Caractéristiques de l’avocatier
- Nom :Avocatier
- Règne : Plantae
- Division : Magnoliophyta
- Classe : Magnoliopsida
- Ordre : Laurales
- Famille : Lauraceae
- Genre : Persea
- Espèce : Persea americana
L’avocatier est un arbre fruitier subtropical appartenant à la famille des Lauracées. Ses trois races (mexicaine, guatémaltèque et antillaise) proviennent respectivement du Mexique, du Guatemala et de la Colombie. Des conditions écologiques spécifiques sont requises afin que cette plante se développe efficacement. À maturité, elle peut atteindre 20 m de haut si elle est cultivée à l’état sauvage. Son fruit, l’avocat, est bien connu pour sa valeur nutritionnelle accrue et ses nombreuses propriétés médicinales. Ses feuilles peuvent aussi servir de condiment ou d’assaisonnement. Cependant, l’avocatier est toxique pour les animaux.
Le nom scientifique de l’avocatier est Persea americana. « Persea » vient du grec persea qui désigne un arbre égyptien originaire de Perse et « americana » signifie « d’Amérique ». Le mot « avocat » est un dérivé du nahuatl ahuacatl signifiant « testicule » par analogie à sa forme. Ce terme nahuatl est également à l’origine de la traduction espagnole « aguacate » dans le mot composé ahuacamolli (guacamole), qui signifie « sauce à l’avocat ».
L’avocatier est un arbre fruitier dichogame.
L’avocatier est un arbre qui mesure entre 7 et 10 m en intérieur, mais peut atteindre 20 m à l’état sauvage. Son tronc unique est rempli d’écorce crevassée et grisâtre. Sa cime est touffue et ample. Aux bords lisses, ses feuilles sont elliptiques, alternes et entières, et mesurent entre 20 et 30 cm. Brillant, leur coriace limbe est de couleur vert foncé, avec des nervures vert clair et un revers très pâle. Le pétiole mesure entre 3 et 5 cm de long. Les feuilles juvéniles sont duveteuses et légèrement violacées. Le feuillage de cet arbre se renouvelle chaque année, mais seulement après déploiement des nouvelles feuilles.
Bien que les fleurs de l’avocatier soient petites et discrètes (1 à 3 cm), elles sont souvent assemblées en larges grappes près du bout des branches. Elles ont un périanthe à trois sépales et à trois pétales. Ces fleurs sont hermaphrodites successives, on dit qu’elles présentent un phénomène de dichogamie. La maturation des organes mâles arrive après celle des organes femelles, ce qui empêche l’autofécondation de la fleur. Comme les fleurs de l’avocatier sont mellifères, elles sont fécondées par les insectes.
L’inflorescence d’un avocatier peut être déterminée, notamment lorsque l’extrémité de la pousse portant les fleurs se termine par une fleur. Elle peut aussi être indéterminée quand l’axe principal se termine par un bourgeon végétatif. Un avocatier est capable de produire plus d’un million de fleurs, mais seule une fleur sur 1 000 donne un fruit.
Son fruit en forme de poire pèse entre 100 et 1 000 g, et mesure entre 7 et 20 cm. À pépin unique, il comporte une graine centrale ovale de 3 à 5 cm de long. Il s’agit plutôt d’une baie, et non d’une drupe, puisque l’endocarpe est charnu.
La dichogamie est une propriété des plantes unisexuées, dont les fleurs femelles et mâles ne se développent pas au même moment. Les fleurs de l’avocatier s’ouvrent une première fois au stade femelle, puis une deuxième fois au stade mâle. Parfois, elles s’ouvrent une troisième fois au stade mâle.
