Composition et valeur nutritionnelle du pleurote

Outre les macronutriments, le pleurote contient une quantité considérable de vitamines et de minéraux.

Vitamines

Cet aliment est une réserve importante de vitamines du groupe B. Chacune se distingue par des rôles précis au sein de l’organisme :

• B1 ou thiamine : elle participe à la production énergétique en transformant les glucides, à la transmission nerveuse et au développement en général.
• B2 ou riboflavine : elle est une actrice clé dans la régénération des tissus, ainsi que dans la fabrication d’hormones et des globules rouges.
• B3 ou niacine : elle est intégrée dans de nombreuses fonctions métaboliques, dont la transformation des glucides, des protéines et des lipides en source d’énergie. Elle contribue également à une croissance normale.
• B5 ou acide pantothénique : elle permet une distribution équilibrée des énergies apportées par l’alimentation. Elle intervient dans la formation de neuromédiateurs, d’hormones stéroïdiennes et de l’hémoglobine dans le sang.
• B6 ou pyridoxine : elle aide à renforcer le système immunitaire et à faciliter l’acheminement d’oxygène dans le sang. De plus, elle est nécessaire dans certains processus neuronaux, notamment dans la création des cellules nerveuses. 
• B9 ou folate : son action est orientée vers la conception de nouvelles cellules, de globules rouges et d’ADN. Sa consommation est conseillée pendant la grossesse au vu de ses fonctions, permettant au fœtus de grandir normalement.

Ces vitamines interagissent parfois de manière synergique au sein du système métabolique.

Minéraux

Parmi les minéraux présents dans le pleurote figurent le cuivre, le phosphore et le potassium. Le premier est une molécule antioxydante qui participe à la production de collagène et de l’hémoglobine. Le deuxième est impliqué dans la croissance osseuse et dentaire, ainsi que dans le maintien d’un pH sanguin normal. Le dernier est lié à de nombreuses fonctions, dont la contraction musculaire, la transmission neuronale, et la digestion.

En outre, ce champignon contient du fer et du zinc. Ceux-ci favorisent une bonne circulation sanguine, une cicatrisation rapide des plaies et un développement optimal du fœtus. 

Valeur nutritionnelle

Le pleurote est un végétal peu calorique, avec seulement 25 kcal pour 100 g. Pour cette même portion crue, sa valeur nutritionnelle est la suivante : 

Grâce à cette richesse nutritionnelle, ce champignon comporte plusieurs bienfaits notables pour la santé.

Action anticholestérol

Les recherches sur les propriétés anticholestérol de ce champignon ont été réalisées auprès des rongeurs. Du pleurote séché a été ajouté dans les repas quotidiens de rats ayant une cholestérolémie élevée pendant 8 semaines. Après cette période, il a été constaté que leur taux de cholestérol hépatique et sanguin a largement baissé. Cela s’expliquerait par la présence de différents composés comme la chitine, la pectine et les glucanes dans le pleurote. Ces dernières, qui sont des fibres, se lient facilement aux acides biliaires, réduisant ainsi l’assimilation de corps gras dans les intestins.

En outre, d’autres espèces sécrètent de la lovastatine. Cette substance est exploitée dans la fabrication de médicaments contre l’excès de cholestérol. 

Propriété antioxydante

Le Pleurotus renferme des substances antioxydantes, mais à faible dose. Les activités de celles-ci diffèrent souvent selon l’origine géographique de l’espèce. Par exemple, celle de Chine est considérée comme plus puissante en raison de son taux légèrement plus élevé en composés phénoliques. En revanche, chez celle provenant des États-Unis, ce taux est particulièrement bas, mais elle montre quand même une action antioxydante. 

Selon des recherches scientifiques récentes, les extraits de pleurote seraient efficaces pour augmenter le nombre d’antioxydants dans le foie. L’ergothionéine, un acide aminé spécifique des champignons, fait partie des agents responsables de cette activité. 

Par conséquent, l’intégration de cet aliment dans les repas quotidiens peut contribuer à renforcer l’action des antioxydants dans le corps.

Choix du pleurote

Les espèces commercialisées de pleurote sont toutes comestibles. Elles sont vendues presque partout en France. Parmi les plus connues figurent le Pleurotus eryngii, le Pleurotus ostreatus, en forme d’huître, et le Pleurotus cornucopiae, à l’apparence d’une corne d’abondance. Cette dernière se distingue par sa saveur proche de celle de la noisette.

Lors de son achat, choisissez les spécimens frais plutôt que ceux séchés. Ils doivent avoir une texture ferme, charnue et dépourvue de toute viscosité et de tache. De préférence, optez pour ceux de couleur claire. Vérifiez aussi leur odeur caractéristique, semblable à l’anis.

Étant facilement périssable, le pleurote est à consommer dans les 48 h qui suivent son achat. Il peut être placé au réfrigérateur pendant une semaine au maximum, dans un contenant à moitié ouvert. Pendant cette période, faites attention à ce qu’il ne se dessèche pas et qu’il ne se mélange pas à d’autres produits alimentaires.

Précautions liées à la consommation de pleurote

La consommation de pleurote est sans danger pour la santé humaine. Toutefois, le seul risque réside dans le fait qu’il peut parfois être confondu avec d’autres espèces de champignons toxiques. Ainsi, veillez à toujours faire vérifier vos produits lorsqu’ils ne sont pas achetés au supermarché ou dans les magasins. Un pharmacien ou un mycologue certifié fera l’affaire.

Histoire et origine du pleurote

Le genre Pleurotus pousse dans de nombreuses régions, tropicales ou tempérées. Si la plupart des pays le récoltent en tant que nourriture, il est aussi réputé pour être un excellent remède médicinal depuis longtemps. Son espèce Pleurotus ostreatus tient la troisième place des champignons les plus cultivés dans le monde. Celle-ci suit de près la Lentinula edodes (shiitaké) et l’Agaricus bisporus (champignon de Paris).

Évolution historique

Le pleurote est majoritairement originaire de la Chine. En effet, en 1997, ce pays a fourni environ 90 % de la collecte mondiale. Sa récolte ne cesse de croître puisque d’autres pays asiatiques, européens et américains en produisent également. De 1996 à 2002, les États-Unis ont enregistré une hausse de 14 % dans leur production.

La culture de ce champignon a évolué avec le temps. Si certaines espèces sauvages poussent naturellement sur les arbres, d’autres, notamment celles du commerce, sont cultivées en champignonnière. Parmi ces dernières, le Pleurotus eryngii et le Pleurotus ostreatus sont les plus connus. Actuellement, il est même possible de cultiver ce végétal chez soi grâce à divers kits disponibles dans le commerce.

Étymologie

Le mot « pleurote » a fait son apparition dans la langue écrite au XVII^e siècle. Il est issu du grec ancien pleurón, qui signifie « flanc » ou « côté », et ous/ôtos, qui fait référence à « oreille ». Cette traduction est à l’origine des autres dénominations de ce champignon : « oreille de chardon » , « oreille de l’orme » et « oreille de l’olivier ». En mycologie, ce mot est utilisé pour décrire des spécimens ayant des feuillets décurrents, qui se prolongent sur le pied. En raison de cette particularité, ceux-ci sont définis comme des espèces qui « pleurent sur le stipe ».