Tout savoir sur la truite : ses caractéristiques, sa composition, ses bienfaits, sa préparation et son histoire
Originaire du nord du continent européen, la truite se rencontre principalement dans les rivières de montagne aux eaux pures et fraîches. Espèce résiliente, elle s’adapte facilement aux conditions de son milieu. Son espérance de vie moyenne varie ainsi entre cinq à dix ans dans les petits cours d’eau au débit rapide. Ce poisson doit alors sans cesse lutter contre les fortes pentes et le froid. Cependant, il peut vivre jusqu’à 20 ans dans les lacs plus grands et plus tranquilles des hautes vallées.
Description de la truite
La truite possède un corps fuselé et hydrodynamique recouvert d’écailles bien visibles, mais de petite taille. Grâce à sa morphologie, elle navigue avec agilité à travers les rochers des cours d’eau. Son dos arbore souvent des teintes sombres variant du vert profond au brun selon son environnement, tandis que son ventre est de couleur jaune pâle. Des raies irrégulières verticales sont visibles sur ses flancs. Ils prennent des nuances jaunâtres parsemées de nombreux points noirs ou rouges caractéristiques.
Sa tête imposante, munie d’une large gueule puissante, est surmontée par une unique nageoire dorsale effilée. Sa queue fourchue est propulsée par une nageoire caudale robuste. Entre ces deux appendices se situe le tissu adipeux dans lequel sont stockées ses réserves énergétiques. Capable d’atteindre jusqu’à un mètre de long, ses dimensions à l’âge adulte sont extrêmement variables selon l’habitat et les ressources disponibles. Les spécimens les plus grands, pesant jusqu’à 10 kg, évoluent plutôt dans les lacs. Les plus petits mesurent généralement 20 cm de long, pour un poids de 500 g, et vivent dans les cours d’eau de montagne.
La truite fario
La truite fario est l’une des espèces les plus répandues en Europe. Elle peuple principalement les petites rivières de montagne à l’eau claire et fraîche. Cet environnement lui confère une coloration variant du vert glauque au brun, en fonction de la teinte des roches. Cette espèce de poisson arbore également des reflets dorés, parfois irisés sur les flancs. De petits points rouges et noirs jonchent l’ensemble de son corps fuselé, formant de fines rayures horizontales. Ils masquent discrètement sa silhouette parmi les rocailles.
Bien adaptée aux courants tumultueux, sa nage est vive et souple, comme en témoigne sa queue fourchue particulièrement développée. Sa petite taille, généralement aux alentours de 20 à 30 cm, lui confère l’agilité et la furtivité pour traquer ses proies. Ce spécimen mange essentiellement des crevettes, des larves d’insectes et des alevins dans les eaux fraîches et oxygénées.
La truite arc-en-ciel
Originaire d’Amérique du Nord, la truite arc-en-ciel a été importée en Europe au XXᵉ siècle. De taille plus imposante que ses cousines indigènes, son corps fuselé aux nuances changeantes lui vaut son nom vernaculaire. Ses flancs mordorés sont traversés longitudinalement par une rayure rosée ou orangée particulièrement visible. Son dos présente des teintes plus sombres, allant du bleu à l’olive selon son environnement.
Sa gueule puissante lui permet de capturer ses proies dans et à la surface de l’eau. Prolifique et résistante, cette espèce opportuniste s’épanouit particulièrement en pisciculture. Elle atteint rapidement une taille commercialisable, grâce à sa croissance optimisée. Sa chair saumonée est particulièrement prisée des consommateurs.
La truite de lac
Endémique des Grands Lacs nord-américains, la truite de lac est le roi des salmonidés des eaux froides continentales. Sa robe argentée, légèrement nacrée, ainsi que sa silhouette imposante, lui ont valu sa renommée parmi les pêcheurs. En effet, cette espèce peut atteindre des tailles hors normes, dépassant aisément le mètre pour un poids pouvant atteindre les 20 kg. Dotée d’une grande gueule garnie de dents acérées, elle domine les réseaux trophiques lacustres.
