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Acore vrai

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Caractéristiques de l’acore vrai

  • Nom : Acore vrai
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Tracheobionta
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Liliopsida
  • Sous-Classe : Arecidae
  • Ordre : Arales
  • Sous-Ordre :
  • Famille : Araceae selon Cronquist et Acoraceae selon ITIS
  • Sous-Famille :
  • Genre : Acorus
  • Espèce : Acorus calamus

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L’acore vrai : son origine, son histoire, sa description, sa culture, ses vertus en phytothérapie et utilisations.

L’acore vrai ou Acorus calamus est une plante herbacée rhizomateuse de la famille des Aracées (Acoracées). Il pousse dans les zones humides et surtout dans les marécages. On en trouve également au bord des points d’eau : lacs, rivières, marais et étangs. Cette plante forme une touffe de feuillage ornementale, dressée en éventail. Elle est appréciée pour son arôme et pour ses propriétés thérapeutiques.

Origine et étymologie

L’acore vrai est originaire d’Asie.  Dans la littérature ayurvédique, il est fait mention de cette plante médicinale parmi les plus anciennes. Cette herbacée est également citée dans les traités de pharmacopée chinoise datant de 300 ans avant Jésus-Christ.

Histoire de l’acore vrai

Dans l’Antiquité, les rhizomes de l’acore vrai ont été utilisés pour remplacer le gingembre ou la noix de muscade. C’est ainsi que la plante a commencé à être exportée vers d’autres pays. L’espèce Acorus calamus fut introduite en Europe orientale au XIIIe siècle par les Tartares.

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Ils l’utilisaient pour assainir l’eau. Les plantes importées étaient stériles et n’ont pas pu se multiplier. En 1574, le célèbre botaniste Charles de l’Écluse s’est servi d’un rhizome pour réaliser une culture d’acore vrai à Vienne. Cette méthode s’est révélée efficace et a permis de naturaliser la plante.

Vers la fin du XVIe siècle, Acorus calamus est importé en Angleterre, en Allemagne et en France. En 1600, les colons l’ont introduite en Amérique du Nord. Au départ d’Asie, l’exportation de cette plante se poursuit jusqu’au XVIIIe siècle.

Actuellement, la culture d’acore vrai est toujours aussi dynamique en Inde. Ses rhizomes continuent d’être exportés. Ils sont couramment utilisés pour la préparation d’onctions et d’autres produits thérapeutiques.

Étymologie et noms vernaculaires

Acorus calamus vient du grec akoros et kalamos. Le premier mot signifie « plante à racine aromatique ». Le nom spécifique kalamos se traduit par « roseau », et décrit bien l’apparence de la plante.

D’autres noms scientifiques peuvent être utilisés pour désigner l’acore vrai :

  • Calamus aromaticus,
  • Acorus vulgaris,
  • Acorus undulatus,
  • Acorus odoratus,
  • Acorus elatus,
  • Acorus calamus-aromaticus, 
  • Acorus aromaticus.

Par sa forme et son parfum d’agrumes, il est communément appelé jonc odorant, acore odorant, jonc japonais, roseau aromatique ou canne aromatique. On recourt également aux noms vernaculaires suivants : lis des marais, galanga des marais, schoenante et belle-angélique (pour les Québécois).

Parce que l’acore odorant est une plante répandue à travers le monde, sa nomenclature se diversifie suivant les pays. En Chine, l’appellation utilisée est Shi chang pu. En Inde, l’acore vrai est nommé Vacha. Dans les pays anglophones, il est connu sous le nom de sweet flag root ou d’Acorus root.

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Caractéristiques botaniques

Le jonc odorant est une plante pérenne. Il mesure entre 50 à 120 cm. Lorsque ses rhizomes se développent, de nouvelles touffes de feuilles apparaissent en surface. Avec une croissance rapide et peu exigeante, la plante envahit facilement l’espace où elle se développe.

Les rhizomes

C’est la partie privilégiée de la plante. Les rhizomes de l’Acorus calamus sont épais et rampants. De forme cylindrique, ils mesurent environ 3 cm de diamètre. On y voit des nœuds à partir desquels naissent des racines adventices de couleur blanche. En pratique, ces rhizomes sont exploités pour leur propriété aromatique ainsi que pour leurs vertus phytothérapeutiques.

