Caractéristiques de l’abricotier
- Nom : Abricotier
- Règne : Plantae
- Sous-règne : Tracheobionta
- Division : Magnoliophyta
- Classe : Magnoliopsida
- Ordre : Rosales
- Famille : Rosacée
- Sous-famille :Prunoideae
- Genre : Prunus
- Espèce : Prunus armeniacam
Également connu sous le nom d’abricotier commun, cet arbre fruitier des montagnes est originaire d’Asie centrale ou d’Asie Mineure. Du nom scientifique Prunus armeniaca, il faut le distinguer de l’abricotier des Antilles ou Mammea americana L. Ce dernier appartient à la famille des Clusiacées.
L’abricotier doit son nom scientifique armeniaca au naturaliste suisse Gaspard Bauhin. Il a utilisé cette appellation pour la première fois au XVIe siècle dans l’ouvrage botanique Pinax theatri botanici. Les origines chinoises de cette espèce ne seront confirmées que tardivement.
Au XVIIIe siècle, l’origine arménienne de l’arbre continue d’être véhiculée et Carl von Linnée le baptise Prunus armeniaca. Cette confusion persiste jusqu’au XXe siècle, surtout en Occident. Le genre Prunus fait référence à des arbres fruitiers des montagnes de l’Iran oriental et des alentours : Turkestan et nord-ouest de l’Inde. D’ailleurs, on retrouve encore l’abricotier dans ces pays à ce jour.
Il a fallu attendre Joseph Decaisne, un botaniste du XIXe siècle, pour envisager l’origine chinoise de cette espèce. Le Dr Bretschneider lui envoie des échantillons d’abricotiers sauvages retrouvés dans les montagnes de Pékin et des environs. De Candolle rapporte cette découverte que de nombreuses recherches ont ensuite confirmée. Cet arbre pousse dans plusieurs régions d’Asie centrale et de Chine. On le retrouve, entre autres, dans les montagnes de Tian shan, à Gansu, Shandong, Nei Mongol ou encore Hebei. L’abricotier sauvage pousse également au Japon et en Corée. Les fouilles archéologiques ont démontré que les Chinois cultivent l’abricotier depuis plus de 3 000 ans. Les espèces sauvages et celles issues des cultures couvrent de vastes zones du territoire chinois. De ce fait, distinguer la distribution d’origine exacte de ces deux variétés s’avère compliqué. Cependant, des recherches approfondies ont permis d’identifier le centre de diversité de l’abricotier. Les ressources génétiques issues du Xinjiang tendent à désigner Kuche comme la zone de domestication de l’espèce. D’autres recherches ont permis de découvrir la culture d’abricotiers par les Perses vers l’an 2 000 avant J-C.
Vers le 1er siècle, les Iraniens et les Arméniens ont introduit la culture de l’abricotier dans le Proche-Orient. Les Grecs l’ont découvert à cette même période et l’appellent pomme d’Arménie. Cette désignation Mailon armeniacon apparaît pour la première fois dans les écrits du médecin grec Dioscoride. De son côté, Pline parle de praecocium, qui signifie précoce, pour désigner une variété d’abricot. L’espèce est implantée sur les rivages de la Méditerranée plus d’un siècle après sa découverte en Arménie. Les pays tels que la Turquie, la Syrie, l’Italie et la Grèce commencent à la cultiver. Quant aux Espagnols, ils ont dû attendre l’an 714 pour apprendre son existence, grâce aux Maures. Ce sont les Romains qui introduisirent ce fruitier en Europe. L’Occident doit sa découverte de l’abricot à Alexandre Le Grand qui en rapporte après ses explorations.
L’abricotier est entré sur le territoire français de deux façons. On rapporte l’arrivée de cet arbre fruitier dans le Roussillon avant le XVe siècle. L’héritier du royaume de Naples, René d’Anjou, le ramène également dans la vallée de la Loire vers 1560. C’est à cette période et à cet endroit que l’arbre prend le nom d’abricotier.
La variété d’abricot introduite dans le Roussillon est différente de celle qui a fait son entrée dans la vallée de la Loire. Les premières sont reconnaissables leur amande amère et ont besoin de greffage pour se reproduire. Les secondes se distinguent par leur amande douce et leur exigence réduite au greffage. Chaque descendant présente des caractéristiques différentes, respectivement le phylum nord-africain et le phylum européen.
Dans un environnement favorable, l’abricotier peut atteindre plus de 6 m de haut.