Les fleurs sont au stade femelle quand leur stigmate central blanc est prêt à recevoir le pollen et que leurs étamines sont rabattues perpendiculairement au pistil. Lorsque ce type de fleur apparaît sur un arbre le matin, la variété appartient au groupe A. Si on le voit l’après-midi, la variété appartient au groupe B. Les fleurs au stade mâle, quant à elles, sont reconnaissables au stigmate replié ainsi qu’aux étamines et aux anthères dressées à la verticale. Quand on voit ces fleurs sur un arbre le matin, la variété appartient au groupe B. Si elles apparaissent l’après-midi, la variété appartient au groupe A.
Variétés d’avocatiers appartenant au groupe A (protogynes) | Variétés d’avocatiers appartenant au groupe B (protandres) |
Carmen Hass | Sir Prize |
Lamb Hass | Zutano |
Hass | Ettinger |
Wurtz | Bacon |
Secondo | Fuerte |
Gottfried | Sharwill |
Corona | |
Mexicola Grande | |
Fantastic (également appelée Pryor) | |
Stewart | |
Gwen | |
Duke | |
Reed | |
Holiday | |
Pinkerton |
Les fleurs des variétés du groupe A s’ouvrent en phase femelle le matin du jour 1 et en phase mâle le lendemain après-midi. Quant aux fleurs des variétés du groupe B, elles s’ouvrent en phase femelle l’après-midi du jour 1 et en phase mâle le lendemain matin. Cette précision d’ouverture des deux types de floraisons ne se manifeste que lorsque la température moyenne est supérieure à 21 °C. Si la température minimale nocturne et la maximale diurne sont plus basses au printemps, les ouvertures quotidiennes des fleurs sont retardées et irrégulières. Cela signifie qu’un avocatier peut avoir des fleurs dans les deux phases en même temps et s’autopolliniser. C’est la raison pour laquelle de nombreux arbres d’une seule variété produisent des récoltes abondantes.
Quand la température moyenne est en dessous de 21 °C, il y a dysfonctionnement des parties florales de l’arbre. Si elle tombe en dessous de 15,5 °C, il y a risque d’absence totale de floraison. Trois jours de beau temps successifs sont donc nécessaires afin d’obtenir une bonne pollinisation.
Les fleurs femelles ne peuvent être pollinisées que pendant deux ou trois heures. Ainsi, il est conseillé de cultiver à une distance de 50 m un arbre de chaque groupe. Cela augmente les chances d’ouverture des fleurs femelles et mâles au même moment en vue d’optimiser la pollinisation.
Des traces archéologiques de l’utilisation de l’avocatier dans la grotte de Coxcatlan remontent à 10 000 ans av. J.-C. Ce site se situe dans la vallée de Tehuacán, dans l’État de Puebla (au Mexique). Cet arbre trouve donc ses origines en Mésoamérique, la zone géographique s’étendant du nord du Mexique au Costa Rica, en passant par le Guatemala. Des noyaux d’avocat ont également été trouvés dans d’autres grottes de cette vallée. Ces indices démontrent une sélection progressive de cette plante vers une augmentation de sa taille. Cela est indiqué par l’augmentation de la taille des noyaux des couches récentes par rapport à celle des noyaux des couches plus anciennes.
L’avocatier a poussé à l’état sauvage en Chine il y a 5 000 ans. Alexandre le Grand l’introduit ensuite en Occident en empruntant la route de la Soie, un ancien réseau d’itinéraires commerciaux entre l’Europe et l’Asie. Puis, cet arbre s’est implanté sur tout le bassin méditerranéen, notamment dans le sud de l’Espagne, grâce aux Arabes.
L’avocatier a eu du mal à s’implanter en France. L’avocat et jardinier Jean-Baptiste de La Quintinie l’importa de l’Italie au milieu du XVe siècle et l’intégra dans le potager de Versailles. Pourtant, la culture de l’avocat ne se développa que 300 ans après.
Au cours des XIXe et XXe siècles, les races antillaise et mexicaine furent les plus consommées. Plus tard, des études ont permis de développer des techniques comme la greffe qui consistent à augmenter la production d’avocats.
