Pouvoir rotatoire : 10,6° à 22° C/D (C= 4 dans l’acide chlorhydrique)
Précautions :
SIMDUT : Ce produit peut être classé dans la catégorie des « poussières combustibles » selon divers facteurs affectant la combustibilité et l’explosivité des particules, notamment leur composition, leur forme et leur taille.
Tout savoir sur la tyrosine : ses caractéristiques, son historique, ses propriétés, sa place en nutrition, ses applications et ses contre-indications
La tyrosine, un acide aminé non essentiel, est un composant des protéines. En effet, l’organisme est capable de la produire, mais souvent en quantité limitée. Un apport nutritionnel suffisant est indispensable pour profiter pleinement de ses bienfaits sur la santé.
Description de la tyrosine
Il s’agit d’un aminoacide désigné par les abréviations Tyr et Y. Il se présente sous deux formes énantiomériques, L et D, dont la forme L uniquement est naturelle. Solide et inodore, la tyrosine cristallise généralement avec une apparence blanchâtre. Certaines parties de fromages à pâte dure sont marquées en effet des taches blanches. Elles correspondent à des cristaux issus de la protéolyse au cours de l’affinage du fromage.
Pour les mammifères, la formation de cet acide aminé résulte de l’hydroxylation de la phénylalanine, qui est un acide carboxylique essentiel. Ce processus est réalisé par la phénylalanine hydroxylase sous l’action de la coenzyme bioptérine. Chez les végétaux et certains micro-organismes, la tyrosine est dérivée de l’acide préphénique. Ce métabolite est produit par la chorismate mutase à partir de la voie du shikimate.
Historique de la tyrosine
En 1846, le chimiste allemand Justus von Liebig a isolé pour la première fois cet acide aminé de la caséine du fromage. Il lui a attribué le nom de « tyrosine », dérivé du grec tyrós, qui fait référence au fromage. Cette origine grecque se reflète dans des termes tels que « tyrophile », désignant l’amateur de fromage, et « tyrosémiophile », qui indique le collectionneur d’étiquettes de fromage.
L’un des premiers chercheurs à avoir exploité cet acide aminé, Henri Laborit, a obtenu des brevets internationaux à des fins thérapeutiques. Ce chirurgien et neurobiologiste a recouru à cet aminoacide pour lutter contre la dépression, l’hypertension artérielle et même la maladie de Parkinson. Malheureusement, faute de partenaires pour concrétiser ses découvertes à l’époque, il a dû renoncer à ses investigations. À ce jour, la combinaison de la DOPA et de la tyrosine est mise en œuvre pour remédier à certains troubles de l’attention, notamment l’hyperactivité.
Structure et propriétés de la tyrosine
À l’instar de tous les acides aminés, il est constitué d’un carbone alpha associé à :
un atome d’hydrogène (-H) ;
un groupe carboxyle (-COOH) ;
un groupe amine (-NH2) ;
une chaîne latérale.
Sa particularité réside dans la présence d’un groupe hydroxyle phénolique, qui confère à cet acide aminé son caractère polaire. Cette structure distinctive fait de la tyrosine une molécule à la fois hydrophile et hydrophobe.
Effet antioxydant
Le pouvoir antioxydant de cet aminoacide aide à neutraliser les radicaux libres dans l’organisme. Ces molécules instables peuvent causer des dommages cellulaires et favoriser le développement de pathologies telles que le cancer. En stimulant la production de dopamine, cet acide aminé a un effet positif sur le stress oxydatif. La L-tyrosine joue également un rôle dans la synthèse de la mélanine, assurant une protection contre les conséquences néfastes des rayons ultraviolets et contribuant au bronzage de la peau.
Support au bien-être mental
Après avoir été synthétisée à partir de la phénylalanine par le biais de la phénylalanine oxydase, la tyrosine est convertie en L-DOPA (3,4 -dihydroxyphénylalanine) sous l’influence de la tyrosine hydroxylase. Cette substance intermédiaire est ensuite convertie en épinéphrine (adrénaline), norépinéphrine (noradrénaline) et dopamine. Ces neurotransmetteurs clés agissent comme des messagers cruciaux dans le fonctionnement du système nerveux. Ces molécules exercent une influence significative sur l’état psychologique des patients. La carence en cet acide aminé peut se traduire par un état dépressif, si bien qu’il pourrait être utilisé comme antidépresseur. De multiples études ont démontré son impact positif sur l’amélioration de l’humeur et de la motivation. La tyrosine se révèle efficace pour le soutien des facultés cognitives, notamment la concentration, l’apprentissage et, surtout, la mémoire.
Traitement de la chute des cheveuxUn état de stress psychologique provoque un déséquilibre dans l’organisme, qui se traduit par un stress cellulaire. Les zones du cuir chevelu soumises au stress sécrètent des neuromédiateurs, notamment la substance P, qui entraînent une série d’inflammations graves. Les cheveux entrent alors en phase télogène. Ce phénomène déclenche une chute de cheveux brutale. Grâce à sa capacité à synthétiser les neurotransmetteurs, la tyrosine constitue une véritable alliée dans la lutte contre l’alopécie réactionnelle.
La tyrosine en nutrition
Les aliments riches en protéines renferment généralement cet acide aminé non essentiel.