Ce fruitier est reconnaissable à sa forte végétation, son écorce brun-noir et à la forme retombante ou étalée de son port. Cette espèce vigoureuse vit jusqu’à 45 ans, avec une durée de vie moyenne située autour de 30 ans. Sa croissance sympodiale s’effectue par la dégénérescence apicale du bourgeon et sa tige se développe en zigzag. La multiplication de l’abricotier se fait par greffage ou par semis. Il produit des fruits au bout de 4 ans.
La floraison précoce le rend vulnérable aux conditions climatiques, notamment aux gels de printemps. Dans la majorité des cas, il s’agit d’une espèce autofertile qui fleurit sans abeille. Quelques variétés d’Amérique sont toutefois autostériles, rendant indispensable la présence d’une variété pollinisatrice. Dans ce cas, la période de floraison et la compatibilité sont décisives. Les deux arbres doivent fleurir simultanément, en plus d’être compatibles. La maturation des abricots s’achève généralement entre juin et août.
Les feuilles de l’abricotier sont caduques et constituées de limbes elliptiques cordiformes. Elles sont munies de stipules, dont les bords sont crénelés et dentés.
Les fleurs de 5 sépales et 5 pétales de couleur rose pâle ou blanche. Ces pentamères ont 25 étamines. Les 2 ovules sont contenus dans le gynécée et abritent des ovaires infères non adhérents. La plante est monocarpellée, c’est-à-dire qu’elle ne contient qu’un seul carpelle. Les bourgeons, qu’ils soient floraux ou végétatifs, donnent une fleur unique.
L’induction florale de l’abricotier survient un an avant la floraison. Cette phase se déroule généralement de juin à la fin de l’été. La différenciation du méristème a lieu de l’été au printemps. Cette étape exige un niveau suffisant de réserves glucidiques. L’entrée en dormance des bourgeons floraux débute en été. Par ailleurs, l’induction florale détermine la charge en fruits. Une année fructueuse fera naturellement suite à une production moins importante l’année suivante. D’autres facteurs définissent l’induction florale, dont une photosynthèse active et une surface foliaire abondante. Une déficience de fructification se produit quand le froid hivernal affiche des températures trop basses. En effet, la fleur ne survit pas au-dessous de -2 °C.
En général, l’abricotier fleurit de février à avril. Toutefois, la période pendant laquelle survient cette phase varie en fonction de plusieurs facteurs, dont la région, le climat et surtout la variété. Les froids printaniers avant mai fragilisent cette floraison précoce.
L’abricot est un fruit à chair parenchyme mou, à peau veloutée et à drupe comestible. Le fruit, sucré ou légèrement acidulé, présente une forme globuleuse de couleur jaune orangé. Le noyau n’adhère pas à la chair et le goût de l’amande varie selon la variété. Elle peut être douce ou amère.
Le développement du fruit s’effectue à partir de l’ovaire. Celui-ci passe par une division cellulaire après la fécondation et augmente en volume. Cet accroissement se mesure sur une courbe de double sigmoïde.
La fructification de l’abricotier se déroule en trois temps, avec deux croissances actives au milieu desquelles se produit une ralentie en intermédiaire. Pendant 6 semaines, l’ovaire connaît se développe activement pour permettre à l’endocarpe d’atteindre sa taille définitive. Entre avril et mai, ce dernier se durcit afin de favoriser le développement de l’embryon. La croissance est plus lente au cours de cette phase. La croissance active reprend ensuite sur une période de 3 semaines. La dernière phase est celle de la maturation. Elle se manifeste par l’accroissement du mésocarpe et par l’accumulation de réserves.
Le fruit entre en maturation pendant la semaine qui précède la récolte. Toutefois, cela dépend des conditions climatiques. Le fruit transforme alors ses réserves glucidiques en source d’énergie. On parle de phase climactérique. Celle-ci se traduit par l’augmentation significative de la respiration des fruits et des échanges gazeux. La durée de maturation est variable selon les variétés et les conditions climatiques. En moyenne, un abricot mûr pèse 45 g, noyau compris.
Cette espèce polycyclique produit chaque année 1 à 4 UC ou unités de croissance. La première UC s’arrête à la mort du méristème apical. Ce phénomène marque aussi l’arrêt de croissance du rameau. La deuxième UC débute ensuite avec la croissance du bourgeon. Le nombre d’UC d’un abricotier est conditionné par la variété de l’arbre, sa charge et le climat. Par ailleurs, les formations de rameaux, qu’ils soient courts ou longs, réduisent la longueur de ces unités de croissance.
