L’aconit napel : ses caractéristiques, son histoire, sa culture, ses propriétés, ses vertus en phytothérapie et les précautions à prendre.

Les Gaulois utilisaient cette plante pour chasser les loups dans les forêts. Ils enduisaient leurs flèches de cette plante afin de les imprégner de la toxine de celle-ci.

Au Moyen Âge, on considérait que le casque de Jupiter était magique et qu’il avait un lien avec la magie noire. Les espèces mythiques telles que les loups-garous, les vampires et les démons craindraient la plante. En outre, à l’époque, certains guérisseurs la prescrivaient à ceux que l’on pensait s’être transformés en loup.

Durant la Renaissance, la famille Borgia l’utilisait pour l’affreuse agonie qu’engendre son ingestion.

Description de l’aconit napel

La capuche de moine est peu imposante. Elle se démarque par ses fleurs et ses feuilles.

Appareil végétatif

Cette plante herbacée pérenne peut atteindre 0,5 à 1,5 m de hauteur. Elle dispose d’un feuillage abondant. Sa racine de couleur noirâtre est tubérisée et épaisse. Celle-ci forme un petit navet mesurant 5 à 10 cm, pointu et couvert de radicelles.

La tige de l’aconit napel est dressée, glabre, robuste et de forme cylindrique. Les fleurs se trouvent au sommet de celle-ci. Les feuilles du sabot du pape disposent de huit lobes découpés en lanières relativement fines. Elles sont alternes, cunéiformes et de couleur vert foncé. Elles comportent des incisions profondes et des nervures en éventail qui ont tendance à rétrécir vers le haut du végétal.

Appareil reproducteur

Entre juin et septembre, des fleurs de couleur bleu-violet apparaissent. Elles se composent de cinq sépales formant un calice volumineux. Le sépale supérieur est en forme de casque (galéiforme). La corolle, située à l’intérieur des sépales, abrite deux pétales tubulaires incurvés se présentant comme un « char de Vénus » ou des « pistolets ». Celle-ci arbore trois petits pétales à l’état de simples écailles, pouvant être quelques fois non formés.

Habitat et aire de répartition de l’aconit napel

L’aconit napel pousse dans les milieux ouverts, particulièrement dans les zones humides des montagnes. L’altitude idéale pour sa culture varie entre 500 m et 2 500 m.

Cette plante pousse généralement en Europe centrale et orientale. Cependant, elle est également présente sur le continent asiatique.

Plantation de l’aconit napel   

Le mieux serait d’éviter de planter ce végétal dans un jardin en raison de sa toxicité. Cependant, s’il doit être planté chez soi, il convient de prendre certaines dispositions. Ainsi, l’idéal serait de commencer à planter l’aconit napel en septembre afin de favoriser un enracinement avant l’hiver et une bonne reprise au printemps. Par ailleurs, il faut veiller à bien arroser le plant nouvellement planté. Il apprécie tous types de sols, même ceux qui sont secs et pauvres. Cependant, une terre enrichie avec du fertilisant ou du compost lui offre une croissance rapide. Cette plante préfère les emplacements plus ou moins ensoleillés et un peu ombragés. Il est important d’éviter les endroits trop exposés au vent ou préférer mettre un tuteur si cela n’est pas possible. Enfin, il convient de distancer chaque plant d’aconit napel de 40 cm.

Entretien de la plante

Le coqueluchon, une fois bien développé, a besoin d’un sol légèrement humide, surtout pendant les saisons chaudes. Il convient alors de l’arroser convenablement l’aconit napel durant ces périodes. La mise en place d’un épais paillis autour du collet permet d’économiser un arrosage sur deux.

Le meilleur moyen de favoriser l’apparition de nouvelles fleurs est de couper légèrement les tiges après la floraison. Dans les régions où l’hiver est rude, il convient de rabattre la tige de cette plante au plus court à l’automne afin de protéger le pied. Les variétés de ce végétal ayant une hauteur qui dépasse la normale sont sensibles au vent et ont besoin d’un tuteur.

Pharmacopée du végétal

L’aconit napel figure parmi les plantes les plus toxiques du monde. Sa toxicité a été mise en évidence en 1845. Toutes les parties du végétal sont vénéneuses. Cela s’explique par les molécules toxiques contenues dans cette plante, telles que les alcaloïdes diterpéniques. L’aconitine est le principal alcaloïde qui compose l’aconit napel. Les feuilles du casque de Jupiter contiennent entre 0,2 et 1,2 % d’aconitine, tandis que les racines en referment à hauteur de 0,3 à 2 %.

La consommation de cette plante peut entraîner la paralysie des différents systèmes vitaux (circulatoire et respiratoire), et par conséquent la mort. On constate alors que la personne intoxiquée présente une hypersudation, une hypersalivation et une mydriase avant qu’elle meure. Malheureusement, il n’existe pas d’antidote à cette toxine. Néanmoins, au Moyen Âge, l’anthorine, une substance extraite de l’aconit anthore, constituait un remède à l’aconitine.

Il faut savoir que l’aconitine est plus concentrée au niveau des racines de l’aconit napel. Consommer 2 à 3 g de cette partie du végétal suffit pour entraîner la mort. Ainsi, dans de nombreux cas, cette plante a provoqué la mort de certains animaux herbivores. Au nord du Sikkim, Charles Bell a toutefois constaté qu’un âne victime d’empoisonnement a reçu un traitement qui a pu le sauver. Cela a consisté à découper le bout des oreilles de l’animal et à le piquer dans ses quartiers arrière. En outre, les Tibétains de la vallée de Chumbi se servaient d’une méthode similaire pour prévenir l’empoisonnement de leurs animaux. Ils frottent des feuilles d’aconit bouillies sur les narines et la bouche de ces derniers. Ce remède agit sur les muqueuses buccales et nasales. Les animaux sont alors protégés de la toxine contenue dans l’aconit napel lors d’une consommation ultérieure de la plante plus tard.

Précautions à prendre concernant le casque de Jupiter

Il convient d’utiliser des gants lorsqu’on manipule cette plante. Ensuite, il est important de bien se laver les mains et d’éviter à tout prix de se toucher les yeux et la bouche, en particulier si le végétal est entré en contact avec la peau.

De plus, une association de l’aconit napel avec des substances telles que l’arsenic, l’iode ou le tanin est très dangereuse. Cela décuple la toxicité de ce végétal.

L’idéal est de demander conseil à un médecin ou à un pharmacien avant de prendre des médicaments contenant des extraits de cette plante. Il convient également de lire attentivement les contre-indications du produit inscrit sur la notice. Par ailleurs, le casque de Jupiter ressemble beaucoup au Molopospermum peloponnesiacum (couscouil), particulièrement au niveau des feuilles. Ce dernier est une plante de la famille des Apiacées, très consommée en Roussillon. Cependant, il est possible de distinguer les deux plantes grâce à leurs fleurs.