Historique des flavonoïdes
Le terme « flavonoïdes » trouve ses racines dans le latin flavus, signifiant « jaune », et dans le grec eidos, signifiant « aspect ». Initialement utilisé en médecine pour décrire les ictères et les teintes jaunes, il faisait également référence à la couche externe des écorces d’oranges ou de citrons.
Découverte par Albert Szent-Györgyi
En 1936, le scientifique hongrois Albert Szent-Györgyi découvre les flavonoïdes de manière fortuite. À l’origine, il cherchait un traitement pour renforcer les vaisseaux capillaires d’un patient. La préparation initiale de vitamine C qu’il administra, bien qu’impure, a donné des résultats positifs. Plus tard, en utilisant une solution pure d’acide ascorbique, aucun résultat ne fut obtenu.
Le retour à la première préparation aboutit à l’identification d’un facteur, appelé « citrine », présent dans le jus de citron. Celui-ci diminuait la perméabilité des capillaires et augmentait leur résistance. Initialement appelé vitamine P, pour « perméabilité », il s’avérait être un mélange d’hespéridine et de glycoside d’ériodictyol. Cependant, une carence en cette substance ne provoque pas de syndrome spécifique, écartant son statut de « vitamine ».
Jacques Masquelier et pycnogénol
Dans les années 1950, Jacques Masquelier, professeur à l’université de Bordeaux, a contribué de manière significative à l’étude des composés flavaniques. Il dépose des brevets sur la purification des procyanidines oligomères, connues sous le nom de pycnogénol, et explore leurs utilisations thérapeutiques. Depuis lors, plus de 6 000 types ont été décrits chez les plantes, marquant leur importance dans le règne végétal.
Structure chimique des flavonoïdes
Les flavonoïdes présentent un squelette de base composé de 15 atomes de carbone. Cette structure consiste en deux cycles benzéniques C6 reliés par un pont à trois carbones (C3), qui est un troisième cycle pyrone.
Diversité structurale et sous-classes
La diversité structurale de ces composés métaboliques conduit à la formation de sous-classes distinctes. Celles-ci sont déterminées par la conformation de la structure centrale C. Parmi elles, on recense les isoflavonoïdes, les néoflavonoïdes et les tanins condensés, tous étroitement liés aux flavonoïdes.
Les polyméthoxyflavonoïdes, un vaste groupe de flavonoïdes, présentent une charpente carbonée (flavane) agrémentée d’un nombre variable de groupes méthoxy. Certains sont hydroxylés et abondent dans la peau de fruits genre Citrus, dans le gingembre noir et dans certains types d’Artemisia. Leur impact sur la santé humaine fait l’objet d’études approfondies. Une publication en 2022 fait état de leur présence dans les agrumes.
Propriétés physico-chimiques des flavonoïdes
Les hétérosides de ces composés se caractérisent généralement par une faible solubilité dans l’eau et les alcools. Quant aux génines, leurs composants, celles-ci sont majoritairement solubles dans des solvants organiques apolaires. Leur extraction s’effectue généralement avec du méthanol ou des mélanges méthanol-eau, voire de l’acétonitrile-eau.
La biodisponibilité des flavonoïdes est limitée, en raison de leur structure chimique, de leur faible solubilité dans l’eau et de leur poids moléculaire. Par ailleurs, ils sont rapidement éliminés. Lorsqu’ils sont absorbés avec d’autres aliments, leur potentiel thérapeutique et nutritionnel est amoindri.
Propriétés thérapeutiques des flavonoïdes
Les flavonoïdes présentent diverses propriétés bénéfiques en agissant comme des veinotoniques et des anti-inflammatoires. Ils démontrent ainsi une capacité protectrice pour les vaisseaux sanguins, en plus de leur action antioxydante. Certains de ces composés ont également été étudiés pour leur potentiel anticancéreux.