Au printemps, le bourgeon hivernal se déploie à travers des rameaux courts contenant les organes préformés d’une UC. Ils mesurent 1,5 à 5 cm de long pour certaines variétés. D’autres forment des chiffonnes de 15 à 20 cm. Les bouquets de mai sont une autre appellation des rameaux courts. Les chiffonnes, quant à elles, constituent des allongements des entre-nœuds.
Les rameaux longs produisent 4 unités de croissance suivant un rythme endogène. Des entre-nœuds se développent après la croissance du bourgeon hivernal au cours des vagues successives de végétation. Autrement dit, des entre-nœuds se forment entre les organes préformés. Ces rameaux se déclinent en prolongements et repercements.
L’abricotier comprend une quinzaine de variétés principales, dont les précoces et les tardifs.
Parmi les résistants figurent l’Orange Summer, le Bergeron et l’Abricotier de Nancy. Leurs caractéristiques leur permettent de pousser dans les régions froides. Le premier est reconnaissable à ses gros fruits parfumés et sucrés. Le deuxième présente une résistance au gel et à des températures inférieures à 15 °C. Il partage ce trait commun avec l’Orange Summer. L’Abricotier de Nancy supporte jusqu’à -25 °C tout en étant résistant à la sécheresse.
Le Garden Aprigold, une variété de petite taille, peut être installée sur un balcon. Ses fleurs blanches et ses gros fruits en font un arbre à la fois ornemental et fruitier. L’Abricotier Polonais a la particularité de produire des fruits dès ses premières années. Il donne de délicieux abricots assez tôt comparé aux autres variétés.
Les abricotiers précoces
Variété | Calibre | Caractéristiques des fruits |
Orangered | gros | orange cuivré, présence de plaques rouges |
Bulida | gros | fruit à chair ferme, ne supporte pas le froid |
Luizet Suchet, du clos | gros | orangé et pourpre, chair ferme, saveur sucrée-acidulée |
Polonais Orangé de Provence | gros | chair fine et fondante |
Précoce de Boulbon | moyen à gros | Parfumé, jaune, taches rouges |
Précoce de Saumur | moyen | Parfumé, coloré, chair fondante, |
Ampuis abricot de Hollande, de Breda | petit | rouge, peu juteux |
Les abricotiers tardifs
Variété | Calibre | Caractéristiques |
Sucré de Holub | – | jaune pâle, chair fondante et très fine |
Harogem | – | couleur orangée, chair ferme |
Poman rosé Blanc rosé | – | ancienne variété de la région d’Apt, pour fabriquer des fruits confits |
Royal du Luxembourg | gros | jaune pâle, piqueté de rouge, chair fondante |
Bergeron | gros | jaune safran, coloré de rouge |
Abricotier de Nancy | gros | orangé, chair tendre et presque jaune |
L’abricotier a des besoins agronomiques spécifiques, bien qu’il ne soit pas trop exigeant en général.
Particulièrement tolérant, l’abricotier pousse sur tout type de sol. Il préfère les terrains chauds, meubles et perméables. Un sol sablonneux constitue un environnement idéal pour cette espèce, avec un drainage optimal. Il supporte un sol caillouteux, calcaire, neutre ou ordinaire. Ses racines craignent l’humidité qui risque de les asphyxier. Cet arbre fruitier n’aime pas les argiles profondes et les sols froids et humides.
Le début de l’hiver ou la fin de l’automne est la saison idéale pour planter l’abricotier. En effet, le repos végétatif permet aux racines de s’installer correctement. L’arbre profite alors d’une bonne reprise au printemps. La plantation des racines nues d’abricotier se fait hors période de gel. Autrement dit, il faut les mettre en terre entre novembre et mars. Une plantation au printemps est possible, à condition de respecter ses besoins hydriques. Les racines ont besoin d’eau pour la reprise.
Un espace d’environ 1,5 m est nécessaire entre deux plants d’abricotier. Ceux-ci donneront leurs premiers fruits au cours de leur 4e année. L’exposition au vent et l’ensoleillement influe beaucoup sur le rendement et sur la qualité des fruits. Idéalement, l’abricotier est planté à l’abri du vent, avec une bonne exposition au soleil.
Le climat a un impact direct sur l’abricotier, que ce soit au niveau de sa croissance ou de sa fructification. La qualité de la récolte dépend de l’apport hydrique reçu par l’arbre. L’irrigation s’avère incontournable dans le cadre d’une culture intensive.
