Une spathe unique, qui tombe rapidement après l’épanouissement des fleurs, se place autour de l’inflorescence de l’ail cultivé. Notons que cette floraison n’est pas systématique chez de nombreux cultivars. Elle n’a lieu que lorsque la plante subit une sorte de stress. De couleur blanche ou rose, les fleurs de l’ail sont regroupées en ombelles pas très nombreuses.
Certaines variétés d’ail originaires d’Asie centrale et du Caucase sont susceptibles de produire des fruits en capsules à trois loges. Dans la plupart des cas, la hampe florale de cette plante produit plutôt des bulbilles florales que des fruits. Ces bulbilles sont indispensables pour la reproduction végétative de l’ail.
Les différentes variétés d’ail
Classification traditionnelle
Les cultivars d’ail sont divisés en trois catégories. Cette classification repose sur des critères morpho-physiologiques, tels que leur période de végétation ainsi que la couleur de la tunique du bulbe et celle des bulbilles :
- l’ail d’automne : planté entre septembre et novembre, il se présente sous forme d’ail blanc ou violet et est souvent plus précoce. Sa période de récolte s’étend sur deux mois, allant de mi-avril à mi-juin pour la récolte des bulbes frais, et de mi-mai à mi-juillet pour la récolte des bulbes secs. Il peut être conservé jusqu’en décembre ou janvier.
- L’ail de printemps : cultivé entre décembre et janvier, il s’agit d’ail rose. Récolté en bulbes secs en juillet, l’ail de printemps peut être utilisé en l’état jusqu’en mars ou en avril de l’année suivante.
- L’ail à bâtons : il est appelé ainsi en raison de sa capacité à produire des hampes florales. Planté de novembre à février, ce type d’ail est généralement de couleur rose et est récolté en bulbes secs de la mi-juin à la mi-juillet.
Chaque catégorie possède ses propres variétés. À l’heure actuelle, près de 130 cultivars sont enregistrés dans le Catalogue européen des espèces et variétés, et environ 40 dans le Catalogue officiel français.
En France, certains cultivars sont labellisés en fonction du terroir où ils sont cultivés et de leur couleur spécifique, à savoir :
- l’ail blanc de Lomagne (Midi-Pyrénées), bénéficiant d’une IGP (Indication Géographique Protégée) ;
- l’ail d’Auvergne ;
- l’ail de Cherrueix (Bretagne) ;
- l’ail de la Drôme également labellisé IGP ;
- l’ail de Provence ;
- l’ail fumé d’Arleux (Nord-Pas-de-Calais), bénéficiant d’une IGP ;
- l’ail rose de Lautrec (Midi-Pyrénées), bénéficiant à la fois d’une IGP et du Label Rouge ;
- l’ail rose du Var (aussi connu sous les synonymes : Rose de Brignoles ou Moulinen) ;
- l’ail violet de Cadours (Midi-Pyrénées), bénéficiant de l’AOP (Appellation d’origine protégée).
Classification scientifique récente basée sur les isozymes
Il existe différentes catégories et sous-catégories de cultivars d’ail :
Allium sativum var. sativum
Groupe I
Ce groupe est composé de variétés méditerranéennes qui produisent des hampes florales et ont deux feuilles fertiles. Elles ont une dormance moyenne. Elles sont principalement présentes en Espagne, en France, en Italie, en Croatie et en Algérie. Une variété de ce groupe pousse au Sénégal et au Niger. De même, un clone a été retrouvé en Indonésie. Ce groupe est parfois appelé n° IV, colorados ou créole par certains auteurs. En France, le groupe I s’est fait connaître grâce au type Rose de Lautrec et aux clones tels que Goulurose, Ibérose, Jardirose, Morasol, Morasur et Sultop. Ces cultivars ont tous une tunique rose.
Groupe II
Ce groupe comprend des variétés adaptées aux climats tempérés ou méditerranéens, avec des hivers froids. Elles ne produisent pas de hampes florales et ont plus de trois feuilles fertiles. Elles ont une dormance moyenne et se distinguent par la présence de 10 à 12 bulbilles à la tunique rose ou nacrée. Leur profil enzymatique est de type IIb. Ces variétés sont principalement cultivées en Italie du Nord. Cependant, elles sont cultivées dans de nombreux pays au climat tempéré, ainsi qu’en Afrique de l’Ouest. Elles peuvent être connues sous les dénominations de groupe III, blancos ou silverskin, selon les auteurs. En France, des exemples de ce groupe comprennent le Rosé du Var, l’Ail du Nord, la Rose d’Auvergne. Des clones de ces cultivars sont aussi retrouvés sur le territoire français : Arno, Printanor, Cristo, Gayant (avec une tunique nacrée), Flavor, Fructidor, Jardinor, Moulinor (avec une tunique rose).