Ce poisson se nourrit de zooplanctons ou d’alevins. Son territoire de prédilection demeure les zones d’interface entre les lacs et les cours d’eau affluents, où il se reproduit.
Composition et valeurs nutritionnelles de la truite
Grâce à sa richesse nutritionnelle, la truite constitue un aliment idéal pour maintenir le bon fonctionnement des métabolismes du corps humain. Pour une teneur de 100 g, elle apporte 133 kcal d’énergie et 73,9 g d’eau. Elle contient également 19,3 g de protéines et 6,22 g de lipides. Ces derniers sont principalement composés d’acides gras, dont 1,25 g sont saturés, 2,22 g mono-insaturés et 2,45 g poly-insaturés. Le cholestérol contenu dans ce vertébré aquatique est de 54,8 mg pour la même portion précédemment mentionnée.
Teneur en vitamines
La consommation de la truite fournit des nutriments essentiels à l’organisme. Elle renferme notamment plusieurs vitamines dont les teneurs et les parts des apports journaliers recommandés sont présentées dans le tableau suivant.
Vitamines
Teneur pour 100 g
Parts des apports journaliers recommandés
Vitamine B3 ou niacine
5,54 mg
35 %
Vitamine E ou tocophérol
1,94 mg
22 %
Vitamine B5 ou acide pantothénique
1,51 mg
30 %
Vitamine B6
0,34 mg
21 %
Vitamine B1 ou thiamine
0,14 mg
13 %
Vitamine B2 ou riboflavine
0,1 mg
6 %
Vitamine A ou rétinol
0,0135 mg
2 %
Vitamine B9 ou acide folique
0,00923 mg
3 %
Vitamine D ou cholécalciférol
0,00592 mg
39 %
Vitamine B12 ou cobalamine
0,00254 mg
64 %
Provitamine ou bêta-carotène
< 0,000008 mg
0 %
Ainsi, la truite renferme de la vitamine A, un élément qui participe à la santé de la peau, des os et des muqueuses. Le cholécalciférol est indispensable à l’absorption du calcium et au maintien d’un squelette solide. Il est plus concentré dans ce poisson que dans de nombreuses autres sources alimentaires. Quant aux vitamines E, B1, B2 et B3, elles interviennent dans le métabolisme énergétique. Par ailleurs, elles possèdent un fort pouvoir antioxydant. L’acide pantothénique contribue au bon fonctionnement du système nerveux. Les vitamines B6, B9 et B12 agissent en synergie dans la synthèse des globules rouges et dans le transfert de l’énergie au sein des cellules.
Concentration en minéraux
La truite renferme divers minéraux dont les détails sont présentés dans le tableau ci-après.
Minéraux
Teneur pour 100 g
Parts des apports journaliers recommandés
Potassium
410 mg
12 %
Phosphore
188 mg
34 %
Sodium
41,8 mg
3 %
Magnésium
27,5 mg
9 %
Calcium
17,1 mg
2 %
Fer
0,5 mg
5 %
Zinc
0,44 mg
4 %
Cuivre
< 0,1 mg
0 %
Manganèse
< 0,1 mg
–
Sélénium
0,00975 mg
14 %
Iode
0,00923 mg
6 %
Ainsi, cet aliment apporte du calcium, un minéral essentiel au renforcement des os et des dents. La chair de ce poisson renferme également du phosphore. Par ailleurs, ce vertébré aquatique contient du magnésium, cofacteur de plus de 300 réactions enzymatiques. Le potassium favorise l’équilibre acido-basique, tandis que le sodium joue un rôle dans la transmission des influx nerveux. Le fer transporte l’oxygène dans le sang et le cuivre possède une propriété antioxydante. Ce spécimen est aussi composé d’iode, un élément impliqué dans le métabolisme énergétique. Le manganèse agit contre le vieillissement cellulaire. Le zinc stimule le système immunitaire et accélère la cicatrisation. Du sélénium, un puissant antioxydant pour combattre les radicaux libres, fait partie des oligoéléments retrouvés dans ce poisson.
Bienfaits de la truite
La consommation de la truite présente de nombreux effets bénéfiques pour la santé.