L’abricotier connaît une croissance optimale sous climat méditerranéen et se montre très résistant à la sécheresse. Dans les régions à climat continental, il supporte des températures inférieures à -20 °C, voire -30 °C dans certains cas. Il pousse aussi bien à Paris que dans le nord de l’Hexagone. En revanche, il ne tolère que très peu les froids printaniers et les fluctuations thermiques. Ceux-ci peuvent corrompre la floraison ou la nouaison nécessaire à la fructification. Les organes floraux seront abîmés et les champignons risquent de contaminer l’arbre. Les abricots tardifs sont davantage adaptés au climat froid.
Les besoins en eau de l’abricotier augmentent jusqu’au mois de juin. Sa consommation se stabilise avant de baisser définitivement en fin de saison. La sécheresse représente une menace pour cette espèce, surtout lorsqu’elle survient pendant la période de durcissement du noyau et la récolte. En revanche, un excès hydrique peut altérer le goût du fruit ou entraîner des problèmes de fermeté, de fragilité voire d’éclatement.
Elle est nécessaire pour maintenir l’équilibre de la croissance et de la fructification. Toutefois, cette opération reste facultative. Les tailles sévères ne sont pas recommandées sur ce fruitier. Deux procédés sont effectués dans la plupart des cas : une taille légère pendant les premières années et une taille de fructification. Elles consistent à enlever le bois mort et à réduire les branches à fruits. Cette dernière pratique se fait en automne.
On parle de taille longue ou de plein vent lorsqu’elle est effectuée pendant la production. Elle sert à préserver le prolongement. Elle permet le renouvellement des charpentières et consiste à les rabattre de moitié et à enlever les rameaux vigoureux. On procède en même temps au raccourcissement des branches trop longues ou vieillissantes. Les charpentières et leurs sous-mères, quant à elles, sont laissées entières. Il en résulte des charpentières de forme pyramidale des charpentières qui permettent aux ramifications de se renouveler. De ce fait, la lumière pénètre jusqu’à la base de l’abricotier.
La taille en vert, pratiquée en été, correspond à la section des tiges vigoureuses. L’objectif est de favoriser l’ensoleillement et un séchage optimal des fruits. En outre, ce procédé protège des maladies de conservation.
La taille de fructification est effectuée en été. Cette opération permet de maîtriser la charge de l’arbre en choisissant les rameaux qui vont porter les fruits l’année suivante. La réduction de la charge limite l’alternance et augmente le calibre des fruits. Elle est réalisée sur les brindilles, les rameaux courts ou le bois.
Chaque variété ne présente pas les mêmes besoins de taille, que ce soit en fréquence ou en importance. En principe, ce procédé a pour but de structurer le tronc, les charpentières et les sous-mères. Tailler l’abricotier sert donc à équilibrer les branches maîtresses. La taille permet une maîtrise de la fructification, afin qu’elle soit progressive et régulière. Les fruits auront alors une belle présentation ainsi qu’un bon calibre et les ramifications se renouvelleront de façon optimale.
Trois solutions principales de multiplication existent pour l’abricotier. Il est possible de semer directement le noyau dans du sable humide ou un sol sablonneux. On peut aussi recourir au semis pour les porte-greffes. Cette technique est utilisée pour obtenir de bons résultats lors de la multiplication de variétés anciennes. L’abricot de Hollande et l’abricot Alberge se sont montrés très réceptifs à cette méthode. La troisième option consiste à réaliser une greffe sur d’autres fruitiers comme un pêcher, un prunier ou un amandier. Le greffage s’effectue entre fin juillet et fin août. Cette méthode implique une réflexion en amont sur le choix du porte-greffe. Une considération des caractéristiques principales de l’abricotier s’impose : nature de sol, précocité et formes de l’arbre. Le porte-greffe sera différent selon les résultats attendus : arbre aux formes basses, hautes, sur demi-tige ou haute tige, etc.
Cette opération est indispensable pour limiter l’alternance et maîtriser le calibre des fruits. Il peut se réaliser à la main, avec une brosse ou une canne vibrante. Certains utilisent un sécateur ou une pince à olive. L’essentiel est d’utiliser un matériel propre.
L’intensité de l’éclaircissage dépend de la variété de l’abricotier et des objectifs de production. Pour ce faire, il faut enlever la surcharge en supprimant certains fruits, notamment les grappes ou ceux qui sont trop rapprochés les uns des autres. On doit retrouver 2 fruits sur un rameau court contre 1 fruit tous les 6 cm sur un rameau long. Cette technique d’entretien facilite l’aération et maintient l’équilibre de l’abricotier dans son ensemble. L’éclaircissage au niveau des extrémités doit être plus important sur les rameaux longs. Il permet de protéger l’abricotier des maladies comme l’oïdium, des champignons et des forficules. Par ailleurs, il réduit le risque de maladies de conservation.