Les feuilles

Lorsqu’elles sont dressées, les feuilles de l’acore vrai mesurent jusqu’à 60 cm de long et 0,5 cm de large. Leur forme rappelle celle des feuilles de l’iris. Elles sont de couleur jaune-vert, leur base présente une coloration rouge ou rose. Leur surface présente 2 à 6 nervures parallèles et une nervure principale proéminente. Cette dernière est légèrement décentrée. À maturité, les feuilles du jonc odorant deviennent ondulées. Lorsqu’elles sont broyées ou froissées, elles dégagent une odeur à la fois sucrée et épicée, rappelant celle de la mandarine.

L’inflorescence et les fruits

L’inflorescence de l’acore vrai est un spadice de 5 à 10 cm de long. Cet épi cylindrique est lié à l’ensemble de la plante par une tige triangulaire. Il porte des fleurs minuscules en forme de losange qui apparaissent entre mai et août. La tige est également munie d’une spathe qui ressemble de près aux feuilles. Les fruits de l’acore odorant se présentent sous forme d’akènes.

Les variétés de la plante

Il existe quelques variétés d’acore vrai, bien qu’elles soient rares. A. calamus Variegatus se démarque par ses feuilles à rayures argentées. Il est de plus grande taille que l’espèce principale. Sa longueur peut atteindre 1,5 m. L’autre variété est A. calamus Ogon. Elle possède des feuilles légèrement dorées.

Culture de l’acore vrai

L’acore vrai est une espèce rustique. Elle supporte des températures allant jusqu’à -15 °C, en fonction des conditions de culture. Cependant, la plante reste frileuse durant ses premières années. Pour pallier l’effet du gel, elle doit être installée dans un pot à remiser en hiver et exposée à une source de lumière.

Les conditions de culture

L’Acorus calamus préfère les sols lourds, plutôt argileux, riches, acides et en permanence humides. Il peut aussi être immergé dans des eaux peu profondes (entre 15 à 20 cm). En cas de dessèchement, ses feuilles meurent rapidement. Il est donc préférable de choisir un emplacement sûr pour éviter de le déplacer, ce qui pourrait affecter son développement.

La culture de l’acore vrai se fait généralement au printemps, en plein soleil ou dans une zone partiellement ombragée. La culture peut également se pratiquer en été ou en automne. Dans les zones de faible superficie, on utilise un panier aquatique. Cette méthode permet d’éviter la propagation invasive et facilite la remise en terre à la prochaine saison.

Les méthodes de culture

L’acore vrai peut être planté en terre, isolé ou par groupe. Dans ce cas, on utilise des godets d’acorus que l’on implante dans un trou de 2 à 3 fois leur volume. Ils sont espacés de façon à obtenir une densité de sept pieds au mètre carré. Le trou est ensuite rempli de terre et de terreau de feuilles. À la surface, on ajoute un paillis organique pour éviter l’évaporation rapide de l’humidité. La plante est arrosée régulièrement, le sol doit être maintenu humide. La même méthode peut être appliquée pour la culture en pot.

Dans le cas d’une culture en bordure de plan d’eau, le Calamus bénéficie automatiquement d’une humidité constante, favorable à sa croissance. La plantation se fait à partir de rhizomes, enterrés à une profondeur de 10 à 15 cm.

L’entretien

Pour les cultures en pot ou en pleine terre, l’arrosage doit être abondant durant la période de croissance de l’acore vrai. Il s’effectue même en hiver. Par contre, la fertilisation concerne surtout les plantes mises en pot. Celles-ci nécessitent un apport en matière organique comme le compost.

En fin d’hiver, les mesures d’entretien se résument à une taille des feuilles flétries, fanées ou jaunies. L’opération peut aussi se faire au niveau des inflorescences. Elle permet de préserver l’esthétique de l’ensemble.

Au bord des bassins, l’Acorus calamus peut subir l’attaque des limnées ou des gastéropodes qui dévorent ses feuilles. Pour éviter les ravages, leurs œufs doivent être éliminés. Ils sont souvent agglutinés sous les feuilles.

