Les rôles des AM dans la paroi cellulaire mycobactérienne
Les acido-résistants confèrent au genre Mycobacterium des caractéristiques défiant les théories de la médecine. S’agissant de molécules hydrophobes, ils forment en effet une coque protectrice autour des mycobactéries, empêchant les médicaments d’y pénétrer. En d’autres termes, l’incorporation d’acides mycoliques dans les espèces appelées Mycobacteriales favorise la perméabilité de leurs parois cellulaires. Celles-ci sont essentielles à la viabilité des bactéries.
Ces molécules les aident également à subvertir, puis à se cacher du système immunitaire. Ainsi, le traitement des affections causées par ces acides s’avère difficile dans la mesure où les AM jouent un rôle déterminant dans la survie de leurs pathogènes.
Les acides mycoliques permettent à Mycobacterium tuberculosis, l’agent causal de la tuberculose, de se développer beaucoup plus rapidement. Ils le rendent insensible aux attaques chimiques et aux agressions extérieures comme les médicaments. Ils limitent aussi l’efficacité des antibiotiques hydrophiles et des biocides. Les acido-résistants présentent, entre autres, une influence sur la virulence de ces bactéries ainsi que sur leur capacité à provoquer des infections.
Historique des acides mycoliques
Les acides mycoliques ont été découverts à partir du Mycobacterium tuberculosis. En 1938, Stodola a isolé un extrait de cette bactérie. Ses recherches ont démontré qu’elle produit trois types de ces molécules grasses, à savoir les acides :
- α-mycoliques ;
- méthoxy-mycoliques ;
- céto-mycoliques.
Les acides alpha-mycoliques constituent au moins 70 % des AM. Ceux méthoxy-mycoliques représentent entre 10 % et 15 % de ces lipides tuberculeux. Enfin, la dernière catégorie renferme les 10 à 15 % restants.
Structure et neutralisation des acides mycoliques
Il s’agit d’acides gras ramifiés à longue chaîne carbonée. Chaque molécule contient entre 69 et 90 atomes de carbone pour les plus longs. Le nombre varie en fonction des espèces et sa détermination permet de faciliter l’identification des AM.
Le caractère néfaste des acides mycoliques fait qu’il devient crucial de les neutraliser. En l’occurrence, divers antibiotiques sont apparus dans le but d’inhiber la biosynthèse de l’acide mycolique. Il s’agit des médicaments comme l’isoniazide, l’éthionamide, l’isoxyl, la thiolactomycine, le triclosan et le pyrazinamide.
Précautions d’utilisation des médicaments pour neutraliser les acides mycoliques
Pour être efficace, le traitement permettant de neutraliser les acides mycoliques ne doit pas être modifié ni arrêté sans avis d’un professionnel de santé. Les antibiotiques doivent être pris sous prescription médicale uniquement, puisque certains médicaments interagissent avec d’autres.
En cas de complication et d’apparition de symptômes d’intolérance après l’administration d’un antibiotique, il est recommandé d’arrêter immédiatement le traitement. Il est important d’aviser un professionnel de santé dans les plus brefs délais afin qu’il puisse trouver une solution mieux adaptée à l’état de santé du patient. En outre, le respect de la posologie est crucial. Il est d’ailleurs déconseillé de doubler la dose prescrite en cas d’oubli afin d’éviter les effets indésirables des antibiotiques.