Les hétérosides sont des molécules générées par la condensation d’une glycone (une partie « sucre ») et d’une génine. Cette deuxième partie, dite aglycone, est une substance non glucidique. Elle peut être un alcool, une amine, un phénol, un thiol ou encore un stéroïde. Ces molécules se retrouvent principalement chez les plantes.
La description des hétérosides
Les hétérosides, également appelées « glycosides », figurent parmi les grandes familles chimiques en phyto-aromathérapie.
La glycone, ou partie ose des molécules, peut être un sucre simple, on parle alors de glycosides monosaccharides. Dans le cas où elle comporte plusieurs sucres, elle est qualifiée de polysaccharide ou d’oligosaccharide.
La génine ou aglycone, qui est la partie non sucrée, peut être chimiquement différente d’un hétéroside à l’autre. De cette différence découlent les propriétés spécifiques propres à chaque substance glucidique.
La glycone peut se combiner avec la génine par l’intermédiaire d’un alcool ou un phénol pour générer des O-hétérosides. Si la combinaison se fait par un thiol, les résultats sont des S-hétérosides. Dans le cas d’un groupe aminé, on obtient des N-hétérosides.
Les hétérosides cristallisés sont, en général, incolores. Toutefois, les flavonisides sont jaunes, les anthracénosides de jaune à rouge orangé, et les anthocyanosides rouges ou violacés. Ils sont tous inodores et ont la plupart du temps un goût amer.
Des exceptions à cette généralité sont à noter. Le glycyrrhizoside est utilisé comme édulcorant en raison de sa saveur sucrée. Le stévioside est plus sucré que le saccharose, à raison de 300 fois plus.
Certains hétérosides sont reconnus pour leurs bienfaits en pharmacologie, tandis que d’autres sont toxiques.
L’historique des hétérosides
Le premier hétéroside a été isolé des écorces de saule en 1830, et a porté le nom de « saliciline ». L’amygdaloside des amandes amères et l’esculoside des écorces de marronniers d’Inde ont été identifiés la même année.
Les années suivantes, de nombreux autres furent découverts : le phloridzoside en 1835 et le syringoside en 1841. Les découvertes ont continué avec le méthylarbutoside en 1852, le coniféroside en1861, le gentiopricoside en 1862, le vicioside en 1870, etc.
Aujourd’hui, la liste s’est allongée significativement, notamment depuis les travaux du pharmacien et mycologue français Bourquelot et ses élèves.
Les hétérosides sont très courants dans le règne végétal. Ils sont présents dans quasiment tous les organes : les fruits, les fleurs, les feuilles, les tiges et les racines. Leur teneur varie non seulement en fonction de la partie du végétal considérée, mais aussi d’autres critères.
Parmi ces derniers figurent la nature du terrain, les conditions climatiques, la phase de végétation et même le sexe de la plante. Les glycosides sont situés dans des cellules spécifiques bien déterminées : les rayons médullaires, l’épiderme, le péricycle, l’endoderme, etc.