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Ambroisie à feuilles d’armoise

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Caractéristiques de l’Ambroisie à feuilles d’armoise

  • Nom : Ambroisie à feuilles d’armoise
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Tracheobionta
  • Division : Viridaeplantae
  • Classe : Spermatophyta
  • Sous-Classe :
  • Ordre : Asterales
  • Sous-Ordre :
  • Famille : Asteraceae
  • Sous-Famille : Asteroideae
  • Genre : Ambrosia
  • Espèce : Ambrosia artemisiifolia

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L’ambroisie à feuilles d’armoise : son histoire, sa description, ses variétés, son habitat et répartition, composition, ses vertus en phytothérapie, ses utilisations et ses propriétés.

L’Ambrosia artemisiifolia est couramment appelée herbe à poux ou ambroisie élevée. Cette espèce de dicotylédone appartient à la famille des Asteraceae. La plante est une herbacée annuelle rudérale poussant sur les bords de route et les terres non cultivées. Cependant, dans ses régions d’origine, elle est adventice. On la trouve dans les pâturages, les champs cultivés et les terres en friches.

Histoire de l’ambroisie à feuilles d’armoise

L’ambroisie à feuilles d’armoise nous vient de l’Amérique du Nord. Son introduction s’est faite en plusieurs étapes. Vers la fin du XIXe siècle, plus exactement en 1863 dans l’Allier, elle a été importée en tant que plante de collection.

Au XIXe siècle, elle a figuré parmi des semences de légumineuses et est arrivée dans un grand nombre de régions tempérées dans le monde. Sa présence a été remarquée en Australie, au Proche-Orient et en Afrique du Nord.

Au XXe siècle, l’Ambrosia artemisiifolia se trouvait parmi les aliments pour chevaux de la cavalerie américaine, durant les deux Grandes Guerres.

La plante, qualifiée d’invasive, est devenue indésirable, car elle constitue une menace pour la biodiversité. De plus, son pollen est connu pour provoquer de nombreuses allergies. Des mesures sont actuellement prises pour arrêter sa propagation dans les pays concernés par cette invasion.

Description de l’ambroisie à feuilles d’armoise

L’ambroisie mesure 20 cm à 120 cm, voire 2 m de haut. Elle se présente sous forme de buisson dès lors qu’elle a assez de place pour se développer. Monoïque, l’herbe à poux porte sur le même pied des fleurs mâles et des fleurs femelles. Cette particularité explique la rapidité avec laquelle l’ambroisie se reproduit.

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La plante se démarque par la singularité de la disposition de ses feuilles, légèrement poilues et à contour ovale-triangulaire. Opposées ou décussées à la base des tiges, elles deviennent alternes lorsqu’elles sont en hauteur. De plus, les basales sont profondément divisées en lobes dentées jusqu’à la nervure. Celles supérieures sont moins découpées et plus étroites.

Les rameaux supérieurs sont alternes et de couleur rougeâtre. La tige velue de l’ambroisie se ramifie à la base avec l’âge, et vire au rouge. Les cotylédons courts se trouvent à la base et ne sont plus visibles après deux ou trois étages de feuilles.

L’inflorescence de l’ambroisie se compose de nombreux capitules de petites fleurs verdâtres, entourées par un involucre à bractées soudées. Ils sont disposés en épis terminaux au sommet de la plante. Les parties supérieures regroupent vingt à cinquante fleurs mâles. En revanche, une ou deux fleurs femelles sans pétales se trouvent insérées au niveau des aisselles des feuilles supérieures.

Le fruit de l’ambroisie à feuilles d’armoise est un akène de 4 à 5 mm de long, d’aspect lisse et de forme ovoïde. Il possède 5 à 6 courtes épines terminales.

Synonymes et variétés

Les autres appellations scientifiques de l’ambroisie à feuilles d’armoires sont aussi : Ambrosia elata, Ambrosia paniculata, Ambrosia elatior, Iva monophylla.

En plus de l’Ambrosia artemisiifolia, on peut distinguer :

  • l’ambroisie trifide (Ambrosia trifida) qui se retrouve dans les régions d’ex-Midi-Pyrénées,
  • l’ambroisie à épis lisses (Ambrosia psilostachya) qui est allélopathique et inhibe le développement d’autres plantes en produisant des substances toxiques ou chimiques.

Elles ont toutes les trois une biologie similaire.

Habitat et répartition

À l’origine, l’Ambrosia artemisiifolia poussait exclusivement en Amérique du Nord, dans les dunes de sable désertiques.

