Tout savoir sur la sole : ses caractéristiques, sa composition, ses bienfaits, sa préparation et son histoire
De son nom scientifique Solea solea, la sole est un poisson plat marin du genre Solea qui appartient à la famille des Soleidae. Son nom vernaculaire peut prêter à confusion avec d’autres espèces répondant à la même dénomination, elle-même porte un grand nombre d’appellations régionales. Ce poisson est particulièrement prisé des consommateurs malgré son prix relativement élevé. En outre, il possède plusieurs bienfaits pour la santé.
Les confusions possibles avec la sole commune
Le Solea solea peut être confondu avec d’autres espèces telles que les suivantes.
Le Solea senegaliensis ou sole du Sénégal se caractérise par de petites taches bleues qui parsèment sa peau. Un autre trait distinctif est la couleur de ses nageoires pectorales : elles disposent d’une membrane noire traversée par des rayons gris-blancs. La nageoire du Solea solea n’a qu’une tache noire asymétrique à son extrémité.
Le S. lascaris ou sole-pole se distingue par sa narine antérieure en forme de rosette disposée sur sa face aveugle.
Le Bathysolea profundicola ou sole des profondeurs a la nageoire pectorale atrophiée sur la face aveugle. Celle de la sole commune est bien développée.
Ces quelques traits distinctifs aident à reconnaître les espèces citées.
Les différentes appellations de la sole
En France, la sole commune répond à différentes appellations. Dans les régions bordant la Manche, elle est appelée « salihen » ou « garlizen » (Bretagne), et particulièrement « sole grise » à Cherbourg.
Dans les régions aux abords de l’Atlantique, elle porte la désignation de « zola » au Pays Basque, « seyats » à la Rochelle et « camarde » en Vendée, dans l’île de Ré et celle d’Oléron.
Dans le bassin méditerranéen, la sole est connue sous le nom de « pala » ou « perdrix de mer » en Provence. Dans le Roussillon, les habitants l’appellent « ruardos » ou « ruardon », dans le Languedoc, « palaïga » et aussi « sola » comme à Nice. En Corse, elle porte le surnom de « sogliula » ou de « lingua ».
La description de la sole
La sole commune a une tête arrondie dotée de petites barbilles. Il est d’usage de dire que ses yeux se trouvent « à droite ». En fait, cela vient de sa morphologie : son corps plat et de forme ovale a le côté droit tourné vers la surface. Ce côté représente la face non cachée qui est de couleur grisâtre à brunâtre, avec des taches plus sombres. L’autre face, qualifiée communément de « face aveugle » parce qu’elle n’a pas d’yeux, est blanchâtre.
Elle est caractérisée par une longue nageoire dorsale et une anale qui aboutissent à la caudale. Celle du pelvis est bien distincte, de même que la pectorale avec la tache noire présente à son extrémité.
La sole mesure en moyenne 25 à 35 cm pour un poids moyen de 700 g. Certains spécimens peuvent toutefois atteindre une taille de 60 à 70 cm, et peser 3 kg.
Cette espèce se déplace en ondulant. Il vit sur les fonds sableux auxquels il adapte sa couleur pour mieux se camoufler et se cacher de ses proies.
La composition de la sole et ses valeurs nutritionnelles
Une portion de 100 g de poisson cru fournit 77,3 kcal. Les tableaux suivants résument la teneur de ses composants dans cette même portion.
Macronutriments
Teneur
Énergie
77,3 kcal
Eau
80,1 g
Alcool
–
Protéines
18 g
Lipides
0,6 g
– dont gras poly-insaturés
0,16 g
– dont gras saturés
0,13 g
– dont gras mono-insaturés
0,1 g
– dont cholestérol
0,0518 g
Glucides
–
– dont fibres alimentaires
–
– dont amidon
–
– dont sucres
–
Vitamines
Teneur
Vitamine B3
Niacine
3,51 mg
Vitamine E
Tocophérol
0,47 mg
Vitamine B6
0,26 mg
Vitamine B5
Acide pantothénique
0,24 mg
Vitamine B2
Riboflavine
0,077 mg
Vitamine B12
Cobalamine
0,00191 mg
Vitamine B9
Acide folique
0,0075 mg
Vitamine A
Rétinol
0,005 mg
Vitamine D
Cholécalciférol
0,00075 mg
Bêta-carotène
Provitamine A
–
Vitamine K1
–
Vitamine K2
–
Vitamine C
–
Minéraux et oligoéléments
Teneur
Potassium
349 mg
Phosphore
170 mg
Sodium
76,3 mg
Magnésium
26,9 mg
Calcium
22,5 mg
Zinc
0,42 mg
Fer
0,35 mg
Cuivre
< 0,1 mg
Manganèse
< 0,1 mg
Iode
0,0882 mg
Sélénium
0,023 mg
La sole est un aliment préconisé pour les nombreux nutriments qu’elle renferme, dont les vitamines et les minéraux. Elle apporte peu de matières grasses, mais beaucoup de protéines.