Réduction du risque de maladies cardiovasculaires, de dépression et de maladie d’Alzheimer
Riche en oméga-3, la chair de ce salmonidé fournit de nombreux atouts nutritionnels. Ces acides gras insaturés sont reconnus pour réduire efficacement les risques cardiovasculaires. En effet, ils fluidifient le sang et limitent l’athérosclérose en diminuant le taux de triglycérides ainsi que la pression artérielle. Ces composants régulent aussi positivement le rythme cardiaque. Leur action anti-inflammatoire participe à préserver la souplesse des vaisseaux sanguins. Ces effets protecteurs sont étayés par des études épidémiologiques, démontrant une corrélation entre consommation de poisson et diminution de la mortalité par maladie cardiaque.
Au-delà du système cardiovasculaire, les oméga-3 contenus dans la truite semblent agir sur la santé mentale. Ils réduisent l’incidence de la dépression, probablement en influençant la neurotransmission cérébrale. Des recherches ont également établi un lien avec un moindre risque de démence de type Alzheimer, en raison de la participation de ces acides gras à la plasticité synaptique.
Diminution du taux de lipides dans le sang
Au-delà de ses apports nutritionnels, la chair de la truite présente d’autres bienfaits métaboliques. Une récente étude clinique a notamment révélé sa capacité à réguler le taux de lipides dans le sang après les repas. La consommation d’une portion de filet de ce poisson s’est avérée efficace pour diminuer les taux de triglycérides et de cholestérol postprandiaux. Un test de comparaison a été réalisé par rapport à d’autres sources protéiques animales telles que le bœuf ou le poulet.
Cet effet bénéfique résulterait des acides aminés particuliers qui composent les protéines renfermées par cet aliment. Ils facilitent la digestion et la clairance des graisses alimentaires par l’organisme. La consommation de la chair de ce vertébré aquatique optimiserait la réponse métabolique après les repas et réduirait le risque d’accumulation de lipides dans le sang à long terme. De nature maigre et riche en protéines digestes, ce produit constitue un choix sain pour limiter les pics glycémiques.
Critères de choix de la truite
Quelques critères physiques vous aident à sélectionner un poisson frais et de qualité. La chair doit être ferme au toucher. Il ne faut pas qu’elle soit flasque ni ramollie. Selon l’espèce, elle présente une teinte blanche à rosée. Sa coloration argentée et lisse sur les flancs atteste d’un état optimal de fraîcheur. La truite dite « saumonée » tient son nom de sa pigmentation résultant de son alimentation. Cependant, elle demeure bien distincte de son cousin le saumon, avec un poids n’excédant généralement pas un à deux kilos.
La bonne conservation de ce poisson est cruciale pour préserver au maximum ses qualités gustatives et nutritionnelles. Au réfrigérateur, il se place idéalement dans la partie la plus froide, entre zéro et quatre degrés Celsius. Consommez-le dans les deux jours suivant son achat, après l’avoir débarrassé du liquide sanguinolent se trouvant à l’intérieur, pour éviter tout risque d’oxydation.
Le congélateur offre une alternative sûre pour un stockage sur une durée plus longue, à condition d’abaisser sa température sous les -18 °C. De cette manière, cet aliment se conserve pendant trois mois maximum. Lors de la décongélation, placez-la au réfrigérateur. Ce processus lent préserve sa texture filandreuse.
Modes de préparation et de consommation de la truite
La truite s’utilise dans de nombreuses préparations culinaires. Elle peut notamment se cuire au four, avec un filet badigeonné d’huile, juste le temps de cuisson nécessaire pour qu’il devienne opaque. En papillote, avec des légumes comme de la pomme de terre ou de la carotte, et des épices, elle se mijote à feu doux et conserve tout son jus.
Histoire et origine de la truite
Les espèces de truite sont emblématiques des cours d’eau frais et purs d’Amérique du Nord et d’Europe. Elles occupent une place majeure dans ces écosystèmes aquatiques depuis près de 20 millions d’années. Elles se sont adaptées à diverses conditions environnementales au fil des ères géologiques. Présentant des tailles et des longévités variables selon leur habitat, certaines populations lacustres atteignent plus d’un mètre au garrot.