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Roucou

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Caractéristiques du roucou

  • Nom :Roucou
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne :
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Magnoliopsida
  • Sous-Classe : Dilleniidae
  • Ordre : Violales
  • Sous-Ordre :
  • Famille : Bixaceae
  • Sous-Famille : Vitoideae
  • Genre : Bixa
  • Espèce : Bixa orellana

Tout savoir sur le roucou : ses caractéristiques, sa composition, ses bienfaits, sa préparation et son histoire

Par métonymie, le mot « roucou » désigne l’arbre appelé roucouyer, sa graine et la teinture qui en est issue. De son nom scientifique Bixa orellana, cet arbuste du genre Bixa appartient à la famille des Bixaceae. Il répond à différents noms régionaux : achiote, lipstick tree, rocou, urucu, urucum, colorau, onoto, roukou ou woukou. Il est utilisé comme colorant alimentaire et aussi en tant que plante médicinale.

La description botanique du roucou

Le roucouyer est un arbuste de 2 à 5 m de hauteur, qui peut atteindre 10 m. Il présente les caractéristiques suivantes.

Ses rameaux

Ses rameaux de couleur brune se caractérisent par des poils glanduleux particulièrement denses et de couleur rouge-brun. 

Ses feuilles

Ses feuilles persistantes, vert foncé sur le dessus et vert pâle sur le revers, sont portées par des pétioles qui mesurent entre 2,5 et 5 cm. Elles affichent une forme triangulaire ovale à la base arrondie, avec un apex terminé en pointe et une marge entière. Leur longueur va de 10 à 25 cm, tandis que leur largeur fait entre 5 et 13 cm. Elles présentent cinq nervures palmées.

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Ses fleurs

L’inflorescence se reconnaît par sa forme en panicule robuste qui mesure de 5 à 10 cm. Celle-ci est aussi couverte de poils terminés par de petites glandes et présente un aspect brun-rouge fortement écailleux. 

Ses fleurs sont situées sur un pédicelle mesurant entre 4 et 12 mm et des sépales brun-rouge obovales et écailleux. Leur diamètre est de 4 à 5 cm. La couleur des 5 pétales peut être mauve, rose vif ou blanc veiné de rouge. Au milieu se trouvent des étamines surmontées d’anthères jaunes.

Son fruit

Le fruit du roucouyer est une capsule qui se caractérise par sa forme ovoïde légèrement comprimée sur les côtés. Long de 2 à 4,5 cm, il affiche une couleur rouge intense. Il est densément recouvert d’épines molles brun-violet de 1 à 2 cm de long. Chaque fruit contient de 10 à 50 graines de 4 à 5 mm, de couleur rouge-brun et enveloppées dans une pulpe rouge vif.

La composition du roucou et ses valeurs nutritionnelles

Les graines de Bixa orellana contiennent du potassium, du magnésium, du calcium, du zinc et du manganèse. Elles renferment également des saponines, des tanins, de la cellulose, de l’acide ellagique, de la bixine et de la norbixine.

De nombreux composés phytochimiques ont été identifiés à partir des feuilles, des graines et des téguments. C’est le cas de caroténoïdes, de stérols, d’apocaroténoïdes, de monoterpènes, de triterpénoïdes, de bixine, de norbixine et de sesquiterpènes.

Le roucou renferme également une forte teneur en vitamine E, mais surtout en bêta-carotène. Il en est 380 fois plus riche que la carotte, selon les tables Ciqual. Le tableau suivant résume les valeurs nutritionnelles par portion de 100 g. 

Les principaux composants
Calories270 kcal
Eau2,7 g
Cendres11 %
Fibres alimentaires48,2 g
Glucides19,9 g
Protéines12,2 g
Lipides5 g
Les vitamines
Bêta-carotène3 200 mg
Vitamine E3 200 mg
Les minéraux
Potassium14,59 mg
Sodium6,93 mg
Phosphore4,78 mg
Calcium2,89 mg
Magnésium1,04 mg
Manganèse0,19 mg
Cuivre0,19 mg
Fer0,01 mg
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Les bienfaits du roucou

Le roucou est principalement connu pour son rôle de protection contre le soleil et les insectes. Les Amérindiens avaient coutume de se teindre la peau en rouge dans cette perspective, d’où le surnom de « peaux rouges ». D’autres propriétés lui sont attribuées.

Action antimoustiques et antivenin

Dans la médecine traditionnelle, l’huile de roucou était préconisée pour traiter les morsures de serpent. Jusqu’à ce jour, elle sert à repousser les moustiques et à protéger de leurs piqûres. En raison de l’absence d’huiles essentielles, elle peut être utilisée à tout âge.

Effet tonifiant et mucolytique

Sa graine broyée a une action tonifiante sur le système digestif et aide à améliorer le transit intestinal. Elle a aussi le même effet sur l’appareil respiratoire et offre une vertu expectorante avérée. 

Propriétés antiseptiques, antibactériennes et antifongiques

Le roucou s’avère efficace pour lutter contre les champignons et les bactéries, dont la Listeria, les staphylocoques ou encore l’Escherichia coli. Il est aussi préconisé pour venir à bout des maladies infectieuses.

Activité émolliente et nourrissante

L’huile de cette plante est utilisée pour traiter et nourrir la peau et les cheveux en raison de ses vertus émollientes, nourrissantes et astringentes.

Action réparatrice et cicatrisante

Elle est aussi utile pour réparer et régénérer la peau. Elle est préconisée pour le traitement des irritations cutanées, des plaies et des blessures légères.

Effet protecteur et apaisant

L’huile de roucou a un double effet conféré par sa teneur remarquable en bêta-carotène. D’une part, en accélérant la production de mélanine, elle intensifie le bronzage, et protège la peau et les cheveux des UV-A. D’autre part, après l’exposition au soleil, elle les apaise comme le ferait un après-soleil.