Dans les années cinquante à soixante-dix, différentes variétés telles que les avocats Fuerte, Hass, Zutano, Rinxón et Bacon sont apparues. En 1963, des pépinières d’avocats Hass destinées à la vente au grand public ont vu le jour.
On distingue trois races d’avocatier, bien que certains estiment que la race mexicaine constitue à elle seule une espèce.
Cette race provient des hautes terres mexicaines, mais elle s’adapte bien au climat semi-tropical à méditerranéen. Ses feuilles sont généralement petites et dégagent une odeur d’anis quand elles sont froissées. De forme allongée, ses fruits sont petits et pèsent 250 g au maximum. De couleur brune, leur peau est cireuse et très mince. Leur taux d’huile est élevé (supérieur à 15 %). La pulpe est souvent fibreuse et le noyau gros, parfois libre. Les fleurs de cette variété sont plus pubescentes, c’est-à-dire qu’elles sont couvertes de duvet. La floraison est précoce, car la période entre celle-ci et la récolte dure entre 7 et 9 mois.
La race mexicaine résiste aussi bien aux températures élevées qu’aux degrés hygrométriques relativement bas. En revanche, elle est hyper sensible à la salinité. Cette variété est plus tolérante au Phytophthora cinnamomi, un agent pathogène qui peut causer le dépérissement des arbres et d’autres types de dégâts.
D’un point de vue commercial, cette race présente peu d’intérêt à cause du petit calibre de ses fruits. Toutefois, sa tolérance au Phytophthora et sa résistance au froid sont très appréciées en qualité de porte-greffe ou de géniteur dans un programme d’hybridation. Sa forte teneur en matières grasses est également une caractéristique intéressante en matière de production d’huile.
La race mexicaine compte plusieurs variétés, pour ne citer que Fantastic, Mexicola, Brazos Belle, Puebla, Duke et Poncho.
La guatémaltèque provient des hautes terres du Chiapas (Mexique) et du Guatemala. Ses feuilles de couleur vert foncé sont plus grandes et ne dégagent pas l’odeur caractéristique de l’anis. Cette race est moyennement tolérante au froid, même si les températures qu’elle peut supporter (- 2°C à -4 °C) sont inférieures à celles de la mexicaine. Ses fruits sont fortement appréciés des généticiens, car leur taille est variable, quoique souvent plus élevée que ceux de la mexicaine. Leur peau est épaisse, verruqueuse et ultra dure. Petit et lisse, leur noyau est presque toujours adhérent en raison de leur proportionnalité à la grosseur du fruit. La teneur en huile de la guatémaltèque est moyenne : de 10 à 15 %. L’écart entre la floraison et la récolte varie de 8 à 10 mois, voire 14 mois, dans les régions froides de Californie.
Parmi les variétés d’avocatiers de la race guatémaltèque, on peut citer Fuerte, Hass, Nabal, Taylor, Tonnage, Dickinson…
Également appelée “West Indian avocado” par les Anglo-saxons, cette race ne provient pas des Antilles, malgré son nom. Elle est plutôt originaire de Colombie. L’antillaise est très sensible au Phytophthora. Ses feuilles sont d’un vert moins prononcé que celles de la race guatémaltèque et ne sentent pas l’anis. De forme allongée, ses fruits pèsent entre 400 g et 900 g, donc ils sont assez gros, mais plutôt fragiles. De couleur jaune verdâtre, vert tendre ou rougeâtre à maturité, leur peau est luisante, lisse et mince (0,8 à 1,5 mm d’épaisseur). La pulpe est aqueuse et pauvre en huile (taux inférieur à 10 %). Généralement libre, leur noyau est gros, a une surface plus ou moins côtelée et n’adhère pas souvent à la pulpe. La floraison est ultra précoce, puisque son écart avec la récolte est de 5 à 7 mois.
Sensible au froid, l’antillaise ne supporte pas les températures inférieures à -2 °C. Elle ne tolère pas non plus l’aridité. Toutefois, elle est la moins sensible à la salinité par rapport aux deux autres races. Ainsi, elle convient bien aux régions tropicales humides.