Sources alimentaires de la tyrosine
Cet aminoacide se trouve principalement dans les produits laitiers, la viande, le poisson, les crustacés, les légumineuses, les oléagineux, les œufs, etc. Voici une liste d’aliments à forte teneur en tyrosine, sur la base de 100 g par produit :
œuf de poule (blanc et déshydraté) : 3 153 mg ;
bœuf (bifteck) : 1 360 mg ;
dinde : 1 340 mg ;
fromage parmesan : 2 328 mg ;
fromage gruyère : 1 770 mg ;
morue de l’atlantique : 2 110 mg ;
éperlan (séché) : 1 570 mg ;
algue (spiruline séchée) : 2 585 mg ;
protéines de soja : 3 200 mg ;
arachides (farine) : 2 100 mg.
Il s’agit d’une liste non exhaustive. Il existe d’autres aliments affichant une teneur élevée en cet aminoacide.
Besoins quotidiens en tyrosine
Suivant les recommandations de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), les besoins moyens en tyrosine, exprimés en milligrammes par poids corporel et par jour, sont indiqués dans le tableau ci-dessous.
Âge
Besoins (mg/kg/jour)
6 mois
59
1-2 ans
40
3-14 ans
30
15-18 ans
28
Adulte
25
Pour un adulte en bonne santé, la dose journalière est de 1 à 2 g. Les sportifs ont besoin de 35 mg/kg en cas d’entraînement intensif.
Méthodes de consommation et choix de la tyrosine
Cet acide aminé est également disponible sous forme de complément alimentaire, soit en gélules végétales, soit en poudre, qui convient particulièrement aux sportifs. L’idéal est de les ingérer en début de journée, lorsque la production de neurotransmetteurs dans le cerveau est à son maximum. Il est primordial de respecter la dose journalière indiquée et de les intégrer dans un régime diversifié et équilibré. Avant de consommer la tyrosine, il convient de demander l’avis d’un professionnel de la santé, tel qu’un médecin généraliste ou un nutritionniste.
Choisissez un produit dont le taux de pureté est supérieur à 98,5 %. Examinez scrupuleusement les ingrédients pour vous assurer de l’absence de tout additif indésirable ou allergène potentiel. Optez pour des marques réputées qui garantissent des conditions de production conformes aux normes en vigueur. N’hésitez pas à lire les témoignages des consommateurs pour obtenir des informations sur la qualité des produits.
Vérifiez toujours la date de péremption sur la boîte contenant les gélules ou la poudre de tyrosine. Refermez-la soigneusement après ouverture et conservez-la dans un endroit frais et sec. Pour plus d’efficacité, optez pour un produit associé à des nutriments, notamment la vitamine B9, qui contribue à réduire la sensation de fatigue. La vitamine B6, pour sa part, favorise le bon fonctionnement du système nerveux. Ces compléments alimentaires sont disponibles dans les pharmacies, les parapharmacies et les boutiques spécialisées dans les produits diététiques.
Application de la tyrosine
En cas de carence ou d’excès de tyrosine, il est important d’en connaître les conséquences et de savoir comment y remédier.
Carence en tyrosine
L’organisme est capable de fabriquer de la L-tyrosine, mais parfois en faible quantité. Cette carence potentielle se manifeste par une production réduite de catécholamines, ce qui peut conduire à la dépression, à l’anxiété ou à l’irritabilité. Une déficience en cet acide aminé peut également se traduire par une fatigue persistante et une baisse de motivation. Pour prévenir les carences, veillez à inclure une variété d’aliments riches en tyrosine dans votre alimentation quotidienne.
Excès de tyrosine
Cet acide carboxylique ne présente aucun risque pour la santé lorsqu’elle est consommée en respectant les doses recommandées. Néanmoins, par mesure de précaution, les compléments alimentaires contenant cet acide aminé ne conviennent pas aux femmes enceintes, aux mères qui allaitent et aux enfants. Un excès de cet aminoacide peut perturber le fonctionnement du tryptophane, qui est le précurseur de la sérotonine, l’hormone du bonheur. La prise simultanée de tryptophane et de tyrosine est à proscrire, car elle annule leurs effets respectifs. Par exemple, si la L-tyrosine est consommée le matin à jeun, le L-tryptophane peut être pris vers la fin de l’après-midi, associé à une collation sucrée.
Contre-indications de la tyrosine
La consommation de cet aminoacide sous forme de complément alimentaire est fortement déconseillée aux personnes qui suivent un traitement pour des troubles dopaminergiques. Cela vaut pour la maladie de Parkinson, où le déficit en dopamine est à l’origine des symptômes. Un supplément en cet acide carboxylique risque en effet d’interférer avec l’action des médicaments prescrits pour traiter ces affections. Par conséquent, un apport en tyrosine est à éviter en cas de prise d’agonistes dopaminergiques ou d’inhibiteurs de la dopadécarboxylase.
En cas de trouble thyroïdien tel que l’hyperthyroïdie, il est recommandé d’éviter de prendre des compléments alimentaires à base de cet acide aminé non essentiel. Il s’agit d’une affection caractérisée par une production excessive d’hormones thyroïdiennes par la glande endocrine, située dans la partie antérieure et inférieure du cou. Par conséquent, des doses élevées de tyrosine dans l’organisme se traduisent par une interférence avec le fonctionnement des hormones thyroïdiennes telles que la thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3).