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Héparine

heparine

Caractéristiques de l’héparine

    Identification de l’héparine :

  • Nom UICPA : Héparine
  • Synonymes : Acide L-iduronique-2-O-sulfate (alpha1-4), D-glucosamine-N-sulfate, 6-O-sulfate (alpha1-4)
  • N° CAS : 9005-49-6
  • N° ECHA : 100.029.698
  • N° CE : 32-681-7
  • Code ATC : B01AB01, B01AB05, C05BA01, C05BA03, S01XA09, S01XA14
  • PubChem :
  • ChEBI : 28304
  • FEMA :
  • SMILES :
  • InChl :
    1S/C26H41NO34S4/c1-4(28)27-7-9…

    1S/C26H41NO34S4/c1-4(28)27-7-9(30)8(29)6
    (2-52-63(43,44)45)53-24(7)56-15-10(31)11
    (32)25(58-19(15)21(36)37)55-13-5(3-62(
    40,41)42)14(60-64(46,47)48)26(59-22(13)
    38)57-16-12(33)17(61-65(49,50)51)23(39)
    54-18(16)20(34)35/h5-19,22-26,29-33,38-
    39H,2-3H2,1H3,(H,27,28)(H,34,35)(H,36,37)
    (H,40,41,42)(H,43,44,45)(H,46,47,48)(H,
    49,50,51)/t5-,6+,7+,8+,9+,10+,11+,12-,13
    -,14+,15-,16-,17+,18+,19-,22-,23?,24+
    ,25+,26-/m0/s

Propriétés chimiques :

  • Formule : C12H19NO20S3
  • Masse molaire : 593,469 ± 0,032 g/mol
  • pKa :

Propriétés physiques :

  • T° Fusion :
  • Solubilité : soluble dans l’eau à raison de 10,8 g/l à 14,4 g/l

Propriétés biochimiques :

  • Codons :
  • pH isoélectrique :
  • Acide aminé essentiel :
  • Occurrence chez les vertébrés :

Propriétés optiques :

  • Pouvoir rotatoire : +55 degrés à 20 °C / D

Précautions :

  • SIMDUT :

Tout savoir sur l’héparine : ses caractéristiques, son historique, sa structure et ses propriétés, sa place en nutrition, ses applications et ses contre-indications

L’héparine est une substance qui est extraite des intestins de porc. Elle est sécrétée par les mastocytes du tissu conjonctif. Dans le corps humain, elle est surtout présente dans le foie. Cependant, les muscles et les poumons en contiennent aussi. Elle possède une propriété anticoagulante et dispose d’un degré élevé de sulfatation. Elle s’utilise en majeure partie dans le secteur médical afin de prévenir la coagulation sanguine.

Description de l’héparine 

Cette substance, appartenant à la famille des glucides, se décline en quatre catégories principales.

L’héparine : définition

L’héparine figure dans la catégorie des sulfates de disaccharide, dans lesquels chaque sucre peut comporter un ou plusieurs groupes de sulfates.

Ce produit est commercialisé sous forme de médicament anticoagulant. Il s’injecte, soit par voie intraveineuse, soit sous-cutanée. Il présente une structure moléculaire caractéristique des glycosaminoglycanes (GAG).

Les oses constitutifs de cette substance sont les acides iduroniques et la N-acétylglucosamine. En raison de sa structure difficile à étudier, les résultats des recherches s’y rapportant restent discutables.

Les différents types d’héparine

La première catégorie est celle qui est connue sous le sigle HNF (héparine non fractionnée), aussi dite « originale ». Elle dispose d’une longue chaîne de sucres qui va s’intégrer à l’antithrombine, une protéine régulatrice de la coagulation. Son rôle est de renforcer les actions de cette dernière.

La seconde est celle dite « calcique ». Ce produit est injecté par voie sous-cutanée.

La troisième est appelée « sodique ». Elle se distingue de la première par le fait qu’elle est administrée par voie intraveineuse.

Enfin, on a l’HBPM aussi connue comme « héparine de bas poids moléculaire ». Cette catégorie est à l’origine de la réduction des chaînes de l’HNF. Ces deux types d’héparines agissent de la même manière. Cependant, l’HBPM est la plus utilisée en raison de son efficacité. Elle possède également un taux plus stable dans le sang et présente des effets secondaires peu significatifs.

Historique de l’héparine 

L’origine étymologique du mot « héparine » est le grec ancien ἧπαρ ou hepar, qui signifie « foie ».

Les Américains Jay McLean (chirurgien) et William Henry Howell (physiologiste) sont ceux qui ont réussi à découvrir cette substance en 1916. En revanche, elle n’a fait l’objet d’essais cliniques qu’en 1935. Elle est notamment issue de l’isolation de cellules hépatiques prélevées sur un chien.

