement. Amener l’eau à ébullition et y déposer les feuilles séchées pendant 5 minutes. La casserole doit être couverte pour ne pas laisser échapper les huiles essentielles. Avant la prise, du miel peut être ajouté.
Pour soigner les problèmes respiratoires, le vin d’ail des ours est fortement recommandé. Le mélange comporte des feuilles hachées, du miel et du vin blanc qu’on fait bouillir quelques minutes.
La teinture mère intègre des feuilles fripées et un alcool fort, du type rhum, vodka ou marc. L’élixir est préparé à partir de bulbes coupés en dés et immergés dans de l’eau de vie à une température de 38°. Garder le mélange dans un contenant en verre, à l’abri du soleil et de la lumière en remuant tous les jours. Au bout du quinzième jour, la préparation est prête. En consommer 10 à 12 gouttes diluées dans un verre d’eau.
L’essence confectionnée avec le bulbe sert à désinfecter l’air. Pour ce faire, macérer la gousse écrasée dans du vinaigre blanc pendant 10 jours.
Mode de conservation
Les contenants en matières naturelles ou les emballages en papier kraft permettent de garder la qualité des feuilles. Celles-ci peuvent être conservées de différentes manières.
- Au congélateur : les conserver entières ou ciselées.
- Au réfrigérateur : elles peuvent durer une semaine en plaçant les tiges dans un verre d’eau. Garder les feuilles dans les compartiments à légumes en les recouvrant d’un papier absorbant placé dans un sachet plastique.
- Dans de l’huile d’olive : les passer dans de l’eau bouillante pendant une minute avant de les conserver dans un mélange d’huile et de sel. Elles peuvent se conserver ainsi toute une année.
Dans tous les cas, un trempage préalable dans un mélange d’eau et de vinaigre est préconisé.
Précautions d’emploi de l’ail des ours
Pour être sûr qu’il s’agit bien d’ail des ours et non de muguet ou d’arum, il suffit de froisser ses feuilles. Bien entendu, si les feuilles sont cueillies dans son jardin, il n’y a aucun risque.
Les contre-indications
La prise de préparations à base d’ail des ours n’est pas conseillée en cas de problèmes urinaires, d’irritation intestinale et gastrique. Elle est aussi déconseillée aux individus qui ont des troubles respiratoires. Ces contre-indications sont valables pour les personnes sujettes à des maladies de peau. Elles concernent de même les femmes enceintes et les femmes allaitantes. Leur consommation mérite une extrême prudence chez les enfants.
Les effets indésirables
Les solutions à base d’ail des ours doivent être prises avec parcimonie pour éviter tout risque de surdosage. À ce jour, aucun effet indésirable n’a été mentionné lorsque l’on prend le dosage prescrit. Ces préparations ne doivent pas être prises sur une période prolongée, car cela peut provoquer des crampes abdominales. Quoi qu’il en soit, il est fortement recommandé dans tous les cas de recourir à un avis médical.
Confusion avec d’autres espèces
Il est préférable de cultiver l’ail des ours dans son jardin au lieu de le récolter en pleine nature. Ceci permet d’éviter la confusion avec d’autres plantes comme le muguet, le colchique d’automne ou l’arum, qui sont toxiques. Il existe également une possibilité de contamination appelée échinococcose, même si elle est minime. Il s’agit d’une maladie transmise à l’homme par un ver d’origine animale. Les crottes des renards, des chats ou des chiens contiennent des œufs qui se retrouvent sur les plantes consommées. Les vers trouvent refuge dans les parois de l’estomac et détruisent le foie. Les symptômes de cette pathologie n’apparaissent qu’après 10 à 15 ans suivant la contamination.