Les recherches sur l’éclaircissage chimique n’ont pas encore été concluantes jusqu’à maintenant. Les procédés manuels et mécaniques restent les options possibles.
L’abricotier est sensible à plusieurs maladies, dont la sharka, la bactériose et l’enroulement chlorotique. Cette espèce est aussi sujette aux maladies dites cryptogamiques comme la moniliose et l’oïdium. Une bouillie bordelaise permet de les prévenir.
Les conséquences de la sharka sur l’abricotier sont reconnaissables à la déformation des fruits ou à une baisse de rendement. L’agent responsable de cette maladie est le Plum pox virus et les pucerons en sont les vecteurs de transmission. L’utilisation d’un matériel de greffage non certifié augment le risque d’occurrence de cette maladie. L’impact économique est assez conséquent, car les fruits déformés ne sont pas commercialisables.
Cette maladie se traduit par une infection qui attaque les rameaux et les fruits. Les bourgeons, les charpentières et les rameaux sont recouverts de taches noires d’apparence huileuse. Les bactéries responsables de la bactériose sont glaciogènes. Elles sont actives à mesure que les températures baissent. Les blessures sont leur point d’entrée en hiver et elles font pourrir les pousses au printemps. La présence de chancres en été est aussi un des symptômes de cette pathologie. Il existe deux formes de bactériose : les taches bactériennes et le chancre bactérien. Le premier type est causé par des bactéries appelées Pseudomonas syringae pv. Syringae et Pseudomonas mors prunorum. Les agents pathogènes qui causent le chancre bactérien sont les Xanthomonas campestris pv. pruni. Les dommages se reconnaissent à la faible croissance de l’arbre ou encore à la diminution de la qualité de production.
Il s’agit d’une maladie causée par des bactéries sans paroi appelées Candidatus Phytoplasma prunorum. L’enroulement chlorotique entraîne un dépérissement de l’arbre, pouvant être progressif ou brutal. La multiplication de ces agents pathogènes se fait dans les tubes. Au printemps, ils affaiblissent la croissance végétative à travers des entre-nœuds courts ou des feuilles enroulées. En hiver, cette maladie provoque un débourrement anticipé des bourgeons (dès le mois de janvier ou février) et une feuillaison précoce. En été, l’enroulement chlorotique entraîne un développement anormal des fruits. Ces derniers chutent avant d’arriver à maturité. Les conséquences de cette pathologie affectent le rendement et la récolte.
Les trois ravageurs principaux de l’abricotier sont le forficule, la petite mineuse et le puceron.
De son nom scientifique Forficula auricularia L., ce ravageur cause des dommages sur les fruits. Ses morsures entament l’épiderme de ces derniers et laissent pénétrer d’autres champignons. Ceux-ci provoquent des maladies de conservation comme l’Alternaria ou le Monilia. Les zones rongées par le forficule sont recouvertes de ses déjections. Il s’agit d’un insecte lugifuge (qui fuit la lumière). Il prolifère dans les zones sombres et humides.
L’Anarsia lineatella est une chenille qui provoque des dégâts majeurs sur les abricotiers. Elle est capable de parasiter jusqu’à 5 rameaux, sans parler des dommages sur les fruits. La petite mineuse infecte les jeunes pousses en y creusant des galeries. Les gouttelettes de gomme qui dégoulinent après le dessèchement des jeunes abricotiers figurent parmi les signes de sa présence. Toutefois, un écoulement de gomme ne signifie pas forcément une infestation par ce parasite. La présence de gomme peut indiquer une blessure ou un excès d’humidité. Elle peut aussi signaler que le sol n’est pas adapté ou qu’il y a un déséquilibre nutritionnel.
Les feuilles de l’abricotier se recroquevillent suite aux piqûres des pucerons Hyalopterus pruni et Myzus persicae. Ce dernier est d’ailleurs plus dangereux, car il constitue également un vecteur de maladie comme la sharka. Les autres dégâts causés par ces insectes sont l’assèchement des fruits, la déformation des jeunes pousses ou le développement anormal des fruits.
Les grands cultivateurs d’abricotiers sont la Californie, la Turquie, l’Espagne, l’Iran, l’Asie centrale, l’Italie ou encore la Grèce. Cet arbre fruitier est aussi cultivé en Afrique et en Amérique du Nord.