En France, l’espèce n’a été initialement indiquée que dans la vallée du Rhône. Actuellement, on la signale dans presque tous les départements.

L’ambroisie à feuilles d’armoise s’est naturalisée en Europe méridionale et en Europe centrale. Elle affectionne particulièrement les dunes des littoraux secs et chauds, ainsi que les endroits aménagés par les humains. On la rencontre :

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  • sur les berges de rivières et sur les bords de route ;
  • sur les terrains de cultures de printemps et de cultures agricoles intensives ;
  • dans les friches agricoles, urbaines et industrielles ;
  • sur les chantiers ;
  • sur les lieux incultes et vagues des chantiers.

On la remarque également bordant les aérodromes. Les endroits sablonneux pauvres en humus et en argile sont favorables à son développement. Une fois établie, l’ambroisie devient très vite envahissante et devient difficile à éradiquer.

Composition

Les feuilles de l’ambrosia artemisiifolia contiennent :

  •  une huile essentielle connue sous le nom d’ambroisine, cytotoxique ;
  •  la coronopiline, allergisante;
  • des sesquiterpènes ;
  • de l’acide artémisiifolinique ;
  • de l’acide isoartémisiifolinique.

Le pollen de l’ambroisie est un allergène qui provoque des rhinites, des conjonctivites, des trachéites et de l’asthme.

Vertus et utilisations d’ambroisie à feuilles d’armoise en phytothérapie

Les Amérindiens ont su exploiter la plante et en tirer le maximum de profit. Ils l’ont utilisée comme vermifuge, fébrifuge et astringent. Ainsi, par exemple :

  • Ils ont broyé et appliqué les feuilles sur les parties piquées par des insectes.
  • En application, ils ont employé une infusion pour soigner les maladies de la peau et du cuir chevelu.
  • L’infusion a été également utilisée contre la fièvre, la constipation et les crampes abdominales.
  • Les feuilles de cette plante ont servi de cataplasme pour apaiser une irritation des yeux et des plaies infectées.

Pratiquement aucune utilisation phytothérapeutique n’a été officialisée en France. Toutefois, des études récentes ont abouti à la découverte de propriétés inattendues de l’Ambrosia artemisiifolia. L’Association Française d’Étude des Ambroisies ou AFEDA a mis en avant la présence d’une molécule dilactone sesquiterpène.Connue sous le nom d’isabeline, elle aurait une activité antimicrobienne et antifongique contre des pathogènes humains et des pathogènes du sol. Des chercheurs ont réalisé des tests sur le champignon Candida albicans et deux bactéries l’Escherichia coli et le Staphylococcus aureus. Leur croissance a été inhibée. Cependant, les résultats ont été plus significatifs pour le staphylocoque doré.

Reproduction et pollinisation

Cette plante annuelle se développe sur quelques mois et ralentit sa croissance pendant l’hiver. Au printemps, les graines germent et la plante fleurit en été.

Les fleurs mâles émettent du pollen à partir du mois d’août et peuvent être transportées jusqu’à 40 km aux alentours. Les fleurs femelles sont fécondées à la mi-août et donnent des milliers de graines mûres à la mi-septembre. Ces dernières tombent sur le sol et peuvent donner lieu à d’autres plantes les années suivantes.

Mode de propagation

L’ambroisie à feuilles d’armoise est particulièrement répandue dans les zones où la circulation est dense. Les graines aéroportées peuvent parcourir une longue distance de 70 m en seulement 2 jours. Il est conseillé d’arracher la plante au plus vite avant qu’elle ne grandisse.

L’ambroisie à feuilles d’armoise se distingue par sa stratégie de colonisation :

  • Début août : apparition des embryons végétaux qui vont fleurir après 15 jours.
  • À la même date : éclosion d’une plantule qui pousse rapidement.
  • Les graines peuvent durer longtemps. On estime leur longévité à dix ans, voire quarante ans.

L’ambroisie produit plus de 3000 graines. Pionnières, elles peuvent rester dans le sol pendant plus de dix ans tout en gardant leur pouvoir germinatif.

Propriétés allergisantes

L’Ambrosia artemisiifolia n’est pas une plante toxique, mais son pollen est un redoutable allergène. Par ailleurs, des études ont montré qu’une personne allergique à ce pollen peut réagir de façon croisée avec :

  • le latex d’hévéa ;
  • le pollen d’autres plantes : bouleau, pissenlit, fléole des prés, chrysanthème, armoise, cyprès… ;
  • les très fines particules d’un moteur diesel ;
  • des aliments comme : pastèque, melon, banane, artichaut, fenouil, carotte, céleri, ail…
  • l’anhydride sulfureux et le monoxyde de carbone ;
  •  le dioxyde d’azote et l’ozone.