Les bienfaits de la sole
En raison de ses composants en quantité et de bonne qualité, la sole apporte de nombreux bienfaits pour la santé.
Aide dans la formation et le maintien des os
La présence du phosphore lui confère une action déterminante dans la formation et le maintien des os et des dents. Ce minéral participe aussi à la croissance et à la régénération des tissus.
Contribue à lutter contre les radicaux libres
La sole contient du sélénium reconnu pour son effet antioxydant. Cet oligoélément aide à lutter contre les radicaux libres, prévenant ainsi le vieillissement précoce des cellules et des tissus de l’organisme.
Intervient dans la synthèse des globules rouges
L’association de la vitamine B12 avec la vitamine B9 est efficace pour la formation de globules rouges. Elle optimise également le fonctionnement des cellules nerveuses et de celles qui fabriquent le tissu osseux.
Renforce l’immunité
La teneur de la sole en vitamine D la rend très utile pour la santé des os et des dents. Cette molécule est également préconisée pour favoriser la maturation des cellules, notamment celles du système immunitaire.
En outre, la chair de ce poisson présente l’avantage de contenir une bonne quantité de magnésium, minéral aux nombreux bienfaits. En effet, il renforce le système immunitaire, la santé dentaire et la construction des protéines. Il aide aussi à prévenir les troubles du système nerveux.
Améliore la digestion
Le potassium que ce poisson renferme équilibre le pH sanguin, et stimule l’acide chlorhydrique de l’estomac, favorisant ainsi la digestion.
La liste n’est pas exhaustive, compte tenu du nombre impressionnant de nutriments que la Solea solea renferme.
Les critères pour bien choisir la sole
Lors de l’achat de la sole, il convient de considérer quelques détails pour s’assurer de sa fraîcheur.
Son corps doit être raide, à la peau luisante et au ventre ferme. Éviter les poissons aux ouïes roses, aux orbites enfoncées et à l’odeur d’ammoniaque.
Voici les signes de fraîcheur : une face aveugle bien blanche, une peau qui adhère bien, une belle couleur des branchies et une légère odeur de concombre.
La préparation et la consommation de la sole
La sole est vendue entière chez les poissonniers. Avant de la cuisiner, voici comment la préparer.
La préparation de la sole
La préparation de ce poisson nécessite de le parer, puis de lever le filet.
Le nettoyage
À l’aide d’un couteau bien aiguisé, pratiquer un léger interstice au niveau des branchies, et ôter les viscères. Rincer la sole pour éliminer le sang, puis écailler en grattant la peau. Rincer à nouveau, puis ébarber en coupant les arêtes latérales et la nageoire caudale avec des ciseaux. Le poisson est prêt à être enfariné avant la cuisson.
Le filetage
Il s’agit de le découper en filets. Dans cette étape, il faut retirer la peau. Pour lever les filets, utiliser un long couteau bien tranchant. Commencer à partir de l’arête centrale, et trancher les filets sur toute la longueur. Rincer pour terminer.
La cuisson de la sole
La sole peut se cuisiner de différentes manières, avec ou sans la peau.
À la vapeur
Ce mode de cuisson se réalise en filet et sans la peau. Pour un poisson de 300 g, le temps requis ne doit pas dépasser 10 min.
Au four
Avec ou sans la peau, déposer la sole entière sur un plat allant au four. Assaisonner de poivre, de sel et d’herbes telles que de la ciboulette, du cerfeuil, du persil ou de l’aneth. Mettre le tout au four, et laisser cuire à 180 °C pendant 15 min.
À la poêle
Faites revenir le poisson sans peau pendant quelques minutes sur chaque face dans un peu d’huile d’olive.
L’histoire et les origines de la sole
La Solea solea ou sole commune vit dans presque toute la mer Méditerranée, elle se retrouve aussi dans l’océan Atlantique Est.
Ce poisson apprécie les eaux peu profondes, entre 0 et 200 m de profondeur, avec des fonds vaseux ou sableux. Toutefois, en hiver, il préfère les eaux plus profondes du large parce qu’elles sont plus chaudes.
Étymologiquement, le terme « sole » est issu du latin solea qui signifie « sandale », et qui désignait le dessous d’un sabot de cheval. Plus tard, au XIIIe siècle, il a été utilisé dans la langue française pour le poisson en référence à sa forme plate.