Les premiers résultats les plus prometteurs ont été observés entre 1935 et 1937. Les recherches effectuées au sein du Connaught Laboratories sont celles qui ont permis d’obtenir un produit nettement plus efficace et plus sûr en tant qu’anticoagulant sanguin.

En 1990, sa production mondiale a connu une baisse considérable en raison de la propagation de la maladie de la vache folle. Par conséquent, la Chine en est devenue le principal fabricant. En effet, dans ce pays où l’élevage de porc a connu une expansion, l’héparine était extraite du foie de ces animaux.

heparine

En 2020, grâce à plusieurs recherches scientifiques, la substance a pu être utilisée afin de limiter la propagation du virus de la COVID-19. Son effet anticoagulant aide surtout à stopper la formation de l’immunothrombose, un élément essentiel de l’immunité intravasculaire. Elle agit comme un processus de défense indépendant.

La grippe porcine a néanmoins réduit la disponibilité de cet inhibiteur de la coagulation, puisqu’il a considérablement affecté la population de porc en Chine. Une multitude d’abattoirs dans le monde entier a aussi dû fermer leurs portes temporairement en raison de cela.

La pénurie a ainsi impacté profondément le traitement de la COVID-19 dans les pays en voie de développement. De nombreuses chirurgies cardiaques ont également dû être annulées.

Structure et propriétés de l’héparine 

Les héparines présentes sur le marché sont des produits traités et dosés correctement, à l’inverse de la substance pure. Grâce aux progrès scientifiques, elles sont devenues d’une grande aide afin de soulager de nombreuses affections et sont utilisées dans certaines interventions médicales.

Structure

Le poids moléculaire de l’héparine native va de 3 à 30 kDa. En revanche, les produits commercialisés en milieu médical en possèdent une quantité plus faible (12 à 15 kDa). Cet élément figure dans la famille des glucides glycosaminoglycanes. Celle-ci inclut aussi la molécule de sulfate d’héparane, qui ressemble grandement à l’héparine. Cette dernière représente une unité disaccharide qui se répète, mais pas de manière constante.

Plusieurs unités disaccharides y sont observées. La plus courante contient un acide iduronique 2-O-sulfate et de glucosamine 6-O-sulfate, N-sulfate ainsi que IdoA(2S)-GlcNS(6S). Une grande majorité (85 %) de ces héparines sont issues de poumons de bœuf, tandis que 75 % sont extraits des muqueuses intestinales de porc.

Des disaccharides peu connus et assez rares sont également à citer. Ils se composent d’une glucosamine 3-O-sulfatée (GlcNS(3S,6S)) ou d’un groupe aminé libre (GlcNH3+). Une fois soumises aux conditions physiologiques, les groupes ester et les amides sulfates se retrouvent déprotonés. Ils sont alors capables d’attirer des contre-ions chargés positivement. En conséquence, un sel se forme. Celui-ci est généralement administré tel quel en guise d’anticoagulant.

Indications thérapeutiques

L’héparine non fractionnée s’utilise pour soulager les :

  • embolies artérielles extracérébrales ;
  • thromboses veineuses profondes constituées, depuis l’embolie pulmonaire jusqu’à sa phase aiguë ;
  • certains cas de coagulopathie ;
  • infarctus du myocarde, avec ou sans onde Q, et de l’angor instable, à la phase aiguë.

Elle sert aussi dans la chirurgie vasculaire artérielle. Cet élément aide également à la régulation de l’appétit. En ce sens, il peut constituer un moyen de réduire les risques de surpoids et d’obésité ainsi que les comorbidités s’y rapportant. Il s’utilise parallèlement pour prévenir la coagulation se trouvant dans les circuits de circulation extracorporelle et ceux d’épuration extrarénale. En cas de cardiopathie emboligène, il sert aussi à prévenir les accidents thromboemboliques artériels.

L’héparine en nutrition

L’héparine vient principalement du porc et du bœuf. Néanmoins, certains produits pharmaceutiques disposent désormais d’héparines venant de la dinde, de chameau ou de souris. D’autres sont également extraits des crabes de mangrove, du homard, des moules d’eau douce, de la palourde et des crevettes.

Bien que les plantes telles que le ginkgo biloba, le gingembre, le curcuma, l’ail et le thé vert présentent des propriétés anticoagulantes naturelles, l’héparine n’a pas d’équivalent direct dans le règne végétal.

Applications de l’héparine 

Le poids du patient et l’affection concernée sont les éléments de base pour le dosage du produit à utiliser. En l’occurrence, une quantité importante peut être nécessaire après le constat d’une formation de thrombus. La quantité employée est ajustée de manière à stopper la formation de ce dernier et à limiter ses conséquences sur le corps. L’HNF nécessite une administration par voie intraveineuse en continu ou sous-cutanée dans les huit heures qui suivent le diagnostic. Le HBPM implique une ou deux injections par jour.

