Rôle dans la prévention des infections
Cette forme de nonose intervient dans la réduction des risques d’infections, en particulier au niveau des membranes muqueuses du nez, de la bouche, ainsi que du tractus gastro-intestinal et respiratoire.
Rôle dans la viscosité de certains fluides corporels
L’acide sialique est un élément essentiel des substances mucilagineuses et des mucus. Ces derniers ont des rôles fonctionnels ou protecteurs selon les espèces. Il contribue à une forte mucification cutanée chez les animaux, d’où la peau gluante des poissons, notamment celle de l’anguille. Les cellules à mucus de l’enveloppe cutanée de certains gastéropodes présentent aussi une haute teneur en ce nonose. La limace et l’escargot en sont des exemples pertinents.
En outre, la sensation visqueuse de la salive, des larmes, des mucus, du sperme, du fluide vaginal et des mucigènes qui entourent les organes résulte de la charge négative de ce composé.
Implication dans les processus apoptotiques
L’acide sialique intervient lors du « suicide cellulaire ». À sa mort, la cellule devient un corps apoptotique. Les globules blancs doivent ensuite la repérer afin de la digérer. Ce nonose entre en jeu au cours de cette phase, grâce aux signaux qu’il émet (sous forme de clivage). Cela permet de faciliter la reconnaissance des cadavres cellulaires par les macrophages.
Récepteur de certains virus
Par ailleurs, cet acide agit en tant que récepteur pour certains virus, en particulier celui de la grippe (Influenza). Cette interaction moléculaire est cruciale dans les mécanismes de défense antiviraux. Cela permet aux médicaments contre la grippe de mieux cibler les virus.
Les effets négatifs du nonose
Le nonose, en tant que source de carbone et de sucres, participe à la coévolution entre certains pathogènes et les animaux hôtes. Une illustration notable de cette relation est observée chez le Cronobacter sakazakii, qui a évolué aux côtés des mammifères pendant des millions d’années. Cette espèce bactérienne utilise l’acide sialique provenant du lait maternel, de celui des animaux et des mucines intestinales pour traverser les barrières intestinales et hémato-encéphaliques. De ce fait, elle constitue une menace mortelle pour les nouveau-nés.
Cela s’applique aussi aux streptocoques viridans, qui sont fréquemment à l’origine de maladies touchant des zones en dehors de la bouche. Les troubles les plus courants sont des atteintes cardiaques ou cérébrales. Dans ce contexte, l’acide sialique est considéré comme ayant le potentiel de contribuer à la persistance et à la survie de ces agents pathogènes dans l’organisme.
En outre, certaines bactéries, telles que le pneumocoque, s’en nourrissent, à défaut de trouver des sucres libres dans le poumon. Le Streptococcus pneumoniae est responsable de la pneumonie, de la méningite et des infections pulmonaires secondaires.
Enfin, les sialoglycoprotéines, riches en acide sialique, interagissent avec la sélectine chez l’Homme. La teneur de ces protéines est essentiellement élevée dans les cellules cancéreuses métastatiques. Cela crée une charge négative, favorisant la pénétration de ces dernières dans la circulation sanguine et contribuant à la croissance des métastases.