Vertus antioxydantes et antirides

Les antioxydants présents dans le roucou lui permettent de lutter contre le vieillissement prématuré causé par les radicaux libres. Ce processus touche tous les tissus de l’organisme, aussi bien la peau que les organes. Le roucou se révèle donc utile pour traiter les rides et les ridules.

Protection cardiaque et oculaire

Ces mêmes antioxydants aident à prévenir des pathologies telles que les maladies cardiaques, les troubles hépatiques et certains types de cancer. Ils sont aussi reconnus pour leur capacité à limiter la dégénérescence de la macula, donc à préserver la vision.

Propriétés anti-inflammatoires

Utilisé en décoction, le roucou est préconisé pour lutter contre toute forme d’inflammation. Il est efficace pour soulager les angines, les maux de gorge, les problèmes cutanés ou les inflammations oculaires. Il sert aussi à traiter la fièvre, l’hépatite ou la dysenterie.

Le guide d’achat du roucou

Vous pouvez acheter du roucou dans des magasins spécialisés, en ligne ou en pharmacie pour l’huile.

Les graines sont disponibles sur le marché sous forme d’huile, de pâte, de cire, de poudre ou de graine. 

Quelle que soit la forme choisie, il est important de privilégier un produit naturel, 100 % pur et biologique.

La préparation et la consommation du roucou

Vous pouvez utiliser les graines de roucou sous forme de poudre ou entières. 

La poudre s’ajoute directement au plat pendant la cuisson.

Si vous optez pour le deuxième cas, trempez-les pendant 30 minutes dans de l’eau chaude et retirez-les. Vous pourrez ensuite utiliser l’eau colorée pour la préparation de vos plats.

Voici quelques exemples de situations dans lesquelles le roucou est utilisé.

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Usage tinctorial

En raison de la bixine et de la norbixine qu’il contient, le Bixa orellana sert de colorant alimentaire naturel. Il est à l’origine de la couleur orangée de certains fromages : l’edam, le cheddar, la mimolette ou encore le reblochon. Il en est de même pour les biscuits à l’orange Chamonix et la croûte des livarots. Il donne aussi leur couleur caractéristique aux filets de poisson fumé appelé haddock.

Usage thérapeutique

Diverses vertus curatives sont attribuées au Bixa orellana par la médecine traditionnelle. L’effet anti-inflammatoire des feuilles leur permet d’aider à traiter les bronchites et les angines. Les graines sont préconisées en infusion pour faire tomber la fièvre, tandis que la poudre est recommandée pour soulager l’asthme. 

Au Mexique, le roucou est préconisé contre les éruptions cutanées comme la variole et pour apaiser les troubles digestifs. En Guyane, il est utilisé en vue de soulager les vomissements. Il est aussi employé pour repousser les moustiques et fait office de crème solaire naturelle.

L’huile de roucou nourrit et répare la peau et les cheveux avant, pendant et après une exposition au soleil. Il suffit de l’appliquer directement au préalable. Elle peut servir de « bain d’huile » sur les cheveux ou être ajoutée dans les crèmes et les laits pour le corps.

Usage alimentaire

Vous pouvez préparer et boire jusqu’à 3 tasses de décoction de roucou par jour. Il suffit de mettre à bouillir ½ c. à c. de feuilles et graines dans l’eau.

En cuisine, les graines servent couramment à donner une couleur caractéristique à divers aliments :

  • aux Caraïbes et en Amérique latine elles teintent en rouge-jaune les soupes, les plats à base de riz, les marinades ou les sauces ;
  • aux Philippines, la couleur recherchée est le rouge pour le porc « adobo » et le riz ;
  • au Brésil, elles sont incontournables dans le plat national appelé « la feijoada », un ragoût à base de haricots noirs et de viande.

En dehors des plats et des fromages, les graines sont aussi utilisées pour colorer les huiles et les beurres.

Avant de consommer du roucou, il est conseillé de demander l’avis d’un professionnel de la santé. Certains effets indésirables tels que des douleurs abdominales ou des diarrhées peuvent survenir.

En raison de la présence de provitamine A en grande quantité, le roucou est contre-indiqué chez les femmes enceintes.

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L’histoire et les origines du roucou

Le « lipstick tree » est originaire d’Amazonie, plus exactement du Venezuela. Les Indiens d’Amérique centrale et du Sud l’ont introduit dans les îles et l’ont utilisé pendant des siècles. Il a été décrit pour la première fois le 1er mai 1500 par l’écrivain portugais Pero Vaz de Caminha.

Sur le chemin vers l’Afrique, il était passé par l’Inde, puis avait atteint l’actuel Brésil. Dans la lettre qu’il avait adressée à son suzerain, il avait décrit les peintures corporelles qu’un Indien arborait. Celui-ci était peint en rouge sur le dos, la poitrine, les jambes, les cuisses et les hanches avec une teinture naturelle que l’eau n’effaçait pas.

Il avait ensuite expliqué l’origine de la couleur qui se trouvait être les graines de roucou. Les Indiens du Brésil utilisaient aussi le roucou pour repousser les insectes, assaisonner des plats, et soulager les brûlures et les bronchites. 

Pendant la période coloniale, les Portugais avaient exporté le Bixa orellana vers l’Europe sous l’appellation de « terre oriane ». Les graines y avaient servi à teindre des tissus et à peindre les parquets, mais le procédé n’avait pas été appliqué bien longtemps. La couleur passait sous l’effet de la lumière.

Aujourd’hui, les graines de roucou sont utilisées un peu partout dans le monde. Elles sont disponibles dans les épiceries et les magasins spécialisés, physiques ou virtuels.

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