La production d’abricots et la transformation de ceux-ci constituent les premières motivations de la culture d’abricotier. Outre une consommation fraîche, le fruit peut être séché ou transformé. Par ailleurs, cette méthode s’avère indispensable en raison de la courte durée de la fruitaison et de la conservation.
Les transformations courantes de ce fruit sont la compote, la conserve, la gelée et la confiture. En cuisine, l’abricot séché fait partie des ingrédients de nombreuses recettes comme le tajine et le ragoût. Il est ainsi utilisé dans les préparations salées ou sucrées. L’umeboshi, spécialité japonaise, offre une excellente façon de déguster l’abricot salé et séché. En vinaigrette, en condiment ou en sauce chutney, il fait des merveilles gustatives.
L’abricot est l’ingrédient de base de certaines boissons, comme les sirops, l’abricotine ou le brandy d’abricot. Certains pays en consomment l’amande et utilise le noyau pour préparer des liqueurs. Les plus célèbres sont l’amaretto et le Noyau de Poissy.
En cosmétique, il est apprécié pour ses vertus nourrissantes et hydratantes. Les acides gras essentiels extraits de l’abricot constituent de véritables alliés antirides. Les produits à base de ce fruit aident à obtenir une peau lisse.
Le bois de l’abricotier est utilisé pour fabriquer du blul ou du duduk, des instruments de musique. Sa belle floraison printanière en fait un arbre d’ornement très prisé.
L’abricotier a un symbolisme particulier en termes de spiritualité. Il incarne la sagesse et la persévérance. Ces attributs se justifient par la forte résistance de l’arbre aux conditions extrêmes. Il supporte la sécheresse et les températures les plus basses. On peut tirer un enseignement de sa capacité à donner naissance à des fleurs et des fruits malgré les moments difficiles.
Les propriétés thérapeutiques des feuilles, du noyau et du fruit de l’abricotier sont multiples.
Ses feuilles possèdent des vertus antioxydantes. Elles renforcent l’immunité et ralentissent le vieillissement cutané. Elles sont utilisées pour soigner les maux de gorge et la toux. Les consommer en infusion élimine les toxines dans l’organisme.
L’huile extraite du noyau d’abricot apaise les douleurs articulaires, musculaires et nasales. Elle est aussi indiquée en cas de constipation, d’hémorroïdes, d’indigestion ou de rhumatisme. Elle a des propriétés anti-inflammatoires et soulage les maux de gorge et les angines.
L’abricot fait partie des remèdes naturels utilisés au quotidien. Il protège des agressions extérieures et des rayons ultraviolets. Chez la femme enceinte, ce fruit se révèle excellent pour le fœtus. Il contient du fer et aide à lutter contre la fatigue et l’anémie. C’est un bon diurétique et un allié détox grâce à sa forte teneur en eau (85 %).
La haute teneur en fibres de l’abricot le rend difficilement digeste pour les personnes souffrant de troubles intestinaux. Il peut également causer des allergies. Consulter un professionnel de santé s’impose pour les personnes sensibles, outre la modération. Quant à l’amande du noyau, il devient toxique en cas de consommation abusée.
La qualité et la quantité de la récolte dépend de nombreux facteurs, comme la fertilisation ou l’âge de l’abricotier. Un individu peut produire jusqu’à 200 kg de fruits ou ne donner aucun fruit.
En 2022, le bilan de production s’est révélé positif pour la France. Les ventes au niveau national ont connu une hausse de 50 %. Ces résultats sont plus élevés que les moyennes enregistrées entre 2017 et 2021. La vallée du Rhône reste la principale productrice en concentrant 49 % de la production nationale.
De son côté, l’Espagne a rencontré quelques difficultés avec une baisse de 37 % par rapport à cette même période.
La production d’abricots a repris progressivement en Europe après le gel des années précédentes en Grèce, Italie, France et en Espagne. Le froid hivernal et les aléas climatiques ont entraîné la chute de bourgeons, ce qui a affecté négativement le rendement. En 2023, les statistiques prévoient encore 7 % de baisse par rapport aux chiffres de 2022. Toutefois, on estime la production d’abricot au niveau européen à environ 500 000 tonnes pour 2023. Ces deux dernières années, elle n’était que de 400 000 tonnes.
Le froid hivernal n’est pas le seul risque auquel font face les producteurs, car la sécheresse représente un autre danger. Le sud-est de la France et l’Espagne sont les plus à surveiller.