Comme variétés d’avocatiers appartenant à la race antillaise, on retrouve Waldin, Fuchsia, Simmonds, Booth, Choquette, Beta, Monroe…
L’avocatier exige des conditions écologiques et des gestes d’entretien spécifiques afin de pousser comme il se doit.
Pour bien pousser, l’avocatier a besoin :
Si la culture se fait en pot, un substrat léger composé de terre de jardin, d’un terreau et d’un peu de sable suffit.
Avant de produire des fruits, l’avocatier passe par de nombreux phénomènes essentiels, et quelques gestes sont importants à réaliser.
Si vous souhaitez cultiver de l’avocatier en France, la race mexicaine est la mieux adaptée, car elle résiste facilement aux basses températures du pays. Cette plante doit être protégée du vent par un voile d’hivernage ou une haie en cyprès assez haute plantée le long d’un mur d’enceinte. Ayant un réel pouvoir de déshumidification, les vents forts déshydratent les fleurs et risquent de troubler la pollinisation.
Comme sa croissance est relativement lente, un avocatier atteint plus de 10 m de hauteur à l’âge adulte. Il peut donner ses premiers fruits dès 5 ou 6 ans si les conditions écologiques sont adaptées, mais le plus souvent vers 8 ou 9 ans.
Le moyen le plus aisé de cultiver les avocatiers est de procéder par semis pendant la saison chaude. Pour ce faire, il convient de planter directement le noyau aux deux tiers de sa hauteur dans du terreau. Arrosez régulièrement afin que ce dernier reste humide jusqu’à l’apparition des premières pousses. L’arrosage ne doit pas non plus être excessif, car la plante est plus fragile à cette période.
Si vous choisissez la culture en intérieur, il est conseillé de préparer le noyau à planter. Il convient de prendre un noyau non abîmé ni écorché par le couteau ayant servi à son ouverture. Ensuite, il faut le nettoyer à l’eau claire afin d’enlever les restes de pulpe. Tout en gardant son enveloppe marron, vous pouvez le tremper pendant 30 min dans de l’eau chaude (température réglée à 35 °C ou à 40 °C). Faites-le sécher au soleil ou dans un endroit sec et aéré pour éliminer toute trace d’humidité. Enfoncez trois cure-dents ou allumettes à mi-hauteur du noyau. Ceux-ci serviront de supports lorsque vous poserez le noyau sur un récipient de 15 à 20 cm de diamètre. Vous pouvez utiliser un verre, un bocal, un vase à jacinthe, etc. Orientez la partie pointue vers le haut et remplissez le pot avec de l’eau à température ambiante. Assurez-vous de recouvrir uniquement la partie basse du noyau. Changez l’eau régulièrement. Après quelques semaines, de frêles racines apparaîtront. Le sommet du noyau se fissurera de manière à laisser sortir une pousse. Dès lors, enfoncez deux-tiers du noyau dans un pot rempli de terreau et arrosez régulièrement. Dès que deux feuilles s’épanouissent, pincez de temps en temps l’avocatier afin de renforcer sa ramification. Cela empêche également qu’il pousse tout en tige, ce qui rendrait la plante moins esthétique. Placez le pot au bord d’une fenêtre tout en vous assurant que les feuilles ne reçoivent pas directement les rayons du soleil. Vaporisez les feuilles avec de l’eau non calcaire lorsqu’il fait chaud.