Mode d’administration et posologie

En principe, l’héparine est injectée par voie intraveineuse. En aucun cas, elle ne doit être administrée par voie intramusculaire. La dose idéale pour que le produit fasse effet est de 5 000 UI/ml. Néanmoins, les héparines présentent des concentrations variables selon leurs catégories. Ainsi, les prescriptions des médecins sont différentes selon les cas.

En traitement curatif

En général, cette substance est employée en cas de problème endovasculaire et de chirurgie vasculaire artérielle.

Posologie

L’administration de l’héparine se fait à l’aide d’une seringue électrique, de manière continue. Cela se fait notamment hors coagulopathie.

Dans un traitement d’une héparinémie, l’efficacité repose sur l’injection directe de 50 UI/kg par voie intraveineuse.

La dose initiale à administrer est de 20 UI/kg/h. Celle-ci sera ensuite adaptée sur la base des informations tirées du contrôle biologique.

Dans le cas de coagulopathies, la quantité utilisée est relativement faible afin d’éviter tout risque d’hémorragie.

Surveillance biologique

Le patient qui a besoin d’un traitement à base d’héparine requiert une injection toutes les six heures après le début des soins. Dans le cas d’une modification de la dose, respecter un intervalle de quatre à six heures est essentiel.

Deux éléments de l’analyse des processus de coagulation sont aussi à considérer. Il s’agit du Temps de céphaline activé (TCA) et de l’activité anti-Xa (héparinémie). En l’occurrence, la valeur du TCA, dont la sensibilité dépend du réactif utilisé par le laboratoire, doit être d’une fois et demie à trois fois celle du témoin. L’activité anti-Xa, quant à elle, doit être comprise entre 0,2 et 0,6 UI/ml.

Ce dernier test s’utilise de préférence en cas d’anomalies du Temps de céphaline activé par le passé. Les patients en réanimation et ceux ayant un syndrome inflammatoire important peuvent aussi y avoir recours.

Relais de l’héparine par les anticoagulants oraux

Les antivitamines K (AVK) sont des produits administrés au patient vers le troisième jour du traitement à l’héparine. En revanche, la durée totale d’une héparinothérapie ne doit pas dépasser sept à dix jours.

Selon l’affection à traiter, le temps de latence de l’AVK peut faire l’objet d’une interruption. Cela arrive après que l’International Normalized Ratio (INR) a été maintenu dans l’intervalle thérapeutique souhaité pendant deux jours consécutifs. L’INR est une mesure normalisée internationale qui contribue à l’évaluation de la coagulation sanguine. Les patients suivant un traitement anticoagulant utilisant de l’antivitamine K sont souvent soumis à cet examen. Son but est d’en mesurer les effets afin de pouvoir doser les éléments à administrer en conséquence.

Néanmoins, une attention particulière doit être portée au TCA, car il risque d’entraîner une hémorragie en cas d’usage inapproprié de la substance.

En usage préventif

Dans le cas d’une cardiopathie emboligène, l’héparine peut servir à prévenir les accidents thromboemboliques artériels. Elle peut également s’utiliser pour éviter les risques de coagulation dans les circuits de circulation extracorporelle. Son action s’étend aussi à l’épuration extrarénale. Le dosage à prescrire et le suivi médical à effectuer dépendent de la situation de chaque patient.

Résistance à l’héparine

Certaines personnes peuvent résister à l’héparine. En d’autres termes, leur corps répond anormalement au produit. Dans ce cadre, le médecin peut administrer une dose assez élevée afin d’obtenir l’effet anticoagulant recherché.

Contre-indications et effets secondaires de l’héparine

En cas de surdosage, cette substance peut engendrer des réactions sérieuses sur l’organisme. Son usage nécessite des précautions particulières, en particulier en ce qui concerne l’état de santé des individus recevant l’administration.

Les effets secondaires de l’héparine

Des accidents hémorragiques peuvent survenir en cas de surdosage à l’héparine. Une lésion non connue avant son utilisation peut aussi être à l’origine de cette conséquence. Les thrombopénies sont également des effets secondaires de l’usage de cet élément. Une diminution des plaquettes sur la prise de sang est notamment observée. Cet impact est relativement rare, mais peut donner lieu à des thromboses graves.

Les contre-indications concernant l’héparine

Les héparines peuvent engendrer des allergies. Si l’organisme ne tolère pas une des catégories, il est fort probable qu’il développera une intolérance aux autres. L’avis d’un professionnel est nécessaire afin de s’assurer que le corps supporte bien la substance.

Les individus présentant un saignement actif doivent éviter les injections de médicament contenant de l’héparine. Cela est aussi valable pour ceux qui ont une hémorragie intracérébrale et une endocardite bactérienne. De même, un antécédent de thrombopénie induite par le produit doit être considéré.

Par ailleurs, l’usage de l’HBPM est à proscrire en cas d’insuffisance rénale sévère. En l’occurrence, administrer l’HNF est préférable.

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