Il semblerait aussi que plus l’émission de gaz à effet de serre est élevée, plus la production de pollen d’ambroisie augmente.

À l’arrachage, des personnes peuvent ressentir des irritations en raison de la présence des huiles volatiles dans la plante.

L’ambroisie à feuilles d’armoise ne présente aucun intérêt écologique en Europe. De ce fait, trois députés décident d’entrer en action le 13 avril 2011. Ils créent un comité parlementaire chargé de suivre le « risque ambroisie ».

Le cas « ambroisie » a pris tellement d’ampleur ces dernières années que c’est devenu un problème de santé publique. De nombreuses régions sont concernées :

  • la Plaine du Pô,
  • la région de Vienne,
  • la Slavonie
  • la Hongrie.

Dans la vallée du Rhône, les effets de l’ambroisie coûtent 12 à 20 millions d’euros par an à l’assurance maladie. Les grains de pollen provoquent des symptômes alarmants d’allergies et de pathologies respiratoires. Le coût des soins se révèle particulièrement significatif.

Lutte contre son envahissement

La présence invasive de l’ambroisie engendre des pertes de rendement, des corvées de désherbage supplémentaires et le décallage de la moisson. L’urgence est donnée pour limiter son expansion. Les pouvoirs publics recommandent son éradication avant la pollinisation. Plusieurs moyens sont alors mis en œuvre dans la lutte contre l’envahissement de l’ambroisie à feuilles d’armoise :

  • la lutte prophylactique en plantant des cultures d’automne qui vont perturber l’ambroisie ;
  • la lutte biologique en introduisant des insectes prédateurs comme la chrysomèle ;
  • la lutte mécanique avec des solutions comme le broyage ;
  • la lutte chimique par le biais d’un désherbage.

L’ambroisie ne supporte pas la concurrence. Elle s’éclipse devant les autres plantes couvre-sols ou indigènes.

L’ambroisie ne supporte pas la concurrence. Elle s’éclipse devant les autres plantes couvre-sols ou indigènes.

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Les mesures prises

Le programme de lutte contre l’envahissement de l’ambroisie demande l’implication des autorités. Des mesures spécifiques sont prises à différents niveaux : en France, au niveau européen et au niveau mondial.

En France

En 2017, un dispositif réglementaire a été introduit dans le Code de la santé publique pour lutter contre les ambroisies. Les mesures prises portent sur :

  • la surveillance de l’introduction de la plante en France ainsi que leur usage et transport ;
  • l’évaluation de son impact;
  • la gestion des espaces agricoles et non agricoles propices au développement de l’espèce ;
  • la prévention de sa multiplication ;
  • les mesures prises afin de réduire les émissions de pollens;
  • l’élimination définitive des spécimens pour éviter leur dissémination ;
  • l’organisation de réunions d’information pour le public.

Chaque département est concerné. En 2011, un Observatoire des ambroisies a été créé et en 2021, le site ambroisie-risque.info a été mis en place. L’ambroisie trifide, l’ambroisie à feuilles d’armoise et l’ambroisie à épis sont toutes les trois ciblées par ce suivi. 

Au niveau européen

Le réseau SMARTER regroupe des experts européens qui agissent dans le suivi de l’ambroisie. Interdisciplinaire, il inclut des professionnels de la santé, des écologues, des experts agricoles et des économistes. Les actions entreprises se font au niveau du contrôle biologique, de l’intégration de nouvelles techniques de lutte et de végétations concurrentielles.

En Suisse, le signalement de l’ambroisie et son contrôle est obligatoire depuis 2006. Une indemnisation pour dommages est versée aux cultivateurs affectés.

Il en est de même en Hongrie depuis 2007. Le non-signalement de son existence conduit à une amende de 15 000 à 5 millions de forints. Tous les lieux sont concernés aussi bien les zones agricoles que les endroits publics.

Au niveau mondial

L’International Ragweed Society (IRS) organise des conférences à grande échelle sur l’Ambrosia artemisiifolia. L’organisme promeut la recherche, la collaboration et les échanges d’informations entre les entités et associations concernées par les problématiques liées à l’ambroisie. Il a initié la journée internationale de lutte contre les ambroisies en 2011 qui a lieu le premier samedi de chaque été. L’objectif est d’informer et de sensibiliser un vaste public.

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