La multiplication de l’acore vrai est nécessaire pour optimiser la durée de vie de l’espèce cultivée, mais aussi pour la rajeunir. Elle se fait au printemps, par division de touffe ou de rhizomes, et à une fréquence d’une fois tous les trois à quatre ans.

Composants et vertus en phytothérapie de l’acore vrai

De toutes les parties de la plante, ce sont les rhizomes qui sont les plus exploités. Ils sont destinés à des usages thérapeutiques et dans la vie quotidienne.

Principes actifs

L’acore vrai est composé d’une huile essentielle (2 à 9 %) appelée oleum calami. Elle offre de nombreuses vertus thérapeutiques grâce à sa formule riche en terpènes et en dérivés phénylpropaniques (béta-asarone à 10 %). Ce jonc parfumé contient aussi de l’acorone amer, des tanins, des mucilages, des saponines et de la choline.

Propriétés pharmacologiques

En usage interne, l’acore vrai présente divers effets.

  • Régulateur du système digestif : il permet de lutter contre les maux d’estomac, les indigestions et autres troubles gastro-intestinaux. Il stimule également l’appétit et le péristaltisme.
  • Diurétique : son utilisation est indiquée en cas de problèmes rénaux ou de goutte.
  • Sudorifique : c’est un excellent remède contre la toux, la fièvre et les infections hivernales.
  • Anti-inflammatoire.
  •  Antibactérien et antiparasitaire.
  • Antispasmodique et sédatif : les composants de l’acore vrai ont un effet calmant sur le système nerveux central (SNC). Ils agissent sur les muscles pour soulager les contractions involontaires.
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En application externe, les préparations à base d’Acorus calamus sont cicatrisantes. Elles sont prescrites pour le traitement des plaies et des affections cutanées. En cas de douleurs osseuses, on imprègne une compresse de décoction de rhizomes avant de l’appliquer sur la zone concernée. Pour soigner les enrouements, le vin médicinal d’acore vrai est indiqué pour faire du gargarisme.

Préparation

Les rhizomes de l’acore vrai servent à la préparation de tisane par décoction dont le dosage varie en fonction du traitement envisagé. Ces souches permettent également la fabrication de vin médicinal. Pour ce faire, laisser macérer 8 à 10 g de rhizomes dans un litre de vin pendant dix jours. Dans cette préparation, ajouter de l’aunée et de la gentiane.

Pour un usage externe, les rhizomes d’acore odorante sont broyés puis incorporés à l’eau du bain, à raison de ½ kg par litre d’eau. Le mélange est à chauffer jusqu’à ébullition avant d’être utilisé.

Dosage et contre-indications

Les rhizomes d’Acorus calamus doivent être séchés ou cuits avant utilisation. À l’état frais, ils sont vomitifs. Par ailleurs, l’utilisation de l’huile essentielle se fait par dilution préalable pour une application cutanée. Elle est déconseillée chez les femmes enceintes à cause de son action abortive.

Ces contre-indications sont valables pour les femmes allaitantes et les enfants de moins de six ans.

Les préparations à base d’acore odorant doivent être utilisées avec parcimonie pour éviter les risques de surdosage. D’une manière générale, on limite l’apport en béta-asarone à 0,1 mg/kg. En outre, l’usage de ces solutions ne doit pas être prolongé. Dans tous les cas, les conseils d’un phytothérapeute sont vivement recommandés.

Autres usages de l’acore odorant

Le rhizome de l’acore odorant peut être consommé sous forme de bouillie ou de galette. Son arôme est aussi apprécié dans les boissons alcoolisées, comme les eaux-de-vie.

L’huile essentielle de rhizomes sert à parfumer différents produits tels que les vinaigres de toilette. Elle possède un effet répulsif et constitue un insecticide efficace. Les feuilles et les rhizomes broyés ont le même effet à l’état frais. Le mélange tue les acariens, les moustiques, les pucerons, les cicadelles et les insectes ravageurs du riz.

Les feuilles de l’acore vrai sont impropres à la consommation. Par contre, elles peuvent servir de support antiadhésif pour une cuisson au four tout en apportant un léger arôme. Les parties basses des jeunes pousses, quant à elles, sont comestibles. 

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