Groupe III
Les variétés méditerranéennes qui ne produisent pas de tiges florales et ont plus de trois feuilles fertiles sont catégorisées dans ce groupe. Elles ont de grosses bulbilles et une dormance assez faible. Ces variétés ont de 8 à 12 bulbilles ainsi qu’une tunique blanche. Leur profil enzymatique est de type IIc. Elles se développent principalement en Espagne du Sud, en Roumanie, en France et en Californie, ainsi que dans quelques zones d’Afrique subtropicale. Certains auteurs les désignent sous les appellations blancos ou artichoke. En France, elles sont connues sous les noms de Blancs de la Drôme et de Limagne, ainsi que le violet de Cadours. Les clones Corail, Dario, Jolimont, Messidor et Thermidrôme ont une tunique blanche, tandis que Germidour a une tunique violette.
Groupe V
Ce groupe inclut les variétés adaptées aux climats chauds du sud méditerranéen ou des régions tropicales. Certaines de ces variétés peuvent produire une hampe florale. Elles ont généralement trois feuilles fertiles. Leur dormance est très faible. Elles se caractérisent par la présence de nombreuses bulbilles, entre 20 et 40, qui sont enveloppées par une tunique blanche ou rose. Cette tunique est elle-même entourée d’une fine membrane blanche ou violette. Leur profil enzymatique correspond au type IIa. Elles sont présentes dans différentes régions chaudes, du sud de la Méditerranée jusqu’au Yémen, en passant par la Guinée, les Antilles, La Réunion, le sud de l’Inde et l’Amérique du Sud. Ils sont classifiés comme le groupe II subtropical par d’autres auteurs. En France, la variété Ramsès est représentative de ce groupe.
La variété botanique var. ophioscorodon
Appartenant au groupe IV, cette variété se démarque par son adaptation aux climats continentaux. Elle produit des hampes florales et possède deux feuilles fertiles. Ses bulbilles sont plus grosses que celles du groupe I. Son profil enzymatique est de type III. Ce cultivar est principalement présent en Europe de l’Est. Les spécimens du groupe IV sont appelés rocambole, colorados, ruso ou parfois numéro III, en fonction des auteurs. On distingue deux types différents au sein de ce groupe : la rocambole et le continental.
La variété botanique var. pekinense
La variété pekinense ou groupe de Chine du Nord et du Japon est constituée de plantes ayant des hampes florales et deux feuilles fertiles. Elles peuvent avoir une couleur blanche ou rose, rappelant ainsi certains cultivars du groupe I, mais elles ont une capacité de conservation inférieure. Leur profil enzymatique correspond au type IVb.
La variété botanique var. longicuspis
Le groupe longicuspis ou groupe type sauvage se distingue par des cultivars ayant des hampes florales vigoureuses, des bulbes violets et deux feuilles fertiles. Certains auteurs les désignent comme des variétés de type « porcelaine » lorsqu’elles produisent de grosses bulbilles en petite quantité, ou « purple striped » quand elles donnent naissance à de nombreuses petites bulbilles. Leur profil enzymatique est très diversifié, comprenant les types Ia, Ib, Ic, Id, IVa, IVb, IVc, IVd, et IVe.
Les variétés subtropicales ou groupe VI
Les variétés de ce groupe appartiennent au type tropical de montagne. Elles se caractérisent par la présence de hampes florales, plus de trois feuilles fertiles et une précocité dans leur développement. Elles ont besoin d’une certaine quantité de froid pour se développer correctement. Les bulbilles de ce groupe sont plus grosses que celles du groupe V, mais moins nombreuses (entre cinq et dix). Elles possèdent une tunique bulbaire violette. Ces variétés ont une dormance faible. Leur profil enzymatique est identifié comme Vb et Va. Elles se rencontrent au Mexique, au Pérou, en Égypte, à La Réunion, à Madagascar, en Thaïlande et au Vietnam. Quelques auteurs utilisent les noms « tropical » ou « numéro I » pour évoquer ce groupe.