Les cyclodextrines sont des molécules-cages dont l’origine est naturelle. Également appelées « cycloamyloses », leur usage est aujourd’hui particulièrement varié. On les retrouve dans d’innombrables produits du quotidien. Elles font également l’objet de plusieurs recherches scientifiques.
Description des cyclodextrines
Les cyclodextrines représentent une famille d’oligosaccharides cycliques, constituée de sous-unités glucopyranose reliées en α-(1,4). Ces produits naturels résultent de la dégradation de l’amidon par la bactérie Bacillus macerans. Les principales variantes étudiées ou utilisées sont les α-, β- et γ-cyclodextrines, composées respectivement de 6, 7 ou 8 sous-unités. D’autres familles de plusieurs dizaines de sous-unités ont été synthétisées à des fins de recherche.
Dérivés
Différents dérivés peuvent être synthétisés à partir de cycloamyloses d’origine naturelle. Les groupes hydroxyles présents dans les unités glucopyranose peuvent subir des processus d’amination, d’estérification ou d’éthérification.
La synthèse de ces dérivés vise à améliorer leur solubilité. Parmi les plus étudiées, on retrouve la β-cyclodextrine (BCD naturel), l’hydroxypropyl-β-cyclodextrine (HPCD) et la méthyl-β-cyclodextrine (MCD). Les modifications chimiques de ces molécules entraînent des masses molaires moyennes correspondant à des indices molaires de substitution.
Évaluation de la Toxicité
Généralement, les cycloamyloses et leurs dérivés hydrophiles sont considérés comme pratiquement non toxiques par voie orale. Ces molécules ont une diffusion quasi nulle à travers les membranes biologiques. Elles ne sont pas absorbées lors du passage dans l’intestin (DL50 oral chez le rat : 18 800 mg/kg pour la β-cyclodextrine, selon les MSDS).
Ces molécules sont généralement perçues comme respectueuses de l’environnement et subissent une dégradation naturelle. Cependant, leur version naturelle se dégénère plus aisément que leurs dérivés modifiés : 82 % de biodégradation pour la BCD en 28 jours, tandis que seulement 9 % pour la HPCD et la MCD.
Historique des cyclodextrines
La cyclodextrine a été produite de manière fortuite en 1891 par le chimiste français Antoine Villiers-Moriamé. En employant le Bacillus amylobacter dans le but de réduire des dextrines, il a constaté la formation accidentelle de cristaux. Leur analyse lui a permis d’identifier plusieurs unités de glucopyranose (C6H10O5), et il les a baptisées « cellulosine ». Cette découverte inattendue fut le résultat probable de l’impureté des cultures utilisées, qui semblaient renfermer des traces de Bacillus macerans.
Dans les premières décennies du XXe siècle, Schardinger, un scientifique dont la fonction exacte est inconnue, parvient à isoler plusieurs cyclodextrines. Il n’a toutefois pas eu la capacité d’en expliquer la constitution. Ce n’est qu’en 1948, grâce à l’avènement des analyses par rayons X, que leur structure macrocyclique fut finalement définie.