Comme l’avocatier est dichogame, il est faiblement autofertile. C’est la raison pour laquelle il est fortement conseillé de combiner des cultivars protandres avec ceux qui sont protogynes. Il est aussi recommandé de prévoir assez de pollinisateurs tels que les mouches et les abeilles. Il est également judicieux de choisir une zone où la température est assez douce. Tout cela augmente les chances d’assurer une bonne pollinisation. En effet, avec une température fraîche, l’ouverture des fleurs qui se réalise normalement l’après-midi a lieu le soir, voire pendant la nuit. Cela réduit les possibilités de pollinisation par les abeilles qui sont les plus actives pendant la journée, surtout en début d’après-midi. Par ailleurs, il vaut mieux éviter de cultiver des agrumes à proximité d’un avocatier, car ces insectes peuvent délaisser celui-ci au profit des premiers. Comme les abeilles butinent souvent sur les fleurs d’un sexe particulier, il est conseillé de rajouter d’autres pollinisateurs n’ayant pas cette préférence. On parle par exemple des bourdons.
Tailler l’avocatier en début de culture ne ferait que retarder son entrée en production. Une taille d’entretien des gourmands et du bois mort suffit.
L’avocatier peut seulement donner quelques fruits lors des premières fructifications. En revanche, la production peut aller jusqu’à 1 000 avocats par an lorsque l’arbre arrive à maturité. Cela équivaut à 150-250 kg de fruits, selon la variété et les conditions écologiques. Il est à noter que certains cultivars ont une tendance à l’alternance biennale. Autrement dit, il se peut qu’une année soit marquée par une forte production d’avocats et l’année suivante, l’arbre donne peu de fruits, voire aucun.
Comme tous les avocats ne mûrissent pas en même temps, la récolte se fait souvent de novembre à avril en France métropolitaine. Contrairement à la plupart des fruits, le processus de maturation n’a pas lieu sur l’arbre. Il se déclenche seulement à la récolte. D’une manière générale, il est nécessaire d’attendre une semaine après cette dernière. Les avocats sont consommables dès que leur pédoncule tombe spontanément et qu’ils commencent à ramollir.
Il est important de connaître les maladies et les ravageurs des avocatiers afin de savoir comment les éviter et les combattre.
Deux sortes de maladies se démarquent : la pourriture des racines due au Phytophthora et l’anthracnose.
Cette maladie est la plus répandue et la plus grave, car elle entraîne la mort de la plante. Originaire du sol, le champignon Phytophthora cinnamomi infecte les racines qui finissent par pourrir. Inutile de rappeler que cette partie est essentielle étant donné qu’elle sert à absorber l’eau et les nutriments nécessaires à la survie de la plante. Les symptômes de cette pourriture commencent par le développement de feuilles plus petites et cachectiques. Ensuite, celles-ci se flétrissent et finissent par tomber. Comme mesures préventives, il faut avant tout sélectionner des champs bien drainés et privilégier l’irrigation goutte à goutte contrôlée. Il est aussi possible d’utiliser du matériel végétal sain et certifié, d’apporter des engrais riches en calcium et d’utiliser des fongicides à base de phosphonate.
Provoquée par le champignon Colletotrichum gloeosporioides, l’anthracnose de l’avocatier est une maladie post-récolte. Les symptômes font référence à des lésions sur le feuillage et sur les tiges ainsi qu’à la pourriture de la chair du fruit. Pour la lutte, il convient d’espacer les avocatiers d’au moins 7 m pour les aérer suffisamment. Cela permet à la canopée de sécher rapidement après la pluie. Au moment de la cueillette, il est conseillé d’accompagner le fruit d’une partie de sa branche. Enfin, les avocats ne doivent pas être stockés mûrs à température ambiante au-delà d’une journée.
On distingue deux principaux ravageurs : le Pseudacysta perseae et le Stenoma catenifer.
Le tigre de l’avocatier (Pseudacysta perseae) est une punaise qui attaque spécialement le feuillage de l’arbre. Ses larves sont disposées en groupe sur la face intérieure des feuilles et forment une sorte de cheminée d’à peine 1 mm de hauteur. Les blessures causées par les piqûres de nutrition des adultes et des larves favorisent la prolifération de certains champignons comme le Colletotrichum gloeosporioides. Si les symptômes ont été remarqués assez tôt, il convient d’enlever et de détruire rapidement les feuilles atteintes. Par ailleurs, il est recommandé d’utiliser des auxiliaires afin d’assurer l’équilibre biologique entre les espèces utiles et les espèces nuisibles.
Le Stenoma catenifer ou chenille de la graine de l’avocatier est un papillon ravageur. Sa femelle pond des œufs sur la peau des avocats. Une fois écloses, les larves se développent dans les jeunes rameaux et surtout à l’intérieur du fruit. Cela provoque la pourriture, le dépérissement et la chute de ce dernier. La présence des larves se manifeste par l’apparition de galeries à l’intérieur de la graine et de l’avocat. On observe aussi parfois l’existence de trous et d’exsudats sur la peau du fruit. Pour la lutte, il convient de ramasser les fruits et les rameaux infectés. Puis, il faut les enfermer dans un sac plastique hermétique et l’exposer au soleil pendant au moins une semaine.
L’avocatier est apprécié dans le domaine de la construction, car son bois est particulièrement dur. Cet arbre est aussi connu pour les vertus alimentaires, médicinales et cosmétiques de son fruit.
L’avocat occupe une place importante dans la cuisine mexicaine où il est utilisé pour la préparation du guacamole. Ses feuilles servent aussi parfois de condiment ou d’assaisonnement dans différentes préparations. Les Brésiliens et les Malgaches mangent le fruit en dessert. Les Antillais le consomment sous forme de mets pimentés (le féroce d’avocat). Les Européens l’apprécient surtout en salade.
Il est à noter que 100 g d’avocat frais apportent en moyenne 205 kcal. Avec cette quantité, ce fruit fournit :
Concernant sa composition nutritionnelle, l’avocat est une bonne source de potassium, de phosphore, de sodium, de magnésium et de calcium. Il contient aussi des vitamines, du cuivre, du fer, du zinc, du manganèse, du sélénium et de l’iode. Ce fruit a donc des propriétés neuroprotectrices et antioxydantes. Il aide dans la lutte contre l’hypercholestérolémie. En médecine traditionnelle, il est aussi utilisé contre l’hypertension, la bronchite, le diabète, la diarrhée, la ménorragie et les maux d’estomac.
Les feuilles d’avocat ont aussi des effets anti-inflammatoires, hypoglycémiants, analgésiques et anti convulsivants.
Il est possible de tirer 15 à 30 % d’huile d’une pulpe d’avocat. Ce produit contient des acides gras mono-insaturés (oméga-7 et oméga-9), des acides gras poly insaturés (oméga-3 et oméga-6) et des acides gras saturés (acides palmitique et stéarique). Il est aussi composé de vitamines (A, B, E et K), de stérols et de caroténoïdes. L’huile d’avocat s’applique directement sur la peau lors d’un bain, d’un massage, d’une onction…
Sur le plan cosmétique, cette huile est nourrissante, adoucissante, réparatrice, antioxydante, cicatrisante, tonifiante et émolliente. Elle est souvent utilisée en cas de brûlure légère, d’irritation de la peau, d’agression climatique des cheveux et des ongles, etc.
Toutes les parties de l’avocatier ne sont pas bénéfiques pour l’homme et les animaux. Le pépin d’avocat est toxique à un point où il constitue un ingrédient du Yassaku, un poison traditionnellement utilisé par les Amérindiens pour la pêche.
Chez l’homme, le principal effet négatif est l’allergie.
L’écorce et les feuilles de l’avocatier ainsi que la chair et la peau de l’avocat sont nocives pour les animaux lorsqu’ils les consomment. Les chevaux, les poissons, les oiseaux, les chats, les chiens, les bovins, les caprins, les rats et les lapins peuvent être gravement intoxiqués, voire mourir. En effet, ils sont sensibles à un composé de ces feuilles : la persine. Cet acide gras peut causer des vomissements, une irritation gastro-intestinale, la diarrhée, la congestion, une détresse respiratoire ou l’accumulation de liquide autour des tissus du cœur.